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Ce qui aurait dû être le plus beau
du voyage ! : la côte de l’Algarve, celle-ci s’étend au Sud du pays
sur 155 kms depuis le Cap St Vincent jusqu’à Vila Real, poste frontière.
Première tentative, mais aussi première désillusion : la Praia da Rocha.
Après avoir traversé Portimäo, nous voyons une pancarte indiquant la plage, y a
qu’ a suivre la Æ, mais c’est tout ce que nous en verrons, car ce ne sont que
buildings neufs ou en construction, résidences particulières ou parcs
hôteliers, pas même un parking pour pouvoir y accéder à pied. C’est alors
que je me souviens, avec amertume, ce qu’à dit Nicole (les 93) à
Lisbonne, et commence à me demander si toute la côte ne va pas être
ainsi ! Désolée de montrer cette photo pour les amoureux de
l’Algarve, mais c’est son paysage actuel !
A
peine une poignée de
kilomètres plus loin second essai avec Carvoeiro, (point N° 33 carte itinéraire) par la 124-1, au
détour d’un virage on réussit à apercevoir la plage sur 20 m mais
n’arriverons pas à nous stationner. En continuant la route en bordure de mer
nous tombons sur un tout petit panneau :
le site que je cherchais ! un parking d’une vingtaine de véhicules, quelques places de disponibles, forcément ce n’est pas la plage ! nous aurons ainsi l’occasion et le loisir de nous promener parmi ces falaises rocheuses aux formes entièrement sculptées par la mer et l’érosion. 134 marches descendent vers la mer et permettent une approche des rochers rougeâtres, on peut voir les porches béants de plusieurs grottes à demi immergées. Après un demi-tour, on se rend à Porches par la 125 et on prend à droite une route indiquant :
î la praia Senhora da Rocha. Après s’être heurtés à un parking avec barres de hauteur ! nous arriverons à trouver à nous stationner sur un arrêt de bus ne servant sans doute plus, car entièrement envahi par les herbes, pas moins de 500 m de la plage, mieux que rien ! A l’extrémité de la falaise, se trouve l’ermitage « Da Rocha Nossa Senhora », celui-ci était entouré par un fort côtier, construit au 15ème siècle mais détruit par le grand tremblement de terre de 1755, il possède une coupole octogonale et à l’intérieur on peut y voir une statue de la Vierge et de l’enfant du 16ème siècle, ce serait un tombeau très ancien ! La plage à l’abri de ses grandes falaises constitue un refuge pour les petits bateaux de pêche, mais également un lieu privilégié pour les touristes lorsque le vent souffle fort. Nous quittons la côte pour remonter sur un petit village :
(point N° 34 carte itinéraire) village situé sur
le bord de la « Serra do Caldeirão » qui s’est vu décerner, il y a
quelques années, avec ses ruelles étroites et sinueuses, le diplôme du village
le plus typique de l’Algarve. Nous y arrivons à l’heure du déjeuner,
trouvons un parking à droite près d’un cimetière entouré de grands murs blancs,
malheureusement il n’y a aucune ombre, on ne pourra même pas déployer l’auvent,
le vent soufflant beaucoup trop fort. Le village est à gauche du rond point, ça
sera encore une fois sous un soleil de plomb que nous le visiterons. A voir
l’église du 16ème siècle malheureusement fermée, les maisons
blanchies à la chaux et leurs si caractéristiques cheminées, dans la rue
principale quelques magasins d’artisanats. Au pied du village, deux
fontaines : « Fonte Pequena » et « Fonte Grande » où
ont été installées des tables de pierre pour pique-niquer, les habitants y
viennent faire provision d’eau.
Le paysage que nous traversons
maintenant pour rejoindre Loulé est agréable, petites routes parfois tortueuses
à travers la Serra do Caldeirão, bordée de chênes liège, de lauriers roses, les
sommets culminent à 500 m, le paysage est très vallonné, nous devons être
prudents, beaucoup de chiens errent dans ces campagnes ! Almansil n’est
pas très loin, ce petit village est connu par sa célèbre chapelle de
« Säo Lourenço dos Matos » église romane transformée à l’époque
baroque et entièrement tapissée d’azulejos, malheureusement les guides
l’indiquent fermée le dimanche, nous ne ferons donc pas le détour. Estoy, le
palais et les jardins du Visconde, minuscule réplique du palais de Queluz, là
encore ça sera pour une prochaine fois ... C’est ainsi que nous arrivons
tranquillement à Tavira, ville de pêcheurs située à une vingtaine de kms de la
frontière espagnole, nous trouverons à stationner près d’un terrain de
football, Largo Manuel Neves, pas très loin de la rue dos Mouros, en bas
de la ville historique. (point N° 35 carte
itinéraire)
„ Tavira. Bref historique : Cette cité de 12500 habitants
est une ville antique avec un passé phénicien, romain et maure. Elle fut le
théâtre en 1242 d’une bataille sanglante, Dom Paio Perres Correia, grand
maître de l’Ordre de Compostelle, en voulant se venger de la mort de six de ses
chevaliers, repris la ville de Tavira alors aux mains des musulmans, entraînant
dans cette bataille la décimation de la population. A la même
époque le château et ses remparts furent
construits
pour protéger la ville contre les pirates d’Afrique du nord particulièrement
agressifs qui pillaient les ports côtiers le long de l’Algarve. Tavira connut
ensuite son heure de gloire à l’époque des grandes découvertes,elle était alors
la base des expéditions portugaises pour le Nord de l’Afrique, elle fournissait
le sel, le poisson, le vin et disposait d’un hôpital pour les soldats, mais la
grande peste de 1646, l’envasement du fleuve Gilão
empêchant l’accès aux gros bateaux, et le tremblement de terre de 1755,
entraîna la cité dans un déclin qui perdura jusqu’au milieu du 20ème
siècle, malgré quelques redressements industriels (pêche au thon, manufacture
de tapis). Aujourd’hui la prospérité de Tavira qui a conservé son charme et une
partie de son patrimoine, est basée sur l’adhésion à l’EU, le tourisme, et la
pêche, celle-ci est un soutien principal de l’économie locale.
Suivez le guide Æ Comme la plupart des villes d’Algarve, les principaux bâtiments ont été pratiquement détruits par le tremblement de terre de 1755, la ville a été depuis reconstruite. Elle est surnommée « la ville aux mille églises » en effet elle en décompte rien que 37 ! nous passerons devant quelques unes, malheureusement toutes fermées :
î le couvent Da Graça, fondé fin 16ème dans l’ancien ghetto, reconstruit vers 1790 , transformé aujourd’hui en un hôtel de luxe.
î l’église de Santiago (St Jacques) 17ème sur l’emplacement d’une mosquée, dans le style des églises andalouses blanchies à la chaux.
î l’église Santa Maria do Castelo, 13ème construite sur l’emplacement d’une mosquée détruite par un séisme, style néo-classique, clocher d’inspiration mauresque, elle abrite les tombes de Paio Perez Correia et de ses compagnons morts au cours des combats de la Reconquête.
î le château, position
déjà occupée à l’époque néolithique, complètement reconstruit par les Maures au
17ème siècle, a conservé une tour octogonale. En 1292 le roi
Denis rebâtit dans un style défensif. Aujourd’hui le château disparu a laissé
la place à un jardin public, seuls demeurent les remparts et leur chemin de
ronde. De l’esplanade de celui-ci, une vue sur les toits de Tavira. Nous
redescendons vers la rue de la Libertade, artère importante bordée de
commerces et débouchons sur :
î la place de la République, grande place pavée, bordée de boutiques et de cafés, lieu de rendez-vous des habitants. A sa droite nous voyons le :
î pont romain, celui-ci
possède 7 arches et date du 1er siècle, il fut en partie reconstruit
au 17ème siècle, les piliers furent remontés en 1989. Nous sommes
alors sur les rives qui bordent le rio Gilão. Pas trop mal aux pieds ! on
continue
î le mercado de Ribeira se trouve à l’extrémité d’une longue place : l’esplanade, jadis marché aux esclaves et aux poissons, aujourd’hui lieu de promenade et de repos devant par exemple, une assiette de poissons frais servie dans un des nombreux restaurants présents sur cette place. L’esplanade est encore toute enrubannée, restes d’une fête récente sans doute, au-delà du vieux marché on peut voir quelques bateaux de pêche amarrés. Nous revenons par :
î la place Zacarias Guerreiro ou se trouvent deux églises, dont celle de Saint François, ma préférée par son aspect extérieur ! ne lui manquerait qu’un bon coup de peinture pour être parfaite...
Précisons aussi une particularité de cette ville : les maisons avec leurs toits à 4 pentes du 19ème et 20ème siècle, nous en trouverons plusieurs regroupées sur le bord de la rivière. Un peu plus loin s’étendent les marais salants qui mènent à la plage de Tavira, située sur une superbe île, langue de sable de 14 kms de long, accessible en bateau de Juin à Septembre.
Contrairement à ce que nous avons connu jusque là, ce soir le stationnement nocturne ne sera pas non plus chose aisée, après avoir fait le tour de la Praia d’Alagoas, nous trouverons un coin sympathique à la Praia Verde. Nous sommes surpris, car après avoir traversé des étendues marécageuses et pratiquement désertes sur 4 à 5 kms pour arriver à cette plage, nous tombons sur une vraie petite ville avec restaurants, bars, maisons résidentielles.
La plage
est en contrebas et accessible qu’à partir d’escaliers improvisés dans la dune,
mais à cette heure avancée, le parking s’est vidé, et nous passerons une nuit
confortable (seuls) sous
des grands arbres.
Demain, nous ferons une petite infidélité au Portugal et passerons trois jours en Andalousie, dont la visite de Séville. Nous utiliserons le pont routier qui enjambe le Guadiana.
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