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î Castelo Mendo (point N° 49 carte itinéraire) Bref historique Æ Village
historique et de patrimoine, construit sur une colline à 800m d’altitude qui
domine la vallée de S.Miguel, en face de la rivière Côa. Probablement occupé
depuis l’Age du Bronze, c’est un petit village très pittoresque, entouré de
remparts. En 1229 D.Sancho ll construisit le château, en 1281 D.Dinis le
renforça en lui ajoutant une deuxième enceinte, devenant ainsi un point de
défense très efficace pour les luttes avec la Castille. C’est également à cette
date que le roi Dinis donna à la ville une « Carta de Feira » (droit
de Foire) en ordonnant que celle-ci, d’une durée de huit jours, se réalise
trois fois l’an, (Pâques, Saint Jean et Saint-Michel) ainsi naissait la
première foire périodique du royaume du Portugal. En 1297 le traité d’ Alcañices en délimitant les limites
du pays, éloignera le village de la frontière. En 1855, avec la réforme
libérale, Castelo Mendo cessera d’être le siège du Conseil, le comté va alors
connaître un processus d’abandon et de dégradation progressive, en 1801 on y
dénombrait 4419 habitants, alors qu’aujourd’hui seulement une poignée de gens y
vivent. Le nom de ce bourg vient du nom du 1er Gouverneur (14ème
siècle) : Don Mendo Mendes nommé à ce poste par le roi.
Suivez le guide Æ La cité fortifiée avait à l’origine six portes, aujourd’hui il n’en reste plus que trois. L’entrée principale :
î la porte da
Vila, de style gothique, est entourée de deux tours quadrangulaires.
Ces tours sont gardées par deux sculptures granitiques du lVème avant J.C.
représentant un porc ou un sanglier avec le museau découpé pour ne pas effrayer
les animaux du village qui passaient par ces portes, car à l’époque médiévale,
les animaux dormaient intra-muros pour éviter d’être capturés ou tués durant la
nuit, aujourd’hui ces blocs de granit servent principalement de banc aux
anciens.
Des plaques commémorent la visite de Màrio Soares et de Cavaco Silva, dans les années 90, alors respectivement Président de la République et Premier ministre.
Passés ce porche nous entrons dans ce village désert où on entendrait une mouche voler, on a du mal à imaginer qu’autrefois le château et le village étaient des lieux de guerre. Le matériau de construction, comme pour tous les villages frontaliers est le granit, le village a conservé ses maisons simples en pierre, alignées le long de ruelles étroites. Nous verrons ainsi de superbes fontaines, des calvaires, des chapelles.
A cette heure déjà tardive (19h30) un peu trop sombre pour les photos à l’ombre, mais quel régal lorsque nous arriverons au rendez-vous avec le soleil couchant sur la crête du village :
î l’église Santa Maria, église romane qui date probablement de 1229, est tout simplement envoûtante.
Nous retrouvons le C.C. sans avoir
croisé âme qui vive « intra-muros ». Après avoir rapproché le
véhicule plus près de l’entrée à coté de la fontaine, nous dînons.
C’est alors que les anciens viennent faire boire leurs bêtes avant de les rentrer, principalement des chèvres, celles-ci n’ont pas l’air d’être effrayées par notre présence.
Au soleil couchant, je me régale avec tous ces calvaires, la nuit arrive très vite, une fois celle-ci tombée, les lampadaires éclairent suffisamment l’entrée pour qu’une photo de la porte de Vila soit possible.
La nuit dans
ce village, contrairement à ce qu’on aurait pu penser ne sera pas spécialement
silencieuse : le carillon de l’église,
toutes les demi-heures, auquel se sera relayé un chien qui n’aura eu cesse
d’aboyer, allez savoir, peut-être que ce sont les belges qui jouent aux boules
et qui le font aboyer ! je plaisante, bien sûr ..... ah les nuits
à la campagne !!!
îƒîƒî„î
Samedi 12 Juillet 2008
A peine
ai-je ouvert un œil que je me précipite avec mon appareil photo, immortaliser
les tons chauds que donnent les premiers rayons de soleil sur la
pierre des calvaires, le petit déjeuner et la toilette vont bien attendre
quelques minutes... De bonne heure, il est 8h15 exactement !
nous retournons faire notre petite visite, espérant cette fois un peu
plus d’animation.
Le village fait de maisons simples en pierre alignées le long de ruelles étroites, possède un bar, un ancien tribunal reconvertit aujourd’hui en « maison rurale » et petit musée local, une église en activité : Saint Pedro, celle qui a dû nous accompagner toute la nuit.. une autre : celle de Saint-Vincent qui était utilisée par les nobles.
Sans déranger un petit chien qui se prélassait sur les vieilles marches, nous retrouvons notre église préférée (Santa-Maria) dont il restent les ruines superbement restaurées : murs, autel, fond baptismaux et une petite chapelle avec des restes de peintures, l’accès y est libre, suffit simplement de pousser la porte en fer.
Un peu plus loin dans le fond de la vallée, une tombe ?
et une autre porte dont il ne subsiste plus que l’arche :
î la porte de Antigo Castelinho, connue aussi sous le nom de Porte de la Trahison, elle aurait servi de fuite aux fraudeurs en cas de besoin.
Si les villageois étaient renfermés tôt hier soir, ils sont par contre très matinaux, nous rencontrons une femme qui nous propose quelque chose que nous ne comprendrons pas, un peu plus loin une autre qui après avoir accepté de se faire photographier propose des « fromages » probablement un des rares mots français qu’elle doit connaître, une autre nous demande si c’est nous qui avons dormi dans le véhicule.
Ce qui m’aura frappé dans ce village, hormi que les habitants y vivent à l’ancienne, c’est la profusion de fontaines, de croix et de calvaires.
8h55... nous
sommes devant l’église sur la place du pilori, à attendre la jolie ritournelle
des cloches, enfin façon de parler ! car ne sont pas les cloches mais un
carillon enregistré, le même pour toutes les églises du Portugal je
crois ! mais combien mélodieux.
î Le pilori est du 16ème siècle, c’est un symbole juridique et administratif, il fait 7 m de haut, et est terminé par une sorte de cage de style manuélin qui renfermerait une petit animal, coq, oiseau ?
A notre retour au véhicule, peu après 9 heures, le village se réveille, deux troupeaux de chèvres viennent s’abreuver à la fontaine, n’est-elle pas adorable cette maman allaitant son petit, curieux son marquage rose fluo entre les deux yeux ! nous apercevons au loin une vache qui tranquillement traverse la route. Un bruit de trot et de ferraille ? c’est une charrette attelée, puis c’est une femme qui amène son âne à la fontaine, elle accepte avec un grand sourire que je la photographie.
A l’extérieur des murs, plusieurs mûriers centenaires, leur plantation pourrait remonter à l’année 1472 lorsque le roi Alphonse V avait demandé à tous les districts de planter 20 pieds de mûrier. Les habitants de Castelo Mendo ont ainsi élevé des vers à soie, devenant un des principaux centres producteurs de soie du Portugal. En raison de sa position géographique, sa proximité avec la Castille, la production artisanale a été l’une des industries qui ont contribué à la croissance économique de la ville.
î l’Alpendre
da Feira (Porche de la Foire) c’était le bâtiment sur notre
droite en arrivant près duquel les belges s’étaient installés, il a une simple
structure de forme rectangulaire couverte par un toit, restauré aujourd’hui, il
devait servir d’appui à la foire médiévale, tout à coté une fontaine construite
à la demande du roi Manuel 1er au 16ème siècle permettant
l’approvisionnement en eau de tous ces visiteurs.
Aujourd’hui, avec l’aide de la communauté européenne, a été mis en place un programme de restauration de 12 « villages historiques » dont Castelo Mendo, à cet effet un carnet de timbres avait d’ailleurs été édité en 2005, les fils électriques et téléphoniques ont été enterrés, les façades ont été arrangées, les monuments restaurés et préservés, il fut créé un Musée.
Le tourisme
commence à pointer le bout de son nez, le village est aussi connu pour son importante foire médiévale qui a lieu aux
alentours de Pâques, foire où les habitants font revivre l’époque ancestrale
avec chevaliers en armures, moines, nobles dames, sorcières, mendiants,
conteurs ...et où ils présentent aux visiteurs un nombre de produits médiévaux
ou régionaux.
Encore quelques photos de « mes » calvaires du 19ème siècle et c’est avec une grande nostalgie que nous quitterons cet authentique et paisible village, où nous nous sommes sentis si bien et si bien acceptés, d’autant qu’il sera le dernier que nous ferons au Portugal.
J’avais eu l’occasion de lire que ce village n’était plus habité que par des anciens et qu’il était sans doute voué à une prochaine disparition, nous avons eu l’agréable surprise de constater que quelques jeunes y vivent, travaillant sans doute à l’extérieur ce qui justifierait la présence des voitures.
Mais, tout a
une fin ! et c’est sur les images de Castelo Mendo que nous quittons ce pays
attachant, accueillant. Nous passerons la frontière quelques kilomètres plus loin à Vilar
Formoso, étrange frontière que celle-ci, sont encore en place une bonne
quinzaine de petites guérites jaunes, bien évidemment inoccupées... et vides de
tout mobilier.
Nous continuerons sur le village médiéval espagnol de LA ALBERCA, que nous avions déjà visité il y a bien longtemps, nous rencontrerons sur cette route plusieurs fermes où sont élevés des centaines de cochons gris. Ce village est situé dans la région de Salamanque, dans la Sierra de la Peña de Françia, 80 kms environ à l’Est de Castelo Mendo, nous y arriverons vers 10h30, et trouvons un grand parking goudronné en haut du village sur la droite.
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