Mandrogi

           rond006 Mardi 9 Juillet.  Bonne fête Amandine.

               Amandine n’est pas sympa ! car elle nous promet une journée nuageuse, DSC09372 (Large)avec une possibilité  de pluie.beurkk

               Petit rappel : hier après la magnifique visite du site de Kiji, certainement une splendeur s’il s’était dévoilé sous le soleil ! nous avons vogué sur le lac Onéga, mais  depuis déjà quelques heures, le Chicherin a entamé sa navigation sur le  Svir.

               Le Svir est un fleuve long de 224 kilomètres qui serpente à travers les forêts du Nord de la Carélie, il relie les deux plus grands lacs d’Europe, les lacs Onéga et Lagoda. Ses rivages sont bordés de pins et de sapins, la Carélie a toujours fourni à la Russie du bois de construction, et débiter le bois est encore l’occupation principale des habitants de la région. Sa profondeur varie de 5m à 10m selon les saisons. La couleur brune de ses eaux est causée par les inondations des rivages réglées par les centrales.

              De bonne heure ce matin, nous avons franchi une des écluses édifiées sur ce fleuve : l’écluse du Haut DSC09379%20(Large)Svir.

              Le Svir est gelé de décembre à Avril,  en saison les pêcheurs ramènent toutes sortes de poisson, dont du saumon, de la truite. Ce fleuve n’est pas une voie facile pour les navigateurs, car relativement peu profond, il est ponctué de courbes extrêmes, ceux-ci doivent aussi se méfier des troncs d’arbres et des masses de touffes d’herbe flottantes.

             Il est 11 heures, le Chicherin s’apprête à accoster à Mandrogi sur les bords du Svir, je tente sans succès d’apercevoir à travers les frondaisons ces jolies isbas des contes populaires russes. Alors en attendant, j’admire les prouesses de tous ces commandants de la même compagnie, la Vodohod, qui doivent se coller au centimètre près, près du navire voisin, ce qui nous permettra, en passant de l’un à l’autre, d’aller sur la terre ferme. (point N° 11 carte itinéraire)



             Il nous a été remis un plan numéroté qui se révélera bien pratique, de plus celui-ci offre 3 coupons de réductions de 5% pour tout achat, un petit encouragement à faire les boutiques.

            Nous avons deux heures de libre devant nous, nous les mettons de suite à profit, pour en découvrir un maximum, à défaut de tout voir !   

           L’histoire de Mandrogi en quelques lignes. Du temps de Pierre le Grand, c’était une place importante, voir même la plus importante de la région. Dans ce village de pêcheurs vepses, une puissante tribu, on y extrayait du granit, du fer, on construisait des bateaux. Au recensement de 1905, le village comprenait 21 maisons avec 70 hommes et 71 femmes, mais la seconde guerre mondiale est passée par là,  en 1944  les troupes finnoises occupèrent la  localité et déportèrent la population. Dans les années 1960, ce fut un bourg ouvrier dont les habitants s’occupaient d’extraction de sable, puis ce filon épuisé, le village retombât dans l’oubli

            La renaissance du village a commencé en 1996, lorsqu’un riche entrepreneur russe aidé d’entreprises de talent décida de restaurer les anciennes isbas, construisit des nouvelles, des hôtels, un atelier, un restaurant, un musée de la vodka, une église et un débarcadère. La population atteint aujourd’hui près de 300 habitants, sans compter les 200 qui viennent y travailler de l’extérieur. Et voici comment Mandrogi, qui en langue vepse veut dire « pins de marécages » voici donc comment ce si petit village pittoresque aux maisons richement décorées, est devenu une halte incontournables des croisiéristes !  


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            Nous commençons par faire connaissance avec Madame DSC09372 (Large)la vache qui, pas effrayée du tout, ne se lève même pas à notre approche. Le panneau indicateur écrit uniquement en russe, ne va pas nous être d’une grande utilité.


            Cachée derrière une vitrine, voici la botte de laine la plus grande du monde, sa hauteur est de 3,20m pour un poids de 300 kilos, puis  nous découvrons une succession de maisons d’invités rivalisant de beauté, entre façades sculptées ou fenêtres ornées, elles ont toutes un petit jardin clôturé. Tout à coté, un immense et magnifique toboggan sculpté.

 

 


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            Dans une grande isba est installé le village des ateliers, ici les artisans nous font découvrir leur talent : tissage, broderie, peinture sur matriochkas… A coté du Musée de la Vodka sont proposés des souvenirs à foison, livres, bijoux, mugs, magnets, mais aussi manteaux et chapkas en fourrure, je ne sais trop si beaucoup auront été intéressés par ces derniers, on peut aussi admirer une collection de samovars

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            Un peu plus, plus loin, au cœur de la forêt, nous dénichons deux isbas, celles-ci  datant du 19ème  siècle sont authentiques, j’y ai même vu un puits, les bains. A peine ais-je eu le temps de prendre la photo, chassée par les DSC09435 (Large)moustiques qui sont sans doute mécontents d’être dérangés.  puis voici deux hôtels.

            En continuant sur notre droite, nous aurions aperçu l’étrange bac, simple radeau ! qui vous transporte de l’autre coté de la rivière, là où il y a le champ des contes et un minuscule zoo, là aussi où se trouve l’église de Saint Elysée, prophète ayant vécu 800 ans avant notre ère. Mais ne sachant pas combien de temps cette petite escapade nous aurait demandé, nous préférons revenir vers le village et découvrir les maisons situées pas très loin de l’embarcadère.

            C’est ainsi que nous passons devant un marché couvert, aujourd’hui vide, de magnifiques isbas aux superbes balcons ciselés comme de la dentelle, aux poteaux sculptés. Dans le vieux village où nous arrivons maintenant, il y a des maisons de l’époque avec une rampe de bois sans doute utilisée pour faire descendre traîneaux et barques.

           C’est alors que nous découvrons une forge où l’artisan fait rougir ses instruments, le monsieur se plaint que les touristes ne viennent pas jusqu’à son atelier, pauvre homme ! il est vrai que sa forge est un peu à l’écart de l’allée principale, et que bien souvent, le touriste se contente de faire « l’allée des magasins ».

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           Un peu partout, la végétation est présente avec beaucoup de fleurs champêtres, ici et là de petits bancs vous incitent à la pause.

           Nous terminons cette reposante découverte par ce moulin qui offre ses ailes aux vents venant du Svir, puis par un jardin « pharmaceutique » A l’intérieur de la maison, l’artisan présente toutes sortes de plantes aromatiques séchées, en bouquet ou vendues sous forme de petits paquets.

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           « Ici le Président a fait un pot de terre et a peint une matriochka lui-même »  c’est ce que la brochure distribuée précise !

DSC09429 (Large)           Il nous reste moins de cinq minutes pour rejoindre le restaurant du bateau, donc pas de panique ! d’autant que le dernier retour à bord est prévu à 14h15, vu qu’il y a une option « Repas à Mandrogui ». Il est certain que pour voir tous les recoins de ce village reconstitué, il m’aurait bien fallu le double de temps, mais sincèrement je crois en avoir vu l’essentiel, si ce n’est ce bac dont j’ai vu la photo sur un autre récit, ce zoo et l’église que j’aurais aimé découvrir, enfin !  Nous aurions pu tout aussi bien emprunter la calèche, je pense que le cocher nous aurait emmenées dans tous les recoins.

            Le Chicherin a repris sa navigation sur le Svir, il devrait y rester jusqu’aux environs de 21 heures, après quoi, il entamera la traversée du lac Lagoda.

DSC09489 (Large)            Victor nous a conviées pour une dernière répétition des chansons russes, et nous donné les ultimes recommandations pour le concert de ce soir.

            A 16h30 nous franchissons la toute dernière écluse de cette croisière qui nous descendra de 14 mètres, l’écluse du Bas-Svir. Depuis Moscou, les 18 écluses que nous avons empruntées ont fait descendre le bateau de 152 mètres.

             Puis vient le rendez-vous avec Natacha, vous savez notre guide-conférencière qui a si bien su raconter l’histoire de sa Russie ! c’est à nous maintenant de lui poser toutes les questions désirées.

             Ensuite c’est la présentation du DVD, enfin le début, puisque il faudra y rajouter St Petersbourg, DVD réalisé par le photographe de la croisière, celui qui devait nous accompagner partout. Vendu tout de même 30 €, ce DVD est pour moi une immense déception, ce photographe a choisi de suivre de préférence les groupes « constitués »  A aucun moment, nous ne nous y sommes même qu’aperçues ! ma sœur ou moi, à part lors de notre arrivée ! même à bord je n’ai pas souvent vu cet homme, il est certain que de suivre 7 ou 8 bus, et en même temps contenter tout le monde, c’est impossible. DVD qui vantait beaucoup les prestations de la compagnie Vodohod.

            Vous avez bien compris que je ne l’ai point acheté contrairement à celui de la chorale proposé par Victor qui était tout de même à 25 € pour 11 minutes, cher, cher… mais bon ! DVD proposé gracieusement sur ce même site, deux pages précédentes, dans la rubrique « Vers le lac Odega » par le biais de You Tube.

20190709_201210           A 20 heures, arrive l’inévitable dîner du Commandant, pour ceux qui ont l’habitude des croisières, ils savent en quoi ça consiste. Le Commandant, tout de blanc vêtu, entouré des directeur de croisière, assistante, conférencière, vient nous dire quelques mots, ensuite défile très rapidement le personnel de restauration, tout de blanc vêtu en accord avec leur commandant !

           C’est alors que celui-ci, Olga son assistance, et Natacha la conférencière viennent tour à tour  trinquer, un verre de vodka à la main avec chacun d’entre nous. C’est pour moi mon second verre de toute la croisière, je devrais y survivre !

          A la fin du repas, ce n’est pas la pluie qui s’est invitée, mais le soleil, m’offrant une seconde fois un joli coucher de soleil, comme quoi « Ici ça change  à une sacrée vitesse » comme aime à nous le répéter sans cesse Eric.     

            Puis à 22 heures, alors que nous sommes sur le lac Lagoda depuis déjà une heure, voici le « concert des talents des passagers » moments agréables, avec tout d’abord une chanson interprétée a capella par les italiens, puis une mise en scène burlesque du conte russe « Le navet ».

           C’est au tour des six accompagnatrices françaises de nous remercier de notre présence en chantant sur l’air des Champs Elysées de Joe Dassin, Olga la boutiquière va magnifiquement interpréter une chanson de maître Gimms, et enfin le moment que tout le monde bien évidemmemnd attend... la chorale ! Jocelyne qui à soudainement pensé à son écharpe blanche me l’a prêtée pour l’occasion, je ne fais donc plus tache dans le tableau.

            C’est ce moment là que le bateau choisit pour tanguer, il tangue tant… qu’ on a un peu de mal à tenir debout, et pourtant un artiste se doit de respecter son public et de rester debout quoiqu’il advienne !.. Ci-contre, photo prise lors de l’enregistrement du DVD, ça tanguait tant au moment où nous chantions, que Jocelyne alors spectatrice, n’a même pas voulu se lever pour prendre une quelconque photo, c’est pour dire !


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      Si j’avais eu l’occasion  un jour de parier que ça ne tanguait pas sur un lac, hé bien j’aurais perdu, faut dire aussi que celui-ci avec ses 18000 km² de superficie a plus l’air d’une mer que d’un lac !

          Au terme de cette longue journée, nous allons enfin nous coucher. Ma sœur préfère prendre un comprimé contre le mal de mer, en espérant que ça ne va pas trop secouer, car cette traversée de 150 kilomètres qui va nous prendre 7 heures va nous mener jusqu’à 4 heures du matin.



            Quelques informations sur ce lac : Avec ses 220 kms de long et ses 155 kms de large, il est l’un des plus grands lacs du monde et le plus grand d’Europe, sa profondeur dans les contrées du Nord peut atteindre jusqu’à 380 mètres. Le seul fleuve qui y prend sa source est la Neva. Ce lac est complètement gelé en hiver. De nombreuses espèces de poissons y vivent, dont le « phoque Ladoga »  créature très ancienne qu’on ne trouve que dans ces contrées nordiques.

          Il est considéré comme un héros par la population de St Petersburg, ville si proche, car pendant le sinistre blocus qui dura 900 jours au cours des années 1941 et 1942, blocus qui entraîna 1,5 million de victimes mortes de faim et de froid ou sous les bombardements de l’aviation allemande et finlandaise, des convois de traineaux tirés par des chevaux  apportaient des approvisionnements à la ville. Plus d’un million habitants furent ainsi évacués soit sur des bateaux traversant le lac, puis quand le lac fut gelé, par des camions qui bravant les attaques de l’artillerie ennemie, ont parcouru ces routes sur plus de 100 kilomètres. On les appela « les routes de la vie »  c’était alors le seul moyen de subsistance.

           Vers 4 heures du matin, nous quitterons ce lac pour naviguer sur la Neva, prévoyant y arriver dans les 7 heures, nous n’en verrons pas grand-chose, à part si je me lève pour  ! C’est dommage pour la forteresse Shlüsselbourg située juste à l’entrée de la Neva, que je ne verrais donc pas. Cette forteresse a été bâtie en 1323 par le grand prince Iouri de Moscou sur la petite île d’Orekhovets, convoitée par les Suédois, elle est passée ensuite de mains en mains tout au long de son histoire. Choix cornélien, découvrir ou dormir ! 4 heures c’est tout de même tôt, même pour une forteresse, d’autant que Natacha à cet instant n’est pas certaine de l’heure exacte à laquelle nous allons y passer, ça devrait être 4 heures, mais ça peut être un peu avant ou un peu après !....donc sans hésitation, ça sera dodo.

           La Neva, ce fleuve long de 74 kilomètres est l’artère principale de Saint-Pétersbourg. Il prend sa source dans le lac Ladoga, puis après un brusque méandre se jette dans le golfe de Finlande où il se divise  en plusieurs bras formant un immense delta à travers la ville

           La page suivante sera consacrée à une découverte panoramique de Saint Petersburg. Alors ne manquez pas la continuation de la visite.

           Bonne nuit, à demain !

accueil   image009   Saint-Petersbourg  (tour panoramique)