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              Lundi 23 Juin 2008        Nous continuons notre traversée de l’Espagne,une vingtaine de kilomètres après Zamora nous prenons une  petite route qui nous mènera à Miranda-do-Douro au Portugal, le dernier tronçon avant la frontière est tout en travaux, les routes ne sont pas très larges. Il est l’heure de déjeuner, nous trouverons un grand.. arbre sur une petite...place, celui-ci nous donnera l’ombre suffisante pour pouvoir déjeuner dans des conditions acceptables. Dans ce hameau nous faisons des rencontres insolites, telle cette femme montée sur un âne ou encore cette vieille femme toute de noir vêtue, un foulard sur la tête qui, après avoir rentré son âne au pré ira rejoindre son mari pour travailler à leur jardin, belle leçon de courage ..  nous qui n’avons même plus la force de nous traîner à cause de cette chaleur !  

 

 

 

Rencontre insolite       Rencontre insolite

 

          Passage de la frontière, ne pas oublier de retarder nos montres d’une heure.


         Nous  arrivons à Miranda-do-Douro vers 13h30, l’accès du site pour l’excursion sur le Douro est fermé par un grillage, aucun horaire n’indiqué, pourvu que !!   disposant de temps avant l’heure prévue, nous montons vers  la ville et stationnerons sur un grand parking au pied des remparts ou des 93 sont déjà installés.

 

         Miranda : ville du Trãs-os-montes, de 2000 habitants, jugée au-dessus  de gorges qui dominent la vallée du douro,  c’est une ville qui a su préserver son patrimoine. Du parking il faut grimper pour arriver à la rue principale, celle-ci bordée de maisons blanches des 17 et 18ème siècle nous mène, anéantis par la chaleur, au Largo D.Joào III, place bordée par la Càmara Municipal d’un coté, et le Musée da Terra (histoire locale) de l’autre coté,  au centre de la place deux statues de bronze grandeur nature, hommage aux paysans, elles représentent une femme vêtue de la tenue mirandaise face à un homme portant la traditionnelle « capa de honra » mirandesa 

 

         La Capa de Honra mirandaise est une pièce d’artisanat, un vêtement de cuir qui visait à protéger les « boieiros » (gardiens de vaches) et les bergers des froidures de l’hiver, car les habitants décrivent leur petite ville ainsi « Il y a neuf mois d’hiver et trois d’enfer » l’homme qui vivait sur cette terre choisissait de s’habiller ainsi pour effectuer les travaux des champs. Autrefois utilisé uniquement par les personnes riches et nobles, au fil du temps la capa été utilisés par les bergers et les agriculteurs.

 

         Bref historique et descriptif : L’origine demeure inconnue, mais quelques vestiges archéologiques trouvés à l’emplacement de l’actuel château fait remonter à l’age de bronze. Au 8ème siècle Alfonso Henriques, le 1er roi du Portugal fit édifier des fortifications, subsistent quelques restes encore actuellement.


         Au 10ème siècle, c’était une forteresse de grande importance, mais les luttes incessantes contre le pouvoir espagnol, notamment au début du 19ème siècle l’a entraînée dans une grande décadence. Le 8 Mai 1762, Miranda connût une horrible catastrophe, une explosion de 1500 arrobes de poudre (environ 18 Tonnes) fit s’effondrés le château et beaucoup de maisons, 400 personnes furent tuées et restèrent ensevelies sous les ruines.

         Sur le Largo da Sé, la grande et austère cathédrale  (A): Sainte Maria, la première pierre fut posée le 24 mai 1552 sur les ordres de D.João lll le pieux (15ème roi du Portugal) façade de granit entourée de deux tours jointes par une artistique balustrade, sur son coté on bénéficie d’un très beau point de vue sur la vallée du Douro.





         L’intérieur devrait être intéressant mais elle est fermée le lundi, pas de chance !

 

         Caractéristique de Miranda : une loi de 1999 a officialisé un  dialecte local : le « mirandës »  langue romane, variante de l’asturien qui est enseignée dans les écoles primaires de la région. La ville est aussi connue pour son folklore : tous les ans, le 3ème dimanche d’août a lieu la danse des « Pauliteiros » ou les hommes habillés d’un jupon et de longues chaussettes colorées, coiffés d’un chapeau fleuri, dansent en simulant un combat au moyen de bâtons.

 

         En continuant derrière la cathédrale nous arrivons à un petit parc, on peut y voir les ruines restaurées de l’ancien cloître du palais épiscopal, victime d’un incendie en 1706.

   
         15 h30 nous sommes  de retour au parking, les 93 sont là désirant eux aussi faire la mini-croisière, nous échangeons nos informations et c’est ensemble que nous irons à l’Office de Tourisme voir de quoi il en retourne, l’employé nous indique que le site ouvre ses portes une heure avant le départ, aussi c’est sans perdre de temps que nous redescendons sur le bord du Douro, au parking prévu à cet effet. 

          L’excursion consiste en une promenade d’une heure sur un navire éducatif-écologique « l’Escua » spécialement conçu pour cette promenade : peinture extérieure en tons de camouflage, moteurs écologiques insonorisés et un équipement scientifique pour détecter et suivre la faune (caméras à vision nocturne par infrarouges, laboratoire portable et microphone directionnel extérieur). Il peut contenir 120 personnes, est insubmersible ... et doté de ponts intérieur et extérieur.  

          Tarif : 14 € payable uniquement en espèces...

         La navigation se déroule en eaux internationales,  jouissant d’un paysage spectaculaire et d’une faune et flore autochtones, favorisées par l’isolement géographique de falaises de plus de 200 m d’altitude. A l’aller, la navigation se fait dans le pont intérieur vitré, et au retour, une fois passée la zone la plus sensible pour la faune,  le capitaine invite les passagers à monter sur le pont supérieur. C’est sans bruit que nous filons sur le fleuve, il nous sera demandé de ne pas nous lever, de ne pas parler fort afin de ne pas déranger la fauve, ne pas jeter d’objets par-dessus bord !! Un jeune garçon employé à la surveillance se fera un plaisir, aidé du document  en français remis avec nos billets, de nous faire voir personnellement la cachette des habitants des lieux.

Promenade dans les gorges du Douro    Promenade dans les gorges du Douro

 

           Au fil de l’eau, nous verrons ainsi successivement * la mare aux loutres, cavité formée par la force de l’eau qui descend du plateau pendant les périodes de pluie * plusieurs nids de cigogne noire accrochés à la roche * le « rocher de l’ours » * une cascade impressionnante en hiver, * l’aigle royal vivant dans les endroits les plus élevés, du haut de ces 250m il peut ainsi facilement guetter ses proies, et pour finir sur le chemin du retour * la falaise du chiffre « 2 » la tradition raconte que  le (ou la) célibataire qui ne voit pas le chiffre dans la falaise ne se mariera jamais, mais si il (ou elle) est déjà marié, ça serait pire encore, car on pourrait être en train de le (ou la) tromper !!!!

         Après avoir admiré ce mini-canyon, il nous est proposé une démonstration des capacités d’un Hibou Royal, espèce en voie d’extinction dont la capture est interdite, dans le cas de « Duque » il s’agit d’un mâle élevé en captivité pour l’éducation environnementale avec permis réglementaire, et pour finir une dégustation de Porto venant des vignobles qui se cultivent en aval du Douro.

 

         Nous nous installons pour la nuit  avec les 93 sur un terrain vague surplombant le Douro, à mi-chemin entre le site de la croisière et la ville haute de Miranda, quelques minutes plus tard, des 42 viennent nous rejoindre et c’est ainsi qu’une fois les présentations faites, nous passerons une soirée très agréable, échangeant nos expériences, les trois tables réunies pour un repas commun. Nous ne ferons que nous croiser, la suite de nos itinéraires étant diamétralement opposée, nous allons sur la côte puis la descendrons tandis que les 93 descendent par le coté frontière-espagne et remonteront par la côte, quand aux 42 ils n’ont que deux semaines et vont assez rapidement à Lisbonne, nous ne nous reverrons sans doute ... pas !


         Demain nous traverserons le parc naturel  de Montezinho, suivrons la  tortueuse N 103, traverserons la Serra do Gerès, repasserons en Espagne pour une dizaine de kilomètres pour finalement arriver à Lindoso, petit village du Minho.

 

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