Voguons de la Volga à la Neva

                   *  Lundi 1er Juillet 2019.

           Cette fois je ne pars pas seule, ma sœur m’accompagne dans cette croisière russe qui doit nous mener de Moscou à Saint-Pétersbourg en suivant les rives des fleuves Volga et Neva. Demain, le vol étant de bonne heure, nous avons choisi de dormir au Comfort Hôtel de Mesnil-Amelot après avoir emprunté le TGV Nantes/Roissy de 18 h.

          Arrivées au quai N° 2, là où passent les navettes des divers hôtels, commence alors une véritable foire d’empoigne, la navette se remplit en une poignée de secondes, normal me direz-vous, ces gens étaient peut-être arrivés avant nous, mais çà comment le savoir, vu qu’ils étaient positionnés derrière nous ! Les gagnants sont ceux qui ont le plus de culot, il n’y a plus ni politesse, ni savoir vivre, ni aucun respect, c’est chacun pour soi ! Plus toutes jeunes et encombrées de valises de 20 kilos, on ne parvient pas à s’imposer quand 30 minutes plus tard elle réapparaît, car … après avoir réussi à charger nos valises dans le coffre, mais devrons les y … décharger. Ces jeunes, parfois des familles entières visitant la Capitale sans bagages nous ont grillées,  et le même cas de figure va se reproduire au passage suivant. Vous me direz pourquoi ne pas avoir confié les valises à l’une, pendant que l’autre gardait les places, c’est ce qu’on a bien tenté de faire sans pour autant y arriver, celle de nous à l’intérieur de la navette se faisant bousculer ! « Pousse toi de là, que je m’y mette… »

           L’heure tourne, le  découragement me prend, la colère aussi, j’envisage sérieusement à cet instant de prendre un taxi, ceux-ci se trouvent de l’autre coté de la route, faudra descendre, retraverser le hall et remonter, mais qu’importe, on ne va pas dormir là, d’autant qu’arrive inexorablement l’horaire de la dernière navette. Il fait désormais nuit, aveuglées par les phares nous ne distinguons plus les noms des hôtels inscrits sur les capots quant à plus de 23 heures, la revoilà,  on en est au quatrième passage. Là encore les gens nous bousculent, passent devant nous, faut dire que depuis bientôt 90 minutes que nous patientons, le quai s’est rempli de touristes qui n’ont pas l’intention de dormir dehors, touristes déversés par les nombreux bus venus des quatre coins de la Capitale. Heureusement pour nous, le chauffeur nous a « évidemment » repérées, il s’occupe de nos valises et nous fait signe de prendre place, ouf ! ce fût encore bien juste ! La navette ne doit prendre que 8 passagers, nous sommes le plus souvent 9 ou 10.

               Mais les émotions ne s’arrêtent pas là ! la réception est noire de monde, l’employé, un intérimaire selon les dires du chauffeur de la navette, a bien du mal à faire face à ces arrivées. Bien évidemment qu’il y a du monde dans le hall ! rien que le temps de notre attente, quatre personnes, dont un couple, se sont vues refuser leurs chambres, chambres pourtant réservées et même réglées, j’en ai des sueurs froides  et si ça se produisait aussi pour nous ! D’après l’employé, ça serait Booking qui n’aurait pas contacté l’hôtel, moi je veux bien !! mais les paiements effectués par carte bancaire depuis la veille, hé oui !!! ont bien été encaissés par l’hôtel, mauvaise foi ?... Quoiqu’il en soit, on l’a notre chambre ! hop douche et au lit, courte nuit car demain le réveil sera très matinal, il ne s’agit pas de louper l’avion.

           Conseil : Si vous êtes une femme seule encombrée d’une lourde valise, n’y songez même pas ! si vous êtes dans le même cas de figure mais à plusieurs, ça sera mission compliquée, avec un homme avec vous c’est alors réalisable. Soit vous envisagez directement de prendre un taxi, soit vous prenez un des hôtels situés à proximité immédiate de l’aéroport, ce que je fais systématiquement lorsque je voyage seule, permettant ainsi d’aller aux terminaux à pied, au pire de prendre la navette CDGVAL qui ne met qu’une poignée de minutes pour arriver aux terminaux et circule toutes les trois minutes. Lors de notre retour, deux semaines plus tard, j’ai dû jouer des coudes malgré une bonne position dans la « file d’attente » au départ de l’hôtel pour attraper à temps notre TGV. Plus jamais ça ! ais-je dit à ma sœur, on ne m’y reprendra pas !

         *  Mardi 2 Juillet. Réveil a à peine 5 heures, désirant prendre la navette de 5h30. Si nous la loupons, nous aurons celle de 6 heures, du moins à cet instant c’est ce que je pense ! Arrivées tôt à l’aéroport, nous prenons tranquillement notre petit déjeuner, puis nous récupérons notre passeport muni du visa russe et obtenons notre carte d’embarquement au stand Croisi-Europe, l’aventure peut alors commencer !

              9H30 Décollage pour 3h40 de vol sur un Airbus A 320 de la Cie Air-France, celle ci nous offre un petit déjeuner copieux, ce qui devrait nous permettre d’attendre le dîner servi à bord du navire à 19 h 30, heure locale.

          Le visa. J’ai préféré laisser à mon agence le soin de s’en occuper  car il se compose d’un formulaire de plusieurs pages écrites en russe, avec toutefois une explication en français, ce qui fut fait sur Internet. Pour celui-ci, il faut impérativement avoir quatre feuilles vierges consécutives sur son passeport, et comme toujours, ce dernier  doit avoir une validité de 6 mois après la date du retour. Le coût du visa s’il est demandé par Croisi-Europe : 115 €. et comme à chaque fois, il faut fournir des photos de moins de 6 mois.

         Il est à peine 15 heures, a l'Aéroport International SHEREMETYEVO, habituée à voyager, je trouve que le passage des contrôles de polices n’est ni ardu, ni compliqué et se passe assez rapidement, la douanière reste impassible, pas un sourire n’’adouçit son visage, faut dire aussi qu’elle en voit passer du monde …. si elle devait  sourire à chacun, ça lui décrocherait sans nul doute la mâchoire !  La fiche d’immigration, qu’il faut garder précieusement le temps du séjour, nous est fournie automatiquement, ce qui est fort commode.  Une fois le passeport tamponné, nous voilà foulant le territoire russe.

          Il est 15h28, réglons nos montres à l'heure russe en les avançant d'une heure par rapport à la France.

     Natascha, une jolie jeune femme russe,  une des nombreuses accompagnatrices Croisi-Europe aux magnifiques cheveux très longs nous accueille et nous mène en bus au navire le Georgy Chicherin, le « 
ΓEOPΓИЙ ЧИЧЕРИH » un bateau 3 ancres. Auparavant, il nous a été demandé de noter notre numéro de cabine sur nos bagages, les matelots les apporteront devant les portes.

            Pendant le trajet, Natascha nous fait déjà quelques recommandations, comme par exemple bien retenir le nom du bateau, car plusieurs de la même Compagnie seront à quai, d'être attentifs aux annonces faites, de bien suivre guide et accompagnatrice, et surtout dans les grandes villes, de bien faire attention aux nombreux pickpockets. Pour avoir des roubles, ça sera fait dit-elle, demain sitôt déjeuner, la rue étant gorgée de banques.

            Le ton est de suite donné, en haut de la passerelle, Victor, un accordéoniste émérite nous reçoît en musique, il est accompagné d’ une jeune femme en costume folklorique qui,  en signe de bienvenue et selon la tradition russe  nous accueille avec du pain et du sel posés sur une belle nappe brodée. Mais quelle est donc cette lumière qui nous aveugle ? c’est  le photographe qui nous accompagnera partout qui immortalise l’arrivée de chacun d’entre nous.

            Derrière moi, j'aperçois un grand chantier qui ne m'inspire pas, hé pourtant, ce n'est pas moins que la gare fluviale, bâtiment emblématique des années 1930 de 150m de long, construit en marbre et granit. Sa forme rappelle un bateau à deux ponts, pareils à ceux qui, au début du XXème siècle, naviguaient sur les rivières et les fleuves de la Russie. L'édifice est orné d'arcades et de galeries, un large escalier en granit même du portail central aux quais. Il y auraient 12 médaillons de majolique qui orneraient l’entrée, mais aujourd’hui en totale rénovation, les bâches et les échaufaudages en camouflent l’essentiel, dommage ! mais une chance pour les futurs voyageurs.. Nous, on passera pas une petite cabane de chantier, il est vrai que c'est nettement moins joli !


                  

 

              Je vous invite, à présent, à découvrir ensemble ce bateau où je vais passer une dizaine de jours à voguer sur la Volga puis sur la Neva, navire qui  franchira une multitude d’écluses. J’espère profiter d’un peu de soleil, car depuis la France, les prévisions météorologiques sur Moscou et surtout Saint-Pétersbourg sont loin d’être brillantes, mais j’ai un parapluie, alors go, allons-y !