Vendredi 12 Juillet.
Réveil à 6h30, c’est bien hâtif !
mais ne dit-on pas que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt ! pour
un départ prévu à 7h45 en direction de Petrodvorets situé à 29 kilomètres à
l’Ouest de St Petersbourg. Je souhaite une bonne fête à mon grand fils,
Olivier. La météo n’annonce pas de pluie, seulement couvert avec une
température oscillant entre 14 et 16 °
Depuis la gare fluviale, nous traversons une zone de datchas, vous savez ces résidences secondaires ! ces maisonnettes en bois avec un jardinet. Il fut un temps où ne pouvaient s’y installer que ceux qui travaillaient bien ou encore les héros de guerre. Après la chute de l’Union Soviétique, ces datchas ont été privatisées, et les locataires en devinrent très facilement, propriétaires.
A mi-chemin de Peterhof, nous passons à Strelna, ville qui a son importance, car c’est ici que Pierre le Grand voulait implanter sa nouvelle résidence d’été. Mais divers évènements viendront contrecarrer ses plans, le château érigé ne correspond pas aux attentes de ce tsar qui lui préfère le site de Peterhof, car là-bas il a trouvé des sources naturelles. Ce palais restera inachevé jusqu’à ce que l’impératrice Catherine la Grande l’offre à son second fils prénommé Constantin, qui l’achèvera enfin.
Aujourd’hui reconstruit à l’identique, car tout
ces beaux bâtiments ont été détruits lors de l’occupation allemande, le château
a été transformé en palais des congrès. Rouvert depuis 2003, c’est ici que Vladimir
Poutine organise les rencontres de très haut niveau, tels que le G8 et le G20.
L’arrêt photo n’est pas permis… qui sait, on est peut-être des espions… photo ci-contre
récupérée sur la toile.
Et nous arrivons à Peterhof ! (point N° 14 carte itinéraire) Ce site de plus de 1000 ha, se dresse, à l’embouchure de la Neva, au centre d’un parc paysagé, composé de jardins à la française et à l’anglaise. Le palais, avec ses vues sur la Baltique est l’image du triomphalisme impérial. Pour les Russes, Peterhof est non seulement un magnifique parc, mais beaucoup de fontaines représentant la victoire contre la Suède, il est devenu un lieu hautement symbolique. Avec ses 55 000 visiteurs par jour en été, c’est aujourd’hui l’un des domaines les plus visités d’Europe. Territoire occupé par les nazis pendant la seconde guerre mondiale, le palais et le parc furent dévastés. « Ce que l’on va voir, c’est la reconstruction à l’identique » dit alors Natacha, chapeau !..
C’est en 1714 que
Pierre 1er décida de construire un petit palais des Salles
supérieures. Entre 1747 et 1756 Bartolomeo Rastrelli décida d’agrandir ce
palais en y ajoutant deux ailes symétriques, dont une se termine par une
chapelle. Durant deux siècles, le Grand Palais devint la résidence d’été
officielle des empereurs de Russie.
Peterhof signifiant « cour de Pierre » en hollandais, est l’un des premiers palais construits dans les environs de St Petersbourg. C’était d’’abord, une petite demeure de bois édifiée en 1705 qui permettait à Pierre 1er de faire une halte sur la route menant à la forteresse de Cronchlot. En 1709, après sa victoire sur les Suédois, le tsar décide d’élever une résidence « à la hauteur du plus grand des monarques » !.. il en dessina lui-même les plans, palais, canal, jardin et fontaines.
En 1717 impressionné par sa visite à Versailles, ce qui renforça ses ambitions, il confie les travaux à l’architecte français Jean-Baptiste Le Leblond pour créer son propre Versailles sur les bords de la Baltique. Plus de 5000 ouvriers, serfs et soldats travaillèrent à l’aménagement du parc, à la construction du palais et à l’élaboration du système d’adduction d’eau amenée depuis les hauteurs de Ropcha, à 22 kms de là. Des dizaines de milliers d’arbustes de Moscou, de Crimée, de Suède, d’Hollande et d’autres pays encore furent ramenés à Peterhof. Des caisses entières de sculptures arrivèrent alors depuis l’Angleterre, et la Haye.
L’abondance des sources de Ropcha entraîna, après la fontaine de Samson, l’élaboration d’autres jeux d’eaux. La majeure partie des fontaines du parc inférieur, sont des monuments dus à l’inépuisable énergie du tsar, après son règne seules quelques nouvelles fontaines virent le jour. Sous Nicolas 1er, le parc fut doté de quelques stylisations « historiques » : temple grec, fontaines des bancs de marbre.
En août 1723 se déroula la grandiose cérémonie de l’ouverture publique des fontaines de Peterhof. Pierre le Gd accompagné de sa suite personnelle, mais aussi de plusieurs grands princes étrangers arrivèrent en bateaux, et ce ne furent pas moins de 115 navires qui se rangèrent des deux cotés du canal. Puis l’empereur et ses invités partirent visiter les jardins et les fontaines.
A l’inauguration, il n’y avait alors que 39
fontaines sur le parc, aujourd’hui on en dénombre 154. Les Russes ont tendance
à le comparer à notre Versailles, mais « Nous, on a la mer en plus »
disent-ils. Ce palais servait de réception pour les
diplomates, les étrangers, on y tirait des feux d’artifice, tradition qui
renait depuis quelques années. Sous Pierre 1er, le domaine était
privé et fermé, c’est au 19ème qu’il acquit le statut de parc
public. On y organisait des fêtes et des kermesses populaires, qui attiraient
une grande foule, surtout après l’ouverture de la voie ferrée.
Commençons
donc par le Grand Palais ! déjà il faut s’armer de patience, car la queue
pour y pénétrer est longue, nous attendrons ainsi devant la façade Nord, une
trentaine de minutes. A l’époque de Pierre 1er ce terrain (15 ha)
était occupé par un potager où l’on cultivait des légumes, des artichauts, les
trois étangs servaient à l’élevage de poissons pour la table impériale.
Petite anecdote racontée par Natacha « Ils
faisaient des tranchées qu’ils remplissaient de cacas de chevaux, ça chauffait les
légumes » ou encore « A l’époque, on utilisait les tomates
comme éléments décoratifs, car cette effrayante substance rouge était peut-être
empoisonnée. On décorait les chambres avec les tomates, on les mettait aussi
sur la ceinture des robes de bal »
C’est au milieu du 18ème siècle, lorsque le Grand Palais sera terminé que le potager se transformera en parc servant de cour d’honneur à la résidence des tsars, on y aménagea des tonnelles, des pergolas, des sculptures de marbre blanc, des fontaines, des bosquets. J’erre ça et là pour immortaliser un petit peu, mais si peu ! ces jardins supérieurs. Que c’eût été agréable de s’y promener ! d’autant quoiqu’il ne fasse pas chaud, le soleil a répondu présent.
Salles de parade
u L’escalier de Parade. Ce magnifique et resplendissant escalier, décoré de statues dorées à la feuille, de cariatides, est un hymne au règne de l’impératrice Elizabeth. La fresque du plafond représente Aurore et Génius poursuivant la Nuit. Sur le palier supérieur, par une porte richement décorée, on passe dans la :
u Galerie Lumineuse. On reconnaît bien là la
touche de Rastrelli, tant cette salle éclairée par un grand nombre de baies
placées sur deux niveaux, est richement décorée de moulures dorées, avec des
miroirs à n’en plus finir, illuminée aussi par les nombreuses bougies
électriques, à moins que ça ne soit des vraies ..... bougies !
L’impératrice Elizabeth voulait sa galerie des Glaces de Versailles, et c’en est pas loin, si ce n’est que cette salle est un peu plus petite (270 m²). L’énorme peinture du plafond la représente en Protectrice des arts et des sciences. Le magnifique parquet est assemblé de motifs en érable, noyer et chêne de différentes nuances. Au-dessus des glaces, seize tondo illustrent des sujets tirés des Métamorphoses d’Ovide et de l’Enéide de Virgile.
u La salle de Tchesmé était initialement décorée par
Rastrelli dans le même style baroque doré, mais Catherine la Grande ordonna en
1770, à Youri Velten de remplacer l’ornementation baroque par des éléments
relevant du classicisme, gardant toutefois le parquet étoilé.
En 1779 on scella dans les murs douze grandes toiles peintes par Jacob Philip Hackaert, peintre allemand. Six d’entres elles représentent des épisodes de la fameuse bataille navale qui se déroula, le 26 Juin 1770 dans la baie de Tchesmé, lorsque les navires russes commandés par le compte Orlov anéantirent l’escadre turque.
u La salle du Trône. Avec ses 330 m² c’est la plus grande salle du Palais, elle était destinée aux réceptions, concerts et bals. Comme pour la salle de Tchesmé, celle-ci fut réaménagée en style classicisme par Velten, moulures abondantes, draperies rouge vif et lustres de cristal russe (cristal de roche fondu avec or et plomb) tirant sur le mauve. Sur les murs vert pâle on accrocha des portraits de souverains de la dynastie des Romanov (Anna Ivanovna, Elisabeth Petrovna, Catherine 1ère), ainsi qu’une copie du Portrait équestre de Catherine ll, réalisé spécialement pour cette salle en 1762.
L’impératrice, en uniforme de colonel du régiment Simionovski est représentée sur son coursier Brillant, sur lequel, à la tête des régiments de la Garde, elle quitta Peterhof pour occuper le trône dans la capitale. Au pied de la peinture, un trône en chêne doré, garni de velours rouge, avec un aigle bicéphale brodé sur le dossier, il aurait été commandé par Menchikov pour Pierre 1er.
u Dans la petite salle jouxtant la salle du Trône se trouve le trône de Nicolas 1er, avec son monogramme sur le dossier.
u La salle des Audiences, destinée aux petites réceptions
est resplendissante d’or. Le plafond peint illustre une scène de la Jérusalem
délivrée du Tasse. Vais-je réussir à tout voir, tout observer, non bien
sûr ! Dans cette salle est présentée une
horloge musicale avec Vénus et Amour, ouvrage de Gile le Vieux, maître parisien
du 18ème siècle, à ses cotés, des vases bleus craquelés chinois
dans des montures en bronze doré du 19ème siècle.
J’y admire aussi des statuettes de la manufacture de Meissen, quant aux chaises dorées dans le style « second rococo » fabriquées au milieu du 19ème siècle pour le Palais d’Hiver de St Petersbourg, hé bien ! ayant tendance à lever les yeux, je n’y ai pas fait attention ! faut dire aussi que, vu le nombre effarant de touristes, il est plus facile de photographier le plafond.
u La salle à manger Blanche. Décorée par Youri Velten
dans les années 1770. Dans les angles se dressent deux hauts poêles revêtus de céramique.
C’était la pièce ou se déroulaient du temps de l’impératrice Elisabeth, les
grands dîners ou soupers.
La table est servie, pour 22 convives, d’un service en faïence que Catherine ll, commanda en 1768 à Josiah Wedgwood. Si l’on discerne bien les verres en cristal de Russie et de Bohème, il est par contre impossible à voir les couverts, ceux-ci en argent ont été volés par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale, pour les vendre au poids.
u La salle des Portraits, Cette salle est unique, car
de ses balcons s’ouvre un panorama d’un coté sur le Canal et le golfe de
Finlande, et de l’autre sur le Jardin supérieur. Sous Pierre 1er,
les murs étaient lambrissés de chêne et le sol dallé de marbre.
Lors du remaniement du palais, Rastrelli remplaça le dallage de marbre, trop froid, par un parquet. En 1764, sur un projet de Vallin de la Mothe, les tableaux et les tentures de Pierre 1er furent remplacés par 368 portraits de personnages imaginaires dus au pinceau de Pietro Rotari.
Appartements privés
u Le salon des Perdrix est l’un des salons impériaux, il reçut ce nom sous Catherine ll, lorsque les murs furent tendus d’un tissu de soie lyonnaise, où parmi les fleurs et les épis évoluent des perdrix. L’ancienne soie s’est conservée dans la niche où j’aperçois un divan de style rococo du milieu du 19ème siècle. Au centre du salon se tient une harpe exécutée à Londres dans l’atelier de Sébastien Erard.
u Le salon du Divan. A l’origine se trouvait ici
une des chambres de Pierre 1er que Rastrelli transforma pour
l’impératrice Elizabeth en chambre à
coucher. En 1779, Velten en réaménageant la pièce, adossa un large divan turc
qui aurait été rapporté de Turquie et offert à Catherine ll par Grigori Potemkine.
On peut y voir des ouvrages uniques en porcelaine, comme par exemple Zemphira, le petit chien favori de Catherine ll. Les murs de ce salon sont tendus de soie chinoise du 18ème siècle. Sur l’un d’eux, le portrait d’Elizabeth Pretrovna enfant.
u La salle de la Couronne. Elle prit ce nom durant le règne de Paul 1er qui demanda que soit placé ici un piédestal pour la couronne impériale. La pièce est tapissée de soie chinoise authentique du 13ème siècle. Dans le mur nord est aménagée une alcôve ou entre un superbe lit doré du 18ème siècle réalisé par des ébénistes du sud de l’Allemagne. Devant ce lit, ce guéridon italien avec tablette en mosaïque de marbre du 18ème siècle, et à coté : une non moins superbe chaise du même style.
u Le cabinet de Chêne. C’est l’unique salle qui a
conservé l’ornementation du temps de Pierre 1er, avec ses panneaux lambrissés
de chêne datant de 1720. Le cabinet contient quelques objets de l’empereur, des
livres, une pendule et un globe qui rappellent sa soif de connaissance et sa
passion des voyages. A coté, dans une chambre de passage, je vois une
armoire de
la fin du 17ème.
u La salle de toilette. Sur les murs de soie aux bouquets de fleurs, sont accrochés les portraits d’Elizabeth Petrovna, Pierre lll et Catherine ll, ainsi qu’un portrait équestre d’Elizabeth, avec son négrillon.
u Le cabinet de travail de l’Impératrice est reconstitué
tel qu’il devait se présenter à l’époque de Catherine ll. Les murs sont là
encore tendus de soie, le motif : des corbeilles de fleurs sur fond blanc.
Le cabinet est meublé d’un mobilier de travail provenant de l’atelier de Georges
Jacob, véritable chef d’œuvre de l’ébénisterie. Quelques tableaux sont
accrochés aux murs, dont les portraits de Paul 1er et de son épouse
Maria Fiodorovna.
u La salle des étendards. Elle servait au 19ème siècle à entreposer les drapeaux du régiment de la garnison de Peterhof. Actuellement les murs et les sièges sont tapissés de soie à décor de bouquets de fleurs sur fond vert. Parmi les tableaux, on remarque Pierre 1er et la déesse Minerve, œuvre réalisée dans les années 1730, ainsi qu’un petit portrait d’Elizabeth Petrovna.
u La salle des Chevaliers. C’est ici que se postaient les chevaliers de la garde assurant la protection des Appartements privés. Sur les murs, quelques toiles du 17ème siècle montrent des scènes de batailles. On retrouve la signature Rastrelli avec le parquet au dessin en zigzag, les riches embrasures des portes, les panneaux rehaussés de détails dorés, dans la partie inférieure des murs. Un grand poêle revêtu de céramique impose par sa présence.
Appartements de réserve
Ces quatre
petites pièces faisant partie des appartements privés, possèdent une
ornementation réalisée par Andrei Stakenschneider en 1846 à l’occasion du
mariage d’Olga, la fille de Nicolas 1er. Les meubles qui s’y
trouvent sont dans les styles Louis XV et Louis XVI et proviennent des
meilleurs ateliers européens.
Après le mariage d’Olga qui vécut dans ce palais un certain temps, cette petite enfilade resta vide et ne servit qu’occasionnellement pour des hôtes de haut rang de passage, d’où son appellation. On y aperçoit de grands portraits représentant Nicolas 1er et ses filles, Marie, Olga et Alexandra.
En reprenant page par page, le livre que je me suis
procuré, je m’aperçois que Natacha a fait l’impasse sur le Salon bleu, le Grand
Salon bleu, les cabinets chinois, ainsi que l’église et le corps des armoiries.
La visite de ce palais a été, plus encore qu’à l’Ermitage, chronométrée, ça
poussait derrière …. le personnel, d’un geste significatif nous enjoignait à
continuer. …. et il faut enfiler des chaussons
jetables. Ah je voudrais bien vous y voir !...chargée d’un sac en bandoulière,
d’un appareil photo, tenter parmi le monde, de se tenir sur un pied pour
enfiler ces chaussons, pur exercice d’équilibrisme ! ou plus simplement attendre
qu’une place sur un banc se libère et dans la précipitation y poser son
téléphone et l’oublier, fort heureusement qu’un court instant !.... quelles
sueurs froides !
La visite du Grand Palais qui nous a pris une petite heure est maintenant terminée, que de belles choses admirées ! Toujours à la suite de Natacha, je vais désormais découvrir le parc aux innombrables fontaines qui font la réputation de Péterhof. A l’instant présent, elles ne jaillissent pas, mais « cela ne saurait tarder » nous dit-elle.
Olga Bergholz, poétesse russe qui écrivit sur Peterhof et ses fontaines, termina un de ces récits par ces mots à la gloire de Pierre le Grand « .. il a accompli des actes qu’aucun autre souverain n’a encore été capable de faire, et si les Russes aujourd’hui, ne sentent pas encore pleinement cela et ne lui en sont pas reconnaissants…. je suis certaine que leurs descendants apprécieront pleinement les fruits de son règne ».
Ce parc inférieur qui couvre pas moins de 102,5 hectares est considéré comme un chef d’œuvre de l’architecture des jardins, avec près de 200 fontaines. Nous passons ainsi devant la fontaine de Triton, l’Orangerie, la montagne de l’Echiquier, empruntons la large allée Monflaisir, admirons les fontaines romaines. Tiens voici une drôle de fontaine : le Champignon installée en 1796. Et c’est ainsi qu’ après avoir contemplé quelques fontaines, la Volière Impériale, contourné le palais de Montplaisir, nous arrivons à proximité de l’estuaire de la Neva. Des mariés ont choisi cet endroit pour faire leurs photos, avec les eaux du golfe de Finlande en arrière plan.
ì La fontaine de Triton au centre d’un bassin de 15 m de diamètre se
situe dans le jardin de l’Orangerie. La sculpture représente un triton combattant
un monstre marin avec des tortues autour de lui.
ì La Montagne de l’Echiquier. La construction débuta en
1721 sous Pierre 1er. sur le projet de Niccolo Michetti, on commença
à édifier la cascade sur une pente en tuf.
Seize ans plus tard, Blank décida de remanier le décor en la dotant de quatre larges gradins en escalier et, en Janvier 1739, on installa trois figures de féroces dragons qui vomissent des flots bouillonnants, juste devant l’antre de la grotte supérieure. Au milieu du 18ème siècle, les gradins furent décorés de carreaux noirs et blanc en quinconce, d’om son appellation.
ì Les fontaines Romaines. Sur le parterre, devant la Montagne de
l’Echiquier, se dressent deux puissantes fontaines à doubles coupes
superposées, installées en 1739. Une « presque » reproduction des
fontaines de la basilique Saint-Pierre à Rome.
ì Le Petit chêne, fontaine–surprise installée en 1802. La mode des fontaines-surprises fut introduite par Pierre 1er après son voyage à l’étranger où elles étaient extrêmement populaires, en particulier à la cour de Louis XV.
Depuis l’avenue Monplaisir, il faudrait pouvoir tout regarder, tant il y a ! aussi bien à droite, qu’à gauche. C’est ainsi qu’après avoir contourné l’immense statue de Pierre le Grand, installée en 1984 sur un haut piédestal en granit au carrefour de plusieurs allées, nous traversons le jardin de la Ménagerie. A ma gauche, se trouve un pavillon-volière aux murs extérieurs décorés d’huitres, tandis qu’à ma droite, voici :
ì La fontaine du Soleil. Elle est composée d’une
colonne tournant sur son axe, de 3,5m de hauteur sur laquelle est fixé un disque
doré avec des orifices sur sa circonférence par lesquels une multitude jets d’eau
s’élance.
ì Petit divan du jardin de Montplaisir, ce banc agrémentait le jardin
situé au sud du Palais Montplaisir, l’un des premiers à être construits à
Peterhof.
Devant ce banc, beaucoup de petits jets d’eau se déclenchent à l’approche de la personne, très rigolo pour les enfants. Il ne leur en fallait pas beaucoup à cette époque pour les amuser, car cette fontaine-surprise divertissait fort le tsar, sa suite et ses hôtes.
ì La Gerbe. Le jardin de Monplaisir est divisé en quatre parterres qui se réunissent
au centre autour d’une pittoresque fontaine dite la Gerbe. Le centre de chaque
parterre est agrémenté d’une fontaine-cloche (l’eau s’écoule en nappe formant
comme une cloche) elle même surmontée d’une figure dorée : Apollon,
Bacchus, Faune à la chèvre, Psychée. Mon regard a été, bien évidemment !
attiré par Apollon.
C’est à cet endroit, au bord du golfe, que Natacha décide de nous donner du temps libre, un peu moins d’une heure !..vu ainsi, ça paraît énorme, mais sans plan ça me paraît bien difficile de s’aventurer ça et là, d’autant que le parc est immense. Je regrette beaucoup qu’il n’en soit pas fourni à l’entrée, Natacha ne s’en est guerre préoccupé ! quant à ses explications, elles sont trop vagues. Aussi décidons-nous, pour ne prendre aucun risque, de faire carrément demi-tour et de contempler tranquillement à notre rythme.
C’est ainsi que nous repassons devant les fontaines romaines, la Montagne de l’Echiquier, le Triton et ses tortues, contemplons l’église du Grand Palais, resplendissante sous le soleil, et arrivons à :
ì La fontaine Coupe, réalisée par le français P.Sualem, elle reçut le nom de française, celle-ci se trouve au centre d’un bassin de 25,5m de diamètre, au milieu d’un grand parterre dont les couleurs du gravier des allées forment des arabesques. Un puissant jet d’eau sort d’une coupe fabriquée en marbre de Carrare, d’où son nom. De l’autre coté de la Grande Cascade, nous verrons depuis la terrasse du Palais, le même parterre, la même fontaine, celle-ci œuvre des frères Barratini, fut appelé Italienne. Le poids de chacune d’elle est de 17 tonnes.
Le temps file… file… car lorsque nous arrivons au pied de la Grande Cascade, près de trente minutes se sont déjà écoulées, mais la vision que nous en avons désormais est magnifique ! toutes les fontaines jaillissent, des milliers de jets cristallins s’élancent, s’entrecroisent, les jardins se transforment en une véritable féérie aquatique, et ce sous un soleil complice.
Des barrières
nous tiennent à distance et nous empêchent de les admirer de face, ça devient vraiment difficile d’apprécier cette splendeur,
et il faudra donc ! photographier ces statues dorées soit de coté, soit
par derrière,
parfois même en contre-jour.
Pourtant une dizaine de jeunes ont pénétré dans cette enceinte, ont-ils eu l’autorisation ? oui sans doute car ils prennent leur temps, c’est cependant rageant de ne pas pouvoir être parmi eux. Depuis la passerelle qui enjambe le Canal Maritime, ça doit également être joli ! quoique assez éloignée.
ì La Grande cascade, est un des plus importants ensembles de fontaines au monde, avec une abondance de sculptures, des éclats de dorures, une puissance et une diversité de jets. Elle se compose de deux escaliers à sept marches de 8 mètres de large, reliés par les arcades de la Grande grotte.
Ces eaux tombent dans une vasque centrale qui se déverse dans le canal pour rejoindre les vagues de la Baltique. Ce sont 142 jets d’eau émis par 64 fontaines et 37 statues en bronze doré ornant les parapets de ces escaliers d’eau, qui en composent le décor. A l’origine, cette grande cascade était décorée de statues de plomb qui ont été refondues en bronze et dorées à partir de 1799. Choubine et Martos font partie de ces talentueux sculpteurs.
Arrivées sur la terrasse devant le palais, nous nous régalons de cette superbe vue sur la Grande Cascade prolongée par le canal qui s’élance vers la mer. La balustrade en marbre est complétée par huit vases en marbre.
Au milieu de la
vasque centrale, la gigantesque statue de Samson (3,5m) déchirant la gueule du
lion représente le héros biblique en lutte contre un fauve enragé crachant un
jet d’eau de 20m de haut. La statue symbolise la victoire de la Russie sur la
Suède. Autour, naïades, sirènes, tritons et dauphins célébrant la victoire
jettent et soufflent de l’eau.
La statue que l’on voit actuellement est la troisième du genre, celle en bronze doré qui remplaça l’originale statue de plomb fut volée lors de l’occupation allemande et ne fût jamais retrouvée, si bien que ce nouveau Samson est devenu un symbole de la victoire sur les nazis (photo scannée)
Le groupe de
sculptures posé sur la terrasse de la Grotte Supérieure, vu hélas ! que de
dos depuis le belvédère du Grand Palais (ci-contre photo scannée) représentent
des Tritons de 2,02m sonnant de la conque. A gauche de la vasque, se trouvent
deux sirènes qui envoient de l’eau par leur trompette, à droite Le Volkhov (en
référence à une grande rivière de Russie) assis sur un lit de rocailles et
d’eau.
Voici le nom de quelques unes des statues de cette Grande Cascade : Samson, Ganymède, Amazone, le gladiateur Borghèse, Jupiter. Pour peu que l’on puisse s’y approcher, on apercevrait aussi deux grenouilles, ainsi que des bas reliefs, tel une scène de sacrifice, des vases décoratifs dont certains sont posés sur la balustrade.
Je regrette l’absence de plan, nous aurions pu prendre un autre chemin pour revenir au Palais, soit passer par la fontaine Pyramide, environ 200 mètres à l’Ouest de l’avenue Monplaisir, avec ces 500 buses, c’est l’une des plus pittoresques de Peterhof, soit au contraire aller sur l’Est, et contempler, installée au centre d’un carrefour, la fontaine d’Adam, sculpture en marbre de l’ « ancêtre de l’’Humanité » puis revenir en longeant le canal. Quoiqu’il en soit, le temps imparti était beaucoup trop juste pour apprécier, le parc à lui seul aurait bien demandé plusieurs heures, tant il y a à voir !
Dans ce domaine de 1000 ha, il y a aussi le palais Monplaisir, le pavillon Ermitage, Alexandra Park, l’intérieur des Volières, le palais de Marly, le parc Colon et le palais de la tsarine….
L’ensemble de Marly, à la frontière orientale du parc inférieur, aurait bien mérité qu’on lui consacre un petit moment, avec son escalier bordé de sculptures en marbre et ses grands plans d’eau.
Dans les Jardins Supérieurs, grand parc de 15 ha, dont je n’ai eu qu’un infirme aperçu en y arrivant,
en plus des bosquets, des tonnelles et des pergolas, se trouvent des statues
des dieux antiques : Flore, Zéphire, le dieu-jardinier Vertumme et son
épouse Pomone, déesse de la fructification. Celui-ci est dominé par la fontaine
de Jupiter, au milieu d’un immense bassin de 92 mètres sur 33m, Jupiter du haut
de son piédestal domine un groupe sculptural baroque, avec entre-autres un
cavalier montant des hippocampes, des monstres marins. Cet ensemble pèse vingt
tonnes. (photo scannée)
La Route de Peterhof au Nord des Jardins Supérieurs, longe le parc Colon, celle-ci
est bordée de la majestueuse église Saint-Pierre-et-Paul, un passage et un arrêt
photo auraient été la bienvenue.
(photo scannée)
Après le déjeuner pris sur le Chicherin, nous devrions, cette après-midi, découvrir à notre guise Saint Petersburg, car ma sœur et moi avons pris l’option « temps libre » un bus va nous amener de la gare fluviale au centre de la ville, et là nous disposerons de trois heures, je m’en régale d’avance !
La page suivante sera donc consacrée à une découverte libre du centre de Saint-Petersbourg, ne manquez pas de m’y accompagner.
A tout de suite !