(point N° 30 carte
itinéraire) Version imprimable de cette page Æ
* Samedi 5 Juillet 2008
Nuit calme avec pour seuls voisins,
des gens de la Côte d’Or, à l’abri derrière les bâtiments du monastère, parce
que le vent qui souffle de la falaise, il souffle ! ... . Avec cette
immense place rectangulaire bordée de maisons à arcades, et l’église en toile
de fond, avec un tout petit peu d’imagination, on se croirait dans un de ces
villages du Far West américain. J’ai d’ailleurs « entendu dire ! »
que ce site aurait servi de décor à quelques productions cinématographiques.
Postez vous devant le calvaire, modeste croix de pierre posée sur trois marches, vous vous apercevrez qu’il est en alignement parfait avec le milieu de l’église.
Le phare est un peu plus loin sur la gauche, accessible à travers la lande, la végétation rase permet de voir à l’infini.
Un peu avant le site, un arrêt de bus.
Aux aurores, nous nous promènerons sur cette plate-forme rocheuse, une brume matinale enveloppe légèrement le phare, instant magique. Attention cependant ! des mises en garde vous recommandent de ne approcher de trop près, on est tout de même à 135 m de haut et les rochers ne préviendront pas s’ils se décident à faire un plongeon. Les falaises découpées en dent de scie font de ce cap un petit chef d’œuvre de la nature.
L’endroit a été rendu célèbre par la construction du sanctuaire Nossa Senhora do Cabo, important lieu de pèlerinage à une certaine époque.
„ Au tout début du 13ème siècle, un homme dit avoir vu apparaître la Vierge qui venait de la mer, montée sur une mule. Une légende prétend que les empreintes de pas de la mule peuvent êtres vues dans les rochers... en réalité les traces correspondent à plusieurs voies fossilisées laissées par des dinausores.
Vers 1410 fut construit un petit
ermitage pour les pêcheurs, ils y vénéraient une image de la Vierge. Pour faire
face à l’abondance des pèlerins, de modestes maisons furent bâties, puis en
1715 le roi ordonna la construction d’une église.
Dès en arrivant sur la droite, une petite construction : c’est la « maison de l’eau » construite en 1770, elle est de forme hexagonale et recouverte par une coupole. Accessible par plusieurs marches, la maison de l’eau recevait l’eau apportée par un aqueduc de 2 kms depuis Azóia, le village le plus proche.
De chaque coté de l’église, bordant la place rectangulaire, une file de deux bâtiments à un étage construits sur des arcades pour la fraîcheur, appelées les « maisons des cierges » c’étaient des auberges ou des chambres pour les pèlerins, qui y faisaient halte avant de se rendre à St Jacques de Compostelle.
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Près de celles ci aujourd’hui en ruines, la « Maison de l’Opéra » construite en 1770, elle était destinée à des animations culturelles, théâtres, spectacles et fêtes donnés lors des périodes de pèlerinages, ceux-ci attiraient beaucoup de monde. |
Au bord de
la falaise, la chapelle de la Mémoire, chapelle voûtée, dotée d’un drôle de
dôme tout pointu, avec des restes d’azulejos bleus et blanc assez dégradés,
représentant deux pèlerins, temple construit à l’endroit précis de
l’apparition.
L’église est là aussi fermée, mais l’ensemble des bâtiments bien que non rénovés, ont l’air d’être entretenus et présentent encore un état de conservation correcte, des petits piquets métalliques ont été disposés de façon à interdire le stationnement, et toute la superficie de la grande place est recouverte de petits gravillons.
Désirant
prendre le bac qui nous mènera sur la péninsule de Troïa, nous longeons
auparavant la route de la Serra da Arrabida. Notre intention était de prendre
la route la plus près de la mer, mais le tronçon entre Portinho da
Arrabida et Outão est interdit à la circulation le week-end (on est
Samedi !) nous rebroussons chemin devant un grand et une voiture
de flics
barrant la route.... et reprenons sa parallèle qui serpente en haut d’une
falaise de 600 m parmi les oliviers sauvages, les cyprès et arbousiers... Au
détour d’un virage, nous apercevons le couvent d’Arràbida fondé en 1542 par les
franciscains, niché à flanc de colline et parsemé de guérites bâties au 17ème
siècle.
Setubal,
la file d’attente est déjà en place, nous n’apercevons pas le port et ne savons
donc pas à quelle distance est l’embarcadère, si bien que nous restons là à
attendre le passage pendant plus d’1h30 ! Je trouve que ces gens ont bien
de la patience,
car attendre 1h30 à l’aller, probablement autant au retour pour juste passer ce
qu’il restera de l’après-midi sur les plages de l’autre coté ! Coût du
passage aller pour le CC et 2 adultes : 12.35 € ce n’est pas
donné pour 10 petites minutes de traversée ! nous l’avions déjà
remarqué, au Portugal le véhicule est classé en catégorie 2, c’est idem pour
les autoroutes, ça casque...
Pas superbe impression en descendant du bac ! cette route est en travaux sur plusieurs kilomètres, et d’innombrables buildings sont en construction, futurs propriétés ou résidences privées, si l’on en juge déjà par la pose de barrières .... à parier que d’ici deux à trois ans, cette région ne sera plus du tout sauvage... Ouf ! en s’enfonçant dans la péninsule, on la retrouve naturelle, long cordon de dunes de sables de chaque coté de la route, splendides étendues de pinèdes, à perte de vue, cependant pas facile à stationner pour déjeuner parmi ces dunes, nous y arriverons cependant un peu après Cidade Nova de St André dans un bosquet nous offrant l’ombre salutaire.
î Porto-Covo, (point N° 31 carte
itinéraire) j’en ai tellement entendu parler ! petit village de 1500
habitants sur la Costa Dourada, à 160 kms au sud de Lisbonne, à ne pas louper
tellement il serait superbe ! alors dites moi quand faut-il y
aller ? car là nous avons eu tout faux ! (bon, c’est vrai on est le 1er
week-end de Juillet !) les deux ou trois terrains vagues sur le bord
de la falaise sont archi-pleins, après avoir traversé l’artère principale
jusqu’à la crique nous arrivons à un parking mais il a des barres de
hauteur ! En remontant nous apercevons ce parking réservé aux CC,
chouette ça va le faire ! .... oui ! sauf que lui aussi est
plein, pas une place de libre, certains véhicules se sont mis en travers,
,
nous nous stationnons le long de la route d’accès à celui-ci, derrière un autre
qui n’a pas eu plus de chance que nous. Je ne pense pas avoir déjà vu une
concentration si importante de CC dans un village aussi petit ! et nous
partons nous promener à travers Porto-Covo, admirer ses maisons bleues et
blanches et sa crique sauvage.
Après Porto-Covo, descente tranquille le long de la côte, nous allons ainsi jusqu’à î Cabo de Sao Vicente, la pointe Sud-Ouest du Portugal, (point N° 32 carte itinéraire) sur ce promontoire ne reste plus qu’un phare rouge qui veille sur la côte du haut de sa falaise (80m) et quelques stands.
Bref historique : î Le Cap Vincent est un lieu sacré depuis les périodes néolithiques, appelé « Promotorium Sacrum » du temps des Romains, endroit magique où selon eux, le coucher du soleil était beaucoup plus grand là que partout ailleurs.
Selon une légende, les reliques de Saint Vincent auraient été mystérieusement transportées par des corbeaux, de la Terre sainte au Cap.
Les bâtiments existants dont un couvent, après avoir été pillés par les français et les hollandais finirent par tomber en ruines lors du tremblement de terre de Lisbonne de 1755.
Le cap fut le lieu de nombreuses batailles
Le phare actuel a été construit en 1846, au-dessus des ruines d’un couvent franciscain du 16ème siècle, les statues de St Vincent et de St François Xavier ayant été déplacées à l’église voisine. Ce phare est l’un des plus importants et puissants en Europe, ses deux lampes de 1000 watts peuvent êtres vues à 90 kms de distance
Plus récemment, le 12 Février 2007, une secousse d’amplitude 5.8 sur l’échelle de Richter frappa à environ 160 kms à l’est du cap.
Nous continuons vers la pointe de Sagres, les quelques kilomètres qui séparent ces deux promontoires sont tout simplement superbes.
î Sagres : un
petit bout du monde avec sa forteresse imposante bâtisse battue par les vents.
De par sa position contre les vents et les mers agitées, l’endroit fut un choix
judicieux pour Henri le Navigateur qui y construisit un fort en 1419, cet homme à la
fois prince, politicien, guerrier et grand maître de l’Ordre du Christ fonda
une école consacrée à la navigation et à l’exploration. Il installa celle ci
dans la forteresse, des disciples brillants y venaient pour enseigner et
étudier, prenaient notes des rapports faits par les capitaines des voyages
successifs aux endroits jusqu’ici inconnus, faisaient part à leur tour de leurs
connaissances à d’autres capitaines, c’est ainsi qu’il y eu de nouvelles cartes
maritimes, l’astrolabe fut également perfectionné.
A l’époque ou Henry dirigeait les opérations depuis Sagres, le cap Bodajor situé au Sahara Occidental était considéré par les Européens comme la limite méridionale du monde, une légende disait qu’une mer des Ténèbres s’étendait au-delà, ce cap a été passé pour la première fois en 1434 par le navigateur portugais Gil Eanes, ouvrant la voie aux explorations portugaises de l’Afrique, peut-être l’exploit le plus significatif des ordres d’Henri le Navigateur.
Jusqu’en 1460, date de sa
mort, il avait alors 64 ans, il consacra son temps et les revenus de l’Ordre du
Christ dans ce projet, dont l’invention d’un nouveau bateau, léger et maniable
approprié aux futures découvertes : La Caravelle.
La forteresse, initialement construite au 15ème siècle, puis remaniée selon les constructions de Vauban au 18ème siècle est ouverte à la visite.
Il est à peine 19h30 heures lorsque nous
arrivons à proximité de la forteresse, juste le temps de dîner avant le coucher
de soleil, magique à cet endroit, et c’est assis sur les rochers que nous
attendons cet instant, quel régal, ces tons sur la falaise derrière
nous !
Une pensée
pour ce jeune couple d’amoureux anglais assis à coté de nous et comme nous
attendant... une bouteille de rosé à la main, bouteille dont le jeune
homme essayait désespérément de faire descendre le bouchon à défaut de l’arracher !
nous leur faisons comprendre qu’on leur viendra en aide une fois les photos
prises, le soleil n’attendra pas, lui, ce n’est plus qu’une question de minutes !
Le tire-bouchon prêté, la bouteille ouverte, ils nous proposeront un verre, demanderont des renseignements sur nos chiens, instants fugitifs mais sympathiques.
Notre halte nocturne sera le grand parking en contre-bas où nous nous retrouvons à une douzaine de véhicules.
Demain, nous suivrons la côte sud du Portugal. L’Algarve, première destination touristique du pays en nombre de visiteurs, possède nombre de petites plages pittoresques avec criques ou s’étendant au pied des jolies falaises aux couleurs rougeâtres
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