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      * Samedi 28 Juin 2008

Nous longeons la côte jusqu’à Praia de Mira, jolis paysages, et nous dirigeons vers  Coimbra, mais arrivés dans cette ville  ça se complique, on se trompe de file et nous  rentrons dans le haut de la ville avec le véhicule, et comme dans toute ville importante il est  impossible de trouver où se stationner ! Après avoir tourné en rond dans les rues étroites et pentues on trouve tout en bas le parking des bus, mais il est si loin du cœur, Coimbra est si haut perché  et il fait si chaud déjà ! ... que le ras le bol nous prend et nous zappons cette ville, sans trop de regret, car nous l’avions déjà visité lors d’un précédent voyage.

 

Le prochain arrêt sera les ruines de Conimbriga. Chaud, chaud, au moins 42° à l’ombre, fort heureusement il n’y a pas trop de monde sur le parking et nous trouvons à mettre le véhicule à l’ombre, nous y déjeunerons à l’intérieur une fois celui-ci bien calfeutré avec ses volets isothermes, l’abaisseur de température mis à plein régime !!

13h18, (l’heure imprimée sur le ticket d’entrée fait foi...) chapeau, lunettes de soleil, et nous voilà prêts à affronter avec courage la découverte des vieilles pierres, le parcours est pratiquement entièrement au soleil, par contre c’est plat, donc ne demandera pas trop d’efforts. Ouvert en été de 9h à 20 h. Prix d’entrée : 4 €. Parcours très bien fléché, ne manquait qu’un plan avec quelques explications qui aurait rendu la visite plus attractive ! L’accès au site est agréable avec un sol entièrement recouvert de pavés, dont les différents coloris forment des dessins géométriques, plusieurs orangers y sont plantés selon un alignement rigoureux. A gauche vous trouvez le musée qui présente les objets trouvés par les archéologues pendant leurs fouilles,  céramiques, sculptures,  mosaïques,  bijoux... et à droite la billetterie et l’entrée des ruines.

 

Les ruines de Conimbriga.  (point N° 18 carte itinéraire)

 

       Bref historique : Conimbriga est une des cités antiques d’époque romaine, les plus importantes du Portugal et certainement les mieux préservées de toute la péninsule ibérique, elle se situe à 16 kms au Sud de Coimbra, est classée monument national. Les premières fouilles archéologiques qui eurent lieu entre 1929 et 1944 attestent d’une occupation humaine du site dès le 9ème siècle avant J.C.  Conimbriga était déjà une citadelle quand les Romains, en 138 avant J.C. y sont arrivés prenant possession de l’oppidum (lieu de refuge) celte, mais ce n’est que sous le règne d’Auguste que la ville fut remodelée « à la romaine » L’un des éléments de cette transformation fut une longue, mais basse ! muraille, qui marqua les limites d’une ville d’environ quinze hectares, cette muraille nommée « haut-empire » était percée de portes reliant les voies principales. L’empereur Auguste fit  alors construire  un premier  forum, des thermes, une basilique......

             A la fin du 3èmesiècle ou début du 4ème après J.C. à cause d’un fort  climat d'insécurité, les habitants estimèrent nécessaire de défendre la ville  en édifiant des imposants remparts. N’ayant peut-être pas la possibilité de construire le long du périmètre de l’ancienne muraille, ils réduisirent considérablement le pourtour de l’acropole en rejetant « hors murs » de nombreux bâtiments publics tels que l’amphithéâtre, les Thermes et la Maison aux jets d’eau, cette nouvelle muraille est nommée «  bas empire »

            La ville était prospère, mais cette nouvelle fortification ne résista pourtant pas à l’invasion des peuples germaniques en 409. 468 sonnera son déclin, les habitants fuyants devant la destruction de leur ville par les Suèves (peuples formé de plusieurs tribus qui résidaient dans les forêts de l’Europe de l’Ouest et qui sont à l’origine des grandes invasions) pour rejoindre Coimbra, site plus facile à défendre.

            La cité abandonnée est progressivement oubliée et disparaît avant d’être redécouverte à l’époque moderne, le très bon état permet aux archéologues de faire d’importantes fouilles et études du site. On compte 1500 m2 de mosaïques, datant entre le 2ème et le 5ème siècle après J.C.

 

                Visite guidée Æ  Après être passés par la porte de la muraille du Haut-Empire, nous arrivons à l’emplacement des boutiques, celles-ci furent démolies lors de la construction de la seconde muraille.

 

 

* La maison aux svastikas : petite demeure mais de qualité, elle possédait comme toutes les maisons de Conimbriga : un atrium (salle d’entrée, couverte d’une toiture percée au centre permettant de recevoir les eaux de pluie dans un bassin situé au ras du sol) un péristyle (cour entourée d’arcades constituant le centre de l’espace social) un triclinium (lit sur lequel les romains s’étendaient pour prendre leurs repas, par extension : la salle à manger principale ) Ses mosaïques utilisent abondamment le motif de croix gammée représentant pour les Romains un symbole solaire porte-bonheur.

 

 

 

 

    Mosaïques de la maison aux svastikas         Mosaïque de la maison aux squelettes          

 

      * La maison aux squelettes : petite demeure mais d’un plan architectural d’une grande rigueur. Après les démolitions causées par la construction de la muraille Bas Empire, une nécropole fut bâtie sur son emplacement, cela explique les ossements humains trouvés à cet endroit et ayant donné leur nom à la maison.

 

      * Dans les années 80 après J.C. on construisit un établissement de bains, ces thermes étaient modestes mais avec une très riche décoration, eux aussi démolis lors de l’édification des nouveaux remparts, on y voit encore aujourd’hui les piliers de l’hypocauste (système de chaleur par le sol)

 

      *La basilique paléochrétienne, très endommagée au long des temps par l’abandon et par les travaux agricoles, si bien qu’il n’est pas très facile de reconnaître les espaces.

 

* La maison de Cantaber, illustre personnage, c’est une immense demeure édifiée dans les années 80  après J.C., elle était alors qualifiée de palais, divisée en 5 grands secteurs dont un jardin qui occupait le tiers de la surface originale de la demeure, celui-ci sera plus tard sacrifié pour la construction de thermes privés. Encore aujourd’hui on peut voir l’hypocauste installé à la fin du 4ème siècle. A  la zone froide, de grandes dimensions, succédaient les alvei, petits espaces chauffés, de plan hexagonal et couverts de voûtes sur lesquels donnaient les baignoires placées dans des niches semi-circulaires.

 

Les Thermes privés de la Maiison de Cantaber       Les thermes privés de la maison de Cantaber

 

Les maisons du patricien Cantaber et des Jets d’eau, les bassins des péristyles  parfaitement conservés et les thermes publics  donnent l’idée quant à la façon raffinée et luxueuse dont vivaient les Romains. Continuons... Æ

 

    * Le Forum, centre de la cité constitué d’une grande place souvent entourée de portiques, avec un grand temple dédié au culte impérial.

 

    * Le terrain de la Faculté des Lettres, où étaient bâties deux petites maisons.

 

    * L’insula du vase phallique (pâté de maisons délimité par quatre rues) exemple typique de ce que devaient être les maisons d’habitation les plus courantes dans la ville romaine.

 

    * Les Thermes du Sud, avec leurs cinq pièces successives : la piscine froide, le frigidarium, (salle froide) le caldarium (salle chauffée), le Laconicum (petite salle très chauffée destinée aux bains de vapeur) et le Palestra (lieu consacrée à l’enseignement d’exercices physiques) A en juger par le butin des fouilles des années 1950, ces thermes fonctionnèrent jusqu’à une date avancée du 5ème siècle.

 

      * Les anciens Thermes.

 

      * L’amphithéâtre, qui fut construit sur le flanc de la vallée qui limite la ville, après sa destruction ses pierres furent réutilisées pour la construction du village tout proche de Condeixa-a-Velha,

 

      * L’aqueduc, souterrain sur une partie, il fut bâti sur un mur de maçonnerie très solide. La source qui l’alimentait était une importante résurgence située dans le village actuel d’Alcabideque, les Romains récupèrent les eaux dans un grand bassin semi-circulaire. Une des arches fut reconstruite dans les années 1940.

    * On aperçoit trois colonnes blanches modernes, elles sont censées représenter la hauteur des colonnes blanches du Forum de l’époque.

       

L’agencement des murs est variable selon l’époque de leur construction, à la période pré-romaine, les maisons étaient construites en briques crues sur assises de pierre et il n’en reste pratiquement plus rien, puis ce fut les Romains qui introduisirent la construction en pierre avec du mortier de chaux comme joint. Plus tard la brique cuite au four allait connaître un grand succès, puis ce fut les constructions en tuf, calcaire  présent dans les carrières avoisinantes. A la période du déclin de la ville on se met à construire les murs avec des matériaux de remploi, la construction devient donc très irrégulière.

 

La visite se termine par une petite merveille : la « maison aux jets d’eau » elle est sous un abri, moyennant 1 euro vous pouvez actionner les jets, une passerelle en fait le tour sur un demi périmètre, permettant d’admirer les mosaïques.

 

 

La « maison aux jets d’eau » fut parmi les premières bâties par les Romains, elle était destinée à la manufacture et au commerce, mais les caractéristiques de celle ci, ce sont ses jets d’eau qui lui donnèrent son nom et les mosaïques qui constituent l’un des plus grands ensembles figuratifs connus dans le pays. Les jets d’eau ont été mis au jour lors des fouilles de 1930, les études réalisées ont permis de restaurer le système original avec une grande fidélité présumée, outre leur superbe effet esthétique ils avaient une fonction de climatisation, de plus les propriétaires leur associaient une croyance religieuse. Les mosaïques représentent des scènes de mythologie et de chasse et des motifs géométriques.

 

 

 

 

Le péristyle de la maison aux jets d'eau      Mosaïque de la maison aux jets d'eau

 

        

 

 

Nous nous dirigeons maintenant sur Nazaré, mais auparavant visiterons le monastère d’ Alcobaça distant d’environ 100 kms. Sur cette route, à chaque entrée de forêt, une jeune et jolie fille  assise sur un tabouret attend !! Arrivés à Alcobaça, petite ville de 5000 habitants nous n’aurons aucun problème de stationnement, un immense parking est tout près du monastère, en forte pente, prévoyez les cales...

 

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