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    Mardi 24 Juin 2008    mon homme a pris un an de plus !!

 

           Nous reprenons la route en direction de Vimosa, puis empruntons la touristique 218 qui passe par Argozelo, village aux rues pavées où les femmes sont vêtues de noir, la route traverse alors d’admirables paysages, les monts accidentés sont recouverts d’une végétation de vignes et d’oliviers, nous voyons quelques nids de cigognes sur les clochers. Sympathique cet agriculteur sur son tracteur, se protégeant du soleil avec son grand parapluie !  De Bragança à Chaves, la N 103 révèle toute la beauté du Trão-os-Montes, en pénétrant dans le parc naturel de Montesihno le paysage change, la route est maintenant  bordée de cerisiers sauvages et de châtaigniers, puis c’est une succession de petits lacs bordés de pins et de bouleaux. 

      Nous nous arrêtons pour déjeuner sur un grand emplacement au-dessus d’une vallée, il fait bon ! l’altitude y est sans doute pour quelque chose. Rompant le silence, la jolie mélodie d’un carillon d’une église, à peine visible dans  la vallée, monte jusqu’à nous, nous guetterons l’heure suivante pour pouvoir l’enregistrer.

 

          En continuant sur Braga, nous entrerons dans une nouvelle province : le Minho, à la hauteur de Vieira do Minho nous prenons à droite la 308-1, cette route bien qu’étroite, sinueuse et vallonnée, est une vraie merveille, nous surplombons en permanence une rivière, chaque détour offre une vision différente, le soleil nous faisant face lui donne une couleur argentée.

 

          En remontant sur l’Espagne nous longeons la serra do Gerès, passons dans des sous-bois, sensation agréable, et tout à coup ! l’horizon se dégage, au détour d’un virage : une grande clairière, ce n’est rien d’autre que le poste-frontière, celui-ci est d’une désolation !   ne reste plus au milieu de cette immense place, qu’une baraque à l’abandon. Nous longeons maintenant  la Serra de Santa Eufémia, c’est de moins en moins large, mais ça passe toujours, heureusement cette route n’est pas trop fréquentée !  puis tournons à gauche en direction de Lindoso  et nous retrouvons sur le sol portugais après seulement une dizaine de kms en territoire espagnol.

 

        Nous arrivons à Lindoso il est environ 18 heures. (point n° 9 carte itinéraire) Au bord de la route principale, un panneau indicateur : « espigueiros » la route monte légèrement, il y a là, au pied des remparts du château et tout près de ces fameux greniers à maïs, un petit parking de quatre places, il est au bord de la route mais le village est très tranquille et il n’y aura pas ou peu de circulation. Avant la nuit nous avons le temps de parcourir l’aire où ceux-ci sont regroupés, une barrière en empêche l’entrée, mais tout à coté un petit escalier en pierre de cinq marches permet de parcourir le site.

 

         * Lindoso : petit village à 25 kms au NO de Ponte da Barca (environ 600 habitants) frontalier avec la Galice,  il a joué un rôle important dans la défense du Portugal à travers les siècles, d’où la présence d’un château construit par Afonso Henriques au 12ème siècle. Le village est actuellement connu pour ses « espigueiros » ou « canastros »




 

 

Les espigueiros     Soleil couchant sur les espigueiros    

 

         

         * Les espigueiros de Lindoso : Le site est composé de plus de 50 greniers des 18ème et 19ème siècle, réunis sous la protection du château sur une plateforme rocheuse, qui devait servir d’aire de battage, dans un agglomérat impressionnant. C’est l’introduction de la culture du maïs au cours du 17ème siècle qui a nécessité la construction de ces greniers, ceux-ci servaient au séchage des céréales. Ils sont  en granit, conçus comme des tombeaux avec, couronnant le toit une croix protectrice en bois ou en granit, symbole de Salomon, sur le coté : des fentes de ventilation, ils sont posés sur pilotis, probablement pour empêcher l’accès aux animaux nuisibles.

 

 

         Le soleil en se couchant, revêt ces monuments de granit d’une touche dorée. A la nuit tombée, les espigueiros éclairés par les projecteurs de la rue nous attirent comme des aimants, nous ne sommes qu’à une trentaine de mètres, photos obligatoires, mais uniquement pour ceux faces à la rue, le reste du site est dans une trop grande pénombre, il serait même imprudent de s’y aventurer, le terrain est tellement accidenté ! Nous  passerons une nuit très calme  dans un cadre agréable comme nous les aimons. A coté du parking un robinet d’eau.

 

 

Mercredi 25 Juin

 

         Réveillée de très bonne heure, je m’aperçois que le lever de soleil teinte de façon sublime les « espigueiros » et c’est sans réveiller le reste de la troupe que j’effectue une course contre la montre, ou plutôt contre le soleil... encore plus joli que le coucher ! satisfaite je prends alors le temps de  déjeuner.

         Nous sommes prêts à partir, la carte sur les genoux, lorsqu’un portugais vient nous trouver et nous demande si on est contents de notre visite et si on a passé une bonne nuit, poliment on lui demande alors la route pour Soajo, il nous indique la « touristique » qui passe par le barrage de Lindoso, une petite route parallèle à la 304.1, elle n’aurait pas été évidente à trouver car elle n’indiquait que le barrage et non pas Soajo,  elle n’est pas très large, mais très agréable avec par ci par là, quelques espigueiros isolés à  travers la campagne.


 

       Soleil levant sur les espigueiros       Notre halte nocturne au pied des remparts

 

         

 

         * Soajo : pas d’emplacement de parking à proximité des espigueiros, nous stationnerons sur le coté herbeux en faisant attention de ne pas déranger Madame vache qui broute tranquillement.



 

          Il est tôt,  la position du soleil nous permet de prendre de plus belles photos qu’à Lindoso où on était arrivés assez tard. Le site est situé sur une proéminence rocheuse plus élevée mais plus petite qu’à Lindoso, les greniers y sont moins nombreux, 25 paraît-il ! mais  paraissent dans un meilleur, voir parfait état de conservation.

 

Les espigueiros             Les espigueiros

 

 

 

         Les deux sites ont quelque chose de différent et méritent l’un et l’autre une visite, on retiendra la grande unité architecturale de l’ensemble, ainsi que la précision de l’ajustement des pierres, pour nous ce sera deux villages qui nous auront marqué par l’émotion qu’on y a ressenti.

 

 

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