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Mardi 8 Juillet : Séville  (point N° 37 carte itinéraire)

Rappel des coordonnées du camping indiquées page précédente :

http://www.terra.es/personal7/camping.motel/

Camping-Motel Club de Campo. Avda de la Libertad 13.41700 DOS HERMANAS. Tel : +34 954 720 250

 

Départ du camping à 8h30, le monsieur âgé avait déjà quitté les lieux, il devait vouloir profiter de la fraîche pour rouler !... environ 20 minutes plus tard, le bus nous déposa au terminus, Avenida de Portugal, rue située approximativement entre l’Université et la Plazza de España. 

 

        î Séville : Bref historique : La ville fondée, selon la légende, par les Tartessiens (êtres mythologiques) autour du VIIIème avant J.C. possède une façade maritime ouverte sur l’Océan et est arrosée par le Guadalquivir. Sa population est actuellement de près de 700 000 habitants.

Séville l’Arabe, la Juive, la Chrétienne a un triple visage façonné par les soubresauts de l’histoire. Ses multiples influences, croyances et traditions mêlées ont reconstruit Séville au fil du temps. Le patrimoine artistique est d’une immense richesse. En 1503 lorsque la ville se vit accorder le monopole du commerce avec les Indes, son histoire s’en trouva bouleversée, les richesses se déversèrent, sa population doubla jusqu’en 1717, moment où Cadix lui vola la vedette, s’ensuivit alors une relative décadence.  L’exposition de 1929 lui redonna un regain de vitalité, mais la ville tomba au cours de la guerre civile aux mains des nationalistes, durant les années du franquisme, nombre d’édifices anciens furent détruits. L’expo 92, commémorant le 500ème anniversaire de la découverte de l’Amérique, permit de doter Séville d’infrastructures modernes dont profitent les habitants et les millions de visiteurs qui chaque année investissent cette ville.

Séville la religieuse, ville de fêtes et de pèlerinages, la Semaine Sainte entraîne un flot de festivités allant jusqu’aux corridas qui correspondent au jour de la Résurrection du Christ. Séville la gitane avec sa Féria, son flamenco

 

      Suivez le guide Æ î La Plaza de España, cette immense place formant un demi-cercle de 200 m de Ø, d’une superficie totale de 50 000 m², palais et canaux compris, a été conçue pour l’exposition latino-américaine de 1929 et inaugurée par le roi Alphonse XVlll d’Espagne. Les travaux durèrent 14 ans, de 1914 à 1928 et nécessitèrent en permanence 1000 hommes. Son centre est traversé par des canaux d’une longueur totale de 515 m, eux-mêmes enjambés par quatre ponts décorés de céramiques représentant les quatre anciennes royaumes d’Espagne.

 Le palais qui épouse cette place comprend un bâtiment central et deux ailes, avec à chaque  extrémité deux tours stylisées, il est construit en brique et marbre et est décoré de céramique peinte, de style mélange néo-renaissance, gothique et mudéjar.  Le long de ses murs se trouvent des bancs décorés d’azulejos représentant, par ordre alphabétique, les 54 provinces d’Espagne. Le blason, une carte ainsi que des symboles distinctifs de leur histoire identifient chacune des provinces. Au moment de sa construction, son destin était de devenir la nouvelle Université, d’où la présence des blasons,  il servit de logement à la délégation du gouvernement central en Andalousie ainsi que de musée militaire.

La place d’Espagne a servi de décor à une scène du film Star Wars, ainsi que quelques unes du film Lawrence d'Arabie

Pour éviter les actes de vandalismes, l’accès est fermé à 22 heures.

 

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               L’Alcazar n’est pas loin, nous y arrivons, il est 9h45. Tarif d’entrée : 7 €. Pour 3 € supplémentaires, un audio-guide vous est prêté. Pensez à demander le plan remis à l’entrée, car c’est un vrai labyrinthe... on ne nous l’a pas donné ! ce n’est que plus tard voyant tous les autres touristes regarder la même feuille de papier qu’on s’en est rendus compte, trop tard ! mais fatalement on a eu du mal à trouver la bonne direction dans ce dédale de couloirs et de portes..

Plan de l'Alcazar

              î Le Real Alcazar, extraordinaire condensé de l’histoire architecturale de Séville, est un palais fortifié construit par les émirs-califats à partir de 844. Ce monument fut modifié à plusieurs reprises durant la période musulmane, notamment sous les Almohades.  Au 13ème siècle Alphonse X entreprit la construction d’un premier palais de style gothique. Au siècle suivant, Pierre 1er, suite au tremblement de terre de 1356 qui détruisit une grande partie de Séville y ajouta un splendide palais de style mudéjar. L’ensemble fut modifié une nouvelle fois par Charles Quint au 16ème siècle. Tous ces extensions successives au fil des siècles ont donné le nom de « real alcazar » qui veut dire « plusieurs alcazar » L’Alcazar est depuis plus de sept siècles une résidence royale, la famille royale utilise aujourd’hui l’étage. (source wikipédia)  L'Alcazar de Séville, comme d’ailleurs la Cathédrale est inscrit au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO depuis 1987.

             

             Suivez le guide Æ On y entre par la « puerta del Leõn (porte du lion)  encastrée dans un pan de muraille du 11ème siècle, cette porte s’ouvre sur une première cour qui était la place d’armes du château musulman. Sur la gauche se trouve la :

     î Salle de la Justice, c’est dans cette salle ornée de stucs mudéjars et surmontée d’une belle coupole que le roi Don Pedro assassina l’un de ses demi-frères : Don Fadrique. On peut y admirer le plus ancien plafond en bois de l’Alcazar. Cette salle donne sur le Patio del Yeso, fontaine au centre, accès interdit, on admire derrière une chaîne

     î Patio de la Monteria, ce patio était l’ancien méchouar, espace qui servait d’antichambre et séparait la ville du palais proprement dit.

 

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 En face on peut voir :

     î Le  palais  mujédar de Pierre 1er, (fin 14ème) Tous les palais de cette place sont en rénovation, recouverts de bâches, les photos sont donc impossibles...on va donc faire preuve d’imagination en lisant le petit guide Michelin : « ce palais est une splendide expression de style mujédar construite au 14ème siècle par Don Pedro 1er dit « le cruel » qui utilisa les talents des artisans de Grenade, de Cordoue, la façade est surmontée d’un auvent de bois qui protège un décor d’inscriptions coufiques (Styles calligraphiques arabes) et gothiques, reflet du mélange des cultures de l’époque »

     

 

 A droite du patio se trouve :

     î Cuarto del Amirante (appartement de l’Amiral) c’est ici que la reine Isabelle la catholique fonda en 1503 la Casa de la Contratación de las Indias qui donnait à Séville le quasi-monopole du commerce avec les colonies américaines. C’est ici également que s’organisaient les voyages d’exploration, notamment celui de Magellan. Le vestibule est recouvert d’azulejos, un escalier recouvert de boiseries mène à un  balcon, de celui-ci belle vue sur le patio de la Monteria, et la cathédrale dentelée en arrière plan.

 

 

Sitôt franchie cette porte, nous empruntons un vestibule coudé et là arrivons au must des must  :

     î Le patio de las Doncellas (patio des Demoiselles) (14ème)  d’une grande ampleur et luminosité. L’étage supérieur fut ajouté au 16ème siècle, on y voit la profonde influence de la Renaissance italienne. Les fines colonnes jumelles présentent une profusion de panneaux en stuc, sans oublier les plafonds en bois d’influences mauresques. Les murs sont couverts d’une dentelle d’azulejos aux magnifiques couleurs irisées.

Les ouvertures de la galerie sont fermées par des portes réalisées par des artisans de Tolède. Des fouilles récentes ont mis à jour un patio avec un bassin central, rectangulaire, ainsi que deux jardins.

 

Les pièces autour de ce patio étaient les différentes pièces privées et officielles du palais, tels que à l’Ouest :

        - le Dormitorio de los Reyes Moros (chambre à coucher des rois maures) longue salle composées de deux parties avec alcôve, à l’Est :

        - le salón del Techo de Carlos V (salon du plafond de Charles Quint) est l’ancienne chapelle du palais, au Sud :

 

 

 

 

      

 

 

          

 

Le Salón de Embajadores (salon des Ambassadeurs) avait déjà une fonction officielle sous les rois maures. La pièce fut profondément modifiée au 14ème siècle, on l’ouvrit sur le Patio des Demoiselles, mais on conserva les arcades califales ramenées de Medina Azahara.

Sur les magnifiques portes de ce salon sont inscrites des louanges à Allah et au sultan, à coté de citations latines de la Bible. Dans cette pièce, la splendeur des décors atteint des sommets de raffinement. Les couleurs or et bleu renforcent cette richesse ornementale.

 Le plafond des Abbadides fut remplacé par une extraordinaire coupole composée d’un entrelacs de charpente en bois de cèdre figurant un ciel étoilé.

 

 

 

 

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î Le Patio de las Muñecas (patio des Poupées) est un petit bijou de délicatesse, réalisé sans doute par des artisans venus de Grenade jardin de :

   î L’étang de Mercure, le bassin actuel servait à l’irrigation des potagers que les Arabes entretenaient là. Le long de ce bassin s’amorce la galerie du Grotesque, une curieuse construction du début du 17ème  qui forme un déambulatoire penché au-dessus des jardins de las Damas (jardin des Dames) La visite se termine en longeant le palais gothique sur la gauche et le jardin de la Alcobilla sur la droite, en passant par une splendide porte :

   î La puerta de Marchena. Nous nous retrouvons à l’ancienne entrée du palais  celle-ci débouche sur l’ancienne place d’Armes (Plaza de las Banderas) encombrée de voitures en stationnement. Du porche de cette entrée, belle vue sur la cathédrale que nous allons visiter de ce pas.

 

 

Avant d’entamer la visite de celle-ci, cherchant la bonne entrée, nos pas nous ont mené sur la Place de la Virgen de Los Reyes. Place qui, avec sa place contiguë : la place del Triunfo, constituent le centre de la Séville monumentale puisque c’est là que se trouvent ses trois principaux bâtiments historiques, déclarés Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco en 1987 : la Cathédrale et sa caractéristique tour de la Giralda, l’Alcazar royal et les Archives des Indes.

 Au milieu de cette place : un spectaculaire réverbère du début du 20ème siècle avec une fontaine à ses pieds, et le Palais Archiépiscopal construit entre les 16ème et 18ème qui, de par sa grâce et les couleurs intenses, violet et ocre, est l’un des meilleurs exemple du baroque sévillan.

Logiquement nous avons pensé que l’entrée de la Cathédrale serait à la tour Giralda, mais celle-ci est réservée aux groupes, l’entrée des individuels est de l’autre coté, sur la façade principale de l’Avenue de la constituçión : la Puerta de la Natividad.

 Faisant le tour de la cathédrale, nous remarquons que les colonnes  (157 d’après les guides) sont reliées avec de grosses chaînes, des marches ont été construites entre ces chaînes et les murs de la cathédrale, afin de rattraper les inégalités du terrain, au passage nous admirons successivement les puertas de « Los Palos » «  las Campanilas » à l’est, et « San Christobal » au Sud.

 

Plan de la Cathédrale              î La Cathédrale : Construite au début du 15ème siècle sur l’ancienne Grande Mosquée almohade, c’est la plus grande gothique d’Espagne, et la troisième au monde en terme chrétien. C’était un projet très ambitieux, les chanoines en avaient fait cette définition : « Nous ferons une église si grande que ceux qui la verront achevée nous prendront pour des fous »  Bâtie sur plus d’un siècle, (1401 à 1506) l’immense vaisseau de pierre s’ouvre sur huit portes d’époques différentes réparties sur un périmètre de près de 120 m. De la grande mosquée seuls furent conservés le minaret (la Giralda) et la Patio des Orangers, qui correspond à l’ancien patio des ablutions.  

                     Droit d’entrée : 7.50 €

 

L’entrée dans cette cathédrale est impressionnante, l’intérieur est d’une telle ampleur ! ampleur accentuée encore par la finesse des colonnes qui s’élèvent à 55 m de haut.

Nous nous dirigeons vers l’autel, et voyons  successivement sur la droite plusieurs petites chapelles, le * tombeau de Christophe Colomb, datant de 1900 avec quatre pages portant les blasons de Castille, Navarre, Léon et Aragon qui soutiennent le cercueil, d’autres petites chapelles, des sacristies, des trésors, des vitraux ...

 

 

      

 

 

Au centre se trouve le * Coro qui contient de belles stalles du 16ème siècle, sur deux de ses cotés, on peut voir accolées  deux chapelles de bois. Face à ce choeur la grande chapelle ;

La capilla mayor, dont l’accès est protégé par des grilles plateresques, abrite un immense retable flamand doré achevé en 1525, œuvre maîtresse du gothique flamboyant et le plus beau bijou de l’église. Pratiquement tous les artistes de la ville participèrent à ce colossal retable de 20 m de haut et de 13 m de large conçu entre 1482 et 1533, il possède un total de 45 panneaux avec plus de mille figures représentant des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament.

 

Close par une grille en fer forgé, * la Capilla Real (ouverte seulement pendant le culte) occupe le chevet de l’édifice. Elle possède une belle coupole à caissons, y sont conservées les sépultures royales d’Alfonso X et de sa mère, ainsi que dans une riche urne d’argent, la dépouille mortelle du roi San Fernando.

 

           

 

Nous arrivons à l’Est de la Cathédrale, c’est là que se trouve l’accès à la tour Giralda,

 

       La Giralda, ancien minaret de la grande mosquée à l’emplacement de laquelle fut construite au 15ème siècle la Cathédrale : le monument le plus emblématique de Séville et l’une des tours les plus admirées du monde. Sa construction fut ordonnée en 1171 par l'émir almohade. La tour mesurait 82 m de haut, la base s’appuyait sur des pierres de taille et des marbres romains, son élévation est faite de briques, l’ensemble rappelant la Koutoubia de Marrakech. C’est depuis celle-ci que le muezzin appelait les fidèles à la prière,  mais elle fut également sans doute utilisée comme observatoire astrologique. Suite au tremblement de terre de 1355 et divers changements dus aux monarques successifs, la tour gagna en hauteur, les ouvertures sont alors dotées de balustrade, on lui adjoint en 1588 un clocher à 5 étages, (avec 24 cloches dont la Santa Maria) et au sommet : une petite girouette, la statue en bronze du Triomphe de la Foi (4m de haut, 1288 kgs) actuellement la tour fait 103 mètres.

 

              

 

 

         

 

 L’accès est gratuit, un compteur électronique au-dessus de la porte enregistre la totalité des passages journaliers. La montée à cet ancien minaret est longue, mais faisable, au lieu d’escaliers on y réalisa 38 rampes en pente douce pour semble-t-il faciliter l’accès à cheval du premier muezzin du minaret, qui était déjà très âgé... mais régulièrement des ouvertures permettent de souffler et d’admirer le décor fantastique des coupoles, flèches, pinacles et gargouilles de la cathédrale, ainsi que la vue magnifique sur la ville.

 

     

Nous finirons la visite de cette cathédrale par * le Patio de los Naranjos (patio des orangers) latéral au flanc N. de la cathédrale, c’est l’ancienne cour aux ablutions de la mosquée. Toujours ombragé par les orangers, il est agrémenté d’une fontaine à vasque romaine et constitue une halte agréable après l’ascension de la Giralda. La sortie s’effectue par la * Puerta del Perdón (porte du pardon)  sur le mur Nord, la plus ancienne de la cathédrale. Son arc alhomade décoré de versets du coran est surmonté d’un fronton orné d’un bas relief représentant Jésus chassant les marchands du Temple, et de sculptures du 16ème.

 

Un petit tour sur notre gauche et quelques dizaines de mètres plus loin nous sommes dans la grande Avenida de la constitución, qui nous mène en très peu de temps à la Plaza de San Francisco. Sur celle-ci un bâtiment immense, magnifique un vrai chef d’œuvre, je parle de l’Ayutamiento (l’hôtel de ville)

La place de San Francisco fut au Moyen Àge un centre d’affaires, la scène de tournois, de courses de taureaux et le lieu d’exécution publiques à l’époque de l’Inquisition, ainsi qu’un espace privilégié pendant la Semaine Sainte, puisque c’est là qu’étaient installées les loges pour observer le défilé de toutes les confréries, le jour du Corpus Christi.

 

             î L’Ayuntamiento, bâtiment néo-classique, fut construit entre 1527 et 1534, il s’agit de l’un des ensembles architecturaux de la Renaissance les plus remarquables d’Espagne. (décor de figures héraldiques et de représentation de personnages mythiques et historiques) A l’extrémité Sud, une courte galerie qui permettait l’accès au monastère rejoint la plazza Nueva.

 

Notre prochain objectif est de rejoindre vers l’Est la Casa de Pilatos construite sur la place du même nom. Depuis l’hôtel de ville, ce ne sont que petites ruelles tortueuses, on a du mal à s’y retrouver, faudra demander à plusieurs reprises pour éviter de tourner en rond et ainsi de faire trop de pas inutiles. Nous nous octroierons une halte déjeuner rapide mais réparatrice, cela fait maintenant plus de 4 heures que nous marchons non-stop, il est tout juste 13 heures.

   

Après le bain de foule rencontré lors des visites de l’Alcazar et de la Cathédrale, nous profitons du calme de ces ruelles. Voici la place de Pilatos, située au bord de la rue Àguilas San Esteban. Le Palais nous apparaît sur la gauche, à priori insignifiant, l’austérité des hauts murs d’enceinte ne laisse pas présager de l’extrême raffinement des lieux. C’est un  palais aristocratique qui occupe un vaste espace d’environ 10 000 m² en plein coeur de l'ancien quartier juif de Séville, à quelques pas de l'église médiévale de San Esteban.  Cette demeure marie autour de plusieurs patios et jardins les styles mudéjar, gothique et renaissance, sa surface fait de celle-ci le second ensemble résidentiel de la cité, après l'Alcázar. Le bâtiment fut classé Monument national en 1931

On y pénètre à travers un grand portail de marbre ouvragé, réalisé à Gênes en 1529 et placé en 1533 comme en témoigne l’inscription figurant au-dessus de l’arc.  La Casa de Pilatos est ouverte de 9h à 19 heures. Vous avez le choix entre la visite  de la totalité de la maison pour 8 € ou  le RDC seul pour 5 €,  cerise sur le gâteau, une brochure très bien illustrée en français vous est remise, la visite du 1er étage s’effectue seulement en été et en groupes accompagnés à des horaires précis (heure et demi-heure)

          Petit historique : Ce sont les époux  doña Catalina de Ribera, descendante d'une des grandes lignées aristocratiques de la Castille médiévale,  et Pedro Enriquez, fonctionnaire de la Couronne de Castille, couple riche et puissant, qui firent bâtir une demeure noble, fin du 15ème siècle, acquerrant successivement des parcelles environnantes pour son agrandissement. Avec la mort de Catalina en 1505, s’achève la première phase de la construction, témoignage d’une forte empreinte gothico-mudéjare. En 1514 Don Fadrique le fils aîné, fait marquis de Tarifa y installa la fontaine et les premières colonnes du patio, puis quelques années plus tard le portail, les azulejos. Le palais s’appelait à cette époque Palacio de la collación de San Esteban. A sa mort en 1539, n’ayant pas d’héritier, ça sera son neveu Afán de Ribera qui entreprendra la troisième phase de transformations et d’aménagements.  L’édifice entre ensuite dans un long déclin, lorsque la famille ducale se déplacera avec toute son administration à Madrid, le palais ne correspond pas aux nouveaux goûts du 18ème. Avec la réhabilitation du mudéjar, le palais redevient une résidence temporaire des Ducs de Medinaceli, lesquels y introduisent des nouveautés au goût du Romantisme. Au 20ème siècle une étape de restaurations et de rénovations est entreprise. La Casa est aujourd'hui la propriété de Victoria Eugenia Fernández de Córdoba y Fernández de Henestrosa, XVIIIe duchesse de Medinaceli. En 1978, le palais fait son entrée dans le patrimoine de la Fondation Casa Ducal de Medinaceli, qui se charge de la protection du patrimoine historico-culturel de l'ensemble palatin.

http://fr.fundacionmedinaceli.org/monumentos/pilatos/index.aspx

Ce nom de Pilate sonne bizarrement à nos oreilles, comment se fait-il qu’un personnage aussi négatif donne son nom au palais des Grands Gouverneurs d’Andalousie. Cette appellation tire son origine du parcours réalisé par le 1er marquis de Tarifa lors du pèlerinage qu’il effectua à Jérusalem. Certaines légendes populaires affirment que Don Fadrique aurait reproduit à Séville le palais de Pilate à Jérusalem, d’autres que ce nom vient du fait que la première station du Chemin de Croix était placée à coté de la porte du palais, et selon les rites catholiques la première étape du Chemin de croix étant la demeure de Pilate, ou Jésus fut condamné, la population sévillane aurait baptisé le palais du nom du préfet romain.

 

            Suivez le guide Æ  Après avoir passé par un vestibule, là ou sont délivrés les billets, (ce vestibule avait pour fonction de permettre de descendre de sa monture ou de son attelage) et traversé une grande place plantée de quelques arbres (N°4) nous arrivons au :

       î Patio principal. ( N°1)  Il est de style renaissance avec de remarquables éléments mudéjars et gothiques, c’est Don Fadrique à son retour de Jérusalem qui lui donna son aspect actuel, avec l’ouverture des galeries sur les quatre faces et la pose de colonnes génoises. En  son centre, une fontaine en marbre à double vasque, acquise à Gênes. (la vasque supérieure est couronnée d’une statue de Janus et soutenue par un groupe de dauphins sculptés  adossés au pied central). En 1539 son neveu Per Afán enrichit les angles des quatre pièces principales de sculptures, et disposa tout autour  du patio, une galerie de bustes antiques.

 

      

 

Une balustrade ajourée de style gothique court tout le long du deuxième niveau. Deux statues d'Athéna grandeur nature ornent les angles de la cour. Au 19ème siècle on introduisit des nouveautés au goût du Romantisme, on remplaça le sol en terre battue par du marbre et installa de nouvelles fenêtres à jalousies.

Les murs des galeries de la cour sont ornés de remarquables azulejos aux couleurs profondes à dominante bleue, qui furent exécutés au 16ème  siècle. Des portes ainsi que des baies géminées ajourées permettent la communication avec les pièces qui l’entourent, elles aussi richement décorées. Les plus remarquables d'entre elles sont le Salon du Prétoire et La chapelle de la Flagellation.

 

         

 

      î Le Salon du Prétoire. (N°3) construit dans les années 1530, il est orné d'un admirable plafond artesonado à caissons, incrusté de blasons de maisons nobiliaires, exécutés en 1536. Les parois sont revêtues de panneaux d’azulejos et de stucs de facture mudéjar.

 

     î La Chapelle de la Flagellation (N°2) la pièce la plus ancienne du palais, mélange des langages chrétien et musulman dans l’art mudéjar. Comme dans les autres pièces, stucs et azulejos complètent la décoration. Au-dessus de l’hôtel, se trouve une œuvre du IIIème siècle provenant de Rome, la représentation du bon Pasteur, modèle païen de l’Hermès portant l’agneau du sacrifice. Au centre, une colonne que la tradition identifie à celle de la flagellation du Christ donne le nom à cet oratoire.

La visite de l’étage aurait inclus l’escalier, monumental, faisant office dans le cérémonial courtisan de ligne de partage entre l’espace public du patio et celui des salons de représentation, de lieux privés de l’étage noble. La cage est pourvue d’un riche décor d’azulejos et surmontée d’un plafond de marqueterie ainsi que d’une impressionnante coupole. L’étage supérieur comporte des peintures murales, des portraits d’hommes illustres, des pièces de la collection Medinacelli tels que mobilier et tapisseries d’époque et peintures de Goya et autres peintres célèbres (toiles des 16ème au 19ème siècle)  

Le goût de la famille pour les antiquités romaines se dévoile à travers une impressionnante collection de statues antiques, dont les plus beaux exemplaires sont exposés dans le patio principal et dans les jardins. C’est Pedro Afán de Ribera, neveu et héritier de Fadrique, qui, avec l’aide d’un l’antiquaire, rapportera toutes ces pièces de Rome et de Pompéi, la collection sera complétée par des pièces extraites des ruines romaines de la ville voisine d’Itálica.

Nous finirons la visite de ce lieu enchanteur par le :      

     î Grand Jardin, toute grande demeure se doit d’avoir de beaux jardins, la Casa de Pilatos n’échappe pas à la règle, celui-ci, organisé autour d’une fontaine sert d’écrin à des espèces végétales variées : arbres fruitiers, palmiers, orangers, bougainvillées, magnolias, jasmin ....  Nous retrouvons le superbe patio et ses sculptures de marbres, une dernière photo sur cette maison si singulière et voila ....

      

Et voila,notre visite de Séville est terminée, il y aurait certainement beaucoup d’autres belles choses à voir, ça sera pour une autre fois, par des températures plus clémentes, nous pensons avoir vu ce qu’il y avait de plus important dont le « cœur historique ». Il est 14h30 ce qui nous donne tout juste le temps de retourner au terminal bus, Avenida de Portugal avant 15h15, départ pour le camping, empruntant pour cela la grande rue Menendez Pelayo. Nous essaierons d’attraper celui-ci, car la fréquence ensuite n’est plus que d’un toutes les deux heures. Finalement, arrivant à la station une vingtaine de minutes en avance, nous nous approcherons très légèrement... du théâtre Lope de Vega, édifice de style néo-baroque.

Nous partirons ainsi du camping vers 16h30, nous savions que c’était possible de partir à condition d’avoir réglé la nuit passée, le matin avant midi, (hé oui Monsieur l’Ordinateur..)  système arrangeant et pratique nous permettant de continuer à remonter sur le Portugal. Notre arrêt suivant sera la vue panoramique sur les mines  de Riotinto, à l’Ouest de Nerva, un grand terrain vague en surplomb nous le permet.

 

      î Mines de Riotinto. (point N° 38 carte itinéraire) Bref historique : Elles sont réputées pour être les plus anciennes au monde, existant peut être déjà aux temps antiques. Un mythe les attribuerait même au roi Salomon. On sait qu’elles ont été exploitées par les celtibères, les tartesses et les anglais. Au 19ème siècle, les Britanniques ont construit Bella Vista, village bâti en style victorien, village sur mesure pour les employés de la mine qui les ont exploité pendant un siècle. Récemment, entre 1873 et 1954 ce fut une compagnie britannique qui les exploitèrent. En 1927 il y a été bâti un hôpital, ce bâtiment abrite aujourd’hui un musée de 1800 m². Ce musée qui héberge toute l’histoire du monde des mines et de la métallurgie, avec une section ethnographique, porte depuis le 3 Mai 2001, le nom Ernest Lluch, président de la fondation de 1988 à 1991  qui fut assassiné par la bande terroriste ETA en Novembre 2000.

 La fondation qui est à l’origine de ce musée a pour but la conservation et la restauration du Patrimoine historique-Minier du Secteur Minier de Riotinto, elle a reçu divers prix dont en 2003 celui du Patrimoine Culturel de l’Union Européenne l’Europe Nostra.

 

Ces mines à ciel couvert créent un paysage surréaliste et presque lunaire avec des terrasses de différentes couleurs provenant des divers métaux. Des visites sont organisées avec un petit train touristique pour 9 euros. Mais au moment où nous sommes passés, nous étions seuls, aucune activité visible, aucune publicité, de notre promontoire l’accès au site ne nous paraît pas facile, chemin de terre cahoteux, étroit...aussi continuons nous notre chemin sur 100 kms vers Rosal de la Frontera, ville frontière avec le Portugal.

 

     

 

Sur la route menant à Serpa, nous voyons à plusieurs reprises des garçons paraissant garder des moutons, Sur les 35 kms qui séparent Serpa de la frontière nous ne trouverons pas à dormir, et c’est ainsi que nous « pousserons » jusqu’à cette petite ville, visitée par d’autres camping-caristes, donc à priori où on devrait trouver à se stationner, dès l’entrée en ville on trouvera un endroit sommaire, auprès du mur de l’immense complexe sportif,  un jeune homme nous accostera, discutera un moment et nous conseillera pour visiter,  d’aller sur le parking de l’Intermarché., il était environ 20 heures, grand temps de faire la halte nocturne. 

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           

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