*** Vendredi 19 Octobre : ruines incas aux alentours de Cuzco (point N° 7 carte itinéraire)
La journée commence mal ! : des saignements du nez en mettant le pied par terre, ça ne m’était jamais arrivé, le début des méfaits de l’altitude probablement...il faudra plusieurs bonnes minutes pour que ceux-ci cessent, d’autant que je n’ai pas le nécessaire pour y remédier. Dans le hall d’accueil de l’hôtel, un homme propose de l’oxygène, quelques uns demandent à en bénéficier, il y avait eu quelques soucis de santé, notamment des migraines, en fin d’après-midi la veille après la visite du couvent Koricancha, certains étaient retournés se reposer à l’hôtel.
Départ à 9 heures, nous grimpons sur les hauteurs de Cuzco à la rencontre d’un grand Christ blanc : grande statue qui domine la ville, offerte par des musulmans réfugiés à Cusco. De ce belvédère, vue extraordinaire sur ce tapis de toits de tuiles rouges d’où émergent la Cathédrale et l’église de la Compagnie, ainsi que sur le carré de verdure formé par la place d’Armes.
* Kenko à 5 kms de Cuzco : Nécropole rupestre (boleto) Le nom original de ce sanctuaire n’est pas connu, il fut attribué plus tard lorsque l’archéologue espagnol Cesar Garcia Rossel lui donna ce nom en rapport avec un labyrinthe . Cet endroit consacré au culte de Puma, dieu de la guerre, est situé sur la colline de Soroco et occupe une superficie de plus de 3500 m2.
* L’énorme rocher monolithe d’une hauteur de 6 m, maintenant préservé par un petit muret, avait jadis la forme d’un puma. L’endroit avait certainement une importance religieuse comme en témoigne un autel où l’on sacrifiait les animaux, probablement des lamas, pour prédire l’avenir, notamment avant de se lancer dans une guerre, autel que nous découvrons en empruntons un tunnel naturel.
* Au centre de cet ensemble sacrificiel on peut remarquer le petit canal en zigzag creusé dans la pierre, qui devait sans doute servir pour l’écoulement du sang des animaux sacrifiés. Kenko était peut-être aussi une immense nécropole, en effet il y a été retrouvé une grande quantité de momies. On pense que c’est ici que fut enterré Pachacutec.
A l’extérieur du site, sur le parking, un homme déguisé en Inca prend son rôle très au sérieux, dans sa prestation il est accompagné d’une belle musique mystique, tout est réuni pour vous plonger quelques siècles en arrière.
Nous continuons notre progression en altitude, Tambomachay distant d’une poignée de kilomètres est situé à 3800 m. Gilbert nous fait remarquer sur les toits des maisons les statuettes d’argile représentant 2 taureaux, avec une croix au milieu. Le taureau est censé de par sa force protéger la maison contre les tremblements de terre ou autre force maléfique, mélange curieux de deux cultures : inca et catholique !
* Site de Tambomachay : pour parvenir au site, du parking nous devons marcher pendant environ 300 m sur un terrain avec un léger dénivelé, on est au milieu de la matinée le soleil darde ses rayons. Tout le long de ce chemin des vendeuses ambulantes proposent leur artisanat : couvertures, sacs tissés, poteries, etc...
Dans ce site (boleto) s’élève le bain de l’Inca.. Lieu de repos et de culte construit par l’Inca Yupanqui, il se compose de trois terrasses avec des murs faits d’énormes blocs, sur les flancs d’une colline parcourue par la source sacrée qui coule de terrasse en terrasse, il est dit que l’eau y coule tout le temps et qu’elle ne tarit jamais.
On devait y accomplir certains rites religieux si l’on s’en réfère à la présence de 4 niches d’offrande sur la terrasse supérieure.
Les différents niveaux sont unis par des perrons et des couloirs. Les finitions de la construction sont du meilleur type inca, c'est-à-dire que les pierres furent assemblées parfaitement sans employer de mortier de boue.
Un arrêt sur le parking du site de Puca-Pucará à 500 mètres de Tambomachay, et toujours ces femmes accompagnées de leurs jeunes enfants qui proposent aux touristes leurs marchandises. Avec leurs habits colorés tranchant devant la montagne brune, elles offrent un joli tableau.
* Le site de Puca-Pucará appelé la « forteresse rouge » à cause de la couleur rouge qu'acquièrent les roches au coucher du soleil. Vestiges d’une construction militaire composée de grandes parois de terrasses et de perrons. Surplombant la vallée, il faisait partie de l’ensemble de défense de Cuzco destiné à surveiller les éventuelles invasions, se défendre ou donner l’alerte.
Cathy, une charmante péruvienne monte dans le car et nous présente un coffret de 2 DVD sur le Pérou en général et Cuzco et sa région en particulier, coût de celui-ci : 30 soles (7.50€)
Dernier grand site avant de rejoindre Cuzco : Sacsayhuaman. A notre arrivée, plusieurs jeunes femmes se sont alignées à proximité du car, tenant en laisse lamas et alpagas, la réserve de soles va fondre ! mais c’est vraiment trop mignon. J’aurais bien ramené un alpaga dans mes bagages, je les trouve adorables ! à défaut j’essaierais de ramener d'un peu de leur laine.
* Sacsayhuaman (boleto) est perchée sur une colline qui
surplombe la ville de Cuzco, Par une percée nous pouvons entrevoir en bas la
ville et ses toits rouges ainsi que les montagnes brunes en toile de fond.
En y arrivant, nous sommes frappés par la masse imposante des pierres qui composent la citadelle, le site construit à 3600 m d’altitude sur une colline dominant Cuzco et à 2 kms environ de la place d’armes, est gigantesque.
* Construit du temps de l’Inca Pachacutec autour de 1460, c’est l’un des plus imposants monuments incas, sa construction dura 70 ans et nécessita le travail de plus de 20 000 hommes pour amener les pierres des carrières situées à 20 kms de là, les tailler et les assembler. Les archives donnent à penser qu’il s’agirait d’un grand complexe politique, militaire et de cérémonies religieuses.
* Son nom signifie « faucon satisfait » en effet cet oiseau veillait sur la capitale de l’Empire. Le complexe possède trois niveaux de bastions en forme de zigzag, le premier (9 m de haut) est celui qui réunit les plus grands blocs de pierre, certains pèseraient plus de 350 tonnes. Là encore comme dans la construction des murs incas de Cuzco, leur assemblage est réalisée avec une extrême précision, la question que l’on se pose encore aujourd’hui : comment ces énormes roches ont-elles pu êtres transportées à ce sommet ?
* Les chroniqueurs des conquistadors précisèrent que ces ensembles avaient de très belles finitions et étaient recouverts de couches en or et en argent, de mantes de plumes d’oiseaux exotiques, ce qui offrait au tout une beauté magique. Mais Sacsayhuaman connût un sort identique à beaucoup de cités incas, il fut détruit pendant la résistance contre les Espagnols.
* La cathédrale de Cuzco fut édifiée avec les pierres extraites de la carrière du site.
* Une esplanade qui fonctionna comme place de cérémonie se trouve face aux bastions : c’est l’Esplanade des Lances Royales, c’est à cet endroit que le 24 Juin, a lieu la fête de l’Inti Raymi, reconstitution d’une fête ancestrale inca dédiée au Dieu soleil.
* Du coté opposé, une petite colline se dresse, sur laquelle des sièges ont été taillés de manière échelonnée, probablement les sièges royaux desquels l’Inca conduisait les cérémonies religieuses et militaires.
En retournant vers l’hôtel, Joseph nous fait remarquer les maisons de cette région, celles-ci sont étagées à flanc de la colline et accessibles qu’à partir de marches ou d’escaliers rudimentaires. J’imagine, avec compassion, ces femmes et ces hommes chargés de provisions, crapahutant pour rentrer chez eux.
Il est à peine 17 heures lorsque nous regagnons l’Eco Inn. En regardant de plus près le boleto, une photo nous intrigue, nous demandons à Gilbert, qui nous confirme qu’à 18h30 un spectacle de danses peut être vu au Centre d’Art Natif, cet établissement se trouve à 10 minutes, et ... dans la même rue que l’hôtel, que demander de mieux !. Nous serons 6 à y aller, dommage que le spectacle n’ait débuté qu’à 19 heures, nous obligeant à partir un quart d’heure avant la fin, cause rendez-vous pour le dîner. Quelques danses, de la belle musique andine, un regret : pas de flûte de pan, on ne s’en lasse pas !
Depuis notre arrivée à Cuzco hier midi, il nous est proposé à la fin de chaque repas une infusion de Maté de Coca, efficace contre le mal de l’altitude, mais ....c’est un léger excitant, et cette infusion à contribué à sérieusement troubler mon sommeil, aussi selon votre condition physique ? je conseillerais de n’en prendre que matin et midi.
Gilbert et Joseph sont surexcités, demain c’est : la visite du Machu Picchu, lieu magique qu’ils sont très fiers de nous faire découvrir. Jusqu’à aujourd’hui nous avons bénéficié d’un superbe soleil, ils espèrent (et nous affirment ...) qu’il en sera de même pour le lendemain et nous font encore et toujours les recommandations d’usage : ne pas oublier les chapeaux, lunettes de soleil, crème solaire et anti-moustiques.
Seconde nuit à l’Eco Inn, cette fois dans la tranquillité.