Mercredi 13 Juillet. (suite)
Falun est un chef-lieu de la
Dalécarlie. (point 24 carte itinéraire) Sa mine de
cuivre « Falu
Gruva » est inscrite au
patrimoine mondial de
l’humanité.
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Quelques lignes d’histoire. Cette mine, l’une des plus grandes au monde est aussi très ancienne, il semblerait que l’extraction aurait commencé entre 850 et 1080 après JC. vers la fin des expéditions vikings. Elle prend régulièrement de l’importance, un certain nombre des grands du royaume, dont les évêques, y possédaient des parts. Fin du 16ème siècle de nouveaux et riches minerais seront découverts, mais la période la plus intense sera le 17ème siècle lorsque 3000 tonnes de cuivre brut furent extraits, la mine employait à cette époque près de 1000 ouvriers.
Ces derniers produisaient près des 2/3 de la production mondiale de cuivre, ce qui suscita un intérêt international, particulièrement parmi les marchands de la Hanse. Les revenus provenant de Copper Mountain (propriétaire de la mine) contribuèrent à ce que la Suède devint une grande puissance. Mais en 1810, Falun ne produit plus que 600 tonnes de cuivre, la cause : les éboulements et l’épuisement progressif du gisement. 1990, la mine cesse définitivement de fonctionner.
Il paraît que le cuivre recouvrant les toits de Versailles proviendrait de Falun.
Certaines parties parmi les plus anciennes, ont fait de ce patrimoine une curiosité historique, conservées elles sont ouvertes au public.
Horaires de visites : du 1er Juillet au 14 Août : tous les jours de 10h à 17 heures. Prévoir vêtements appropriés et chaussures fermées protégeant de l’humidité. La température y est de 5° Tarif : 19O SEK (environ 23 €) visite guidée et obligatoire d’à peine une heure, à horaires précis, mais en anglais, dommage ! car sur 7 personnes, nous étions 4 français ……..
A la billetterie, on nous donne une grossière photocopie en noir… avec plan et explications en français, qui ne nous serviront strictement a rien le temps de la visite, mais seront intéressants, pour peu qu’on prenne le temps de les lire, ce que j’ai fais…… plus tard.
Rendez-vous sous la cloche sur l’esplanade, lorsque celle-ci sonne, élèves obéissants que nous sommes, nous nous mettons en rang (ben si, dans les escaliers et les étroits boyaux) … et nous suivons la maîtresse.
La jeune femme nous fait d’abord descendre un escalier d’une bonne trentaine de marches pour découvrir, depuis un belvédère aménagé, l’ouverture béante, la « grande fosse » profonde de près de 100m et large de 300 à 400mètres, résultat de l’immense éboulement qui se produisit le 25 Juin 1687.
Cet éboulement du aux méthodes d’extraction intensives de l’époque, les cavités étaient creusées les unes au-dessous des autres, fut le plus grave de ceux que connut la mine tout au long du 17ème siècle, les points d’appui et les soutènements se rompirent provoquant l’effondrement des parois séparant les trois puits ouverts.
On
revêt des casques rouges et des capelines imperméables, appréciées au fur et à
mesure que nous descendons dans la mine.
C’est parti pour une balade de 600m environ à travers tunnels, puits et boyaux où nous marchons courbés, de temps en temps on entend un petit bang « T’inquièt c’est rien ! » juste la rencontre d’un casque avec la roche, les plus d’1,80m auront mal aux reins à la sortie…
Le « Puits Creutz » du nom du gouverneur de la
province de Kopparberg, commencé en 1662 est profond de 208m, un tintement de
cloche venant de l’extérieur sonne à nos oreilles, il est incessant, dans cette
quasi obscurité c’est presque lugubre. C’était un dispositif de surveillance
pour les pompes à eau installées dans ce puits, si la cloche se taisait, c’est
que le pompiste à l’air libre avait mal fixé quelque chose dans ce mécanisme de
balancier et roue à aubes.
La « Paix Générale » exploitée au
Moyen-âge, abandonnée vers 1740 et remise en service en 1800. Haute de 21m et
longue de 65 mètres, son nom lui vient d’une paix signée en 1801 entre la
France et l’Angleterre. Un gigantesque caisson en rondins, rempli de blocs de
granit, a pour rôle d’étayer le plafond, pourvu qu’il ne s’effondre pas
….. on voit
aussi les restes d’une forge qui servait à affûter les outils.
Après avoir emprunté des galeries, des boyaux à différents niveaux, nous arrivons à une salle appelée :
Le « Cadeau de Noel » cette salle doit son nom du
fait que l’on y découvrit un filon à l’époque de Noël.
Depuis la
fin du siècle dernier, cette même excavation fait office de « livre
d’or » on peut voir sur l’une de ses parois les signatures de visiteurs royaux
qui y sont passés au cours des siècles. Pour n’en citer que quelques uns :
Gustave Vassa au 16ème, Gustave VI Adolpe en 1968, la reine Silvia
et la princesse héritière Victoria en 1992.
Histoire d’amuser les touristes que nous sommes, en allumant, qu’y voit-on ? caché dans une anfractuosité bien sombre, un arbre de Noël paré de boules et de guirlandes.
La visite
suit un trajet qui passe parle Puits Rålamb
la galerie du Prince Eugène qui visitera la mine en
1880
la galerie Osman Pacha du nom d’un célèbre maréchal
turc
le Puits de l’Etranger qui comporte des galeries
creusées à la main, ou excavées à l’aide de brasiers (méthode qui consistait à
empiler du bois contre la paroi rocheuse, la roche, rendue friable par la
chaleur, était ensuite plus facile à abattre au moyen de coins et de barres à
mines)
La
visite souterraine se termine, nous prenons place dans un ascenseur moderne et
en quelques secondes, revoilà la lumière du jour.
Reste à voir les bâtisses construites sur l’esplanade, en visite libre.
Le
bâtiment principal, anciennement le Bureau des Mines, a été érigé en 1785.
Après être
tombé en ruines, il est restauré en 1922 et abrite aujourd’hui un musée,
celui-ci montre les techniques d’exploitation, l’histoire et les conditions de
vie des mineurs.
On y voit entre-autres les instruments de précision
chirurgicaux nécessaires en cas d’amputation….. les lampes à huiles qui
remplacèrent les torches. Au deuxième étage, une galerie de portraits datant de
1653.
.
Plus loin, derrière la grande fosse,
Autour de la mine il y avaient les terrils, ces
immenses tas de résidus de minerais pauvres en cuivre, et qu’en faisait-on ? :
de la peinture rouge, celle qui colore si agréablement les maisons en bois de
Suède et de Finlande. L’usine de colorant puise sa matière première
dans ces terrils dont les minerais contiennent des silicates d’oxydes de fer et
du zinc. Ces tas sont laissés pendant 50 à 70 ans à l’air libre pour qu’ils s’y
décomposent, après quoi le produit est débourbé, séché et calciné, ce qui
permet d’obtenir un pigment que l’on broie en une poudre fine, poudre
conditionnée et envoyée pour être transformée en peinture rouge. Dans les pays nordiques, les habitants
respectent un code de couleur pour peindre leurs bâtiments rustiques, rouge
pour les petites maisons, les annexes, les granges, les étables, jaune, pour
les maisons cossues, blanc pour les encadrements, les menuiseries, les angles
des murs, vert sapin pour les portes de granges et d’annexes. La mine autorise les CC à dormir sur son
parking, moyennant 120 SEK (environ 15€)……. ticket qu’il faut aller chercher à
la billetterie, et apposer obligatoirement sur le pare-brise, il n’est que……
16h30 Nous reprenons la 60 en direction d’Orebro et
trouverons à nous poser sur une aire de cette route, plutôt un grand parking
qu’une aire, agréable, à l’écart du bruit, nous allons tout au fond, le long
d’une frondaison, au bord d’un lac. Cette nuit une dizaine de CC et caravanes
nous accompagneront. Nous retentons la télé, sans être spécialement
mordus du petit écran, la mettre de temps en temps nous permet de savoir, en
gros ! ce qui se passe en France et de par le monde. Nous assistons
à l’arrivée du Tour de France sous….. la pluie ! alors qu’ici nous
profitons toujours d’un beau soleil. Vous vous dîtes, mais alors pourquoi
rentrez ? c’est bien tentant de rester, mais le voyage était ainsi
programmé et nous avons des impératifs, comme c’est bien souvent le cas pour
chacun d’entre nous ! Après voir avalé
quelques kilomètres sur la 60 en direction de Jonköping, voila l’heure de
déjeuner, les petites églises finlandaises et suédoises nous ayant charmé par
leur environnement, nous décidons dès que nous apercevrions un clocher de
quitter la voie rapide et de la dénicher. Superbe ! sur le minuscule
parking de celle-ci, le long d’un sympathique petit espace vert des tables
pique-nique invitent à la détente. Alors que nous ne sommes qu’à la moitié du
repas arrivent une, puis deux, puis trois voitures, les habits de leurs occupants,
hélas n’offrent aucune ambigüité …….par peur de se faire encercler et surtout par
décence, nous nous éloignons légèrement et finissons rapidement de déjeuner.
Nous serons repartis avant que les Pompes Funèbres locales n’arrivent, mais
tout de même un peu étonnés, car il n’est à ce moment que…. 12h30. Notre
prochaine étape, sera le « Göta Canal » un peu avant Linköping.
« L’arbre de Creutz » a été creusé en 1662,
il est construit au-dessus et rejoint le puits de Creutz. A sa tête : une
cloche, celle qui tinte sans cesse, mais qui avertit d’un dysfonctionnement des
pompes à eau. En son sommet, une girouette posée en 1852.
»The Water
Wheel Creutz » (la roue à eau) située à environ 20m de l’arbre de
Creutz. Bâtiment érigé en 1845 et reconstruit en 1882, à l’intérieur une
roue à augets de 15 m de diamètre. Cette route était manœuvrée par environ 50
condamnés à perpétuité. Ce mécanisme de pompage de l’eau a été en service
jusqu’en 1916. Le balancier
que l’on
peut voir aujourd’hui a été reconstruit en 1975.
le « Lodge Miner » les
vestiaires et bureaux et
le « Konstmastargarden » la maison
du directeur.
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Falun.
Jeudi 14 Juillet. Fête
nationale, mais ça je ne vous l’apprends pas !