Première page : Moscou et sa région
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14 diaporamas d'une centaine de photos chacun, sont visibles, voir à la fin du récit...
Précisions importantes: Ce récit condensé ne comportera ni liens, ni situation, l’historique sera réduit au minimum, ceci afin de ne pas encombrer inutilement ce récit de voyage. Les personnes intéressées par ces renseignements les trouveront dans les rubriques concernées, rubriques beaucoup plus détaillées, avec anecdotes et impressions personnelles, rubriques également plus illustrées, repérables sur le site à partir du menu de gauche
Mardi 2 Juillet 2019. Après une nuit passée au Comfort
Hotel, nous décollons de Roissy, ma sœur et moi, à 9h30 sur un Airbus A320. La
demande de visa (115 €) à faire sur Internet, nécessite quatre feuilles vierges
consécutives sur le passeport, et celui-ci doit être valable 6 mois après la
date du retour. La fiche d’immigration est remplie automatiquement par la
douanière.
Natascha, une accompagnatrice Croisi-Europe nous accueille et nous mène au navire. Quant aux bagages, ils seront apportés directement dans les cabines. L’accordéoniste, le photographe et une charmante jeune femme nous souhaitent la bienvenue selon la tradition russe,
Ce bateau qui navigue à 25 kms/h, peut embarquer 280 passagers, il appartient à la Compagnie « VODOHOD » et dispose d’une infirmerie, de deux restaurants, d’un point Wifi gratuit, d’une réception, d’une boutique, d’un photographe, mais pas de CHANGE !
Repas : Buffet aux petits déjeuners, table imposée pour les déjeuners et dîners. Boissons : En plus d’un pichet d’eau minérale servi sur les tables, est incluse une bouteille d’un ½ litre par personne (eau, jus de fruits, coca…) choisie auparavant. L’eau du lavabo est à éviter. Les boissons alcoolisées sont en supplément. Les menus : possibilité de cocher.
Cabine de 9 m2, elle comprend
deux étroites couchettes, des petits placards, une penderie, des rayonnages, un
frigo et une prise de courant. Ouvrez la fenêtre, plutôt que de vous servir de l’air
conditionné. Pour les valises, privilégier un sac souple qui se glissera sous
la couchette. Salle de bain : WC, lavabo, étagère, douchette, pas de gel douche, ni
shampoing, mais un tube de savon à main. Lit refait, draps changés
régulièrement. Blanchisserie : sac plastique avec tarifs.
Le matin, réveil par le chant du coq suivi d’un gazouillis d’oiseaux. La radio qui distille une musique douce et mélodieuse sert aussi pour les annonces.
Les sorties. On reçoit contre les clefs une carte d’embarquement où sont notés noms, celui du bateau et quelques numéros de téléphone. Des bus d’une trentaine de personnes sont mis à disposition, avec une accompagnatrice Croisi-Europe.
Eric donne tous les renseignements utiles : remise du passeport au coffre, de la carte d’embarquement, utilisation du haut-parleur, du Wifi. Il nous met en garde contre les pickpockets, mais aussi contre le temps, qui peut changer en un instant, alors « soyez prévoyants », comment utiliser les audiophones, récupérés chaque soir pour recharger les batteries. Il insiste sur le quotidien journal de bord, qui donne les horaires de chaque évènement, réveil, repas, sorties, numéros de bus, le saint du jour, la météo, et le nom et tarif du cocktail du jour.
Mercredi 3 Juillet
8h15, départ pour le tour panoramique de la ville. Notre guide se présente : Nathalie…. Des milliers de Nathalie verront le jour suite à la chanson de Bécaud, mais le café Pouchkine recherché en vain par les touristes, car sorti tout droit de l’imagination du chanteur, ne sera construit que 35 ans plus tard.
Moscovite, elle adore parler de sa ville « La plus belle ville au monde » dit-elle !
Moscou (12,5millions d’habitants)
Ses origines : 1156, construction de quelques maisons de bois par Iouri Dolgorouki. Ivan le Gd fera édifier les épaisses murailles du Kremlin en briques. La mort d’Ivan le Terrible en entraînant des querelles dynastiques, provoquera un affaiblissement de Moscou, qui aboutira à l’élection de Mickaël Romanov en 1612, premier tsar d’une nouvelle dynastie. C’est l’ère de la construction d’églises. En 1712, l’empereur Pierre le Grand, 1er fonda St Petersburg et y transféra la capitale. La révolution de 1918 redonnera à la ville son statut de Capitale. Staline fera installer le métro, construire 7 gratte-ciels et d’immenses bâtiments.
Voici : l’hôtel de ville, la statue équestre
du fondateur Dolgorouki, le Parlement russe, le célèbre Théâtre Bolchoï,
l’ancien KGB, où naguère l’on torturait les opposants, en face un mémorial
(1990) érigé en mémoire aux victimes du goulag stalinien.
C’est au 17ème siècle qu’on lui attribua ce nom. Cette immense place historique, pavée et piétonne, reste liée au régime soviétique (processions, rassemblements, marchés, manifestations, défilés militaires)
La Place Rouge connût des évènements tragiques et fut témoin de soulèvements populaires, mais aujourd’hui on y organise des concerts, fête le Nouvel An. Le 9 Mai 1995 on commémora avec grand faste le 50ème anniversaire de la Victoire, un énorme feu d’artifice fut tiré au-dessus du Kremlin.
C’est Ivan lll le Grand qui la fit construire en 1490. Cet endroit fut peu à peu aménagé avec la construction de la Porte de la Résurrection et de la cathédrale de Basile-le-Bienheureux, tandis que l’espace était réservé aux célébrations solennelles des couronnements des tsars.
La cathédrale de Basile-le-Bienheureux élevée vers
1562 par Ivan le Terrible est constituée de dix églises-tours qui se regroupent
autour de la principale et la plus haute (47 mètres), symbolisant les 10
victoires de l’armée russe.
Cette profusion de forme et de couleurs, ces bulbes recouverts de tuiles vernissées, donnent l’impression de se trouver devant un palais des Mille-et-Une-Nuits. Devant, se trouve une statue représentant Kouzma Minime et le prince Dimitri Pojarski qui en 1612 soulevèrent une armée pour libérer Moscou.
Les tours et
fortifications : - La Tour Du Sauveur par où pénétraient les hauts dignitaires, un pont-levis enjambait le fossé. Ce bâtiment de
granit gardé par des militaires est - le mausolée de Lénine (1930) qui abrite dans un
cercueil de cristal, son corps embaumé. Derrière se trouve - la Tour du Sénat.
Au pied de la muraille existe depuis 1925 une nécropole, avec les urnes funéraires de plus de 300 personnes dont Staline, Brejnev, Gagarine. - La tour Saint Nicolas était le lieu traditionnel de règlement des conflits. - La tour du tsar d’où Ivan IV, regardait les exécutions. La cloche de la - tour du tocsin alertait en cas de feux ou d’approches d’ennemis. - La Tour de Constantin-et-Hélène, qui devint chambre de tortures.
Le Musée national d’histoire. (1883) consacré à l’histoire russe. La Porte de la Résurrection et la chapelle d’Yver, détruites en 1931 par Staline pour faciliter le passage aux chars qui participaient aux parades sur la place, mais reconstruites à l’identique en 1994.
La Cathédrale Notre-Dame-de-Kazan démolie puis reconstruite. Érigée en 1636 à la demande du 1er tsar Roumanov.
Le GOuM. (1894) Edifié par le tsar Alexandre lll en style néo-russe en granit et marbre. Avec plus de 70 000 m², 200 boutiques de grandes marques étrangères, des galeries marchandes, des passerelles, il est aujourd’hui le plus grand centre commercial au monde. Il est agréable d’y flâner parmi les statues de marbre blanc, les fontaines, les hortensias, les vendeurs de glace…
Devant la Cathédrale de Basile-le-Bienheureux, une tribune circulaire de 13 m, d’où déjà en 1584 on lisait au peuple les oukases impériaux, Ivan-le-Terrible s’en servira à foison comme échafaud. En 1612, le prince Pojarsky y proclama la libération de Moscou de l’occupation polonaise. Voici la statue de l’écrivain Gorky, puis un gigantesque monument, érigé pour le 850ème anniversaire de la fondation de Moscou, qui représente l’empereur Pierre le Gd, à la proue d’un navire.
Sa rocambolesque histoire : En 1812 Alexandre 1er décide sa construction, mais le terrain étant gorgé d’eau, les travaux furent stoppés. En 1832 Nicolas 1er valide un autre projet, près du Kremlin, mais ce ne sera que 50 ans plus tard qu’Alexandre lll la fera consacrer.
Staline la détruira, voulant construire un grandiose Palais des Soviets, projet qui n’aboutira pas. Après la guerre, la Russie n’a plus les moyens et Khrouchtchev décida, en 1960 de combler ce trou en y édifiant une piscine. La Russie cherchant à effacer toutes traces du soviétisme, le maire de Moscou en accord avec le patriarche Alexis ll la feront reconstruire à l’identique. La cathédrale est de nouveau consacrée le 31 Décembre 1999, les funérailles de Boris Eltsine y ont été célébrées en 2007.
Photos interdites.
C’est un important (H 93m) temple orthodoxe de marbre blanc, inspiré de
l’église Sainte-Sophie d’Istanbul. Les cinq dômes sont en acier inoxydable
revêtus d’une fine couche d’or. Pour y pénétrer, il faut une tenue décente mais
le foulard ne nous a pas été demandé. 22000 m² de peintures murales recouvrent
chaque mètre carré, dont 9000m² redorés à la feuille d’or, et aussi beaucoup
d’icônes, l’iconostase qui sépare le sanctuaire et la nef fait 26m de haut. Derrière
l’autel, se trouve un siège utilisé par les patriarches, symbolisant le siège
du Christ, il est l’une des reliques ayant survécu à la destruction de la
cathédrale.
Cathédrale considérée comme monument dédié à la miséricorde du Seigneur, mais aussi comme monument historique, symbolisant la lutte du peuple russe contre Napoléon. Sur les murs se trouvent des images rappelant les évènements de la guerre de 1812, des saints patrons, mais aussi des princes qui ont donné leur vie pour la liberté de leur terre.
Dans le couvent Novodievitchi, fondé en 1524, étaient
enfermées des femmes âgées, toujours célibataires, ainsi que quelques veuves de
tsar, mais aussi la princesse-régente Sophie après qu’elle eut tenté de faire
assassiner son demi-frère Pierre le Gd. Voici la statue de Saint Vladimir, premier prince slave à avoir
adopté le christianisme, puis l’Ambassade de France, et la résidence de
l’Ambassadeur qui est la maison Igoumnov, riche marchand du 19ème
siècle.
La statue de Youri Gagarine, conçu pour les JO de Moscou en 1980, symbolise une fusée. Nathalie nous parle de Laïka, Belka, Strelka et du chiot que les Kennedy reçurent en cadeau de la part de Khrouchtchev.
Ses origines. Sa construction en 1591, fit suite à une décisive victoire de Godounov contre les troupes mongoles. Il avait la veille, fait faire une procession à l’icône de la Vierge Marie, qui avait déjà conduit à la bataille victorieuse de Koulikovo.
Le monastère, situé près du parc Gorky, est protégé par
une muraille de briques rouges. Sous le porche on peut admirer des peintures
naïves, Une église fût construite en 1592 par le tsar
Fiodor 1er, suivie en 1684 d’une cathédrale en pierre ainsi que de hautes
murailles ponctuées de 12 tours.
Ainsi fortifié, il devint un lieu de repos très prisé des nobles ou riches personnalités de Russie. Une école religieuse s’y installa. Lors de l’épidémie de peste de 1771, les enterrements dans les cimetières de Moscou étant interdits, le beau monde désirait s’y faire inhumer, transformant ce monastère en un des lieux les plus aristocratiques de Moscou.
Le monastère est connu pour la présence de Saint Tikhon, patriarche de toute la Russie, persécuté après la révolution d’Octobre 1917, et emprisonné dans son propre monastère jusqu’à sa mort en 1925. Il sera fermé en 1926 par le gouvernement qui le transformera en usine, puis logement pour les ouvriers du métro. Restitué en 1990 au patriarcat de Moscou, les offices religieux reprirent.
Des petites églises ont été construites sur les anciens jardins, ainsi qu’un atelier de restauration, un centre scientifique, une école avec des cours de théologie…. Dans le réfectoire, dissimulées sous des dalles en fonte, se trouvent les sépultures des gouverneurs et évêques.
A l’intérieur de la Grande Cathédrale, on peut voir la
copie de l’icône miraculeuse, l’original étant à Trétiakov, une fabuleuse
iconostase à sept registres, ainsi qu’un reliquaire doré qui conserve les
restes du patriarche Tikhon.
La nécropole occupe deux hectares, dont des tombes très anciennes. Certains monuments sont remarquables : dalles de pierre blanche, sarcophages baroques, autels, colonnes de granit, chapelle, anges… Pendant les années difficiles, de nombreuses tombes ont été rasées, des pierres tombales sciées et utilisées pour le pavage des routes.
Voici l’entrée du Gorky Park, puis l’un des 7 gratte-ciels construits par Staline. Après un déjeuner pris dans une rue piétonne du chic quartier d’Arbat, me voila prête à battre le pavé de ce kremlin. Kremlin signifiant forteresse, n’est pas propre qu’à Moscou, pour le différencier, ici il prend un K majuscule.
La tour Koutafia (1685) est l’entrée principale, c’est par là que Napoléon fit son entrée triomphante en 1812.
Nous entrons par une petite porte à droite de la tour Borovitskaïa, que l’on trouve après avoir longé les murailles et les jardins Alexandre. Cette haute tour haute percée d’un porche, est-elle l’entrée officielle ?
S’y dresse une statue à la gloire de l’empereur Alexandre 1er, inauguré par Poutine en 2014, à l’occasion du 200ème anniversaire de la victoire contre les troupes napoléoniennes.
Le passage sous les portiques de sécurité est obligatoire.
Recommandations : Ne sont tolérés, ni blousons, ni kways, et seulement les sacs à dos d’environ une dizaine de litres. Interdiction formelle de photographier à l’intérieur des cathédrales ou palais !....
Ses origines. Forteresse entourée de fossés érigée en bois en 1156 par Iouri Dolgorouki. Après deux incendies successifs, et devant la menace d’invasion des Mongols, le prince Dimitri Donskoï décida en 1367 de rebâtir le Kremlin en pierres. C’est Ivan lll le Gd, qui vers 1490, reconstruira l’enceinte en briques rouges, avec tours et murailles coiffées de créneaux, telle qu’on la connaît aujourd’hui. C’est à cette même époque de sont bâtis les palais et cathédrales.
- La « Cathédrale de l’Annonciation » magnifique avec ses neufs bulbes dorés, était la cathédrale personnelle des grands-princes et des tsars, on y baptisait les enfants royaux et célébrait les mariages.
- La « Cathédrale de l’Archange Saint-Michel » cette nécropole, cet édifice
en pierres blanches, des grands princes de Moscou et des premiers tsars a dû
être restauré après le passage des soudards français.
- La Place des Cathédrales qui regorge de monuments civils et surtout religieux de l’ancienne résidence des tsars, fut le témoin de grandes festivités solennelles ou fastueuses, processions religieuses, couronnement de tsars.
Et encore beaucoup d’autres palais et églises : Le Palais à Facette. Le palais des Terems, L’Eglise de la Déposition-de-la-Robe-de-la-Vierge, Le palais du Patriarche, Le clocher d’Ivan-le-Grand et son beffroi...
- Nous
visitons la cathédrale de la Dormition (de l’Assomption), la plus importante
cathédrale de Russie, le centre de vie politique et spirituelle de l’Empire. Les
grands-princes de Moscou, les Tsars et les empereurs y furent couronnés,
certains s’y marièrent. L’onction du jeune Ivan IV qui n’avait alors que 16
ans, s’y est déroulée en 1547. Les titres de tsar et de souverain ont été
formellement adoptés lors de la cérémonie.
En 1613, la Cathédrale rassemble les états généraux pour l’élection d’un nouveau souverain : Michel Romanov, le premier tsar d’une dynastie qui règnera jusqu’à la révolution de 1917. En 1721, Pierre 1er y sera investi du titre d’empereur, le dernier couronnement fut celui de l’empereur Nicolas ll en Mai 1896.
Les photos d’intérieur ont été extraites du site internet de la Cathédrale.
Ses origines : Ivan 1er fit construire en 1325 une cathédrale de pierre. En 1472, c’est sur les marches d’une nouvelle église qu’Ivan lll déchira le traité qui soumettait Moscou au pouvoir mongol et déclara ainsi l'indépendance de la Russie. Après la Révolution de 1917, la majorité des œuvres fut transmise au palais des Armures, où à la galerie Trétiakov. En 1990 la Cathédrale retrouve sa fonction liturgique.
Sa
façade principale est somptueusement décorée, c’est de ce coté qu’entraient les
cortèges officiels, L’accès se fait, contrôle de sécurité passé, par une porte
latérale, pas un cm² de surface n’a échappé à ces fresques dont les originales
ont été peintes en 1513. Suite à un incendie, tous les murs ont été repeints en
1643 par 150 peintres. 1 721 pièces d'or ont été consacrées à la dorure du fond.
L’iconostase centrale de 16m de
haut (1653) exécutée sur l’ordre du patriarche Nikon, sépare le chœur de la
nef, entourée d’un cadre en argent, à quatre registres elle présente 69 icônes.
Cadre volé par l’armée napoléonienne en 1812, mais reconstruit lors des
restaurations.
Devant se trouve le trône de Monomaque, à coté, un trône en pierre blanche surmonté d’un baldaquin, celui du Patriarche.
- Le Tsar Pouchka, le « roi des Canons » le plus grand au monde dit-on ! L’engin fut crée en 1586 à la demande du tsar Fedor 1er, et installé sur la place Rouge, puis déplacé solennellement vers 1960, à l’occasion de la construction du Palais des Congrès. Pesant près de 40 tonnes et mesurant 5,34m, ce canon aux décorations finement ciselées ne servit jamais, les boulets étant d’un diamètre supérieur à ce qu’il pouvait tirer.
Le palais du Sénat est aujourd’hui résidence du Chef de l’Etat, le Palais des Congrès a été construit en 1960 sous Khrouchtchev.
Depuis 1851, ce musée présente des objets ayant appartenus aux princes et tsars au cours de leurs règnes, ce sont bien souvent de véritables chefs d’œuvre. Plus de 4000 objets uniques et authentiques, sont ainsi exposés.
Dès 1508, les tsars possédaient leurs propres ateliers ou se fabriquaient les armes et les armures.
Photos strictement interdites, les images proposées ci-dessous sont des scans extraits d’un livre acheté.
A l’étage,
certaines salles sont principalement consacrées aux objets liturgiques, ainsi
qu’à la joaillerie de la maison Fabergé, ces œufs dits « de Pâques »
renfermant une surprise, étaient très appréciés, j’y admire ainsi l’œuf montre,
en or, platine et diamants, ou encore cet œuf de cristal renfermant une statue
d’Alexandre lll sur son cheval, ou plus récent, l’œuf réalisé en 1913 pour le
tricentenaire de la famille Romanov.
La plupart des objets appartenaient aux hommes de guerre et d’Etat ainsi qu’aux chefs d’armée. Je vois ainsi des armures de défense, utilisées autrefois contre les envahisseurs, la cotte de maille qui pesait environ 15 kilos, l’armure pour le cheval, des sabres, épées, pistolets, boucliers, casques venant de Turquie, d’Iran…
La vaisselle en or ou en argent, était généralement un cadeau fait par les ambassadeurs, telle cette saumurière offerte à Ivan le Terrible en 1557 par l’un des premiers ambassadeurs anglais.
En 1770, Catherine ll commanda en France un service
de table en argent (3000 pièces) qui lui sera offert par le comte Oslov. Pour sa
fabrication on utilisa plus de deux tonnes d’argent.
Est aussi exposé le service de dessert en porcelaine nommé « Olympique » car il était décoré de sujets propres à la Mythologie, exécuté par la Manufacture de Sèvres pour Napoléon, mais qu’il offrira en 1807 à l’empereur russe Alexandre 1er à l’occasion de la signature d’un traité de Paix.
Au rez-de-chaussée, sont exposés tissus précieux, vêtements et objets du cérémonial de parade, et somptueux carrosses.
Les négociants étrangers et les ambassadeurs apportaient de riches présents, tels que des tissus rares. Pour les occasions solennelles, le tsar portait un habit cousu des tissus importés les plus chers, aux bords garnis de dentelle d’or et d’argent, de pierres précieuses et de perles.
Voici un cafetan porté par Pierre le Grand, Les bottes cousues par l’empereur lui-même, devaient être mises par-dessus les bottes de fourrure. Maintenant j’admire les robes de couronnement des différentes impératrices, ainsi que les accessoires qui complétaient ce luxe : éventails, tabatières… Quant aux hommes, ils portaient lors de leur couronnement des manteaux de brocart et de soie.
La salle suivante présente les couronnes, globes, sceptres et trônes, portés par les tsars. Admirez ce « double trône » ! celui-ci en argent et or, aux figures ciselées de griffons et de licornes, fut fabriqué tout spécialement pour les deux frères Ivan et Pierre, qui à la mort de leur père, Alexis Mikhaïlovitch, furent couronnés simultanément.
Voici « le
bonnet de Monomaque » qui servit au
couronnement de tous les tsars russes jusqu’à Pierre 1er. il est fait
de huit plaques d’or décorées d’une dentelle d’or fine. Le premier couronnement
avec ce bonnet remonte à 1498. Lorsque la Russie deviendra Empire, on le remplacera
par une couronne.
Au 16ème et 17ème les empereurs possédaient énormément de chevaux. Je vois le harnais complet de parade pour le cheval de sortie. Ces chevaux, parfois une centaine, placés devant le carrosse du tsar et attachés par des chaînes d'argent, étaient décorés de pierres précieuses et de perles. Lorsque ce cortège se mettait en mouvement, toute cette brillance et ce tintement impressionnaient le public.
Salle des carrosses des 16ème aux 18ème siècles.
La voiture la plus ancienne, est un cadeau fait par le roi anglais Jacob 1er à Boris Godounov en 1603. Pour prendre un virage, il fallait soulever les roues de derrière. Le carrosse n’avait pas de ressorts, et les fenêtres étaient couvertes de mica,
Ce chariot d’hiver est un wagon posé sur des traîneaux, l’intérieur est chauffé avec deux fours en argent. La fille de Pierre 1er, la future Elizabeth 1er arriva dans ce chariot depuis St Petersbourg pour se faire couronner à Moscou en Novembre 1741. Cette future impératrice très pressée fit le trajet dans un train d’enfer, obligeant grand nombre de changement de chevaux. L’histoire dit que cette femme, fomenta et mena le coup d’Etat qui écarta Ivan Vl et sa mère qui alors régentait le pays, elle n’hésitera pas d’ailleurs à les faire enfermer.
Puis les carrosses se perfectionnent, deviennent plus stables, tel que celui de Catherine ll
On y pénètre par une porte en bois massif, la lettre M est inscrite en bas-reliefs de laiton, sur le fronton. Pour accéder aux quais de cette station construite à 37 mètres de profondeur, nous descendons un très long escalator.
Ce métro, inauguré en 1935, fut conçu sous le régime soviétique comme outil de propagande du système socialiste, 75 000 ouvriers ainsi que des membres des Jeunesses communistes, des soldats de l’Armée rouge, auraient participé aux travaux. Ce sont de véritables palais souterrains décorés de marbre, de pierres précieuses, tous d’un style différent, mais toujours à la gloire du travailleur.
Les stations sont propres, pas d’affiches publicitaires, pas un mégot de cigarettes !
- Station Novoslobodskaïa : 32 vitraux représentant l’ouvrier au travail sont placés à l’intérieur de piliers et frangés d’acier et de laiton doré. Un des plus beaux est « la Paix à travers le Monde.- Station Belorousskaïa, réalisée en marbre clair. 12 panneaux de mosaïques de pierres naturellement colorées, rendent hommage à la richesse agricole et la prospérité de la Biélorussie.
-
Station
Ploshchad Revolyutsi. Elle mène à la Place Rouge. Les arches de marbre rouge qui
encadrent le hall central sont décorées de 76 sculptures en bronze, qui
symbolisent le peuple bâtisseur, on peut y voir un soldat de l’Armée rouge, une
femme et son enfant, un ouvrier, un garde-frontière avec son chien…… toucher
le museau du chien porte bonheur ... historiquement c’étaient les
étudiants qui le touchaient, acte censé leur porter chance dans leurs examens.
- Station de Kievskaïa. Les piliers sont décorés de 18 mosaïques représentant des scènes de la vie quotidienne du peuple ukrainien, de l’amitié entre les peuples russe et ukrainien.
Le bus nous
conduit désormais à proximité de la rue Saint-Nicolas, rue piétonne illuminée
par une multitude de lampes tombant en cascade.
La Place Rouge est éclairée de partout, que ça soit le musée d’histoire, l’église de Kazan, les remparts et tours du Kremlin, la Basilique de Basile le Bienheureux, ainsi que l’immense façade du Goum, tout ça est superbe !
Depuis le
belvédère du Mont des Moineaux, cette colline culminant à 220 mètres est le
plus haut point de Moscou, j’aperçois le Kremlin, la Cathédrale
Saint-Sauveur, les gratte-ciels staliniens, en le stade Loujniki inauguré en
1956 mais rénové pour la Coupe de Monde du Football en 2018. Les gratte-ciels
modernes de Moskova-City scintillent dans leurs structures de verre.
L’endroit est romantique, les jeunes mariés viennent s’y faire photographier, mais c’est aussi le rendez-vous des amateurs de sensations fortes qui, malgré l’interdiction, font des rodéos la nuit.
De retour à la gare fluviale, pour accéder aux quais, il faut présenter le coupon remis contre les clefs. Il est 0h15.
Jeudi 4 Juillet.
9 heures. Départ avec Olga, pour la Galerie Trétiakov. Durant les 40 minutes de trajet, elle parle un peu de sa vie privée, d’économie, de politique, de religion, très importante en Russie, que leur patriarche l’est uniquement de la Russie, qu’ils respectent le Grand Carême, que le baptême consiste à une immersion totale dans l’eau, par trois reprises. « On nous accuse d’alcoolisme, dit-elle avec malice, mais la vodka aide à combattre notre climat très rude » Elle nous parle de Pierre 1er, ce grand travailleur qui arrachait les dents de ses soldats pendant les campagnes militaires, et exigea qu’on rase la barbe
Avant l’arrivée de Staline, Moscou comptait 1600 églises, ce dirigeant en détruisit beaucoup, mais elles furent en partie reconstruites.
« Sur le bateau, n’hésitez pas à écouter les conférences sur l’histoire de la Russie, racontées par Natasha, sa famille a beaucoup souffert, son grand-père, cuisinier du tsar a été fusillé en 1918 avec la famille impériale »
La large rue Tversaïa, est depuis le Moyen-Age, la voie principale de Moscou : c’est par ici que les tsars entraient solennellement dans la ville pour gagner le Kremlin.
Sur la place
Tryoumfalnaïa on voit la statue de Vladimir Maïakovski, poète national qui se
suicida en 1930, à 37 ans, derrière un des gratte-ciels staliniens. Voici
le bâtiment ou était autrefois, édité le journal « Pravda » puis la
« Place Pouchkine » et la statue du poète, au loin le restaurant de
luxe « Café Pouchkine » qui contrairement à la chanson, n’est pas sur
la Place Rouge, mais a été fondé en 1999 sur cette artère.
Puis voici la statue d’Iouri Dolgorouki, le fondateur, la Mairie, la Douma où siègent 450 députés, le théâtre Bolchoï.
La rue Varvarka, où malgré la politique anticléricale de Staline, il reste encore quelques églises : Saint Georges, du 17ème siècle, aux cinq coupoles décorées d’étoiles sur fond d’azur, le monastère Notre-Dame-du-Signe, édifié en 1630 au cœur de la propriété de la famille Romanov, l’église Maxime-le-Bienheureux, Sainte-Barbara, de la fin du 18ème, du nom de cette martyre, qui ne voulant pas renier ses croyances sera tuée par son père, avec ses colonnes corinthiennes et son dôme bleu, c’est un bel exemple d’architecture néo-classique.
Pas facile d’immortaliser depuis l’intérieur d’un bus
qui roule.
Sur le fronton de la façade de la maison construite en 1872, on voit, sculptées, les armes de la ville. (Saint Georges terrassant le dragon), et dans la cour, la statue de ce généreux propriétaire, grand amateur d’art.
Les origines : Tretiakov né en 1832, ayant hérité d’une coquette somme commença à collectionner des œuvres, il finançait des peintres en difficulté, courait les ateliers et magasins d’antiquités. Toute sa vie il agrandit sa collection en acquérant ce qui lui plaisait, mais aussi des tableaux du 18ème et 19ème siècle. En 1892 il fit don à la ville de sa maison et de sa très riche collection (1200 tableaux) qui devint en 1918, propriété de l’Etat. Après son décès, les héritiers feront, en 1898, don de 62 icônes. Œuvres reléguées sous Staline, elles retrouveront la lumière à l’arrivée de la Perestroïka, en 1965.
Aujourd’hui le musée possède l’une des plus importantes collections au monde (150 000 tableaux, sculptures, icônes ou dessins)
Inspection rapide des sacs. Photos sans flash autorisées.
- « Art Ancien Russe des
XI-XVIIIème siècles ». ces œuvres illustrent huit siècles de l’histoire de la
peinture d’icônes, dont les icônes miraculeuses : La Vierge de Don : Vierge avec son fils dans les
bras et
L’icône de la Trinité (1mX1,50m) de 1427 qui
représente Dieu venant annoncer à Abraham et Sarah l’arrivée d’un fils. C'est
devant cette icône qu’Ivan le Terrible pria avant la prise du Khanat, elle
serait liée aussi à la libération de Moscou du joug tatare, Depuis cette icône est
considérée comme protectrice.
Deux cavaliers. (Bas relief de Kiev) On décorait au 12ème siècle les entrées de la ville de cette sculpture de chevaliers en terre cuite pour chasser les mauvais esprits.
Mondylion. (bois, fin du 12ème
siècle) représente l’image du Christ sur un tissu. Miracle Le
Signe de l’icône de la Vierge, fin du 15ème siècle. Saint-Alexis, métropole de Moscou fin du
15ème et bien d’autres encore …..
- Dans la galerie « Peintures Académiques du 18ème siècle » j’y contemple quelques portraits : Le tsar Michael Fedorovitch (1728). L’impératrice Elisabeth Petrovna (1743). Catherine ll. Marie I. Lopoukhina (1797). Portrait d’Alexandre S. Pouckine (1827).
La
Dentellière (1823) jeune fille entourée de différents
instruments illustrant son activité. Portrait de Arseni V.Tropinine (vers 1818). L’autoportrait (1848) de Brullov réalisé à
l’époque où l’artiste était malade. Portrait de la princesse
Maria V.Vorontsova (1851). Portrait de Paul 1er (1797) etc…..
- Les peintures de la seconde moitié du 19ème siècle » sont de grands tableaux.
Dans plusieurs salles, les œuvres exposées présentent la pénible destinée des femmes russes, tel que le tableau : La Mésalliance (1862) représentant une très jeune fille mariée sans dot à un homme âgé.
Après l’abolition du servage en 1861, Perov peignit des toiles qui reflètent sa préoccupation de la vie des pauvres gens écrasés par la misère : Les Apprentis portent de l’eau (1866), ou encore Les Chasseurs au repos (1871).
L’Apothéose de la guerre (1871) représente une pyramide de crânes. Le Christ dans le désert (1872). Les Preux (1881-1898) qui représente les grands héros de la poésie épique russe.
Vassili Sourikov conserva
les vieilles légendes de ses ancêtres cosaques : La Boyarde
Morozova (1887) reflète un épisode de l’histoire russe du 17ème
siècle : Morozova menée en traineau à travers Moscou avant d’être vouée à
la mort lente en prison.
La Princesse Gryosa (1896) sujet emprunté aux contes épiques russes, fut exécuté pour le pavillon artistique de l’exposition industrielle et artistique de Russie (7,50m x 14 mètres)
- Parmi ces tableaux, une sculpture : celle du jeune et beau chasseur Actéon transformé en cerf par la déesse Diane puis déchiqueté par des chiens.
La visite terminée, de retour dans le bus, nous passons devant un palais néoclassique
à façades en colonnes, ancienne demeure de Pachkov, capitaine du
régiment de la Garde Impériale qui combattit contre Napoléon, palais devenu
aujourd’hui la Bibliothèque d’Etat Lénine. Puis voici la gare de
Biélorussie, c’est de là que l’on partait à la guerre, où que l’on en revenait.
Durant le trajet qui nous ramène au Georgy, Olga raconte que Poutine a instauré : le « capital maternel ». A la naissance de son second ou troisième enfant, une femme peut percevoir une allocation de 500 000 roubles. (environ 8000 €) programme qui a été suivi d’ effets. « A l’époque soviétique » poursuit-elle, « le salaire moyen était de 130 roubles par mois »
Elle nous parle aussi, de la naissance de l’orthodoxie. C’est en 980 que Vladimir élevé dans le paganisme, choisit parmi quatre religions celle qui allait devenir celle de la Russie. Lors d’un voyage à Byzance, subjugué par la décoration des églises, la splendeur de la liturgie, l’encens projeté vers le ciel et l’or des icônes, il choisit l’orthodoxie, il se fit baptiser en 988 avec tous ses sujets et prit pour épouse une princesse byzantine. Il abrogera la peine de mort, abolira l’esclavage. Béatifié, la Russie commémore ce jour, le 28 Juillet.
La 1ère partie de ce reportage condensé est terminée, j’espère que mon périple vous aura plu et c’est tout naturellement que je vous invite à me suivre dans ce 2ème volet où vous m’accompagnerez sur les eaux de la Volga, nous franchirons les écluses, découvrirons de magnifiques villes et villages nichés le long des rives, et bien d’autres belles choses encore.
Suite du voyage : Canal de Moscou, Ouglitch, Rostov-le-Grand…