Récit en version imprimable

Mercredi 6 Juillet. Carte               

 Quelques lignes d’histoire. Il y a 6000 ans, les hommes y vivaient de la chasse (cerf, ours, renne, castor) et de la pêche (poisson, phoque et baleine). C’est au XIIème siècle que les Lofoten connurent un essor important Dessinavec le commerce de la morue séchée qui se vendait dans toute l’Europe. La pêche prit un très grand essor à partir de 1860, lorsque d’immenses bancs de harengs vinrent l’hiver dans les eaux chaudes du Gulf Stream.

La pêche de la morue constitue encore aujourd’hui l'activité principale des îles, chaque hiver 3000 pêcheurs viennent de tout le nord de la Norvège, mais dans les années 1945, la « grande époque » c’était 20000 pêcheurs qui participaient, entre février et Avril, à cette flamboyante campagne, ils ramenaient 40 à 50 mille tonnes de poissons. (Point N° 18 carte itinéraire)

Le cabillaud arctique sera ensuite salé et séché à l'air libre, séché à destination de l’Italie, salé du Portugal.

Paysage de l'archipelPuis il a fallu réglementer fortement la pêche afin de laisser le poisson se reproduire, les rorbuer furent inhabités, voir détruits par l’homme ou les tempêtes.  En 1960 il fut décidé d’en louer quelques uns, parmi les mieux conservés, aux citadins.  Le tourisme prenant de l’ampleur, certains propriétaires se sont décidés à restaurer et moderniser leurs cabanes, les isolant contre le froid et y installant douches, toilettes, eau courante. 


      D’où vient ce nom de « rorbu » ? (au pluriel rorbuer) BU signifie petite maison ou l’on vit, avec éventuellement Quelques rorbuerune cabane à outils, ROR, veut dire ramer. Depuis des siècles, les pêcheurs utilisaient des bateaux à rames, les bateaux munis de moteurs ne firent leur apparition qu’au début du 20ème  siècle. 

L’histoire dit que c’est le roi roi Øystein, au début du 11ème siècle  qui décida de faire construire ces cabanes de pêcheurs pour loger tous ces hommes  qui  venaient dans les Lofoten et « ramaient à la pêche ». Ces cabanes avec accès direct à la mer permettent un déchargement aisé des poissons.

On compte aujourd’hui environ 400 rorbuer dans les Lofoten, mais une centaine sont de construction récente et n’ont jamais été utilisées pour la campagne de pêche. Ce développement touristique a préservé l’environnement et la beauté des sites.

Paysage


Un petit peu de géographie !  Lofoten est un vieil archipel montagneux de 1227 km², une véritable barrière naturelle qui s’étend sur plus de 165 kms, ses roches de 3,5 milliards d’années comptent parmi les plus vieilles de la planète. Il est fait de pics enneigés, de plages, de prairies, de roches, de baies abritées, bien au-delà du cercle polaire, le point culminant en est le Higravstinden (1146 m).   Cet archipel composé de plusieurs grandes îles (Austvågøy, Gimsøy, Vestvågøy, Flakstadøy, Moskenesøy, Værøy et Røst) est séparé de la côte par un gigantesque fjord : le Vestfjord.

La E10, appelée aussi « route Olav V » reliant Fiskebøl à Å couvre 170 kms, elle fut inaugurée par ce roi de Norvège en 1963 et relie depuis 1992 les Lofoten à la Suède, grâce à de nombreux ponts et tunnels.

 

 

Paysage de l'archipel.    Paysage de l'archipel.     Un des nombreux ponts.

Retour brutal à la civilisation…. nous ne sommes plus dans la toundra suédoise, ni dans l’immensité finlandaise, mais en Norvège,  dans les Lofoten, un lieu hautement touristique, c’est une invasion….. le mot n’est pas trop fort, de CC, certains sont immenses, tels ces Carthago, ces Condorde ou ces Bishmann flirtant avec les 10 mètres, la Paysage de l'archipel.circulation deviendra beaucoup plus difficile, notamment lors des croisements dans ces routes étroites, sinueuses, je commence même à me demander si nous arriverons à nous stationner lorsque nous voudrons visiter un village, mais finalement tout se passera bien.

Les tunnels, l’horreur !.... ils sont limite en largeur, longs (près de 2000m) très faiblement éclairés, peu aérés et bien souvent sans accotement, notre appréhension : y rencontrer des cyclistes, lorsque ceux-ci ne peuvent les éviter.


Port de l'archipelC’est  dans un de ces sympathiques tunnels qu’en croisant un autre CC nous entendrons un énorme qui me fait sursauter, quoi ? que s’est-il passé ? on n’a rien cassé, on roule toujours !…. dans notre rétroviseur tout a l’air calme  Au bout de quelques secondes, mon chauffeur s’aperçoit qu’une bonne moitié de  l’enrobage du rétro a volé en éclats, sans que celui-ci n’ait plié  …..

On réfléchit  hé oui ! ça nous arrive !….. et Sherlock Holmes parvient à cette conclusion … c’est probablement un caillou qui a été projeté des roues du véhicule précédent, il y avait une zone de travaux quelques minutes auparavant. Merci à vous Monsieur de n’avoir pas visé le pare-brise !... quant à nos morceaux de plastique, dieu seul sait où ils ont atterris !


L’arrêt photo n’est pas possible, mais quelques parkings nous permettront d’immortaliser ces magnifiques et grandioses paysages, ces villages typiques de pêcheurs aux rorbuer sur pilotis, d’autant que le ciel est dégagé, bleu de bleu…. on commence à y croire, ce soir sera le bon…. mais une petite voix me dit : « doucement, calmes toi, tu as vu la nuit Paysage de l'archipel.dernière ! tu sais bien que même à la dernière minute, un ruban nuageux peut venir tout compromettre » Embêtante cette petite voix, mais tellement réaliste !

Les villes et les ports se nichent en rangs serrés tout le long de ce rivage fortement découpé : Solvaer, Kapervåg, le pont de Gimsøystraumen, Borg. Nous passons devant le musée viking, reconstitution grandeur nature de la demeure du chef et du vaisseau viking Lofotr, certainement un chouette lieu d’amusement pour les enfants.  Peu après Leknès, la route fait place à un tunnel sous la mer, le Nappstraumen qui relie les îles de Vestvågøya et Flakstadøya, long de 1800 mètres, il s’enfonce de 8 %, sans accotement et là encore mal éclairé, situation cauchemardesque pour les cyclistes ai-je lu sur quelques récits.

Village de SakrisoyUn petit tour  du coté Ouest ! voici Ramberg et son camping, tiens un parking ! on note….. et que je te vire, et que je te tourne,  la E10 est repartie longer la cote Est.

Arrêt peu après Hammnoy au pied d’un pont, à :Sakrisoy, le minuscule village paraît bien triste, totalement obscurci par l’ombre de la montagne. Les séchoirs à poissons sont pratiquement tous vides car la morue une fois  séchée est stockée, à part celui-ci, placé en évidence, pour le plus grand bonheur des touristes photographes. Et que dire de cette carriole remplie à ras-bord de têtes de morue, mis sous la pancarte « Fish for sale » certainement intentionnellement,  petit rigolo, va !   Ces têtes sont exportées au Nigéria, où bouillies avec d’autres ingrédients, elles seraient un bon apport de protéines.

 

 

Séchoirs à Sakrisoy.  Panorama de Sakrisoy.   Têtes de morues.

A coté, une boutique de poissons séchés, produits locaux, saumons fumés, aux épices, maquereaux, baleine en fines tranches…

Nous ne visitons pas ou peu à l’aller, ayant pour objectif de descendre jusqu’à Å et de remonter jusqu’à Eggum, Unstad ou Utakleiv, pour y tenter de voir le soleil de minuit, mais le nombre impressionnant de CC, le ralentissement dû aux croisements effectués avec prudence et les quelques ledebil, traduisez travaux ! nous stoppant parfois une quinzaine de minutes mettront en difficulté ce programme, normalement réalisable facilement.

 Les ledebil… ! Au beau milieu d’une route ou au détour d’un virage …. deux jeunes hommes habillés de tenues fluo, si jeunes qu’on les suppose étudiants, arrêtent les automobiles, disons plutôt qu’un arrête et que l’autre se repose…. Coté rouge, tu t’arrêtes, coté vert tu passes, c’est bien ça, non ! bon, trêve de plaisanterie, on est immobilisés sur la route, les moteurs stoppés, et on attend.... bizarre, bizarre   de longues minutes s’égrènent, puis enfin une voiture de service arrive, feux clignotants allumés, elle escorte à la vitesse de l’escargot une interminable file de voitures, s’arrête sur le bas coté et les automobiles passées, repart nous entraînant dans son va et vient infernal.

Mouettes sur les fenêtres Après plusieurs virages, une route en montagne russe, probablement un pont ou un tunnel …. et quelques coins de maisons à éviter, nous voici enfin arrivés à Å, village bien connu des cruciverbistes, mais aussi dernier hameau habité de l’archipel. (île de Moskenes) 

Mais pourquoi donc me suis-je inquiétée, un énooorme parking nous tend les bras, quoique déjà bien rempli pour la nuit, gratuit et qui plus est, non interdit, mais là n’est pas le sujet.  Un chemin de quelques centaines de mètres, balisé, nous mène au Paysage de Å cœur du village dont l’ensemble des 31 maisons appartient au patrimoine national.

Les mouettes aux cris moqueurs ont accroché leurs nids à des fenêtres, je ne parierai pas de trop sur la stabilité de cette construction !

 Deux musées différents, l’un sous forme d’écomusée fait découvrir la vie quotidienne d’un authentique port de pêche : fabrique d’huile de foie de morue, forge, boulangerie, cabane de pêcheurs, séchage du poisson, l’autre : « Lofoten Tørrfiskmuseum » le musée du poisson séché , expose et explique tout ce qui permet de préparer le stockfish, un reportage y avait été tourné par une équipe de Thalassa à la fin du siècle dernier…  (Tant de temps que ça ?... hé oui c’était dans les années 1995… )

Après une promenade agréable au milieu de ce kaléidoscope de couleurs, massifs gris, végétation, maisons de bois rouge et eau bleue des fjords, nous rejoignons le véhicule, mais alors et les musées ? arrivés trop tard, ils sont fermés déjà depuis près de 90 minutes…

Le port de Å         Le port de Å

 Nous quittons ce parking trop goudronné, trop grand, trop plein, trop à l’Est… et reprenons la route en sens inverse. Il n’y a pas une parcelle, pas un coin de terre  qui ne soit pas « envahi » par ces dormeurs sur roues, je sens que ça ne sera pas facile ce soir…….

Moskenes…. De là un ferry part plusieurs fois par jour pour Bodo qu’il relie en moins de 4 heures, notre souhait initial était de descendre et visiter l’archipel sur les deux jours, puis de prendre ce bateau le matin du 8 pour rejoindre le Saltstraumen. Malgré plusieurs tentatives de réservation depuis notre domicile, la carte de crédit ne passa pas….. Paysage de Reine.aucune réponse ne sera faite à mes mails, nous partîmes donc sans….. réservation, espérant avoir tout de même un bateau, mais…..

….mais quand, dès Solvær  j’ai vu le nombre de véhicules circulant dans l’archipel, j’ai crains, la barrière de la langue n’arrangeant rien, qu’on n’arrive jamais à obtenir un billet pour cette traversée, si tous avait déjà leur sésame en poche ! De plus, le prix était très dissuasif (5,99m = 586K) (6,20m, le nôtre = 1400K) + 183K pour un adulte + une taxe de réservation pendant l’été de 100 K ou 350 K selon la longueur, (ce qui pouvait monter respectivement à environ 150€ ou….. 265 € si l’on a affaire à un employé zélé)

Nous ne prîmes pas le risque de rester indéfiniment sur les quais de Moskenes, préférant s’imprégner de la beauté de ces îles en les parcourant aller-retour, sous le soleil….revenir par Narvik et rejoindre Saltstraumen pour 17 h, heure de la marée du 8.

Après un arrêt photos à Tind , nous arrivons à Reine, un petit parking panoramique permet d’en apprécier toute sa beauté.

Reine hameau de 650 habitants. Joyau des Lofoten, le site est grandiose, ce minuscule village est bâti au pied de montagnes sculptées par les glaciers de l’ère tertiaire, quelques neiges éternelles, les rorbuer aux couleurs étincelantes se mirant dans les eaux turquoise du Kikefjord donnent un charme indéfinissable à ce village, élu le plus beau paysage de Norvège.

Paysage de Reine.         Paysage de Reine.

Pause nocturne-RambergNous voici de retour à Ramberg, réputée pour sa belle plage de sable blanc, il est 20h30, il est bien évident que nous n’avons pas le temps de visiter Nusfjord et Ballstad avant de rejoindre Eggum, aussi nous tentons de nous pauser dans ce village de la cote Ouest, le parking pique-nique étant un lieu idéal. Venant en contre-sens, nous y pénétrons par la sortie…. et nous installons face à l’Océan, au pied des rochers.

Le lendemain matin, en allant vider ma poubelle je vois un panneau à l’entrée,  il y est inscrit en anglais «  Ne considérez pas Une mouette à minuitcette aire comme un camping. Après une courte pause, nous vous souhaitons une bonne journée »……A peine 200 mètres plus loin, il y avait le camping ! quelle belle tolérance, car nous étions une douzaine de CC à y avoir passé la nuit (en majorité des français ! pas de commentaires je vous prie ….) sans compter les nombreux polonais qui ont dormi dans leurs voitures, les tentes montées à la hâte sitôt les 12 coups de minuit sonnés, et ce garçon enveloppé dans un duvet, couché sur un rocher…..

Sacrée ambiance ! A minuit il fait très bon, nettement meilleur qu’à 19 heures où le vent nous cinglait, il fait presque grand Couleurs de minuit sur Rambergjour, j’engueule, pardon ! je sermonne…. ma petite voix qui m’a fait douter,  car  il n’y a pas un nuage, ou si peu….. (voir page bivouac)

Magique, somptueux, féérique, fantastique….. je ne trouve plus mes mots…. on est au bon moment, au bon endroit ….   Alors que je croyais nos voisins endormis, à minuit, tous ces touristes surgissent des véhicules, contemplent, immortalisent le spectacle. 

Quoique celui-ci soit unique,  moi qui adore  le flamboiement, l’embrasement du ciel lorsque l’astre s’approche, descend et se cache derrière l’horizon,  je suis un peu frustrée, le soleil restant bien au-dessus de cette ligne, les couleurs sont beaucoup moins rougeoyantes, mais trop heureuse de l’avoir vu si resplendissant, je ne vais pas bouder mon plaisir, ni faire la difficile..  

 

 

Ramberg à minuit.  Soleil de minuit à Ramberg.   L'agitation à minuit.

Couleurs de minuit.  Couleurs de.... minuit !

Plage de Ramberg au matin.  Plage de Ramberg au matin.  Plage de Ramberg au matin.  Ca dû être dur....

Jeudi 7 Juillet. Grand soleil, mais températures fraîches au lever (15°) nous rappelant qu’on est tout de même 300 kms au-dessus du Cercle Polaire. L’eau ne doit pas être Route menant à Nusfjord.chaude, mais rien n’empêchera cette jeunesse polonaise de prendre non pas un bain de minuit, mais un bain matinal et revigorant en guise de toilette.

A quelques kilomètres de Ramberg, au terminus d’une route montagneuse de 6 kms, voici :

Village de NusfjordNusfjord  Quelques rorbuer se serrent les uns contre les autres autour du port en forme de fer à cheval, formé par un étroit bras de mer, au pied de hautes montagnes.  Dans le fjord, des élevages à saumon.

Deux parkings, le premier est réservé aux bus, le second accessible après un petit raidillon peut accueillir une douzaine de CC où il semblerait possible de passer la nuit.

Les 50 bâtiments d’origine, fin du 19ème et début du 20ème et le site du vieux Nusfjord, village de pêcheurs le mieux conservé de Norvège, ont été classés en 1975 sous la Protection Culturelle de l’Unesco.  Village toujours actif, de gros tonnages de poisson continuent à y être débarqués pendant la saison hivernale. Les cabanes de pêcheurs sont là aussi louées aux estivants.


Entre 1906 et 1910 Nusfjord comptait plus de 1000 pêcheurs, mais le record fut l’année 1908, où il en fut enregistré Port de Nusfjord 1538, répartis sur 362 bateaux. Cette intense activité en entraînait beaucoup de secondaires, telle que la présence de 47 navires de commerce. Les 103 cabanes de cette époque  étaient surpeuplées et certains pêcheurs devaient dormir avec les cochons…

Plusieurs internautes le disent !… le site internet du village le dit !… Nusfjord pour préserver et développer son village dans l’avenir a créé un droit d’entrée : 50 NOK. Ce péage donne le droit de visiter les très anciens bâtiments, tels que salle de séchage, stock de poissons, boulangerie, etc….. mais, nous ne verrons rien de tout ça, pas d’employé, pas de bureau, pas de barrière, quant aux bâtiments, ils sont bien évidemment fermés, à n’y rien comprendre…. 9h15 serait-il trop tôt ? mais personne non plus lors de notre retour une heure plus tard !

Port de NusfjordCe village préservé est certes magnifique, mais sans doute victime de son succès, plusieurs des rorbuer ceinturant le port sont loués.

C’est gênant aussi bien pour nous qui, en nous baladant sur les planches étroites, avons presque le nez aux fenêtres des cabanons (sinon c’est direct à la baille !)  que pour ces gens qui voient passer sous celles-ci un incessant va et vient de promeneurs, quand ce n’est pas plusieurs cars de touristes.

Chacun est dans son droit, c’est un village public avec en principe un droit d’entrée, et eux leurs locations payées espéraient probablement plus de tranquillité ….

Un petit pari ?  Qui croyez vous de l’ouïe ou de l’odorat gagnera : le ricanement incessant des mouettes accrochées aux Port de Nusfjordanfractuosités des rochers ou l’odeur de la morue mise à sécher devant les rorbuer ?  Ici et là quelques têtes sont accrochés aux poteaux de bois.

Nous finissons notre visite par le magasin général, celui-ci construit en 1907 a conservé son mobilier d’origine, avec étagères, placards, tiroirs. C’est à la fois, magasin de souvenirs, équipement pour la pêche, épicerie, boulangerie,  bureau de poste, vente de timbres.

J’y fais quelques emplettes : pain, poisson séché, cartes postales, timbres postes, j’y trouve même un peson pour valises, c’est peu dire ! le timbre coûte 12 NOK, soit environ 1,50€ ou + selon le cours obtenu ….waouah  … quant à la carte postale, je la trouverais à 9 NOK. A ce tarif j’espère que mon courrier arrivera bien à destination.

 

 

Filets de morues séchant à Nusfjord.      Têtes de morues. Nussjford.

Port de Nusfjord.  Port de Nusfjord.   Fjord, route de Nusfjord.

La valeur de l’euro en Norvège. Prévoyants, ayant eu par le passé moults tracas du coté retraits en tous genres, vieux baroudeurs tout de même !  j’avais au préalable changé 70€ auprès de ma Banque, c’est certain, j’ai dû payer quelques frais, mais un dicton ne dit-il pas «  vaut mieux tenir que courir » Et nous n’aurons pas couru… cette somme nous a amplement suffi pour les 6 jours passés en Norvège, car tout, absolument tout se règle en carte de crédit. Le gas oil que nous trouvions à ± 14 NOK le litre, réglé avec celle ci nous sera débité ± 1,76€.

Port de Ballstad et sa fresque murale30 kms plus loin  Ballstad (île de Vestvågøy). Un des plus grands ports de pêche des Lofoten, cette petite ville de 1100 habitants est plutôt le domaine des chalutiers et des hangars de chantier naval, elle abrite également une fabrique d’huile de foie de morue. Sur un des murs d’un hangar, on aperçoit la plus grande peinture murale du monde.

Un peu avant Gravdal, sur le bord de la 818, perchée sur une butte une haute église de bois attire notre attention : c’est :

 *l’église de Buksnes construite en 1905 en remplacement de la précédente frappée en 1902 par la foudre et réduite en cendres, à l'évidence le clergé était déterminé à consacrer dans l’urgence un nouveau lieu de culte. Le vicaire de la paroisse avait des idées d’architectures bien arrêtées, après avoir fait influence de son autorité, il obtint le droit de bâtir une église de forme innovante et moderne, de style « dragon » la faisant ainsi se distinguer des autres églises des îles Lofoten.

Bâtie sur un terrain instable, son ossature pose problème, elle  bénéficiera de rénovation en 1960, puis de nouveau en 1997. Dommage qu’elle ne soit pas ouverte…

Eglise de Buksnes.     Eglise de Buksnes.

Retour à droite par la 815, cette route méconnue, peu fréquentée mais qui longe le littoral de près est superbe, étroite et sinueuse, que demander de mieux pour y faire la pause déjeuner !

Un des nombreux ponts de Henningsvær.Henningsvær. Les quelques kilomètres de la 816 qui y mènent, sont à mon avis, les plus beaux de cet archipel, mais aussi les plus fréquentés.  Très peu ! trop peu.. de possibilités d’arrêts, de toute façon occupés….pour un certain temps, vu le déballage….

 Cette route serpente parmi les roches, longe une mer émeraude, des plages de sable blanc fréquentées par de nombreux baigneurs, escalade une multitude de ponts.

Route de HenningsværAu bout, relié depuis 1983 par un énième pont : Henningsvær, ce village de 500 habitants, surnommé « la Venise des Lofoten »    a été construit sur un groupe d’îles, entourées par les eaux du fjord Vestfjord au pied du mont Vågakaillen.

Quelques lignes d’histoire. Milieu des années 1800, Henningsvær est considéré comme le port de pêche le plus important des Lofoten. En 1842, un certain Dreyer achète le village avec ses maisons, ses rorbuer, ses casiers à poissons… il le développera en y créant une infirmerie, installa un médecin, construisit une chapelle et un phare, puis fit venir la première ligne télégraphique.

Le parking de Henningsvær.A sa mort en 1882, le comté de Nordland en deviendra propriétaire. S’en suivra, avec le déclin de la pêche, une période de maigres années, l’économie s’appauvrit, mais en 1920, la morue abonde, Henningsvær revit et s’enrichit, des nouvelles entreprises voient le jour. 1922 verra l’arrivée de l’électricité, quand à l’approvisionnement en eau potable venue du continent, ça sera quelques années plus tard.

Une grande aire de stationnement à l’entrée, où il fût plus facile d’y entrer que d’en sortir, un véhicule s’étant installé sur l’unique voie de dégagement…. Solution idéale  pour trouver à se stationner quand un parking est plein…..

Une balade sur la promenade en bois qui longe le port nous fait voir cet aspect de la vie de celui-ci : chalutiers, culture de la morue séchée, maisons rouges de pêcheurs sur pilotis. Ce village regroupe une collection de peintures,  une exposition de photo des Lofoten prise vers 1900, un atelier de production de verre, et une fabrique artisanale de bougies.

 

Port de Henningsvær    Port de Henningsvær

Rorbuer de Henningsvær  Rorbuer de Henningsvær   Port de Henningsvær

 

Fonds baptismaux

*Kabelvâg. En 1120 Le roi Øystein fit construire la première église de Vagan pour accueillir les très nombreux pêcheurs.

A la fin des années 1890, 3000 à 4000 pêcheurs venaient passer l’hiver dans ce port de pêche alors très important, ils venaient fréquemment dans cette église de bois et avaient même priorité sur les fidèles de la cité. Celle d’aujourd’hui, grand bâtiment à fière allure qui prône le paysage, fut construite en 1898, surnommée la « cathédrale des Lofoten » de par sa grande taille, elle peut contenir 1200 personnes.

En même temps que nous, arrive une cinquantaine  de touristes finlandais, probablement un voyage organisé, aille ! aille ! on va se trouver ensemble à l’intérieur, pas très commode pour les photos, mais tout comme moi, ils sont surpris… une fois la porte d’entrée poussée, il faut s’acquitter d’un droit (30 Kouronnes) Ils repartiront, probablement étonnés par cette pratique, n’ayant pas l’habitude de raquer pour visiter une église.

L’autel présente  trois motifs de Gethsémani, le plus grand au milieu représente Jésus agenouillé en train de prier et un ange venu pour lui donner communion. L’orgue a été construit à Oslo en 1898. Superbes fonds baptismaux.

 

L'église de Kabelvag.   L'autel de l'église.    L'intérieur de l'église.


Nous quittons les Lofoten, à regret, il a fait si beau ! prenons la E6 qui nous mènera demain du coté de Bodo et  trouvons à nous pauser quelques kilomètres après Narvik, à Ginnasluoka  sur un parking en contrebas. Sur celui-ci une stèle commémorative : une plaque de marbre et un monument de granit en souvenir des français, britanniques et autres alliés Pause nocturne.qui périrent lors de la bataille de Narvik.

Joli paysage à l'Ouest de Narvik.Celle ci fut la première victoire que les Alliés remportèrent contre les Allemands en 1940.  Et pourquoi cette bataille navale ? A cause du fer que les Allemands faisaient transiter par ce seul port praticable en hiver, en provenance des mines de Kiruna, les glaces ne l’obstruant pas. Il leur était alors impératif de sécuriser cette ligne d’approvisionnement, pour les Alliés, il fallait la couper…

Le lieu est là encore idyllique, l’Ofotfjord enjambé par l’élégant pont Skjombrun avec les sommets enneigés en toile de fond. Nous sommes six ou sept CC.  (voir page bivouac)

Le soleil commence à teinter le paysage, malgré la présence de quelques nuages effilochés, il est au rendez-vous.

Je prends une première photo à 22 heures, je le surveille, le regarde descendre, continuer sa course vers l’Ouest, mais ce n’est pas possible, il va se planquer derrière la montagne !.... j’ai peur qu’il ne m’échappe et je prendrais la dernière photo à 23h50…. Pour cette fois, ça ne sera pas le soleil de minuit, mais celui de minuit moins 10…

Soleil à 22 h sur la E6   Soleil de minuit sur la E6   Soleil de minuit sur la E6

Demain, nous continuerons la descente de la E6 vers Bodo et le Salstraumen, courant de marée unique au monde.

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         Salstraumen