Mardi 2 Juillet 2019 (suite)
Le Georgy Chicherin, ce navire construit en
Allemagne en 1984 et rénové en 2011, d’une longueur de 129 mètres et d’une
largeur de 17 m peut embarquer 280 passagers, il navigue à près de 25 kms/h. Il
se compose de cinq ponts : l’inférieur, le principal, le supérieur, le
pont des canots et le solarium, pont sans cabines qui dispose de transats, permettant
de profiter d’une vue exceptionnelle sur les paysages de la Russie profonde. .Les tarifs sont proportionnels, le pont inférieur n’a pas de
fenêtre mais de petits hublots.
Ce bateau appartient à la Compagnie « VODOHOD » important tour-opérateur de croisière fluviale créé en 2004, détenteur de prix prestigieux dans le domaine du tourisme, il a été affrété pour l’occasion par Croisi-Europe. Croisi-Europe qui selon la législation russe n’a pas l’autorisation de naviguer sur les fleuves russes.
Le navire dispose
d’une infirmerie avec non pas un docteur, mais une infirmière, de deux
restaurants, l’Onega situé au 3ème, et le Lagoda, plus petit au 4ème.
(du nom des deux lacs traversés pendant la croisière). Un point Wifi gratuit
(après attribution d’un mot de passe remis à chaque passager) est disponible
dans et à proximité du Bar Panorama situé au niveau 4, bar qui propose au prix
d’environ 250 roubles un cocktail différent chaque jour.
- La réception. Deux jeunes femmes multilingues s’y relaient de 7h30 à 23 heures. Elles répondent à toutes les questions possibles. Ce sont elles qui donnent les clés et les cartes d’embarquement, ce sont aussi elles qui nous ont confisqués nos passeports. On peut y trouver quelques cartes postales, plutôt relatives aux paysages vus pendant la croisière, ou des photos du bateau, des timbres postes, vendus 80 roubles, alors qu’il faut coller un timbre de 50 roubles !... solution de facilité, car c’est assez difficile de s’en procurer en ville, quoique certains y ont réussi ! Ce sont encore elles qui se chargeront de faire poster votre courrier à la prochaine escale.
La réception propose aussi le
prêt de sèche-cheveux, de blocs multiprises, d’une mini-bibliothèque, de jeux
de société, mais elle n’offre pas la possibilité d’obtenir le change, aussi
avons-nous pris nos précautions. Une carte de crédit grise personnelle nous est
distribuée à l’arrivée, elle servira à régler toutes les boissons hors repas, les options non réservées à
l’avance, ainsi que les petits frais. Le dernier jour du voyage, nous sommes
invités à régler ces dépenses en roubles ou en carte de crédit.
- La Boutique. Tenue par Olga, elle se situe dans un petit espace au pont 3, on peut y trouver un grand assortiment de produits authentiques (bénéficiant de certificats garantissant l’authenticité des objets vendus) et artisanaux russes : matriochkas, miniatures laquées, émail et filigrane, produits dans le style de Fabergé, ambre Baltique, jouets populaire, châles et fourrures.
- Photos. Un photographe nous accompagne partout, pendant la navigation, les excursions et lors de certains évènements, comme l’arrivée sur le bateau, la dégustation de thé russe, le dîner du commandant ou encore le gala de fin de croisière. Ses photos sont placardées tous les jours sur les cloisons à coté de la boutique. Le DVD réalisé à la fin de la croisière est vendu 30 €, quant aux photos, le format 10x15 est proposé à 3 €. Payable en Euros.
Nous sommes 165 francophones dont 47 Belges, certains ont constitué leur propre groupe : amis, comités d’Entreprise…. Les autres passagers sont des Allemands (50) et des Italiens (30) accueillis par Vodohod en l’occurrence pour remplir le navire, comme ça aurait pût être des russes ou encore des chinois…
C’est Eric, grand gaillard, me faisant penser à Patrick Sébastien, vêtu d’un sympathique costume blanc à épaulettes qui est le directeur de croisière et veillera à notre bien-être. Plus tard lors de la première journée de navigation, il nous présentera l’intégralité de son équipe.
- Les repas : Ils sont pris au restaurant Omega, au 3ème, quand aux Allemands et Italiens, ils ont à leur disposition le restaurant Lagoda. Les petits déjeuners sont servis sous forme de buffet, quand aux déjeuners et dîners, nous devons obligatoirement nous rendre à la table qui nous a été désignée.
- Les boissons : Un grand pichet rempli d’eau minérale est servi sur les tables + une bouteille d’un ½ litre par personne (eau, jus de fruits, coca, schweppes…) choisie auparavant, quantité largement suffisante d’autant que la fraîcheur du séjour ne nous a pas incitées à nous abreuver. L’eau du lavabo étant traitée chimiquement est à éviter. Les boissons alcoolisées sont en supplément.
- Les menus : Tous les jours, nous cochons une feuille selon une disposition précise, parmi trois choix, que ce soit entrée, soupe, plat principal ou dessert, de quoi satisfaire tous les goûts, et ce pour chaque repas.
- Les cabines. Celles du pont inférieur ne
disposant que de petits hublots, nous avions privilégié le pont principal. La
213 possède une grande fenêtre que nous pouvons ouvrir quand bon nous semble.
L’intérieur est on ne peut plus restreint, 9 m2 : deux couchettes assez étroites,
cinq petits placards, une penderie avec étagère et tiroir, trois rayonnages, un
frigo et une seule prise de courant. L’espace entre les deux lits est rac, pour
aller aux toilettes ou à la penderie, l’une doit laisser la place à l’autre,
nous devons user de « Mais je vous en prie madame, passez !
» Sur la petite table
centrale un dossier VODOHOD nous donne les informations nécessaires au bon
déroulement de la croisière ainsi que le plan du bateau. Nous avons l’air
conditionné, mais Eric déconseille de s’en servir, car dit-il ça véhicule plein
de microbes. Pour aérer cet espace exigu, nous ouvrons la fenêtre jusqu’en
soirée, moment où nous commençons à craindre l’apparition de moustiques.
Pour les valises, mon sac souple une fois vidé ne pose pas de problème, je le glisse sous le lit, par contre ma sœur doit poser la sienne sous le frigo, car même ouverte elle ne passe pas sous les couchages. Il n’y a pas de quoi stocker deux valises, l’une d’elle bloquant forcément ou la salle de bains ou l’armoire de vêtements. Donc conseil pour ce genre de croisière, privilégier au moins un sac souple.
- La salle de bain : devant le WC un petit
lavabo avec une étagère en verre, et une douchette qui inonde le sol, nous
obligeant à une certaine organisation, comme de ne pas avoir besoin d’aller aux
toilettes sitôt que l’une d’entres nous a pris sa douche, mais ça s’est très
bien passé. Deux serviettes par personne, une grande (changée tous les 3/4
jours) et une petite (changée tous les jours) mais pas de gel douche, ni
shampoing, seulement un tube de savon à main. Le lit est refait tous les
matins, les draps changés régulièrement. Si certaines ont leurs chemises de nuit
savamment arrangées tous les matins, pour nous ce n’est pas le cas, elles sont
seulement posées, pas même pliées, sous l’oreiller.
- La blanchisserie. Dans l’armoire se trouve un sac plastique avec les tarifs : pour exemple un pantalon lavé : 500 roubles, lavé et repassé 1000 roubles. Le linge sera restitué dans les 24 heures. Service à régler uniquement en roubles.
Tous les soirs, au bar Ladoga, au 4ème, Serguei propose une ambiance musicale.
- Les sorties. A chaque fois que l’un d’entre nous quitte le navire, pour les excursions par exemple, il doit remettre sa clef de chambre et reçoit en contre-partie, non pas son passeport, celui-ci est gardé bien précautionnement dans le coffre-fort du navire, mais une sorte de carte d’embarquement où sont notés nos noms, le nom du bateau et quelques numéros de téléphone au cas où !
Pour celles-ci, rien que pour les francophones cinq bus sont mis à disposition, avec des indications précises (par exemple le groupe « les Voyages de Claudine » se voit affecté le N° 3) ce qui fera finalement des groupes d’une trentaine de personnes, jamais plus. A chaque visite, une guide locale, la pancarte hissée bien haut fait son commentaire en français, et fermant le cortège une accompagnatrice Croisi-Europe reste derrière le retardataire qui prend une photo par exemple. Bien pratique, car au bout de seulement quelques jours, ayant privilégié le bus N° 5 nous avons mémorisé les personnes nous accompagnant et repéré la gentille Xiéna qui surveille les faits et gestes de chacun.
Maintenant que nous avons fait ensemble le tour du bateau, regardons de plus près le programme de cette première soirée, plaçée sous les augures de St Martinien :
- 19h30 :
repas au restaurant Onega, à la table N° 31, celle qui nous a été réservée.
Nous y faisons connaissance de Marie-Odile et Jocelyne, deux amies sympathiques
avec lesquelles nous avons passé d’agréables moments. En fin de repas, Natascha
donne à chacun le programme du lendemain, et le choix des repas, pour ceux-ci, nous
nous voyons attribuer un numéro, moi étant près de la fenêtre, j’aurais le N°
2.
- 22h30 : Réunion d’information dans la Salle de conférence, à l’arrière du pont 5. Eric après avoir parlé des jeunes accompagnatrices, étudiantes venues à bord pour parfaire leur français, donne tous les renseignements utiles lors de cette croisière : la remise du passeport au coffre, nous évitant ainsi soit une perte, soit un vol, « car dit-il entre le service d’Immigration et l’Ambassade, vous risquez de passer un certain temps » l’échange des clés contre la carte d’embarquement, l’utilisation du haut-parleur, du Wifi. Il nous met aussi en garde contre les pickpockets, nombreux à sévir dans les grandes villes, mais aussi contre le temps, ensoleillé avec un beau ciel bleu le matin et qui peut être sombre et chargé d’averses d’été l’après-midi, « Prenez toujours avec vous, un Kway, voir un parapluie. »
Il nous parle de la visite de Moscou, le lendemain, comment utiliser les audiophones, récupérés chaque soir par une des accompagnatrices pour recharger les batteries. Eric insiste sur le journal de bord qui nous sera remis chaque soir, celui-ci donne les horaires de chaque évènement, réveil, repas, sorties, numéros de bus, « Lisez le bien, nous dit-il, vous y trouverez tout ce que vous devez savoir » En prime le saint du jour, la météo du lendemain, un petit mot sur la boutiquière et le nom et tarif du cocktail du jour.
« Il peut arriver, précise-t-il que la brigade d’Immigration intervienne, dans ce cas, ne vous inquiétez pas, c’est moi qui fournira la liste des passagers avec les numéros des passeports. »
Ce soir, nous allons étrenner nos nouvelles couchettes et demain matin le chant du coq nous réveillera dès 7 heures pour une découverte panoramique de Moscou, dont la fameuse « Place Rouge » mise à l’honneur par Gilbert Bécaud.
Bonne nuit à demain !