Bonjour Myo Wim Tun et Aung Kyaw Soe,
nos nouveaux chauffeur et assistant, des vrais gamins ….
Kalaw est une petite enclave indienne sur le plateau shan, une
ancienne station climatique britannique, mais aussi le départ pour plusieurs
jours de trek, mais ce n’est pas là notre but ….
Kalaw est une station tempérée, les anglais aimaient s’y retirer
l’été, il reste de cette période quelques maisons coloniales, que Mi-Mi nous
fera découvrir, ces maisons construites sur la colline sont habitées par des
riches birmans, de ceux qui vivent dans le « triangle d’or » qui
n’est après tout.. pas très loin.
Nous y rencontrons des moines en quête de leur nourriture
quotidienne, quelques écoliers, leur déjeuner bien rangé dans un empilage de
boites métalliques.
Nous reprenons la route pour les grottes de Pindaya. une barrière,
l’entrée dans cette région est surveillée et fait l’objet d’une autorisation,
Mi-Mi doit présenter sa carte d’identité et de guide, elle nous dira plus tard
avoir présenté la feuille où étaient notées nos coordonnées complètes.
Arrêt à Aungbann, ce n’est pas le jour des cinq marchés
tournants, nous ne verrons pas en profusion les femmes Pa-o ou Danus descendues
des montagnes s’y empresser, c’est seulement le marché quotidien. Ici, pour la
majorité, les marchandises ne sont pas étalées à même le sol, mais installées
avec soin sur des caisses, plus confortable pour le visiteur et peut-être aussi
pour éviter les problèmes en période de mousson
11h30 nous arrivons aux Grottes de Pindaya,
1180m d’altitude. (point N° 10 carte itinéraire) Ces grottes
datant de plusieurs millions d’années possèdent des stalactites.
Une quantité phénoménale de statues de Bouddha furent découvertes il y a une
centaine d’années, aujourd’hui elles seraient au nombre de près de 9000
paraît-il ! nombre qui croît sans cesse au fur et à mesure des
pèlerinages.
Vous voulez connaître une belle histoire, l’histoire des grottes
de Pindaya ? Sept sœurs, princesses de surcroit, occupées à se baigner
dans le lac, ne virent pas la nuit tomber, faisant trop sombre pour rentrer,
elles décidèrent de passer celle-ci dans une grotte. Une araignée géante qui
vivait tout près eut envie d’en faire son déjeuner et tissa une toile devant
l’entrée de la grotte emprisonnant ainsi les jeunes filles. Le jeune prince
Kummabhaya passant par hasard entendit leurs cris et d’un coup de flèche tua le
monstre. Il se serait alors écrié "Penguya" (j’ai tué
l’araignée) d’où le nom des grottes. Il est dit qu’il épousa une des
princesses, la cadette !
Aujourd’hui une sculpture de l’araignée et du prince la visant
avec son arc et ses flèches ont été ajoutées à l’entrée de l’escalier couvert.
Droit pour l’appareil photo : 300 kyats. Quelques marches
nous mènent au pied d’un ascenseur récent.
Voici l’une
des plus belles grottes du Myanmar, l’un des plus mystérieuses et envoûtantes
d’Asie du Sud-Est. Pour les bouddhistes, c’est un lieu de pèlerinage
particulièrement propice à la méditation et au recueillement. Au fil du temps,
ces statues sacrées ont été déposées et accumulées dans un grand désordre. Les
plus vieilles datent du XVIIème, tandis que le stûpa central daterait du
XIIème. A l’origine, elles étaient en teck, albâtre, marbre ou bronze, mais
aujourd’hui beaucoup ont été recouvertes de nouvelles feuilles d’or ou
repeintes de laque noire. Pendant la seconde guerre mondiale, des soldats
japonais s’y seraient cachés.
On pénètre dans une espèce de labyrinthe, entrant tout d’abord
dans la grotte principale, la plus chargée et la plus impressionnante, avant de
s’enfoncer dans les autres cavités. Ce n’est que succession de bouddhas de
toutes tailles, il y en a partout…. dans tous les coins et les recoins. Ce site
unique est formidablement mis en valeur par bon nombre d’éclairages.
Vous voulez investir ? pas de problème, à Pindaya, on peut
acheter un bouddha ou faire une donation pour son entretien, en échange vous
aurez droit à votre nom inscrit sur une plaque ou une étiquette, c’est pas beau
ça !
Du haut des grottes, joli panorama sur la plaine, les escaliers
couverts permettant également de venir aux grottes, les stupas de la cité et le
lac légendaire.
Près de la sortie, un marchand propose des CD de harpe, musique
traditionnelle, je n’y résiste pas.
Au pied de
la colline, on peut voir de nombreux banians centenaires, cet arbre original peut
vivre 300 ans, ses racines descendent, montent et entourent le tronc de
l’arbre. Arbre sacré car il renferme l’esprit de Bouddha et symbolise la
vie éternelle avec ses racines sans fin.
Déjeuner au « Green Tee Restaurant » au bord du lac.
Après celui-ci, nous visitons ’un atelier « Aung
Umbrella » Pindaya est la ville des ombrelles de papier shan, et
assistons à la démonstration des différentes étapes de la fabrication de ces
ombrelles à partir du murier.
Mais commençons par le commencement… : la fabrication du
papier shan. Les branches du mûrier sont pilonnées pour en presser les fibres
et en extraire une pâte laineuse. La pâte, après filtrage, est mise sur un
tamis qui sera plongé dans l’eau, Parfois des fleurs, ou simplement des
pétales seront ajoutées, elles coloreront le papier en filigrane. Le tamis
sèchera pendant une journée au soleil. Ces fibres ainsi traitées formeront la
trame grossière du papier, celui-ci servira à la fabrication des ombrelles,
mais aussi à l’emballage de thé.
L’ombrelle… Il faut commencer par lui faire un manche, il est
fabriqué ici sur un tour à bois artisanal comportant un ressort en bambou, une
ficelle et une pédale.
L’armature terminée avec ses baleines, une femme dispose le
papier avec de la colle faite à partir de riz gluant, une autre met la touche
finale en y peignant des motifs, plutôt des fleurs. Tout dans la fabrication de
ces ombrelles est du fait main avec des produits naturels, c’est tout un
« savoir faire » !
Nous prenons la direction de Taunggyi, capitale de l’état shan,
cette région de hauts plateaux parsemée de nombreux villages où vivent
plusieurs ethnies différentes, il y en aurait 33… est très fertile, c’est le
grenier du Myanmar, toutes sortes de fruits et légumes y sont cultivés (pommes
de terre, maïs, blé, potirons, choux, fraises…..)
En cours de route, nous assistons à la moisson du riz, ce
travail est fait en communauté, tout le monde s’active, les femmes trient
manuellement le grain de la paille.
On voit encore les femmes passer et repasser les graines à
travers un tamis, profitant du vent pour séparer la paille du grain. Pour
broyer le riz, certains paysans ont investi dans des moulins mécaniques.
Taunggyi est situé à 1500m d’altitude. Nous dînerons
dans un restaurant de la ville et dormirons au « November » Depuis
l’accueil, nous appelons vers la France, coût de celui-ci : 7 dollars la
minute.
Demain est prévu la visite du site
archéologique de Kakku, en territoire « Pa’O »