Point N° 16
carte itinéraire Récit en version imprimable
*** Vallée de la Lune, endroit très insolite qui ressemble un peu à la Capaddoce en Turquie, nous y arrivons sous un soleil éclatant. Le site est dû à l’érosion de la partie supérieure d’une montagne. Le sol, composé d’argile est de nature fragile, et au cours des siècles, les éléments ont sculpté une œuvre d’art, des centaines de cheminées de fées et pitons rocheux filiformes ouvragés comme de la dentelle. C’est maintenant un parc aménagé avec un sentier de découverte, la réverbération y est à son maximum tant le site est d’une blancheur ! attention aux coups de soleil traîtres en altitude.
Retour sur
La Paz, la descente vers la ville est surprenante, le constat de beauté fait à
l’aller est toujours là. Les montagnes argileuses des environs de la Paz sont
de couleurs différentes, c’est ainsi qu’à chaque détour, apparaît un
panorama différent, beige clair, marron pâle, mais aussi presque rouge avec
des tons violacés. Nous rejoignons le centre en faisant une visite
panoramique, traversant tout d’abord les très beaux quartiers avec les
gratte-ciels, les maisons bourgeoises, les rues bien propres, puis d’autres
quartiers beaucoup moins reluisants.
*** LA PAZ : capitale administrative de la Bolivie, construite au pied du gigantesque Illimani (6462m) le plus haut sommet de la Cordillère Royale. Capitale la plus haute du monde s’étageant entre 3000 m, ou se trouvent les quartiers aisés, et 4000 m le haut plateau d’Alto, le refuge des classes défavorisées. Du bas en haut, il peut y avoir jusqu’à 10° d’écart, l’hiver le haut plateau est l’objet de vents glaciaux. La ville compterait 1 000 000 d’habitants plus un autre million dans l’agglomération... Le coeur de la ville (place Murillo, quartier colonial, etc...) se situe à 3600 m environ.
Dans la rue
principale, celle du 16 Juillet, parmi la circulation dantesque une scène
attire notre attention, des zèbres et des ânes au milieu de la rue ! non
non je n’ai pas bu !
..... bon disons que ce ne sont pas des
vrais zèbres, ni de vrais ânes, mais des employés à la circulation accoutrés
dans ce déguisement. A l’aide de cordelettes fabriquées sommairement avec de
l’ichu, l’herbe des hauts plateaux, ils maîtrisent l’immense foule de piétons.
On assiste maintenant à un de ces chaos urbains bariolés, bruyants et
mouvementés, l’agitation est impressionnante, les taxis-bus collectifs très
colorés, avec accroché à leur porte un gamin braillant toute la journée son
itinéraire et qui à coup de klaxons répétés parviennent à se faufiler parmi les
passants, les vendeurs de fruits ou légumes déambulant avec leur carriole, etc...
Pratiquement tout ce
qui roule sont
des taxis, il y a plusieurs sortes nous dit Félipe, le « trufi » qui
a un itinéraire préétabli, ce dernier est reconnaissable aux banderilles qu’il
arbore à l’avant, l’ordinaire, affiché « Taxi » qui vous mène à votre
convenance mais qui peut prendre d’autres passagers en chemin et enfin le
« radio-taxi » repérable au numéro de téléphone sur le toit qui ne sera
tout.. et que.. pour vous. « Si vous en avez besoin nous dit Felipe,
prenez ce dernier » ouais, facile à dire....faudrait déjà commencer par happer
un numéro de téléphone, réussir à le joindre et se comprendre
... Nous arrivons ainsi
à la Place Murillo, place du cœur de la ville.
*** La
place Murillo, cette place paraît tranquille, pas très grande, nette, c’est
le lieu de rendez-vous des pacéniens qui y viennent se promener ou s’y reposer,
des commerces et des restaurant bordent deux cotés, les deux autres étant
occupés par le palais présidentiel, le palais législatif et la cathédrale,
dans une porte cochère de cette dernière, deux sentinelles gardent un
tombeau ? Ce n’est que depuis 1825 que les Indiens ont le droit de fouler
le sol de ce quartier de la ville.
Un petit
air de Venise tant il y a de pigeons ! marchands de fruits, de glaces,
cireurs de chaussures font de cette place un vrai théâtre. Ces jeunes cireurs
sont masqués, moment d’étonnement
l’explication : ce sont des étudiants
pauvres qui font des petits boulots pour payer leurs études, mais ne tiennent
pas à être reconnus par leurs amis ou leur famille. Au milieu de la place un
grand monument en souvenir de la proclamation de l’indépendance de Murillo, et
le lampadaire ou fut pendu en 1946, le président Villaroel, celui-ci voulait
s’attaquer au pouvoir des propriétaires de mines, un peu froid dans le dos, ce
système de contestation !!!
Nous
reprenons la visite panoramique en bus, quittons la plazza Murillo et allons
dans le vieux quartier colonial, en effectuant des slaloms dans les différentes
ruelles de ce quartier. Grand bravo à la dextérité du chauffeur, les rues sont
si escarpées, les trottoirs si encombrés de marchandises de toutes sortes, que même
les piétons doivent se frayer un chemin au milieu de celles-ci, gare à ne pas
mettre le pied sur la rue, elle n’appartient pas au piéton
....
le haut du car frôle à chaque instant les armatures des étals des vendeurs, à notre passage les femmes assises sur une chaise ou à même le sol derrière leur étalage, tournent la tête pour ne pas être photographiées. Ce marché tentaculaire est un vrai théâtre de plein air, les câbles électriques traversant les rues dans un enchevêtrement pas possible, me font penser à une ville décorée pour Noël, ne manque que les étoiles..
Après près d’une demi-heure à sillonner au pas
les rues les plus typiques de ces vieux quartiers, le car s’arrête à proximité
de la rue Linarés, nous sommes arrivés au « marché des sorcières » Ce
quartier est certainement l’un des plus insolites de la ville, nous nous
promenons au hasard de ses ruelles tortueuses, quelques étals de commerçants
vendent des herbes, des potions mystérieuses, des fœtus de lamas supposés
soigner tous les maux, mais aussi des petites statuettes de pierre et
amulettes
censés protéger du mauvais sort
Un petit regret, il est déjà bien tard, et
je n’ai pas trouvé l’animation racontée par plusieurs voyageurs, comme par
exemple des yatiris, (sorciers) hommes coiffés d’un chapeau mou en train de
lire l’avenir avec des feuilles de coca. Dans ces ruelles beaucoup de boutiques
d’artisanat et de souvenirs proposent des ponchos, des instruments de musiques,
des tee-shirts... La circulation y est démente, les chauffeurs des taxis et
mini-bus ne font aucune concession, ils vous pousseraient même.... mission
presque impossible de traverser les rues pourtant si petites, on comprend mieux
l’utilité des zèbres et des ânes dans la grande artère ! la marche sur les
trottoirs y est
difficile,
dès qu’on fait un pas, ou on monte.. ou on descend.. jamais plat ! le nez
et la gorge sont mis à rude épreuve par les fumées d’échappement des camions
et voitures coincés dans l’embouteillage permanent, surtout lorsque ces mêmes
camions font leur démarrage en côte, un délice....
Après avoir déambulé parmi ce marché, nous
regagnons le bus garé quelques rues plus bas, faisons nos adieux à Félipe, notre
sympathique guide bolivien et retournons à l’hôtel, il fait nuit. L’ambiance au
dîner est un peu à la tristesse, c’est le dernier repas, Gilbert fait son
petit discours et nous remet un cadeau. Echaudé par ces pertes de valises qui
ont égrenées le voyage, Gilbert a une idée de génie, cette idée s’avérera
quelques jours plus tard une vraie idée de génie !!!!! il nous donne des
rubans de couleur par aéroport de destination (Nantes, Bordeaux et Paris) à
fixer à nos bagages, ainsi, avec l’accompagnatrice, ils pourront les
enregistrer correctement vers leur destination finale, ruban bleu pour Nantes.
Demain sera une rude journée, rien que quatre avions dans la foulée :
La-Paz-Lima (Pérou) Lima-Caracas (Vénézuela) Caracas-Paris et Paris-Nantes. Le
retour sur Savenay est prévu pour le Samedi vers midi soit un total de près de
21 heures de voyages non-stop...