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* Lundi 30 Juin 2008
Après une
nuit bien calme aux pieds des remparts de Péniche (point N° 24 carte itinéraire) nous nous
dirigeons vers la ville et nous stationnons sans aucun problème (ni interdit ni
barres de hauteur !) sur un grand parking à droite avant d’entrer dans le
cœur de la cité.
Il est à
peine 9 heures ce qui nous donne le temps de nous renseigner d’où partent les
bateaux pour l’excursion des îles Berlengas, des habitants nous indiquent, ce
n’est pas loin, derrière la marina, à moins de 10 minutes de marche. Le parking
où nous sommes est gratuit, celui sur le quai d’embarquement serait ( ?)
payant, n’est peut être pas accessible aux CC ? aussi nous laissons le
véhicule où il est, et allons acheter nos billets.
C’est une excursion où vaut peut-être mieux pas attendre la dernière minute ! car la Compagnie Viamar, seule compagnie officielle à faire cette balade propose du 15 Mai au 30 Juin, et du 1er au 15 Septembre qu’ UN départ par jour : à 10 heures pour un retour à 16h30. En Juillet et Août : trois départs à 9h30, 11h30 et 17h30.
Le bateau a une capacité de 185 personnes, mais parallèlement d’autres compagnies proposent également cette excursion, par petites vedettes dès que 6 personnes se sont présentées.
Tarif : 18 €. www.viamar-berlenga.com/fr/.
Sur le quai les pêcheurs raccommodent leurs filets. Nous attendons patiemment l’heure du départ. Il y a quelques habitants sur l’île il faut les approvisionner, aussi quelques minutes avant que les touristes n’embarquent, l’équipage chargera les provisions de toutes sortes, ainsi que les bagages et matériel de camping pour ceux qui ont prévu y passer la nuit, en effet il y a un hôtel sur l’île, ainsi qu’ un petit camping en terrasses, aménagé près du quartier des pêcheurs, avec vue sur la jolie crique, sympa.
L’équipage nous demande de
nous installer à l’intérieur du bateau, car il ne fera pas chaud, et en
effet.... on supportait bien un
pull. La traversée dure environ 45 mns, un peu agitée au milieu. Le must à
l’arrivée
le bateau avait fait un petit
détour pour s’approcher du Fort de Saõ João Baptista, nous donnant l’envie
d’aller le voir de plus près, il est construit sur un rocher, au ras de l’eau
et accessible à l’île par une petite passerelle et des escaliers.
Il est à peine 11 heures lorsque nous posons le pied sur le quai du port de Berlenga grande, l’île principale de l’archipel des Berlengas. C’est un archipel granitique se situant à 10 kms de Péniche, déclaré Réserve Naturelle et Réserve Biogénétique du Conseil de l'Europe, de ce fait il est interdit d’y introduire des animaux, de marcher en dehors des sentiers, d’y faire du feu ou du camping, à part dans le camping situé dans l’anse du port, camping qu’il faut au préalable réserver auprès du poste de tourisme de Péniche, les places y étant limitées. Les autres îlots composant cet archipel : les Farilhöes et Estelas sont faites de schiste et de gneiss, alors que Berlenga Grande est constituée de granit rose. L’image à l’arrivée est superbe avec tous ces récifs roses, découpés, éparpillés, faisant un contraste saisissant avec le bleu transparent des eaux, image paradisiaque faisant penser aux îles tropicales.
L’heure du
retour étant prévue à 16h30, ça nous donne du temps sur l’île, Berlenga Grande,
fait 1500m de long pour 800m de large, et culmine à 85m de haut. Les
marchandises déchargées du bateau sont mises sur une monte-charge monté sur
rail, système astucieux pour s’économiser bien de la fatigue, il y a bien 15 m
de dénivelé avant d’atteindre les premières maisons !
Du petit
port de débarquement, après avoir traversé le quartier des pêcheurs le seul
endroit pratiquement habité, nous
entreprenons l’ascension de l’île, à cet instant nous n’apercevons pas encore
le fort, belle image que cette crique aux eaux bleues et vertes entourée de
récifs roses, le port devient de plus en plus petit au fur et à mesure que nous
grimpons.
Un sentier aménagé permet une promenade agréable et facile parmi la lande couverte d’une bonne végétation, principalement des plantes herbacées botaniques.
Au bout de 300m environ de marche sous des températures chaudes mais très supportables du fait de la proximité de l’eau et de la présence du vent, nous arrivons près du phare :
* Le phare de Berlengas : celui-ci d’une hauteur de 29 m. fut construit en 1841. Appelé le « Duc de Bragance » il a pour fonction d’informer de la présence d’îlots, les possibles bateaux qui se trouvent dans cette zone. Lors de bonnes conditions atmosphériques, le rayonnement de sa lumière est visible jusqu’à 50 kms. Initialement il fonctionnait au pétrole mais maintenant est alimenté par des panneaux solaires ou en dernier recours, par un générateur. Il est entouré d’un grillage et n’est pas ouvert à la visite.
Les mouettes
tourbillonnent autour de nous durant toute notre promenade, rompant le silence
de leurs cris moqueurs, il y en a plusieurs milliers c’est
impressionnant ! d’autant qu’elles ne volent qu’à quelques mètres de nos
têtes, attention aux lâchés intempestifs de fiente.... un bon conseilleur
préconisera d’ailleurs le port d’ une casquette... Il y a beaucoup de
bébés avec encore leur pelage gris à seulement quelques mètres du sentier, à notre
approche personne ne bouge tant que nous restons à notre place ! elles ont
l’habitude.
Du sommet de l’île, le Fort nous apparaît soudainement en contre-bas, vision époustouflante, pour s’en approcher, pas moins de 300 marches taillées dans la roche pour certaines. Descente ne présentant pas de difficultés majeures, mais faire attention tout de même.
* Le fort de S.João
Baptista a été érigé il y a de cela plusieurs siècles. En 1513 les moines
de l’Ordre de St Jeronimo, soutenus par la reine D.Leonor, femme du roi
D. Manuel 1er, se sont établis avec l’intention d’offrir aide à la
navigation et aux victimes des fréquents naufrages dans cette côte atlantique
dévastée par des corsaires, en y construisant le Monastère de la Miséricorde du
Berlenga.
„ Sous le
règne du roi D.João IV (1640-1656), les ruines du monastère abandonné seront
démolies et on construira sur la roche une fortification de forme polygonale,
pour la défense du territoire portugais. La bataille la plus célèbre s’est
produit le 28 Juillet 1666, ou le fort tenu par Antonio Avelar Pessoa et vingt
huit soldats a été attaqué par un escadron castillan de quatorze navires et une
caravelle. Attaqué et bombardé pendant deux jours le fort a capitulé, après
une résistance héroïque de la garnison portugaise, cet homme de par sa conduite
courageuse est devenu un héros, en reconnaissance on a donné son nom au bateau
qui fait la liaison avec Péniche.
„ Pendant les « Guerres Libérales » la forteresse se trouvait dans les mains des partisans du roi D.Miguel (1828-1834)
„ En 1847, sans plus grande valeur militaire, le fort fut abandonné.
„ Au milieu du
20ème siècle il fut restauré et reconverti en auberge, mais celle-ci
fut abandonnée après la Révolution des œillets, le 25 avril 1974. Aujourd’hui,
le fort est redevenu une auberge tenue par l’association « Amis du
Berlengas » il dispose de 20 chambres.
13h30 nous envisageons de déjeuner, le casse croûte préparé le matin fera l’affaire, nous pique-niquons assis sur les nombreux murets des remparts, mais sachez que dans une salle du fort il vous est proposé un menu rapide. De partout !... du port ! mais aussi depuis les terrasses du fort, les pêcheurs dans leurs petits bateaux, vous hèlent pour vous faire visiter les grottes de leur île, en effet les promenades en bateau vers les grottes sont une des plus fortes attractions de l’île, il en existeraient des dizaines, mais beaucoup d'entre-elles sont submergées.
Les plus connues : la grotte bleue sous la forteresse : ainsi que Furado Grande, la plus impressionnante de Berlenga, elle traverse l’île d’une côte à l’autre, par un tunnel naturel de 70 mètres de longueur de 20 de hauteur débouchant sur une petite crique « Cova do Sonho » ( La Cavité du rêve ) œuvre magistrale de la nature. Pour ceux qui désirent explorer plus intensément les grottes, ils peuvent louer un kayak et a marée basse explorer la grotte du Flandres où il y a 300 ans des marins, des soldats et des pirates ont cherché abri, peut-être y ont-ils laissé des lingots d’or !
14h30
heures, courage ! il faut remonter les 300 marches, finalement ça ne sera
pas trop dur, s’arrêtant souvent pour contempler encore et encore ce bâtiment
rouge posé au milieu des eaux. Arrivés de nouveau au sommet, nous continuons
notre progression vers l’Ouest de l’île, et approchons avec grande prudence au
bord de la falaise, histoire d’avoir une autre vue de ce fort, avec coupant
l’horizon les maisons qui paraissent accrochées aux rochers.
A cet
endroit une grande plateforme de béton a été construite, d’environ 15m sur 5,
on n’a pas idée de son utilité ? les mouettes quant à elles, ont trouvé que c’était un truc commode
pour y laisser leurs excréments, elles ne nous ont même pas laissé de quoi y
mettre nos fesses, ça sera assis dans la lande, sur les innombrables cailloux,
que nous immortaliserons une dernière fois cette vision avant de faire
demi-tour et de redescendre sur l’embarcadère.
De retour au quartier des pêcheurs, nous déambulons parmi ces maisons réparties sur plusieurs niveaux, paliers reliés entre eux par des marches peintes en blanc, lors de notre passage, un couple de femmes papote, l’une d’elle nous demande « Français ? » tiens donc ça se voit ?? ou plutôt ça doit s’entendre ! et la voila à nous raconter qu’elle a vécu très longtemps à Strasbourg, des échanges se font, elle veut savoir d’où l’on vient. Nous lui demandons quelques renseignements sur les conditions de vie sur l’île, elle nous raconte qu’il y a beaucoup de touristes de Mai à Septembre (lorsque le bateau fait la liaison) et qu’en dehors de la pêche, la plus grosse source de revenus est la visite des grottes. Curieux nous lui demandons comment les habitants sont alimentés en électricité et en eau potable, pour l’eau, il est fait des réserves pendant les pluies, sinon chaque habitant a un quota d’eau apporté régulièrement du continent dans des jerrycans de 5 Litres, d’ailleurs nous en voyons pratiquement un ou deux devant chaque maison, pour l’électricité, ils ne l’ont que quelques heures par jour ! il semblerait qu’il y ait un générateur d’installé au fort... Cependant notre impression est que ces gens ne sont là que pour la période touristique et que celle-ci passée ils désertent l’île.
Il nous reste une petite heure avant que le bateau n’arrive, nous tromperons cette attente en mangeant une glace à l'hotel-Restaurant Mar e Sol. puis assis sur le bord du quai les pieds dans l’eau nous profiterons du spectacle donné par les touristes plongeant et se baignant dans cette petite plage minuscule et néanmoins superbe qu’est la plage du « Carreiro du Mosteiro » connue pour son sable doré et ses eaux vertes, ainsi que par le ballet donné par les quelques vedettes venant chercher chacune leur demi-douzaine de clients. Après le départ du bateau Avelar Pessoa l’île retrouvera son calme jusqu’au lendemain 11 heures.
En dehors de la traditionnelle promenade vers le fort, il y a beaucoup de sentiers de randonnées qui parcourent l’île un peu dans tous les sens.
16h30, notre
bateau accoste, nous montons sur le pont supérieur, il fait très beau, la peau
claire de certains touristes est bien rouge, gare au lendemain, ça risque de
brûler... à ce moment là je ne pensais
pas si bien dire... car le mariage du soleil, de l’air et de la réverbération
de l’eau nous a quelque peu, à nous aussi, occasionné quelques brûlures, j’en
aurais quelques souvenirs cuisants pendant deux à trois jours. La traversée
sera agréable. Du bateau, à l’approche de Péniche, nous avons de belles vues
sur le phare et le Cap Carvoeiro.
De retour
sur la terre ferme nous apercevons de nouveau sur le port quelques pêcheurs en
train de raccommoder leurs filets. Nous retournons au véhicule pour se
désaltérer et s’occuper des chiens, avant d’entreprendre la visite de Péniche,
celle-ci finalement sera rapide, le cœur de la petite cité n’est pas très grand
et l’église de « N.Sr da Conceição » que nous voulions visiter
est fermée, les habitants nous faisant comprendre que le curé est monté
la-haut !!
18h30. Nous refaisons de jour la promenade jusqu’au Cap, longeant les falaises. Un arrêt pour visiter la Chapelle Senhora dos Remédios, mais elle est fermée, dommage ! car d’après le GDR elle renfermait une momie et de beaux azulejos du 18ème siècle... Ce soir il y a beaucoup de nuages, le soleil est caché, nous n’aurons pas la même chance qu’hier soir, aussi c’est sans regret que nous retournons à notre parking sous les remparts. A peine installé un monsieur venant de L.Atl... vient nous trouver et nous conseille de nous en éloigner, des gamins s’amusant à desceller des pierres de ceux-ci et les jeter sur les toits des véhicules. Dire qu’on y a couché hier soir !
Demain nous visiterons la ville d’Obidos, ceinturée de remparts crénelés du 14-15ème siècle.
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