*** Lundi 15
Octobre :
Les îles Ballestas et Ica (point N° 2 et 3 carte itinéraire)
Qui a dit que les vacances étaient
faites pour se reposer ? Ca ne sera pas vraiment le cas puisque l’heure
du départ est fixé à .... 4h15 du matin. Cette heure si matinale a été programmée
de façon à visiter la réserve naturelle de Paracas avant l’afflux des touristes,
mais surtout afin de gagner du temps sur la fin de l’après-midi, car nous
sommes 27 à avoir pris l’option du survol des lignes de Nazca,
ce qui demandera au
minimum 90 à 100 minutes, ce survol étant déconseillé le matin une brume
recouvrant la montagne.
230 kms séparent Lima de Paracas,
nous effectuons le premier quart du trajet dans une semi obscurité, le soleil
se levant à 5h30. La route longe l’Océan Pacifique, nous l’apercevons au loin,
de l’autre coté de la route : des dunes de sable, des dunes et
encore des dunes, entrecoupées parfois par quelques bidonvilles : maisons
occupées par des journaliers qui tentent de trouver du travail dans les champs
de culture.
En se rapprochant de Pisco, on traverse les malheureux villages qui ont souffert du tremblement de terre d’Août dernier, leurs maisons de torchis sont effondrées, rafistolées tant bien que mal avec des panneaux de roseaux tressés, ou des bâches plastiques. Un peu plus loin beaucoup de longs et grands bâtiments : ce sont les élevages de poulets.
Pisco : là c’est
le choc et le nœud à la gorge, rien ne paraît avoir changé depuis le séisme,
spectacle de désolation sur plusieurs kilomètres, des tas et des tas de pierres
au bord de la route, la ville ressemble étrangement à une ville française bombardée
pendant la seconde guerre mondiale......ici
des maisons dont il ne reste qu’un ou deux murs, là des tentes alignées
offertes par la solidarité internationale.
8 heures, nous arrivons à Paracas,
péninsule du département de Ica, et un des paysages naturels les plus
attrayants de la côte péruvienne. Petit port de pêche, avec hôtels,
restaurants et villas, plage de sable gris, plantée de palmiers. C’est là que
se trouve l’embarcadère pour les îles Ballestas. A peine descendus du car, des petits
commerçants nous proposent des chapeaux genre « bob » il fait déjà un
grand et beau soleil, et vaut mieux se prémunir contre des éventuels lâchés
d’oiseaux, c’est ainsi que nous achèterons pratiquement tous, ce chapeau brodé
d’oiseaux ou de pingouins, coût de celui-ci 10 soles soit environ 2.50€
L’excursion aux Iles Ballestas se fait
dans un bateau pouvant contenir environ 25 personnes. Durée totale 2 heures,
une pour l’aller-retour et une heure d’observation de ces iles et ilots ou
demeurent une riche faune marine, ainsi qu’une grande variété d’oiseaux. Une
fois le bateau rempli, le chauffeur se rend à un point police, sans doute
faire constater que tous ses passagers ont bien mis leur gilet de sauvetage,
très sécurisant ....Plus de 100 000 personnes visitent
cette réserve annuellement.
Peu de temps
après le départ, au N.O. de la plage de Paracas nous nous arrêtons le temps
d’admirer le « Candélabre » vous vous demandez c’est quoi ce
candélabre ? réponse : une figure énigmatique, de près de 200 mètres
taillée en bas-relief sur le sable, légèrement recouverte de sable, mais que celui-ci
n’arrive jamais à effacer complètement, car les vents enlèvent toujours l’excès
de sable des canaux. La largeur du canal central est comprise entre 5 et 6 m,
la profondeur de ceux-ci : 50 à 60 cms. Beaucoup de versions quant à
l’origine de ce candélabre, la plus simpliste est qu’il serait dû à des
navigateurs ou à des pirates qui cherchaient à s’orienter.
Le guide du Routard lui avance une version plus « poussée » : Ce géoglyphe d’après certains scientifiques, représenterait la constellation de la Croix du Sud, visible uniquement de la mer, et serait un point de repère utile pour les cap-horniers voguant vers les mers australes, il est sur le même axe que les signes et le site de Tiahuanaco en Bolivie (texte GDR)
Nous reprenons notre route maritime pour notre destination finale : les iles Ballestas, un émerveillement, une multitude de petits rochers, la structure de ceux-ci ne permettent pas le débarquement des touristes, aussi c’est de la mer que nous observerons cette faune très, très importante. Ici une multitude de fous de bassan, ici des loups marins, des phoques, des lions de mer, des mouettes, ou encore des goélands, là des pingouins ou des pélicans.
On trouve aussi une espèce de
palmipède en voie de disparition, le manchot de Humboldt, avec son devant blanc,
sa tête et son dos noir brillant, et dont la taille est d’environ 68 cms. Cette
espèce se trouve uniquement sur la côte Pacifique du Pérou et du Chili, malgré
la forte chaleur qui y règne (les côtes péruviennes étant des déserts) les
manchots y vivent grâce aux courants froids de Humboldt.
Une île
impressionnante de l’ensemble des îles de Ballestas : la cathédrale :
formation rocheuse à laquelle le vent à donné cette forme.
Un peu plus loin rassemblées sur une
plage, une trentaine d’otaries qui semble prendre un bain de soleil.
Brisant le silence, un lion de mer se fait entendre, rugissement amplifié par
la résonance de la grotte, peut être que du haut de son perchoir, celui-ci
surveille son harem ?
En quantité moins importante : quelques flamants ainsi que des condors.
Rien n’est perdu, l’extraction du guano (excréments fertilisants de grande valeur produits par cette faune) est exploitée, elle l’était déjà du temps des Incas. Aujourd’hui on en extrait plus de 6000 t tous les 5 à 7 ans.
Ica fut elle aussi une des villes qui souffrit terriblement du récent tremblement de terre, même spectacle qu’à Pisco, tas de pierre, maisons rafistolées avec du roseau tressé ou des bâches de plastique.
Avant déjeuner nous visiterons le musée archéologique d’Ica de grande valeur. Il y a beaucoup de monde, aussi Gilbert commence ses explications, mais peine perdue, nous devrons attendre qu’une guide francophone soit disponible, celle-ci en bonne professionnelle nous fera tout reprendre depuis le début !! Dans une pièce adjacente à celui-ci une carte avec la reproduction des lignes de Nazca.
Dans le
musée proprement dit : magnifiques tissus paracas, décorés de motifs
géométriques et de représentation de dieux animaux, malheureusement celui
présenté dans une vitrine n’est qu’une photo, l’original ayant été
dérobé, d’où dorénavant l’interdiction de photographier !! ainsi qu’une
collection de superbes poteries polychromes de la culture paracas et nazca.
Autre vitrine impressionnante : celle des crânes déformés ou trépanés, la
déformation du crâne se faisait sur des critères religieux ou esthétiques, le
crâne des nouveaux-nés était compressé de façon à ce qu’il s’allonge au
maximum, quant à la
trépanation,
ça fait un peu froid dans le dos, c’était une méthode utilisée parfois pour
guérir des maladies !!! On y voit aussi quelques Quipus (livres comptables
de l’époque Inca) sans oublier le must
: la salle des momies pré-colombiennes,
très bien conservées, la plupart dans leur position fœtale, position adoptée au
moment de la momification , on peut encore y voir des lambeaux de peau, des
dents, des cheveux. Dans une autre vitrine présentation d’une momie encore entourée
de toutes ses bandelettes, d’où ne ressort que la tête.
Huacachina, quelques
kms au Sud d’Ica, une oasis au milieu de gigantesques dunes, la chaleur qu’il y
fait devient d’un coup presque insupportable. La lagune a une extension de 100m
sur 60m avec des palmiers qui décorent ses rivages. La tradition populaire
raconte que les eaux de cette lagune possèdent des qualités médicinales.
Voici le récit d’une légende sympa : La lagune aurait été crée quand une belle princesse indigène aurait été appréhendée à son bain par un jeune chasseur, elle s’est sauvée, les eaux de la piscine sont devenues la lagune, les plis de son manteau, coulant derrière elle pendant qu’elle courait, sont devenus les dunes de sable environnantes, quant à la femme elle vivrait dans l’oasis comme sirène..
Nous
déjeunerons dans une magnifique ancienne ferme, avec pour décor la lagune et
les dunes de sable, les plus hautes du monde, on se croirait au Sahara. Le
Pérou en est d’ailleurs fier puisque le verso de son billet de 50 nuevos soles
en est la reproduction.
Après ce repas nous nous dirigerons vers Nazca, paysage désertique, aride, presque lunaire, nous y arriverons vers 16 heures ce qui nous laissera 90 mns, temps nécessaire pour que nous survolions tous les lignes avant la tombée de la nuit.