Voguons de la Volga à la Neva

Circuit du 2 au 14 Juillet 2019 

 

2ème page : Canal de Moscou, Ougtlich, Rostov le Grand, etc…

 

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Le canal de Moscou


                * Jeudi 4 Juillet (suite) 

            Après avoir quitté la Gare fluviale de Moscou, le Georgy Chicherin, emprunte maintenant  le Canal de Moscou, long de 123 kilomètres. Quel silence, après le brouhaha de la Capitale !

           Staline fera effectuer de 1932 à 1937, dans des conditions inhumaines, par plusieurs centaines de milliers de prisonniers du goulag, des travaux gigantesques pour assurer l’approvisionnement en eau de la capitale : centrales hydroélectriques, écluses, digues, stations de pompage, ponts.

                           Grâce à ce canal, et à ces sacrifices humains, Moscou est aujourd’hui reliée par des voies navigables à cinq mers, la fierté du dictateur !

            A 16h30 a lieu le Cocktail de bienvenue où nous faisons la connaissance du Commandant, de l’équipage et du personnel. Puis vient un semblant d’exercice de sécurité, qui consiste surtout à savoir comment enfiler sa brassière.

           Voici déjà la première écluse, du tronçon Moscou-Volga, située près du village d’Ignatovo. Celle-ci, à sas  descend de 8 mètres. Ces bâtiments de l’époque stalinienne présentent des statues posées sur le toit.

    

           Après une succession d’écluses, toutes de dimensions identiques : 290m x 30m x 5,50m. le navire au cours de la nuit quittera le canal pour naviguer sur la Volga, fleuve mythique si cher au cœur des russes.

 

                  Vendredi 5 Juillet. Réveil à 7h30. La météo prévoit  nuageux avec des températures de 16 à 18°.

           En salle de conférence, une vidéo m’explique la fabrication des matriochkas, des boites laquées, la confection des vêtements de fourrure.  J’apprends ainsi que l’ambre baltique est très bon contre les problèmes de tyroïde, qu’un châle tricoté en duvet de chèvre doit être si fin, que terminé, il doit passer par le trou d’un anneau. Les femmes qui se réunissent pour réaliser ces chefs d’œuvre emploient pas moins de 48 bobines de fils différents, parfois ce sont des motifs traditionnels qui sont tricotés.

          Lorsque le printemps arrive, les femmes viennent vendre leur production au marché  hebdomadaire du village. Les tricoteuses peuvent aussi y trouver les bobines de fil nécessaires pour reprendre les aiguilles, car pas question de rester un instant sans rien faire !

           Les matriochkas sont des poupées russes en bois symbolisant la famille : la mère de famille et à l’intérieur : les enfants. Un ensemble de matriochkas est généralement composé de 3 à 10 poupées russes. Les poupées gigognes peuvent représenter des scènes de la vie dans les campagnes, des contes et légendes slaves, des paysages, des églises. Chaque Matriochka faite à la main de façon artisanale et 100 % russe est donc unique, une fois les dessins terminés elles sont peintes, puis vernissées.

         Nous passons  à proximité du clocher immergé de Kaliazine, englouti au milieu des eaux de la Volga lors de la construction  de la centrale hydroélectrique d’Ouglitch. Kaliazine, petite ville provinciale du 12ème siècle, très active, était construite autour d’un monastère du 15ème qui recelait des manuscrits rares. En 1940, Staline décida de l’engloutir.

         La Volga n’étant pas assez profonde pour la navigation,  pour assouvir son projet, il détournera 60 rivières et fera creuser dans des conditions inhumaines, en engloutissant ainsi près de 700 villages. Ce clocher ne doit sa survie qu’au fait que Staline désirait en faire un phare. La ville fut reconstruite sur les hauteurs.

         Eric raconte que dans des temps plus reculés, ces croisières étaient réservées à certains membres du Parti, que Georges Marchais a fait une croisière sur ce bateau en 1972. Puis l’effondrement du bloc soviétique entraina l’abandon de ces navires. Ce n’est qu’en 2004 que la compagnie VODOHOG acheta et rénova une cinquantaine de bateaux. Aujourd’hui c’est un succès « On vient du monde entier » dit-il. Le personnel à bord est russe. On apprend que les ouvertures sur un bateau s’appellent « sabord » qu’il faudra, lors des sorties, respecter les horaires de retour à bord, la navigation étant dépendante du passage des écluses, qui elles, sont soumises à des horaires impératifs et qu’il ne faut pas fumer dans les cabines, le risque d’incendie sur un bateau étant le principal danger.

           Les villages laissent parfois entre-apercevoir entre les frondaisons les coupoles bleues ou dorées de leurs églises. Voici qu’apparaît l’écluse d’Ouglitch, l’arc de triomphe sous lequel le bateau passe commémore la victoire de la Russie sur l’Allemagne.

           Accostage à Ouglitch. Depuis le bateau, j’aperçois déjà les cinq  coupoles bleues étoilées de l’Eglise Saint-Dimitri-Sur-Le-Sang.          

Ougtlich

        Cette ville nichée au creux de vastes forêts, faisant parti de l’Anneau d’or, ne s’anime aujourd’hui qu’à l’arrivée des bateaux.

             Ougtlich construite au Xème siècle,  fut pillée en 1293 par les Mongols, et ses habitants réduits en esclavage.  Le Kremlin entouré de douves fut édifié au 15ème siècle par André le Gd, c’est l’époque de la construction d’églises et de monastères. C’est ici qu’après la mort d’Ivan-le-Terrible en 1584, son fils le tsarévitch Dimitri sera exilé avec sa mère, et assassiné en 1951 à seulement l’âge de  10 ans. Après bien d’autres malheurs, il faudra attendre le sacre de Catherine ll pour que la ville se reconstruise.

           Au bout d’une allée bordée d’échoppes de commerçants, nous rencontrons Ekaterina. Subjuguée par la France, elle raconte  les difficultés qu’elle a dû affronter pour devenir guide.

            De cette forteresse entourée de  5 kms de remparts, il ne reste que quelques vestiges.

              u  Le palais du Tsarévitch Dimitri a été édifié en 1462 par  le frère d’Ivan lll. C’est dans ces murs que furent exilés Dimitri Ivanovitch et sa mère. Abandonné après le meurtre, il tomba en ruine.  Restauré en 1892, il abrite  aujourd’hui une exposition consacrée  à la vie du jeune garçon qui y vécut sept ans.

            L’Histoire. Ivan-le-Terrible laissa deux héritiers, dont  Dimitri, alors âgé de trois ans, fils de sa huitième femme. Boris Godounov aspire à prendre le pouvoir. Hors en Mai 1591 Dimitri est retrouvé la gorge tranchée. Officiellement, il serait tombé sur un poignard au cours d’une crise d’épilepsie, mais certains pensent qu’il aurait été assassiné sur ordre de Boris Godounov.

            Le tocsin de l’église qui donna l’alarme après l’assassinat du prince, fût puni pour avoir suscité l’agitation du peuple. On ôta sa langue (battant) et une oreille (poignée) elle fut fouettée avant d’être envoyée en prison en Sibérie. Réhabilitée en 1892, on peut aujourd’hui l’apercevoir.

            Pour les historiens cela reste toujours une énigme. Le 28 Mai, on rend hommage à ce jeune martyr, considéré comme le saint protecteur des enfants.

             u  La Cathédrale de la Transfiguration du Sauveur se situe au bout d’une belle allée pavée. La voûte et les murs sont entièrement recouverts de sujets du Nouveau-Testament. L’iconostase qui date de 1870 est à six registres. Construite en 1713, avec ses cinq coupoles, elle domine l’ensemble du kremlin.    

              u L’Eglise de Saint-Dimitri-sur-le-Sang commémore la mort du jeune Dimitri. Elle fut construite en 1606, à l’endroit exact du meurtre, d’abord en rondins de bois, puis en 1692 tel qu’on la voit aujourd’hui avec ses murs rouges.

          Dans l’église, sont exposées diverses icônes, dont la Vierge de Smolensk, don du tsar Mikhaïl Romanov en 1630. Les murs sont recouverts de fresques du 18ème siècle  mais aussi d’évènements historiques, comme la mort du tsarévitch, ou encore le jugement de ses assassins par la foule.          

            Nous y voyons le coffre de bois décoré qui servit à transporter les reliques du tsarévitch à Moscou, où il fût canonisé.

         

             Dans une chapelle attenante, trois hommes nous interprètent quelques chants liturgiques. Nous sommes invités à prendre place sur les bancs, mais de ne pas photographier.

            Un commerçant propose des  copies d’habits d’époque. Pour la photo,  Ekaterina nous fait nous installer sur les marches,  j’ai au moins un cliché de groupe, si restreint soit-il !

            La visite d’Ougltich est terminée. Le long de l’allée, une pauvre femme tente de vendre des poupées de chiffons, avec comme tout étalage un cageot installé dans une poussette d’enfant, un peu plus loin un homme propose des framboises. De quoi vivront ces gens dès Septembre, lorsque les croisières seront terminées ?    

           Natacha, conférencière émérite, nous parle de son cher pays.

           « En 1914, l’Empire Russe s’étendait sur 22 millions de km², (40 fois la France). Actuellement  la Russie plus petite, s’étend sur 17 millions de km². La frontière passe tout le long des monts Oural.

           « Je vous vous parler aujourd’hui de la naissance de cet empire »

            En voici les grandes lignes : « Durant les sept premiers siècles, nous trouvons les Sarmates, les Goths, les Huns, les Khazars. En 862 Riourik, de la tribu viking des Varégues, en s’autoproclamant roi,  donnera naissance à la dynastie Riourikide. En 882, Oleg s’installe à Kiev, soumet les tribus slaves et en fait la capitale de cet état unifié. Kiev est depuis considérée comme « la mère de toutes les villes russes »

           C’est alors que deux frères moines grecs, Cyrille et Méthode introduisent l’alphabet cyrillique.

           En 988, Vladimir l’arrière-petit-fils de Riourik choisit la religion orthodoxe. Il est alors baptisé en même temps que toute son armée et épouse Anne de Byzance, une princesse byzantine. Son peuple adoptera cette religion qui deviendra religion d’état, cette action lui vaudra d’être sanctifié en 1203. C’est le début de la construction d’églises, de monastères.

           Iaroslav le Sage monte sur le trône en 1019,  on lui doit le premier code juridique et le premier recueil de lois. Père de 9 enfants, il maria ses filles à des rois d’Europe, telle que sa fille Anne, qui en épousant le roi Henri 1er roi de France, sera la mère de Philippe 1er. Après Anne, les rois de France prêteront serment sur un Evangéliaire, livre sacré qu’elle aurait ramené de Russie

           Pendant deux siècles, les Mongols vont établir un joug,  demandant le paiement d’un tribut. Même les Princes devaient leur demander l’autorisation pour monter sur le trône. En 1250, c’est l’invasion suédoise, contenue par Alexandre Nevski lors de la bataille de la Neva.

             Elle termine son récit ainsi : « C’est cette foi orthodoxe qui a permis à la Russie de Kiev de surmonter ses terribles épreuves: joug des tatars, invasion des suédois, des allemands, des polonais, des français, la première révolution de 1905, les allemands en 1945.».

              Il est désormais l’heure d’apprendre des chansons en russe, je vais essayer  « les Bateliers de la Volga »

             Après dîner, un concert folklorique sur le thème du Mardi-Gras est présenté, l’un d’entre nous, convié  à monter sur scène, représentera la poupée carnaval. Moment de délire…… Ci-dessous 5 minutes de ce super moment.


              Tous les soirs à 22h, soirée dansante.             

 

Rostov-le-Grand

                  * Samedi 6 Juillet.   Réveil à 6h30. Je fais la connaissance d’ … Olga !

             Rostov le Grand fait partie de l’Anneau d’Or, villes et villages médiévaux qui forment un anneau au NE de Moscou. Cette superbe contrée est une succession de forêts de bouleaux, peupliers, pins, sapins, de champs, de lacs et de rivières. Son sol est composé de terre noire particulièrement fertile, Rostov comme ses sœurs de l’Anneau d’Or connût un essor exceptionnel aux 17ème et 18ème siècles.

              u La cité fondée au 9ème  siècle sur les rives du lac Nero est  la plus ancienne de Russie. C’était la  résidence du métropolite.  Après bien des déboires, la ville fut anéantie en 1609 par l’invasion des troupes polo-lithuaniennes.

                Rostov-le-Grand, grâce à la ténacité de Syssoïevitch, chef de l’Eglise Orthodoxe, possède les plus belles anciennes églises de Russie. Cet homme au 17ème siècle fit bâtir des édifices plus beaux que ceux de Moscou, c’est ainsi, qu’à partir de 1660, il construira ce fabuleux Kremlin.

            Sa  construction  a demandé l’utilisation de vingt millions de briques. Son  kilomètre d’enceinte et ses onze tours circulaires, sont décoratifs et non défensifs. La cour de 230 m² consiste en 4 églises et divers palais construits autour d’un étang.

           Lors de l’ouragan d’Aout 1953, la cité fut dévastée, le vent emporta les toitures et beaucoup de coupoles. Depuis 1970 on restaure avec succès, ces coupoles aux écailles de tremble argentées, ces cheminées aux girouettes de cuivre ciselé. Aujourd’hui le Kremlin resplendit.

            Les Portes Saintes sont ornées de galeries, encadrées par deux tours et surmontées chacune d’une église à cinq coupoles.

               - L’église de la Mère de Dieu Hodigitrai  Edifiée en 1693 en style baroque moscovite, aux murs  peints de décorations en triangle.

         La cité comporte de nombreuses églises, des musées nichés dans les bâtiments civils, des petites échoppes qui vendent des émaux, car  Rostov est depuis 300 ans un grand centre de l’émail. Au 18ème siècle,  700 icônes étaient fabriquées par jour pour l’Eglise.

             Le tour de l’enceinte, en empruntant des passages couverts reliant les bâtiments entre-eux, qui sont recouverts de superbes  fresques, permet, tout en étant à l’abri, de jolies vues sur les églises.

            Les photos sans flash sont autorisées,

          

         w L’Eglise Saint-Jean-l’Evangéliste, aux beaux bulbes verts

         w L’église  du Sauveur-sur-le Porche.  Cet oratoire privé fut construit en 1675, à coté des appartements du métropolite, ses murs sont décorés de fresques somptueuses de la fin du 17ème siècle.

         w Le verger du métropolite   a été replanté de pommiers, de poiriers, de pruniers. Dans le potager on cultive des plantes médicinales. Conçu ainsi, entouré de tours avec au centre  un plan d’eau, il représente le paradis conforme à la description biblique.

       w L’Eglise de la Résurrection-du-Christ édifiée en 1760 au dessus des Portes Saintes. Les fresques abondent en tons bleus, la couleur la plus onéreuse, le métropolite qui n’hésitait pas à la dépense voulait montrer sa richesse et sa générosité. Les trous dans les  murs ont été percés pour obtenir une meilleure acoustique. Le toit couronné de cinq coupoles  recouvertes d’écaillés en tremble, acquiert une couleur gris argenté.

    

          w  L’Arcade-clocher  est une plate-forme construite en 1687. L’ensemble est couronné par 4 dômes et 13 cloches, de 16 à 32 tonnes, qui donneront naissance à un carillon célèbre qui inspira Hector Berlioz.

          w Cathédrale de la Dormition. Construite d’abord en bois en 991, puis en pierre en 1162. C’est sur ces fondations que fut bâtie celle que l’on voit encore aujourd’hui, en pierres blanches, en 1512. D’une hauteur de 60 mètres, elle est coiffée de toitures voûtées, surmontées de cinq coupoles. 

            Après la révolution de 1917, étrangement, elle ne fut pas détruite. Elle reste le lieu de sépulture de l’évêque Léonti assassiné et du métropolite Jonas Syssoïevitch, si longtemps maître des lieux.

            Ici les fresques ne sont plus très fraiches. L’intérieur est en pleine rénovation, les icônes ont disparu, laissant des trous béants dans cette iconostase de bois qui a été réalisée entre 1730 et 1740.

Yaroslav

             ì Cette ville de 600 000 habitants  a fêté le 1000ème anniversaire de sa naissance en inaugurant le « Parc du Millénaire ». En 2005, tout son centre historique a été inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco.

                 Origines. Le futur tsar Iaroslav le Sage aurait abattu en 1010, d’un coup de hache un ours appartenant à une tribu païenne, qui effrayée aurait pris la fuite, Iaroslav aurait décidé d’ y ériger une forteresse en bois. De nombreux marchands revenus fortunés de Samarkand et de Boukkara s’y installèrent  et bâtirent d’innombrables églises.

            Un ours dressé sur les pattes postérieures et brandissant une hallebarde est représenté sur les armoiries de la ville.

             w La chapelle de Notre-Dame de Kazan a été érigée ici en 1997, en remerciement à la Vierge qui est à l’origine de la libération de Moscou en 1612. Des touristes jettent des pièces de monnaie et essayaient de toucher la cloche, ça porte bonheur, paraît-il ! 

             w Le monastère fut fondé au début du 12ème siècle en tant que forteresse.  Les grands princes puis les tsars y venaient et offraient leurs faveurs, lui permettant de devenir riche et puissant. Il exerçait des importantes opérations commerciales, 14 000 serfs lui appartenaient. Ici sont enterrés les principaux princes de Yaroslav.

             w Cette imposante stèle « Serment du Prince Posharsky » réalisée en Mai 2014, le représente, lorsqu’ aidé de l’artisan Minime, il partit en 1612 du monastère avec une petite armée afin de chasser les Polonais de Moscou. Puis voici  w l’église des Thaumaturges, w l’église de l’Epiphanie, en briques rouges, aux coupoles vertes.  

            Voici les rustiques chambres des moines. w la Cathédrale de la Transfiguration du 13ème siècle.  Les fresques ont été crées selon le désir d’Ivan-le-Terrible,  mais recouvertes en 1814 par une peinture à l’huile, elles seront restaurées vers 1950, retrouvant ainsi leur faste d’antan.

    

             Un jeune homme s’apprête à nous offrir un joli mini-concert. Ci-dessous 1,37 minute de celui-ci.


             Je quitte ce monastère par la w Porte Sainte de 1516

        w  Ce mémorial, hommage aux soldats tombés pendant la  Seconde Guerre Mondiale,  représente la Femme qui travaillait à l’usine pendant que l’Homme était parti au front, entre les deux la flamme qui ne s’éteint jamais.

        w La Cathédrale de la Dormition, Construite en 1215, maintes fois restaurée, pour finalement être détruite en 1937. C’était une immense église couronnée de cinq coupoles grandioses, on y bénissait les évènements les plus importants de la ville. Plusieurs reliques y étaient conservées, dont celle des saints princes Basile et Konstantin. 

          A l’emplacement, s’élève aujourd’hui une église aux proportions démesurées, folie architecturale de 2000 m² qui  installée si près de l’embouchure, pourrait à long terme poser problème. 

          Consacrée le 12 Septembre 2010 à l’occasion du millénaire de Yaroslav, par le patriarche Cyrille 1er, elle peut contenir plus de 4000 personnes. L’intérieur sans fresque, est moderne, l’ iconostase est composée d’icônes récentes et du 19ème siècle, probablement des dons de citoyens.     

       Le belvédère, le Strelka se situe au-dessus w du  « Parc du Millénaire » réalisé pour le 1000ème  anniversaire de la ville. Aux pieds de l’ours, une date constituée de fleurs rouges, indique la longévité de la ville.

          w L’église de Nicholas Nadeine  construite en 1622 aux frais d’un des hommes les plus riches de toute la Russie : le marchand Epiphane Svetechnikov, surnommé Nadée. l’iconostase de 1751 et les icônes font partie de l’Art du Temps Nouveau, du baroque.

          

           Retour au Georgy Chicherin.

           Durant l’après-midi, nous passons à proximité du monastère de Tolga, très long bâtiment blanc, aux églises coiffées de bulbes verts et dorés. La cathédrale de la Vierge dotée d’un clocher, culmine à 60 mètres

           w Ce monastère a été fondé en 1314 par l’évêque Tikhon,  suite à une vision qu’il aurait eue au retour d’un grand voyage d’inspection. Actif, il compte aujourd’hui une centaine de religieuses. Chaque année, la miraculeuse et très vénérée icône de la Vierge, y est ramenée depuis Moscou.

           Olga, la boutiquière propose de dessiner et peindre des dessins sur des matriochkas en bois. Natacha raconte l’histoire du réservoir de Rybinsk et nous annonce que demain on se réveillera sur le canal Volga-Baltique

Traversée du réservoir de Rybinsk

           Natacha raconte le deuxième volet de l’histoire de la Russie « la Russie de Moscou » 

                Tout au long du 14ème  siècle, l’Empire Russe était sous le joug des mongols, mais en 1328 Ivan l’Escarcelle en montant sur le trône, rassembla des terres, il proposa aux tatars mongols de relever le tribut à leur place et réussit à faire transférer de Kiev à Moscou, le métropolite.

                Vers 1439, les polonais inquiets de l’importance que prend l’Eglise en Russie firent nommer un métropolite qui siègerait à Kiev, l’église orthodoxe russe se trouva scindée en deux.

                Ivan lV sera le premier à se faire sacré tsar (1547) au Kremlin de Moscou. Il ira se battre contre les tatars mongols et fera construire, après sa victoire de Khazan, la fabuleuse église de Basile le Bienheureux, dont le nombre de bulbes est égal aux nombres de victoires remportées ensuite contre les mongols. Vers 1552, après avoir constitué sa garde personnelle, il se lance dans un régime de terreur, exécutant les rebelles ou les envoyant en exil.

                 Vont partir ainsi, les boyards en fuite, les paysans refusant de s’asservir, des hors la loi, des criminels. Ce mélange de population formera les Cosaques, possédant un immense territoire ils vont vivre de pillages, attaqueront  les caravanes et reviendront les bras chargés de butins.  Regroupés sous Staline pour combattre durant la 2nde Guerre Mondiale, ils accueillirent les allemands, en 1941, avec du pain et du sel, mais connurent, au tournant du conflit, un triste sort.

                 « Le comportement cruel d’Ivan-le-Terrible n’est rien, en comparaison à ce qui s’est passé en France, en une seule nuit, lors du massacre de la Saint-Barthélemy » dit-elle !

                La dynastie des tsars Riourikides s’éteignit avec la mort de Dimitri, fils d’Ivan le Terrible.

                L’armée polonaise, entrée dans Moscou imposa en 1610  le fils du roi de Pologne, comme prince de la ville, mais en 1612 une insurrection menée par  Pojarski et Dimine, depuis Yaroslav libéra Moscou et fit élire en 1613 un jeune garçon de 16 ans, Michel Romanov, le premier tsar de cette dynastie.

             Et de conclure : Une page nouvelle de la Russie allait s’ouvrir. Si la Russie est appelée : « La Sainte Russie, c’est parce que de tout temps, les russes ont considéré leur pays comme la maison de la Sainte Vierge. Les icônes sont des représentations divines. Aujourd’hui les églises rendues à l’Eglise Orthodoxe Russe sont considérées comme des œuvres d’art.

            Aujourd’hui, je vais apprendre avec Victor « Les nuits de Moscou »  chant russe populaire et romantique crée en 1955. 

         Devant moi, défilent les monuments de Rybinsk, cité de 200 000 habitants : la Cathédrale de la Transfiguration du Sauveur, de style néo-classique du 19ème siècle, et le Musée d’art et d’histoire.

          Origines  du réservoir de Rybinsk  Avec sa superficie de 4500 km² c’est le réservoir d’eau le plus grand au monde, 60 rivières s’y jettent. Staline élaborera le projet ambitieux d’endiguer la Volga et la Cheksna, en décidant du sort de 700 villages qui furent inondés. Les travaux commencés à la veille de la 2nde  Guerre Mondiale ne seront finalement achevés qu’en 1964.

       Avant sa construction, cette ville importante voyait passer quotidiennement 2000 péniches.  Puis nous passons l’écluse double de Rybinsk,  qui nous propulse 14 mètres plus haut.

         Enfin voici qu’apparaît la statue de 28 mètres de haut, la « Mère Volga » Cette sculpture installée en 1953, au bout d’une jetée, représente une majestueuse femme russe qui tend la main vers le fleuve.

            A la fin du dîner, le soleil m’offre une splendide image.

     

        

                            *   Dimanche 7 Juillet.  Prévision : soleil et nuages avec entre 18° et 20° que du bonheur !...

            Olga, la boutiquière explique les différents contes russe : w le conte d’animaux, le filou renard et le méchant loup w le conte merveilleux, commençant par « Il était une fois dans un pays lointain » w le conte tragique : l’Idiot, la vieille sorcière  qui habite dans la montagne.

            Puis elle raconte l’histoire du conte « Morovsko » (le Gel)  celle d’une marâtre qui  voulant se débarrasser de sa belle-fille, l’envoie en plein hiver au cœur de la forêt, mais qui reviendra couverte d’or et d’argent.

            Enfin elle propose de mettre en scène : « le Gros Navet » c’est ainsi que  certains de mes compagnons de voyage, se sont vus affublés d’une jupe longue, d’un tablier, d’une perruque blonde à tresses, d’un masque de chien, de chat, de souris, etc…

            « Le gros navet » : Un couple de vieux paysans découvre dans leur jardin, un  gros navet impossible à arracher. Ils font appel, sans succès, à tous les animaux de leur ferme, lorsqu’ils voient une souris affamée, ils lui demandent de les aider et  le navet géant jaillit du sol. Tout le monde tombe à la renverse, provoquant un éclat de rire  général.

            Rendez-vous en salle de conférence pour une dégustation du « thé à la russe »  

             Le thé aujourd’hui partie intégrante de la culture russe, a été introduit par un explorateur lors d’une expédition en Chine. On se sert d’un samovar rempli d’eau, dans lequel il a été mis plusieurs plantes séchées.

             Le « thé russe » est toujours sucré : naguère on prenait la tasse du bout des doigts et on sucrait avec le morceau de sucre gardé dans sa bouche.  Il est de tradition aussi d’offrir avec des  petits biscuits, du miel. Autrefois toute la famille se retrouvait à table autour du samovar, et on devait attendre la permission du chef de famille.

            « Aujourd’hui, disent nos accompagnatrices,  nous vous avons préparé un thé spécial, vous souhaitant à tous du bonheur.»

            Ces dernières, revêtues d’une jolie robe chasuble rouge vont, sur fond d’une musique folklorique, nous servir la tasse de thé accompagné de pain d’épices, de gâteaux.

          Depuis ce matin nous naviguons sur le Canal Volga-Baltique et à présent nous sommes sur la Cheksna.

          « Les Premiers Romanov » raconté par Natacha :

          Le 25 Juin 1682, Yvan et Pierre, les deux petits-fils de Michel, âgés de 16 et 10 ans furent couronnés ensemble.

          Ce petit double trône est visible  au Palais des Armures du Kremlin de Moscou

         Lorsque Pierre deviendra empereur, il formera avec ses compagnons de jeu, deux régiments d’élite de la garde impériale, régiments dissous par Lénine, et reconstitué pour l’un d’eux par Poutine.

         Il n’avait que 19 ans lorsqu’il monta sur le trône, à la mort de sa mère en 1694. En 1698 il décida de se rendre en Europe, il observa, travailla dans des chantiers navals. Alors qu’il était à Vienne,  on vint lui dire que sa demi-sœur Sophie, complotait contre lui, il rentra illico et les têtes tombèrent, 2000 exécutions en une semaine.

         Pierre 1er parlait  de nombreuses langues, exerçait plusieurs métiers, arrachait parfois les dents, lorsque ses soldats en souffraient.

         En 1703, après avoir conquit une île dans l’embouchure de la Volga, séduit par  l’endroit il y construira une forteresse, une caserne de soldats, des baraques d’ouvriers, une église….  ce lieu deviendra la forteresse St Pierre-et-Paul de St Petersbourg. En 1712 il y fit transférer la capitale depuis Moscou.

         En 1721, il se fait sacrer empereur et donna l’ordre de se raser la barbe, seul le clergé en fut dispensé,  idée venue au cours d’un de ses voyages en Occident.

         Pierre le Grand, ce grand réformateur qui voyageait beaucoup, qui construisait des villes, mourût en Janvier 1725 en sauvant un pêcheur  tombé dans des eaux glacées, ne laissant que des filles sur le trône.

         La fiancée de Pierre lll, neveu de la fille de Pierre le Gd, la future grande Catherine ll, était une jeune princesse allemande de 14 ans. Elle voyagea, ouvrit des commerces, des usines, des ateliers, des banques, des écoles.  Sous son règne, la Russie connût une expansion importante de son territoire. En 1795  Elle avait ajouté 518 000 km2 au territoire de la Russie.

         C’est Alexandre 1er  son petit-fils qui monte sur le trône en 1801, règne marqué essentiellement  par les guerres menées contre l’Empire français.

          En 1812, Alexandre 1er  reniant le traité de Tilsit qui avait été signé en secret avec Napoléon, mit fin au blocus dirigé contre l’Angleterre, blocus qui  le privait d’une partie de son commerce. Napoléon mécontent, se lance alors dans la Campagne de Russie.  Après la bataille de la Moscova de septembre 1812, l’une des plus sanglantes des guerres napoléoniennes, Napoléon fonce sur Moscou, espérant une capitulation, mais les habitants s’étaient enfuis. Finalement c’est un gigantesque incendie qui chassa les français.

           Le Georgy Chicherin vient d’accoster à Goritsy,

 Goritsy

          u Village connu pour le monastère de la Résurrection. Il n’abrite que quelques centaines d’habitants qui vivaient, entres-autres, de la pêche, car le lac contenait avant l’élévation des eaux, beaucoup de poissons, principalement des esturgeons.

         Julie, guide locale va nous faire visiter l’ école, où la directrice accompagnée de sa fille nous souhaitent la bienvenue.

         Une pièce  à coté d’une salle de classe, est consacrée à des évènements ayant rapport à la seconde guerre mondiale : tableau représentant des paysans armés, affiches de propagande de soldats, uniforme d’une femme, une robe fleurie portée par une jeune fille devenue infirmière, symbole d’espoir…

         u Julie nous entraîne jusqu’à l’isba de ses grands-parents.  Superbe maison de rondins de bois empilés, aux petites fenêtres festonnées de frises en bois sculptées, le toit est recouvert de tôles.   Le perron est réalisé en poteaux torsadés, peints bleu-ciel et blanc. Dans une assiette, des petits pains d’épices sont à notre disposition. Dans la cuisine : un poêle à bois. Ici ce sont des photographies les montrant à 20 ans, leurs enfants, un soldat…. Un peu partout des poteries remplies de fleurs artificielles.


 

          

         Le village n’est pas équipé de l’eau courante, chaque isba possède son propre puits. Autrefois, ils avaient beaucoup d’animaux, ils faisaient partie d’un « kolkhoze » association de fermiers.  Ils n’ont pas de grands besoin et avec leur jardin qui leur donne de beaux légumes, ils vivent correctement.  

         A coté des dépendances, un tas de bûches leur permettra d’affronter les rigueurs du prochain hiver, les températures pouvant descendre jusqu’à – 20° avec de la neige. La découverte de ces isbas est un plaisir, tant c’est chatoyant, finement ciselé, rutilant et propre, repeint il n’y a certainement pas longtemps !        

            u Le Monastère de la Résurrection fondé en 1544 sur les rives de la Cheksna, par la tante par alliance d’Ivan-le-Terrible. En 1569, y logeaient 70 femmes exilées de familles nobles et des prisonnières, dont deux des femmes du tsar. La fondatrice du couvent, sa propre tante, fut noyée parce qu’elle avait comploté contre son neveu. Le monastère sera fermé par les Bolcheviks.

               La grille passée, on voit les différents bâtiments : réfectoire, cour de ferme, chapelle, kiosque.

            Pour pénétrer dans l’Eglise de la Trinité (17ème siècle), des foulards sont prêtés.  Le monastère, en quasi-ruines connaît aujourd’hui une renaissance, deux religieuses y cultivent un potager, élèvent des poules et vendent leur production.   

             Retour au Chicherin.

            Après déjeuner, je rejoins Victor pour apprendre Katiouchka et Kalinka. Kalinka n’est pas un prénom russe, mais une baie rouge d’orbier, sorte d’arbuste de boule de neige.  Pour le dîner, le personnel a revêtu une jolie tenue folklorique.

 

 

                 

 Nous allons, au cours de la nuit, traverser le lac Blanc, puis emprunter une série d’écluses qui vont nous mener jusqu’au petit matin.

   La 2ème   partie de ce reportage condensé est terminée, j’espère que mon périple vous aura plu et c’est tout naturellement que je vous invite à me suivre dans ce 3ème   volet où vous m’accompagnerez sur les eaux de la Volga, nous franchirons les écluses, découvrirons de magnifiques villes et villages nichés le long des rives,  et bien d’autres belles choses encore.



Suite du voyage : Traversée du lac Onega, Kiji (Unesco) Mandrogui.  

 

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