Musée de l'Ermitage

                        Jeudi 11 Juillet (suite)

               Le repas est à peine avalé que je suis devant les portes de l’Ermitage, ce palais où  les tsarines Catherine 1ère, Elizabeth et Catherine la Grande aimaient y passer l’hiver, l’été elles lui préféraient le Palais Catherine, du nom de l’épouse de Pierre le Gd, que j’ai découvert ce matin.

              Alors… prêt pour la visite ! je vous préviens, vos pieds vous demanderont grâce tant c’est immense, pensez donc ! pas moins de 350 salles d’exposition sur 67 000 m² de galeries et 22 kilomètres de couloirs, ne dit-on pas qu’il est l’un des plus grands au monde ! Néanmoins je vous rassure, je n’y ai passé QUE  !.… 3 heures, mais sincèrement il faudrait bien deux jours pour apprécier cette multitude d’objets renfermés dans ce musée inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1990. A cette heure de la journée, il y a tellement de monde qu’il m’est très difficile de prendre des photos, voir même de m’approcher correctement des œuvres, c’est très fatiguant, et j’ai eu bien sûr ! mal aux pieds, tout ça sans perdre de vue Natacha, un challenge …. A éviter tant que possible Juillet et Aout !



               Natacha nous  a amenés, non pas avec sa pancarte haut levée, objet qui ne passera pas aux contrôles de sécurité, mais munie d’un éventail rose, à une des entrées située sur le Quai de la Neva. Cette immense façade baroque est impressionnante mais néanmoins élégante,  peinte en vert-bleu, avec de multiples colonnes, des pilastres, des cadres de fenêtre et des ornements de couleur blanche. Sans oublier les nombreuses sculptures de figures féminines placées sur le pourtour du toit.

               Aujourd’hui l’Ermitage accueille annuellement plusieurs millions de visiteurs, simples roturiers, énormément de chinois  … qui viennent admirer  plus de 3 millions d’objets qui sont venus s’agréger au fil du temps, depuis l’apogée des tsars. A l’Ermitage, on peut respirer l’air des cultures anciennes et des époques révolues, admirer les chefs-d’œuvre de l’art mondial, ou se remémorer les épisodes glorieux de l’histoire russe qui s’est déroulée dans ses murs. Les grands artistes connus et anonymes hantent les salles avec ceux des empereurs et des courtisans, des militaires, des écrivains et des révolutionnaires.

              C’est Pierre le Grand qui choisit le quai de la Neva pour la construction de son palais d’hiver (1754-1762), dont en héritera Catherine ll. Lors de son long règne, l’Impératrice dont les collections allaient croissantes, fit ajouter par Vulten, un nouveau bâtiment qui devait jouxter le Palais d’Hiver, puis un autre, elle va ainsi  petit à petit  en faire un monumental ensemble architectural.  L’édifice le plus récent date de 1839, Nicolas 1er fit ériger un édifice destiné à abriter un musée d’art, inauguré en 1852, il reçoit le nom de Nouvel Ermitage.

 

            Aujourd’hui, les collections de l’Ermitage sont réparties dans les cinq édifices suivants : le Palais d’Hiver, le Petit Ermitage, le Grand Ermitage, le Nouvel Ermitage et le Théâtre de l’Ermitage.

 

              L’histoire du musée commence sous le règne de Catherine ll. Désireuse de garder son rang, elle acquiert en 1764, 225 toiles, surtout des tableaux hollandais et flamands. Grande collectionneuse et écoutant les conseils avisés, elle continuera toute sa vie en achetant des Van Dyck, des Poussin, des Watteau et acquit ainsi  un grand nombre de tableaux, voire des collections entières. A sa mort, sa collection comptait 4000 toiles, 10000 dessins, des  gravures, des livres rares, des pièces de monnaie et quantité d’objets d’argent et de porcelaine. Elle acheta même les bibliothèques entières de Voltaire et de Diderot. Plus tard Alexandre 1er acheta aux enfants de Joséphine de Beauharnais une partie des chefs d’œuvre rassemblés par leur mère, dont des Rembrandt et des Rubens. Vers la fin du 18ème siècle furent acquises des œuvres de peintres italiens, de l’époque de la Renaissance, ainsi que quelques toiles néerlandaises, allemandes, espagnoles et anglaises.

              Nationalisé  après l’insurrection armée de 1917, ce musée est désormais ouvert au public. En été 1941, les œuvres qui n’ont pas pu être évacuées dans les monts d’Oural, sont stockées dans les sous-sols de l’Ermitage, où pendant le blocus, elles sont gardées par 19 collaborateurs du musée, en dépit du froid, de la faim et des bombardements nazis. En Octobre 1945, les œuvres retrouvent leurs places dans les salles, et l’Ermitage rouvre ses portes au public. Les collections s’accroissent constamment, grâce aux innombrables biens confisqués au cours de la Révolution, aux saisies de guerre, mais aussi grâce à la Commission d’Expertise et d’achats qui achète de nombreuses œuvres d’art pictural et décoratif, des sculptures. Il faut aussi évoquer les dons généraux de collectionneurs et d’artistes modernes.

              Dès les premiers agissements d’Hitler, le directeur du musée commanda des emballages, et lorsque la Russie entra en guerre le 22 Juin 1941, un premier train rempli d’objets de l’Ermitage partit pour la Sibérie. Quelle ironie ! car c’est avec l’aide de soldats allemands que certains objets grands formats ont été chargés. Le deuxième train partit le 15 Juillet 1941, mais les chemins de fer étant bloqués,  ils n’eurent pas le temps d’en envoyer un troisième. Les tableaux encadrés prenant trop de place, on ôta les cadres,  ceux-ci furent exposés et ce fût un succès énorme, les étudiants des Beaux-Arts aimaient raconter à quel tableau tel ou tel encadrement appartenait.

           En passant d’une salle à l’autre, les visiteurs prennent connaissances des richesses qui étaient alors accumulées dans les sous-sols de l’Ermitage,  œuvres (peintures et sculptures) qui n’étaient pas encore exposées, faute de place. En 2014, lors du 250ème anniversaire de la fondation de l’Ermitage, le musée s’est agrandit en récupérant les bâtiments qui abritaient autrefois les ministères des Affaires étrangères et des Finances. Aujourd’hui ces salles présentent l’art des 19ème au 21ème siècle.

            L’Ermitage organise aussi des expositions temporaires, en empruntant aux autres musées du Monde, il permet ainsi à la population de découvrir, par exemple des œuvres du Louvre,  c’est ainsi que l’Ermitage a pendant un moment, exposé la momie du pharaon égyptien Toutankhamon,   en provenance du musée du Caire.

            Impossible de parler de l’Ermitage, sans parler de ses chats !  Ceux-ci ont été introduits dans le palais dès le 18ème siècle, pour protéger des rongeurs les collections entassées dans les caves par les différents tsars. Elizabeth en fit venir de Kazan, mais châtrés, si bien qu’après avoir survécus à la guerre avec Napoléon, et la Révolution sous le régime Soviétique, ils vinrent à manquer en 1943 lors du siège de Léningrad, et les rats pullulèrent. Après la guerre, parmi les 5000 chats qui ont été amenés à Léningrad, certains se sont retrouvés à l’Ermitage et magie : les rats ont disparu. Quatre personnes s’occupent de cette population féline qui s’élèverait à plus de 70 aujourd’hui. Ils survivent grâce aux dons des employés et des visiteurs.

            Natacha propose deux options, soit on la suit et on s’y colle, soit on visite seuls et elle nous attend à la sortie dans trois heures. Oupps…  mais c’est que ça me parait très… compliqué de retrouver la sortie de cet immense musée à un horaire bien précis.  Je vais donc, préférant ne pas prendre de risques, l’accompagner, même si dans ce cas, je n’ai pas la liberté de voir tel ou tel objet, ni de m’éterniser devant un autre. Mais que de précieuses minutes gagnées ! car elle va  éviter les groupes agglutinés, voir même faire bouger le touriste, lorsque que celui-ci s’attarde un peu trop devant un objet célèbre, et cerise sur le gâteau, dans les oreillettes, elle nous en raconte l’histoire.

             Le palais d’Hiver fut pendant deux siècles le centre politique, administratif et culturel de l’Empire russe. Résidence officielle des tsars et des membres de leurs familles, il fut témoin de réceptions officielles, de célébrations dans la Grande Chapelle, de bals, de spectacles, de concerts. Le personnel comptait quelques centaines de serviteurs, cuisiniers, chauffeurs de poêle, couturières, lingères. Les énormes dépendances incluaient des cuisines, des glacières. Cet impressionnant palais est organisé autour d’une cour fermée, une entrée à trois arcades permettait d’accéder à la cour d’honneur. Restauré par Rastrelli, après l’incendie de 1837, le palais frappe par son exubérance baroque, la majesté des salles d’apparat reflète le faste de la Cour Impériale.


           Palais d’hiver. Grande enfilade des salles d’apparat.

                      u La salle Pierre le Grand (ou petite salle du trône) fut aménagée en 1833 par Auguste de Montferrand en l’honneur de l’empereur Pierre 1er, fondateur de l’Empire russe.  Les murs sont tendus de velours rouge, parsemé d’aigles bicéphales, de couronnes impériales et de monogrammes du tsar, brodés de fils d’argent. Les deux panneaux des murs latéraux rappellent les deux plus grandes victoires contre les Suédois, Dans une niche semi-circulaire, encadrée de colonnes,  un grand tableau représente Pierre 1er  accompagné de la déesse de la Sagesse  Minerve. Devant se dresse  le trône de l’empereur. Les lustres, les candélabres, les soieries de Lyon, le mobilier d’argent et le parquet en bois parachèvent ce somptueux décor.

                      u La Salle des Armoiries.  D’une superficie de plus de 1000 m², cette salle aménagée  par Vassili Stassov est l’une des plus vastes du palais. A chaque coin, des chevaliers sculptés tiennent des étendards décorés des armoiries des provinces russes, tandis que les lustres en bronze sont ornés d’écussons. La colonnade corinthienne, entièrement dorée contribue à la majesté de ce lieu destiné aux grandes cérémonies et à la réception des délégations des villes russes.

                   u La Galerie militaire de 1826, crée par Carlo Rossi, est consacrée à la gloire de l’armée russe. Elle fut solennellement inaugurée le 25 Décembre 1826, jour de la libération de la Russie de l’invasion française. Ses murs sont décorés de 332 portraits de généraux qui ont participé la campagne de Russie. Au fond  un grand portrait équestre du tsar Alexandre 1er peint par Franz Krüger.

          


                   u La salle Saint Georges (ou Grande Salle du Trône) cette salle  aménagée à l’époque de Catherine ll clôture la grande enfilade. Après l’incendie de 1837, Nicolas 1er revêtit les colonnes de marbre blanc de Carrare,  suréleva le trône des empereurs, et le surmonta d’un bas relief représentant Georges terrassant le dragon. Le dessin ornemental du parquet se compose de seize essences différentes. Cette magnifique salle de 800 m² est éclairée par des baies sur deux niveaux.

       ­ La Grande Chapelle contigüe à la salle St Georges fut aménagée par Rastrelli et en 1762 consacrée à la Résurrection du Sauveur. De style baroque avec une coupole, richement décorée avec la figure des évangélistes, elle était destinée aux offices solennels. C’est ici qu’en 1894 eut lieu le mariage de Nicolas ll, le dernier tsar de Russie.

        ­ Au premier étage, quelques salles présentent l’art français des 15ème au 18ème siècle, style Renaissance, classicisme, Watteau, Boucher, Falconet, Chardin, Fragonard, Greuze, puis l’art anglais, l’art allemand, et enfin l’art et la culture russe. Ce dernier présente des objets, livres, meubles, tapisseries, argenterie… ayant appartenu aux différents empereurs et impératrices, la bibliothèque de Nicolas ll, le salon de Malachite.

 

        Le Petit Ermitage

              La première pierre du futur musée de l’Ermitage fut posée par la Grande Catherine qui décida, trois ans après son avènement au trône d’aménager un jardin suspendu flanqué de deux galeries. C’est ainsi que fut entreprise l’édification du Petit Ermitage, par La Mothe et Velten, contigüe à la résidence du tsar, où parfois Catherine se réfugiait pour échapper à l’agitation de la cour.  

             u La salle du pavillon. Autrefois morcelée, l’une des salles fut de longues années utilisée comme logement, d’abord par les favoris de Catherine, puis par les membres de la famille impériale et des hauts dignitaires de la Cour. C’est dans l’une d’elles que se déroulaient les réceptions en petit comité données par l’impératrice, qui s’accompagnait de spectacles, de danses, de concerts. Ces réceptions intimes avaient reçu le nom de « petits ermitages » nom qui fut par la suite reporté sur tout l’édifice. Avec ses lustres de cristal, ses arcades ajourées, ses colonnades en marbre, ses moulures dorées, se plancher qui reproduit une mosaïque découverte en 1780 dans les environs de Rome, c’est l’une des salles les plus impressionnantes de ce musée.

                Cette salle abrite l’horloge « le Paon » due à l’horloger anglais James Coxe (18ème siècle) Elle fut achetée en Angleterre en  1777 par Grigori Potemkine qui la fit installer dans son palais de Tauride, l’horloge était alors en pièces détachées. Catherine ll, après la mort du prince la racheta. Dotée de figures mécaniques (un paon, un coq, un hibou et un écureuil) censées se mettre en mouvement toutes les heures, elle n’est remontée, hélas ! qu’une fois par semaine ou lors d’une visite de hauts personnages. Le cadran indiquant l’heure et les minutes est caché dans la tête du champignon.

               Alors ! aurez-vous la chance de voir le mécanisme en mouvement ? permettez-moi d’en douter !... Cette horloge est protégée par une cage de cristal, il y a tellement de monde à l’admirer qu’il faut batailler dur pour la mettre en boite !

               A la suite de Natacha, je m’arrête un instant voir les collections de l’art flamand (17 et 18ème siècle)

               u Grâce aux acquisitions de Catherine ll, le musée possède aujourd’hui plus de 400 toiles de peinture flamande : Joardens, Van Dyck.  Pierre-Paul Rubens en est sans doute le représentant le plus illustre avec 42 toiles. La collection Rembrandt est unique au monde, tel que Danaë qui ici représente la fille du roi Argos, laquelle enfermée dans une tour, avec une authentique vieille Vénitienne comme servante, est rejointe par Zeus sous forme de pluie d’or. Ce tableau arrosé en 1985 d’acide sulfurique est de nouveau exposé après douze ans de restauration. Et que pensez de ce Portrait d'un vieux juif, attendrissant !

               Je me suis plus spécialement penchée sur Le retour de l’enfant prodigue. Pauvre Rembrandt qui a la mort de sa jeune femme perdit la célébrité, les commandes, plongea dans la misère et le désespoir. Il eut tout de même le sursaut de créer cette superbe toile, alors qu’il était seul, pauvre et malade, cette œuvre réalisée au cours de ses douze dernières années de sa vie, semble dresser le bilan de son existence.


         Le Vieil Ermitage

           Arrivés dans le Vieil Ermitage, je m’arrête un instant devant l’art italien allant du 13ème au 18ème siècle.

                 u Une magnifique suite de salles créées par Stackenschneider et Léo von Klenze compose un bel écrin pour ces chefs d’œuvre, colonnes de jaspe, cheminées, pilastres ornés de bronze. L’Ermitage est fier de posséder des toiles appartenant aux géants de la renaissance classique (15 et 16ème siècle) de l’art italien : les madones de Léonard de Vinci, la Judith de Giorgione inspirée d’une légende biblique,  le Saint-Sébastien, ce saint représenté transperçé de flèches est l'un des derniers tableaux (1572) de Titien.

     


    * Le Nouvel Ermitage

                u  Ce qui me frappe dans cette salle des majoliques, ce sont ces collections  de camées et  pierres fines (cornaline, agate calcédoine, améthyste, onyx) richesses mises à l’abri derrière des cloches de verre, posés sur une table aux pieds de sculptures ailées.

                u Loges de Raphael. Cette galerie est une copie grandeur nature des Loges de Raphaël, construites dans le Palais du Vatican. La copie fut exécutée sur place à la demande de Catherine ll, par un groupe de peintres russes dirigés par Christophe Unterberger. Une fois terminées les toiles furent tendues dans les loges construites par l’architecte  Giacomo Quarenghi La copie est d’une fidélité absolue, hors quelques modifications comme la substitution du blason du pape Léon X par les armoiries de la Russie.

                u Les trois plus grandes salles du Nouvel Ermitage portent le nom de Verrières. Les rayons du soleil qui y pénètrent éclairement doucement les tableaux accrochés aux murs. Dans la Petite Verrière italienne, j’y vois un superbe vase en malachite. La malachite est une pierre de couleur verte extraite des mines de l’Oural, qui servit à fabriquer des objets d’ornementation de nombreux palais russes. Ce vase a été réalisé avec de fines lamelles, appelé mosaïque russe, lui donnant l’illusion d’avoir été taillé dans la masse. C’est ici qu’est exposé la Vierge et l’Enfant (Madone Conestabile) de Raphaël.

      


         Elles furent spécialement conçues pour abriter les grands formats des collections italienne et espagnole des 16ème  au 18ème siècle     J’y admire, entres-autres l’immense tableau (191x329) Conversion de Saül de Véronèse. Saul, ce juif rigoriste qui persécutait les chrétiens, mais qui suite à une vision se convertit et devint Saint Paul, l’apôtre des gentils. La scène montre le moment ou Saül, ébloui par une lumière céleste entendit une voix qui lui dit « Saül, Saül ! pourquoi me persécutes-tu ?

          - Les Noces de Cana (248x306) de Garofalo, tiré d’une scène de l’Evangile. Le tableau est commandé par les clarisses du monastère San Bernardino de Ferrare qui l’installèrent dans leur réfectoire. Les clarisses ruinées le vendirent en 1492 au pape Pie VI. A son décès, son neveu qui décide de s’en séparer,  le propose à l’empereur de Russie : Nicolas qui l’installe dans sa résidence. A partir de 1914 il n’est plus exposé, et est même oublié dans les réserves. Ce n’est qu’à partir de 2007 après une restauration qu’il est de nouveau montré au public.

            
         -  La fuite en Egypte de Titien (206x336) Tiré de l’Evangile, Marie et Joseph avec Jésus qui fuient la menace de mort. Le garçon qui conduit le mulet est le futur St Jean-Baptiste. La Vierge fatiguée, porte l’enfant Jésus sur ses genoux, Joseph suit derrière le mulet.
           
          - Le martyr de Saint-Paul de Léonello Spada  (232x201) Selon la légende, Pierre aurait été martyrisé sur la colline du Vatican, crucifié à l'envers par des incroyants. Spada a saisi le moment où la croix est érigée.

          - Le marché neuf de Dresde de Bernardo Bellato

 


      

                u Puis pour clore cet art italien, voici la galerie d’histoire de la peinture ancienne qui abrite les sculptures néoclassiques d’Antonio Canova, telle que la bien connue Psyché ranimée par le baiser de l’Amour, cette sculpture représente un jeune homme ailé qui vient se poser sur un rocher ou gît sans connaissance une jeune fille tombée, à cause de sa curiosité, dans un profond sommeil, proche de la mort. Le jeune homme c’est le dieu Amour (Cupidon)  la jeune fille : Psyché. Le sculpteur a saisi l’instant ou Amour enlace et redresse tendrement Psyché, et rapproche son visage de celui de sa bien-aimée. Une autre sculpture qui m’a aussi plu : Marie-Madeleine la repentante

      


            u Quoique plus modeste que celle d’art italien, la collection espagnole comprend néanmoins tous les grands noms de l’âge d’or. Les Apôtres Pierre et Paul de Le Greco, le Déjeuner de Vélasquez, les tableaux à sujets religieux de Murillo. Le Portrait de l’actrice Antonia Zárate est l’unique œuvre de Goya à l’Ermitage, tableau qui fut offert en 1974 par un collectionneur américain.

               u Me voici maintenant dans un autre domaine, celui des antiquités grecques et romaines. La salle de Dionysos fut aménagée par Léo Von Klenze comme une galerie antique pour abriter la collection de sculptures. Les murs sont revêtus de marbre artificiel rouge, le plancher est une mosaïque polychrome, le plafond à caissons reproduit les modèles de l’Antiquité.

              La sculpture la plus célèbre sans doute est la « Vénus de Tauride »  II ou IIIème avant JC. Trouvée à Rome au 18ème siècle, elle fut achetée au Pape Clément XI par Pierre le Grand et apportée à St Petersbourg en 1720. A son arrivée en Russie, il s’agissait de la première sculpture classique à être vue dans ce pays. Installée au jardin d’Eté ou un garde veillait sur elle en permanence, elle fut transférée plus tard dans le palais de Tauride. C’est la déesse de l’Amour et de la Beauté, l’idéal de la beauté féminine à l’époque hellénistique. La sculpture représente la déesse sortant de son bain, la colonne soutenant sa serviette ou ses habits drapés. Ses bras ont été perdus pendant l'Antiquité.

      


           Un peu plus loin, je reste scotchée devant cet extraordinaire vase en jaspe vert-gris : Le vase de  Kolyvane, exécuté en 1850 en Sibérie, il pèse 19 tonnes et mesure plus de 2,50m. Le travail dura 14 ans, et pour le transférer à Saint-Petersbourg, il fallut un chariot spécial attelé de 160 chevaux.

              u La salle de Jupiter renferme les meilleures statues romaines, dont l’énorme statue du dieu qui date du 1er siècle avant J.C. Elle fut mise à jour durant les fouilles d’un temple antique dans les environs de Rome. Catherine ll refusa de l’acheter, redoutant une contrefaçon, mais le destin voulut qu’elle se retrouvât tout de même à l’Ermitage, entrée avec la collection Campana. On y voit Jupiter dans toute sa puissance et sa beauté, trônant majestueusement avec une Victoire ailée et un sceptre.


                      u Et je termine la découverte de ce splendide musée en repassant par le Palais d’Hiver : l’art préhistorique et ancien, et plus particulièrement la salle de l’Egypte ancienne, avec des sarcophages en basalte de la Basse-Epoque, des statuettes de terre cuite.


             Quelles impressions j’en ai eu de cette visite de l’Ermitage ? wouuah !... j’en ai encore des frissons,  pensez-donc ! avoir vu des œuvres de Raphael, de Léonard de Vinci, de Titien, de Véronèse, de Rembrandt, de Goya, l’horloge Le Paon… Mais comme à chaque fois, un sentiment de frustration m’envahit, je n’ai pas vu l’escalier d’honneur (nommé aussi jourdain) escalier de marbre qui est paraît-il magnifique, avec son plafond orné de la peinture l’Olympe de Dizziani, ses statues. C’est par lui que les ambassadeurs et les invités du tsar passaient lors des cérémonies officielles. Je n’ai pas vu non plus les salles de l’art et culture russe, avec les portraits des empereurs, leurs appartements privés, la salle des chevaliers, la bibliothèque de Nicolas ll, le salon de Malachite, la châsse de Saint Alexandre Nevski, réalisée avec 1,5 tonne d’argent. Natacha a aussi fait l’impasse des salles de l’Etat-Major, plus contemporaines, collection mondialement connue avec principalement des toiles françaises, j’y aurais alors vu du Monet, Renoir, Cézanne, Gauguin….

            Quoiqu’il en soit, malgré la foule, je me suis émerveillée devant tant de beautés, c’est certain que ne disposant que de trois heures, il fallait aller à l’essentiel, et je crois que Natacha y est parvenue. Alors je me donne peut-être un autre rendez-vous pour y revenir, qui sait ! Et vous  depuis votre fauteuil, qu’en avez-vous pensé ? superbe, pas vrai ! un conseil : ne manquez pas le diaporama correspondant !

            Nous sortons par la façade Sud, celle qui donne sur la place du Palais.  D’imposants atlantes en granit de 5 mètres de hauteur semblent soutenir le portique de l’ancienne entrée de l’Ermitage.

           Après une attente de quelques minutes, le temps que Michel arrive, nous repartons en direction de la gare fluviale. C’est terminé pour aujourd’hui, après cette journée intense, je vais pouvoir me reposer, avant de découvrir demain matin les jardins de Peterhof, la féérie de l’eau et de l’or, grandiose résidence érigée par Pierre le Grand au début du 18ème siècle. Pourvu que la météo soit conciliante !

            Bonne nuit, et à demain !...

     Le Palais de Peterhof