Vers le lac Onega

                Lundi 8 juillet. Aujourd’hui nous fêtons les Thibault, il est prévu de la pluie  pour cette après-midi  avec une température oscillant autour de 15°

          En tirant le rideau, au chant du coq, je trouve  qu’il fait bien sombre, eh forcément !... le bateau est tout en bas de l’écluse, la paroi mouillée est si près que je pourrais presque la toucher.  Quoiqu’étant  toujours sur le canal Volga-baltique, au cours de la nuit nous avons traversé le lac blanc, lac de 1500 km², navigué sur la rivière Kovja  puis sur le canal de la division des eaux, ce canal creusé en 1963 est nommé ainsi car il marque l’intersection des pentes des bassins de la mer Baltique et de la mer Caspienne.

          Pour rejoindre le lac Onega, il nous faut passer par le canal Vytegra, composé de six écluses, et non pas des moindres,  puisque celles-ci ne sont pas guère plus larges que le bateau, 17,70m pour 16m, c’est peu dire qu’il faudra une grande vigilance à nos matelots pour diriger le Chicherin, et encore aujourd’hui il n’y a pas de vent !... Cette nuit, alors que je dormais, le navire en a passé cinq sans encombre, pratiquement une par heure, descendant d’un coup une soixantaine de mètres. (Point N° 9 carte itinéraire)

          A cette heure matinale, il s’apprête à franchir  la dernière, l’écluse Vytegra Volgo-Balt jumelée avec son inévitable centrale hydroélectrique, qui va nous descendre encore de 13 mètres. De la coursive extérieure, pour un peu je pourrais sauter sur le chemin de halage,  impressionnant de se trouver ainsi si près de la terre ferme.

          Dans environ une heure, nous quitterons donc ce canal Volga-Baltique dont je parle depuis un bon moment pour commencer la traversée du lac Onega, le deuxième plus grand lac d’Europe.

          Après un bon petit déjeuner et une séance  de gymnastique matinale, oh  excusez moi, ce n’est pas de mon ressort !... je vais écouter Natacha qui, avec la passion qui l’anime, va tout nous dire sur la dynastie des Romanov, histoire captivante, d’autant plus que ce volet est assez proche de notre époque.

          Allez à vous Natacha, mon enregistreur est prêt, je suis toutes ouïes !

            « Hier, nous nous étions arrêtés à l’entrée de l’Armée russe dans Paris en 1814. »

                 w Alexandre 1er, petit fils de Catherine la Grande meurt d’une fièvre en Décembre 1825 à Taganrog, loin de St Petersbourg. N’ayant pas d’héritier, c’est son frère Constantin qui devrait normalement  lui succéder, mais celui-ci, ayant épousé une polonaise refuse, il avait d’ailleurs fait part de ses intentions par acte testamentaire dont seuls les deux frères connaissaient l’existence, pli cacheté à n’ouvrir qu’à la mort du tsar Alexandre.  

                 w C’est Nicolas 1er, autre frère qui finalement sera tsar.Ignorant cette disposition les soldats prêtent déjà serment à Constantin, c’est alors que profitant de la confusion,  les officiers supérieurs,  issus de l’aristocratie, ceux là-même qui avaient combattu contre Napoléon,  qui avaient découvert l’Occident, sa liberté, ses régimes parlementaires, ce pays où le servage était aboli depuis bien longtemps, rêvaient d’une grande réforme de la part du tsar.

                 Après avoir constitué des comités secrets, ils réunissèrent des régiments sur la place du Sénat et demandèrent aux soldats de crier « Vive la Constitution »  D’abord hésitant, puis finalement au bout de plusieurs heures le tout nouveau tsar Nicolas 1er réprima l’insurrection par la force armée, il y eut des blessés et des morts, les chefs rebelles furent pendus, d’autres envoyés en Sibérie. Cette insurrection qui ne dura qu’une journée (14 Déc. 1825) appelée « les Décembristes », allait creuser un gouffre entre le tsar et la noblesse, gouffre qui atteindra son apogée plus tard, lorsque Nicolas ll sera trahi par cette même noblesse.

                Le règne de Nicolas 1er fut marqué par un grand nombre de guerres : contre le Caucase, la Géorgie, état chrétien, désirant être rattachée à la Russie, contre l’Empire ottoman alors bien malade. Une nouvelle guerre, la guerre de Crimée, éclata en 1854 entraînant français et anglais venus aider les turcs.  Le tristement célèbre siège de Sébastopol, port d'attache de la flotte russe de la mer Noire dura onze mois. Lorsque les alliés réussirent enfin à y pénétrer, l’armée impériale était parvenue à s’en échapper.

                Nicolas 1er,  mort depuis le 2 mars 1855,  n’aura pas connu ce cuisant échec, ça sera :

                 w Alexandre ll son fils qui signera la paix à Paris en 1856. Quel orgueil dût alors ressentir Napoléon lll qui y vit là l’occasion de laver l’affront des traités de 1815, et d’étendre son influence en Orient.

         Je vous invite à lire « Les récits de Sébastopol, de Tolstoï »   Que de lecture ! espérant que de lire cet écrivain russe ne soit pas trop indigeste, promis je vais m’y coller.

               Alexandre ll dit « le libérateur » a aboli le servage « Ne pas confondre avec l’esclavage des Etats-Unis » tient à préciser Natacha. En cas de mauvaises récoltes, les seigneurs devaient protéger leurs paysans. Ce ne fut pas simple, car la Russie était un pays principalement agricole avec 22 millions de paysans et il fallait leur donner des terres, hors celles-ci appartenaient  toutes à la noblesse. Après en avoir acheté aux gentilshommes, Alexandre ll les proposa aux paysans et leur donna 49 ans pour le rembourser.

               Son règne fut marqué par la révolte des Balkans. La victoire rapide et écrasante de la Russie fit craindre le pire aux Européens, Bismarck en signant le traité du congrès de Berlin en 1878 fera office de médiateur.

               Les relations entre l’Allemagne et la Russie étaient alors si tendues qu’une triple alliance fut signée  en 1882,  entre l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie, dans le seul but d’isoler la France.  Celle-ci s’allia alors à la Russie et au Royaume Uni, c’est ainsi que le nœud de la 1ère  guerre mondiale commença à se nouer.

               Alexandre ll permit aux partis politiques de former des cercles, mais apparurent également des cercles terroristes. Une diseuse de bonne aventure avait prédit au tsar qu’il mourrait à la suite du 7ème attentat. Le 13 Mars 1881,  alors qu’il longeait le canal Catherine, une bombe  lancée par un terroriste fit plusieurs victimes, surtout parmi les passants, c’était le 6ème  attentat,  il sortit de sa calèche voulant voir ce qui se passait, lorsqu’une seconde bombe l’atteignit, il mourut quelques instants plus tard dans le palais d’Hiver, entouré de toute sa cour.

                 w Son fils Alexandre lll va lui succéder. Pendant ce règne, on signa l’alliance franco-russe en 1892, ces deux frustrés du congrès de Berlin vont se tendre la main et resteront alliés jusqu’à la révolution de 1918. C’est aussi à cette époque que fut construit le Transsibérien, chemin de fer de plus de 9000 kilomètres reliant Moscou à Vladivostok en passant par les Monts d’Oural, la Sibérie.

               La jeune allemande Alix de Hesse-Darmstadt n’a que 12 ans lorsqu’elle rencontre, à l’occasion du mariage de sa sœur ainée,  Nicolas Alexandrovitch, futur Nicolas ll, alors âgé de 16 ans. Cette jeune fille  qui a perdu tragiquement sa mère est alors élevée par sa grand-mère maternelle, la reine d’Angleterre : Victoria. Un sentiment très fort naît entre les deux jeunes gens,  et malgré la réticence d’Alexandre lll qui ne voulait  pas entendre parler de ce mariage, ils tinrent bon et se marièrent seulement quelques jours après le décès du tsar en 1894.

           « Cet amour qu’ils ont ressenti l’un pour l’autre, tout au long de leur mariage, ainsi que la venue de leurs cinq enfants, leur aida à surmonter les terribles épreuves, auxquelles ils durent faire face durant tout leur règne, jusqu’à leur terrible assassinat en Juillet 1918 »

                 w Cette fin du 19ème  siècle fut marquée par le dernier sacre impérial en 1896 dans la Cathédrale de la dormition du kremlin de Moscou. La même année, les jeunes époux firent  un grand voyage en France ou ils furent très chaleureusement reçus. Nicolas ll  posa la première pierre du Pont Alexandre lll à Paris, quelques mois plus tard, le président Félix Faure viendra à  St Petersbourg pour poser celle du  Pont de la Trinité.

            « Dans son passé, la Russie dut faire face aux puissances mondiales, mais lorsqu’on sait ce qui s’est passé au 20ème siècle, celui-ci fut, sans aucune comparaison, catastrophique. »

              Alors que la Russie, aidée par Serge Witte, ministre des finances, connaît un fort taux de croissance, un essor économique, social, politique et culturel sans précédent, quoique les paysans n’en fussent pas partie. Churchill dit dans ses mémoires « S’il’ n’y avait pas eu la révolution et la 1ère guerre mondiale, la Russie aurait peut-être été la première grande puissance au monde »

               La guerre avec le Japon éclate en 1904, l’impérialisme russe désirant obtenir un accès permanent à l’Océan pacifique, ce dont redoute le Japon. Ce fut un échec pour la Russie, surtout lors des batailles navales, elle dût alors céder la moitié de l'île de Sakhaline, territoire qui sera repris par Staline en 1945.

              C’est à la même période qu’arriva la première révolution qui enflamma tout le pays en l’espace de quelques heures. Une grève ouvrière s'étendit, la famine gronda et les marchandises se firent rares. Qui fut à l’origine de celle-ci, personne ne le sait trop, Lénine vivant à l’étranger à l’époque ? Nicolas ll s’engagea alors par le Manifeste d’Octobre à accorder davantage de libertés au peuple et institua le premier parlement, la Douma. Celle-ci conseilla au tsar de former un nouveau gouvernement constitutionnel, mais isolé dans un train spécial, le tsar qui  avait perdu tout contact avec la réalité du pays  ignora cet avis. Ironie de l’histoire, c’est du haut de cette Douma qu’en 1918 la propagande révolutionnaire visera la famille impériale qu’on estimait trop influencée par le thaumaturge Raspoutine.

              Raspoutine ! La tsarine et sa famille le considéraient comme un guérisseur, un mystique, voire un prophète. N’avait-t-il pas guéri leur jeune fils atteint d’hémophilie ! Ses ennemis le décrivent comme un charlatan débauché et même comme un espion. Il jette le discrédit sur la famille impériale et constitue l'un des éléments de la chute des Romanov, il est assassiné  en Décembre 1916. Devant la protestation populaire, le tsar renonce à la couronne et abdique le 2 mars 1917, l'Ancien Régime russe s'est écroulé.

                 w Lorsque la 1ère guerre mondiale éclate en 1914, les armées russes ne sont pas préparées à cette guerre moderne. Malgré ses 14 millions d’hommes mobilisés,  la Russie, isolée de ses principaux partenaires européens, est en sous effectif, manque d’armes, son gouvernement est incapable de diriger le pays en ces temps troubles.

              Ce tsar mal vu par son peuple, était parfois considéré comme un sanguinaire, n’avait-il pas le surnom de « buveur de sang » Incapable, il ne réussit pas à gérer les mutations culturelles et socio-économiques de son empire, il se trouva dépassé face à l’agitation politique, provoquant un mécontentement populaire qui paralysa le pays. Son épouse surnommée par le peuple « l’Allemande »  n’était pas plus aimée, on voulût d’ailleurs l’envoyer en Crimée dans un couvent.


              En octobre 1917, Lénine et Trotsky considèrent que le moment est venu d’en finir avec la situation. Ca sera la « révolution d’Octobre » avec l’implantation du communisme et la victoire des bolcheviks, révolte qui mènera en 1918 à l’effroyable assassinat de toute la famille impériale : le tsar Nicolas ll, son épouse Anastasia, ses quatre filles, son fils, son jardinier, son cuisinier, massacre qui va entraîner une guerre civile, les blancs contre les rouges. Au cours de la journée du 27, la garnison de Petrograd (environ 150 000 hommes) passera du côté des insurgés faisant pencher la victoire. Cette guerre civile durera jusqu’en 1922, le pays prendra alors, avec la reconstitution de la majorité des territoires de l’ex-empire,  le nom d’U.R.S.S.


              Lénine  en Mars 1918 retransfère la capitale de St Petersbourg à Moscou. La révolution d’Octobre va voir le sort des paysans nettement s’améliorer, la peine de mort sera supprimée.


              Alors que la  Russie n’en a pas fini avec sa guerre civile, voilà qu’éclate :

                 w La 2nde guerre mondiale. Malgré tous les affres que la population venait de subir, les Russes ont encore eu le courage d’aller se battre contre les allemands.


              On parle beaucoup des camps de Staline, mais « ceux-ci, précise Natacha existaient déjà du temps de Lénine » Staline  les a perfectionnés et transformés en goulags. Un des plus connus est celui des îles Solovski, en mer blanche, un ancien monastère. Cependant, il ne faut pas oublier que parmi les milliers d’innocents qui y ont été enfermés, il y en eut beaucoup qui autrefois avaient été aux commandes de ces mêmes camps.


              Puis il y eut la Pérestroïka  de Gorbatchev en 1985, nom donné aux réformes économiques et sociales. Et enfin la chute de l’U.R.S.S en 1991.


              Pour donner une idée de la tragédie que vécurent les russes au 20ème siècle, voici quelques chiffres : 1ère  guerre mondiale : 7 millions de morts, guerre civile : 11 millions,  au début des années 1920 et 1930 il y eut deux famines qui entraînèrent chacune 6 millions de victimes, 2 millions sont partis s’installer à l’étranger, la 2nde  guerre fera  27 millions de morts d’après les données de Boris Eltsine. Au moins 3 millions de cosaques ont été massacrés pendant la révolution, et on compte 10 millions de tués dans les camps. Ce chiffre dépasse les 70 millions de morts entre 1877 et 1953, ce qui est effrooooyaaaable !!


              « On discutait des évènements historiques avec mon mari et mes fils,  et depuis mes priorités quant aux valeurs de l’existence ont totalement changé. A coté des véritables défis de la vie tels que la faim, le froid, la guerre, la misère, la révolution, tout le reste me paraît bien insignifiant. Je pense souvent à mes parents, mes grands-parents qui étaient des gens comme vous, qui avaient des biens, des familles, et qui se trouvèrent dépourvus en l’espace parfois de quelques heures. Ces gens surent faire face  avec dignité, sans jamais se plaindre, parce que si le malheur est grand, l’homme est encore plus grand. Je suis toujours étonnée de voir d’où la Russie prend t-elle cette force, pour à chaque fois, renaître de ses cendres ?. »

              « Je voudrais terminer par une parole de l’Evangile, particulièrement aimée de Dostoïevski que l’on trouve gravée sur sa tombe à Saint Petersburg, écrivain qui fut envoyé en 1849 au bagne en Sibérie  « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits » La veille de son départ à ce bagne, pensant mourir, il écrivait à son frère  «  Je sais que pas un de mes romans ne verra jamais le jour, mais ici je suis entouré  d’hommes avec leur peine, leur joie, leur souffrance, leur amour,  c’est la vie. On voit le soleil !

-=-=-=-

          Woouaahh, quelle histoire ! j’en suis encore toute émue. Mais voici venue l’heure  de retrouver Victor, d’apprendre la dernière chanson de notre répertoire russe : « Les yeux Noirs »  Comme il l’a demandé, enfin pour ceux et celles qui en avaient, nous avons enfilé un haut blanc et un bas noir, il est vrai que ça fait déjà plus sérieux, où suis-je ? à vous de le deviner ! un indice je n’ai pas de tee-shirt blanc !.. Je vous invite ci-dessous à profiter de ce petit moment de 11 minutes fort agréable, ça va vous changer quelque peu de l’histoire, même si elle fut captivante, de cette troublante Russie, où il faut bien l’avouer, on assassine beaucoup trop facilement !




          A présent, le Chicherin a commencé sa traversée du lac Onega. Je vous parlerais  de ce lac, dans la page suivante, puisque nous mettrons une journée entière à le traverser avant d’atteindre Mandrogui et qu’il n’y aura pluss de conférence Natacha.

          Hier, il avait été demandé aux personnes qui voulaient visiter la passerelle de s’inscrire, ce fut fait, et c’est ainsi qu’à 12h, par groupe maximum d’une quinzaine de personnes,  je me retrouve devant le gouvernail, à coté du commandant et de Xièna qui va tout nous dire sur ce poste de pilotage.

   

          Le bateau construit en Allemagne, porte le nom de Gueorgui Vassilievitch Tchitcherine, du nom du commissaire du peuple aux Affaires Etrangères de l’Union Soviétique. Xiéna indique les caractéristiques techniques, longueur (129m) largeur (16m)  tirant d’air, tirant d’eau, vitesse (25 nœuds) Il consomme 6 tonnes de fuel pendant la navigation et 2 tonnes pendant les escales.

          En plus des 300 passagers, il embarque une bonne centaine de membres d’équipage, commandant, matelots, seconds, navigateurs, guides touristiques, employés du restaurant, femmes de ménage. Je suis impressionnée de constater qu’une croisière de 300 personnes puisse demander autant de monde, la proportion est d’une pour trois, peut-être même moins …

          Le bateau navigue à l’aide de trois moteurs diesels, qui fonctionnent séparément ou ensemble. En ce moment, il est en navigation automatique, ce qui est possible sur le lac Onega mais pas sur les canaux, la distance réglementaire pour cette opération étant d’un kilomètre minimum par rapport au rivage. Quand il y a du brouillard, les matelots utilisent les radars et la carte électronique, mais sans ce kilomètre obligatoire il ne faut pas bouger, alors prions que le brouillard ne tombe pas lorsque nous serons sur les canaux. Naviguant au milieu, les péniches ou autres petits bateaux de pêche ne le gênent absolument pas.

          La navigation se fait selon le système des trois huit, les matelots se relayant jour et nuit. La cabine du commandant est tout près de la passerelle, celle des matelots est tout en bas, au pont 1, celui des hublots. Pour devenir commandant sur les canaux, il faut suivre des cours d’Education Supérieure Maritime, pour aller en mer, il faut se spécialiser.

          Voici un compas, puis un axiomètre, l’indicateur de la position de la barre du gouvernail, les trois leviers qui permettent la gestion des trois moteurs, des radars, un sonar qui indique la profondeur, plus de 100m sur le lac,  une radio pour communiquer avec les autres bateaux, un téléphone interne pour effectuer la liaison avec les autres membres de la navigation. Il est utilisé un GPS américain et lorsqu’ on navigue dans les rivières, on utilise les deux radars qui détectent tout obstacle. Entre ces derniers voici une carte électronique avec l’itinéraire, doublée d’une carte en papier.

          Pendant les manœuvres d’accostage, d’appareillage ou de passage d’écluses, les navigateurs s’installent chacun à leur  poste, de chaque coté du navire, d’où ils peuvent contrôler la distance entre le bateau et la côte.

          Les bateaux de croisière Vodohod effectuent une navette incessante entre Mai et Octobre, c’est ainsi qu’à peine serons nous débarqués qu’un autre groupe de voyageurs fera l’itinéraire en sens inverse. Sera-ce le même personnel, oui sans doute, tout dépend où ces gens vivent, Moscou ou Saint-Petersbourg. D’année  en année, de croisière en croisière, à part de petites variantes, le programme est à peu de chose près, le même.

          Paciba,  Commandant.

          Pendant ce temps, comme pratiquement avant tout repas, quand on en a le temps, Eric a proposé au bar, ses « jeux apéritifs » c’était marrant ! il fallait soit trouver des noms d’animaux cachés au milieu d’une fable, soit des départements planqués dans une histoire fabriquée pour la circonstance. Le gagnant, désigné à main levée, ooouuups… se voyait attribuer un point, et pour dix points j’aurais pu avoir un verre de vodka. Les premiers jours, je me suis prise au jeu, quand j’ai fini par m’apercevoir qu’Eric donnait la parole plutôt aux gens qu’il avait l’habitude de voir au bar. Ce fut pour moi la fin d’une belle aventure…. j’ai récupéré trois points dès le début et puis basta ensuite, je n’y ai plus remis les pieds.

        La page suivante sera consacrée à Kiji, site classé au patrimoine de l’Unesco. Avant d’y arriver, il y eut les cours de russe avec Olga, une dégustation de vodka, de quoi faire passer le temps qui comme la météo le prévoyait, est maussade, voir pluvieux. C’est donc revêtue du kway, parapluie à la main que je vais m’apprêter à découvrir ce majestueux site, dommage !

     Kiji