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12 petits diaporamas sont visibles, voir à la fin du récit...

 

         Précisions importantes : Ce récit condensé ne comportera ni liens, ni situation, ni plans de villes, l’historique sera réduit au minimum, ceci afin de ne pas encombrer inutilement ce récit de voyage. Les personnes intéressées par ces renseignements les trouveront dans les rubriques concernées, rubriques beaucoup plus détaillées, avec anecdotes et Itinéraireimpressions personnelles,  rubriques également plus illustrées, repérables sur le site à partir du menu de gauche.

 

     A Dimanche 10 Mars. Envol à bord d’un Airbus A321 à 14 h. 5 heures plus tard je foule le sol du tarmac de l’aéroport Léopold Sédar Senghor. Température annoncée : 26 °. Au passage des douanes : remise de la fiche d’entrée, visage scanné et empreintes des 2 index enregistrées.

Nous sommes 8 à faire ce circuit, l’harmonie et la complicité de ce mini-groupe sera parfaite, avec de franches rigolades, ainsi qu’une solidarité à toute épreuve lorsque des graves soucis de santé sont venus ternir ce voyage (soucis qui se sont fort heureusement bien terminés)

Les taxis jaune et noir A peine le pied posé hors de l’aéroport que nous sommes déjà dans l’ambiance ! les « Salamaleikum » sont distribués à tout vent. Des porteurs se disputent nos valises, prévoyez quelques pièces d’ 1€, ils ne vous lâcheront pas. L'appel du muezzin nous rappelle qu'on en terre musulmane. Un attroupement bruyant  attire notre attention, c’est une lutte amicale (sport national) à laquelle assiste une cinquantaine de personnes. Beaucoup de taxis, jaune et noir, leur carrosserie pour la plupart est dans un état abominable !.... bienvenue au « Sénégal »

       Sur le parking, nous faisons la connaissance de Ibou notre chauffeur, un jeune garçon qui « n’a son permis que depuis ce matin » nous dira au dîner notre guide « mais oui bien sûr ! … »  et du mini-mini-bus !...pour s’y engouffrer ou en ressortir…. il faut faire coulisser les sièges avant, deux d’entre-nous seront assis sur des strapontins, quant aux bagages, ils sont hissés sur la galerie. Tout en  assistant à ce début d’épopée, nous pensons tous « S’il te plaît Ibou, attaches bien nos valises »

      Notre guide se présente : Douga, pour se souvenir de son prénom « pensez à la gadoue » nous dit-il, il a l’air sympa, mais on verra à l’usage !….… c’est un musulman de 43 ans, marié et père de quatre enfants. Ibou et sa coquille de noix nous emmènent à notre hôtel « Le Calao » situé près de la plage de Ngor : petits bungalows disséminés, très colorés, piscine, nombreuses plantes tropicales, les chambres avec leur toit conique en feuilles de palmiers comportent un frigo pour certains !... et la climatisation. Aujourd’hui le vent souffle fort, le  vacarme incessant des vagues de l’Océan, très proche, se fracassant  empêchera plusieurs d’entre-nous de passer une nuit paisible.

Les hôtels locaux au Sénégal sont des petites structures dispersées dans la verdure, véritable petit labyrinthe.

  Au dîner : pamplemousse farci, brochettes de poisson et crêpe, comme boisson locale, une bière nommée « Gazelle » le tout accompagné de charmants compagnons : les moustiques, régulièrement présents le soir, vaut mieux prévoir un répulsif. 

Menu du dîner       Un des bungalows

Chargement des valises       A Lundi 11 Mars. Briefing près de la plage. On ne fera pas le circuit à l’européenne, mais à la sénégalaise, c'est-à-dire sans notion du temps, enfin si un petit peu tout de même, mais relax, relax, relax……

   Douga est employé par la T.P.A (Tourisme Plus Africa)  adolescent il guettait déjà les touristes pour leur proposer ses services. Il commence par nous demander si on est amis ou de la même famille « Euh non ! personne ne se connaît ».. bizarre cette entrée en matière !.. et si c’est notre premier voyage au Sénégal, ce qui est le cas pour chacun d’entre-nous.  

Après nous avoir remis une carte sommaire, il nous indique ce qu’il compte nous faire découvrir et nous donne des infos techniques, telles que l’approvisionnement en eau dont il se chargera régulièrement, et les pauses pipi qui se feront pour l’essentiel, dans la brousse, de préférence derrière un gros baobab.

   Face à nous, la petite île de Ngor ou France Gall a établi résidence.

     Chargement des valises sur le toit du mini-mini bus, puis visite panoramique de Dakar. (carte itinéraire point 1)

Monument de la Renaissance AfricaineDakar fût découverte en 1444 par un navigateur portugais, ensuite les pêcheurs lébous s’y installèrent en construisant des huttes. En 1857 la France prend possession de la côte et fera construire une gare et une ligne de chemin de fer. 1902, Dakar devient la capitale de l’AOF (Afrique Occidentale française) et compte aujourd’hui 3 millions d’habitants.

Nous voyons successivement le :

* Le Monument de la Renaissance africaine. Imposante structure de 52 m, inauguré en 2010, un des projets du président Abdoulaye Wade, représentant un homme portant son enfant et tenant sa femme par la taille, c’est le symbole d’une famille africaine résolument tournée vers le Nord-Ouest. Monument suscitant des critiques de toutes parts, il est aujourd’hui gardé par une sentinelle.

 * La mosquée de la divinité d’Ouakam :  lieu de pèlerinage important (terminée en 2007)

  L’Assemblée Nationale  Le palais présidentiel gardé par une sentinelle de la Garde Rouge en habit traditionnel  La place de l’Indépendance.

Un flic arrête le mini-bus, mais qu’as-tu donc fait Ibou ? pourvu qu’on ne te retire pas ton permis sur le champ !  La cause en est l’amoncellement des valises sur Statue de Dembé et Dupontsa minuscule galerie, faut dire aussi que ça fait « marchand de tapis »  

* Place du tirailleur, située face à la gare et à l’embarcadère de Gorée, en son centre une statue célèbre « Demba et Dupont » le tirailleur africain et le poilu français. Œuvre exécutée en 1923 en hommage au sacrifice de ces soldats sénégalais, dont le dévouement s’était illustré sur le Chemin des Dames.

  *  Gare ferroviaire. Superbe édifice colonial. Le trajet Dakar-Saint-Louis, première ligne ferroviaire de l’Afrique de l’Ouest, fut inauguré le 6 Juillet 1885. Aujourd’hui ne subsiste plus que la ligne Dakar-Bamako (Mali) avec deux départs par semaine.

  Près de la gare, un petit marché propose de l’artisanat, du savon, du beurre de karité, des colliers, des fruits…. Que la tentation de prendre des photos est belle ! population bigarrée, femmes revêtues de cotonnades multicolores, portant les baluchons sur leur tête, ou leur enfant dans le dos, mais danger !.... elles ne veulent pas  elles sont mêmes agressives à notre encontre, Myriam s’en souviendra longtemps !.. elle a dû se justifier auprès de l’une d’elle d’avoir pris un cliché du marché et non de cette femme. Douga nous rassure, dans les villages, ça ne sera pas ainsi.

 

La gare coloniale     Le marché de la gare

 

Direction le Sud, la « Nationale 2 » route de transit des camions de marchandises vers le Mali. On y aperçoit des scènes de vie pittoresques, tel un marché de fruits, de bestiaux. Les marchands se protègent Le marchédu soleil sous des parasols où de simples bâches recouvertes d’une poussière rouge, celle de la chaude terre d’ici : la latérite. Dans les campagnes, les bâtisses sont le plus souvent inachevées, n’y est habité que le rez-de-chaussée.

Les petites villes grouillent de monde, les rues adjacentes offrent le spectacle de charrettes, Zébus en bord de routecamions, étals de fruits. Dans les campagnes, des zébus marchent le long de la route, des chèvres la traverse, Ibou a l’œil….

  Douga nous demande nos prénoms. Je vous présente mes compagnons d’une semaine : Nicole, Monique et Jean-Claude, Myriam et Jean-Pierre, Sylvie et Jean-Luc, et votre serviteur : Thérèse. Plus tard, lorsque j’expliquerais  pourquoi je prends tant de notes, et que je rédige un petit reportage, le groupe me surnommera affectueusement « Sœur Thérèse.com »

      

Arrêt déjeuner au « New Blue Africa »  superbe restaurant de Mbour les pieds dans l’eau (jumelé depuis 1974 avec Concarneau)

Il fait chaud, très chaud, dans les 38° au soleil   Nous apprécierons le déjeuner servi dehors sous une tonnelle au toit de feuilles de palmiers. Très coloré le décor, ciel bleu, océan, sable et cocotiers, quant au restaurant, il est doté de petites tables rondes recouvertes de mosaïques bleu-foncé, de chaises en fer forgé bleu ciel. Au menu : sole grillée présentée sur une superbe assiette en bois, en forme de poisson, un régal pour les papilles, un régal pour les yeux….

Douga a fait venir un monsieur qui change nos billets sans passer par une banque, 1 euro = 650 francs CFA.

Nous avons quartier libre d’une petite heure, le sable me brûle les pieds, je vois un transat à l’ombre et sans me poser de questions, m’y allonge, pour entendre quelques minutes plus tard au-dessus de ma tête cette phrase  «  tiens ! j’ai changé de femme  »  quoi, qu’est-ce ? et m……. j’étais trop bien ! bien évidemment le groupe se fiche de ma poire, me charrie et ce n’est que le début !...

Myriam nous qualifiera elle et moi des gaffeuses du voyage, il en fallait, on les a vite trouvées  

   Le restaurant     Le restaurant

 

 Une poignée de sable dans les bagages et nous reprenons la route.

       « Quand la France à un rhume, c’est le Sénégal qui tousse ! » nous dit solennellement Douga. Ce serait un proverbe, mais j’avoue que je n’ai pas réussi à en trouver le sens !

 Nous voici arrivés au port de pêche de Joal-Fadiouth (carte itinéraire point 2) ville natale de l’ancien président Léopold Sédar Sengor, ses enfants y vivent toujours.

 

 


Retour de pêche

Depuis les quais, une odeur nauséabonde chatouille nos narines, c’est celle des entrailles des poissons qui pourrissent sur la plage « Bienvenue dans l’univers de Channel ». Les pêcheurs dans leurs jolies pirogues bariolées viennent de rentrer,  quelques femmes, l’eau jusqu’à la taille vont, à l’aide de paniers, bassines, seaux en plastique, chercher le poisson jusqu’aux pirogues,   les hommes vêtus de cirés  transportent sur leur tête un bac qui leur dégouline sur le corps.

 

Retour de pêcheLe poisson est ensuite trié, les femmes assises en cercle sur des pots de peinture, à l’ombre d’un parasol, l’écaille et le vide. Les catégories riches iront dans les camions frigorifiques pour les destinations européennes, quant au petit poisson ordinaire (principalement des sardinelles) il sera emporté par des carrioles jusqu’aux séchoirs voisins où il sera séché puis fumé pour la consommation locale et celle des pays voisins.

 

La pêche affiche aujourd’hui une santé resplendissante. A la rencontre de courants froids et chauds, les côtes sénégalaises comptent parmi les plus poissonneuses du continent. A la fois artisanale et industrielle, elle s’appuie sur des thoniers, sardiniers et chalutiers très bien équipés, plus une impressionnante flottille de pirogues bariolées. C’est la première activité économique du pays et première source de devises.

 

 

 

Retour de pêcheLe spectacle est superbe, pêcheurs dans les pirogues, carrioles menées par des ânes, hommes qui courent partout, femmes à la peau d’ébène qui avec leurs vêtements et leurs coiffes colorées offrent un joli kaléidoscope de couleurs.

Attention à ne pas marcher sur les tas de poissons traînant un peu partout, sur les coquilles des lambis, mais aussi ne pas se prendre dans les cordages ancrés dans le sable qui maintiennent la pirogue.

Pas peureux, les gamins d’une dizaine d’années nous courent après « photo, photo » et se tordent de rire à la vue de leurs bouilles sur l’écran de l’appareil.

 

      Nous quittons Joal-Fadiouth, ça sera piste jusqu’à notre hôtel. Ça et là, des ordures jonchent le sol, phénomène malheureusement courant.

Pas très loin du port, voici les séchoirs, ici la technique de séchage est simple et traditionnelle, les équipements sont rudimentaires. Une fumée épaisse recouvre cette surface imposante, l’odeur de poisson séché flotte dans les airs.

Le poisson ainsi séché se conservera plusieurs mois.

 

Il est surtout consommé par les populations pauvres n’ayant pas accès aux produits frais, ainsi qu’aux « sous-régions » (Gambie, Congo…) les déchets seront utilisés dans l’agriculture ou pour l’alimentation animale.  Les sardinelles sont disposées puis fumées sur des claies à l’air libre.

 

Sur la piste, on aperçoit à travers la fumée et la poussière, des carrioles chargées de paille qui viennent vers nous, celle-ci sera brûlée pour le séchage.

 

   Les séchoirs    Carriole de paille

 

Le baobab

 Le baobab,  l’image de l’Afrique, l’emblème du Sénégal. En voici un superbe, première photo de notre petit groupe. En faire le tour en se prenant la main aurait pu être sympa, mais nous ne sommes pas assez …

 

       Le baobad peut atteindre 25m de haut et plus de 12m de circonférence. Sacré pour certaines cultures, il serait sacrilège de le couper. Ses fruits comestibles sont aussi appelés « pain de singe ». L’écorce sert à confectionner cordes et cordages. La décoction de la pulpe sèche du fruit est utilisé contre  le « rhume des fesses » Les séchoirs sur piloristraduisez :  la « diarrhée ».

 

Et nous repartons pour des kilomètres de piste à travers la brousse en direction du delta du Saloum.

 

      A l’approche de Palmarin, on aperçoit au loin des petits marais salants. La conjugaison du blanc des tas de sel, du marron des anciens greniers à mils sur pilotis (pour mettre les récoltes à l’abri de souris et autres bestioles) et du bleu du cours d’eau est vraiment magnifique.

 

 

 

Notre hôtel, la « lodge de Palmarin Diakhanor » est au milieu de nulle part, au bout du Monde. Nichée entre les plages de sable blanc et les lagunes du Delta de Saloum, elle offre une situation unique. Son architecture  est étonnante, comme sortie d’un conte pour enfants : un mélange Niominka et Peul. 24 bungalows en terre cuite ocre incrustée de coquillages, près de la mer, au confort simple. Chacun comporte un vaste salon, une chambre ventilée avec moustiquaires, des étagères en terre en guise d'armoire. La salle de bain est composée d'une douche, d'un petit meuble en rondins, d'un WC (cuvette) et d'une bassine métallique qui fera un lavabo convenable

Un bungalow de PalmarinLes fenêtres sont de simples trous obturés par un panneau de bambous tressés qu'on maintiendra fermés à l'aide d'un rondin de bois brut. Les lits sont taillés dans la masse.


      A l'extérieur, un ou deux fauteuils pour se reposer, admirer le coucher ou le lever du soleil, ou pour tout simplement rêvasser et profiter de ce lieu magique.
Dans ce lodge, suivant les règles du tourisme équitable et de l’écotourisme, tout est fait dans le respect de l’environnement et de ses habitants. Un site internet (voir rubrique correspondante) en fait d’ailleurs la promo.

 

Une jeune femme : Céline assure seule l’entretien des chambres et la distribution des repas. J’ai adoré ce coté rustique et intimiste de ce pittoresque hôtel, mais toutefois regretté que les prises de courant ressortaient du mur, quant à celle de mon ventilateur, il y a une sorte d’allumette à l’intérieur, en voulant regarder de plus près, j’y attrape une « poignée de châtaignes »  Les allées qui rejoignent les différents bungalows sont recouvertes de plusieurs couches de coques, très joli, mais impossible d’y faire rouler une valise.

Dans cette région, l’électricité n’est pas au rendez-vous, elle est fournie grâce à un groupe électrogène qui fonctionnera uniquement de 19 heures à 23 heures. Quant à l’eau, faisons preuve de civisme et ne restons pas une demi-heure sous la douche !

 

Inérieur d'un bungalow    Une fenêtre du bungalow

     

Lorsque le soleil commence à décliner, je vais du coté de l’Océan, mais suis sitôt apostrophée par un marchand ambulant encore installé sur le sable qui me demande de revenir demain, il me demande mon prénom, me donne le sien en m’arrachant la promesse de revenir. « Babacar, tu t’en souviendras, Thérèse, Babacar !  »

     Puis j’apprends que l’une d’entre-nous a eu un petit souci. Dîner à PalmarinJean-Pierre et sa femme surpris par la force de l’Océan se sont retrouvés à faire un « roulé-boulé » et dans l’action, Myriam y a perdu ses lunettes de soleil. Babacar lui en apportera demain matin.

   Douga jusque là « réservé » se lâche, tutoiement et bise à chaque « gazelle » le matin, il a « testé » son groupe, celui-ci l’a probablement  séduit de par sa cohésion et sa bonne humeur. Il commencera à nous amuser en jouant avec les mots, par exemple la DDE devient « Dix Doigts Engourdis »… pour ne citer que celle là ! Tu notes ! m’ordonne-t-il gentiment …

   Au repas, il nous explique ce que l’on fera demain, et là, je commence à angoisser, il est prévu une balade en pirogue dans le delta, oui MAIS !.... il faudra pour aller jusqu’à la pirogue, marcher une centaine de mètres avec l’eau à presque mi-cuisses, puis y monter sans appuis ! Moi et ma phobie de l’eau….        

   Au menu : langoustines chaudes sauce moutarde, brochettes de lotte, que tout ça était bon ! Bonne nuit

 

Fleche recit chili 3

Lever de soleil sur PalmarinA Mardi 12 Mars.

           7h30. Joli ce lever de soleil depuis les jardins de l’hôtel !

          Le petit déjeuner avalé, Myriam va voir Babacar, revenue avec une paire de lunettes, elle me crie « Thérèse, faut que tu ailles le voir, il te réclame ! » Il lui a donné un joli collier + un pour moi ! je suis touchée par cette sensibilité, même si c’est un peu commercial. On ira tous le voir en début d’après-midi, c’est promis.

 

          9 h. Départ à pied par des chemins de piste jusqu’à l’embarcadère de Palmarin, un petit kilomètre et me voilà face à cet Océan qui me fait peur, moi qui Le comique Douga et moi..n’habite pourtant qu’à 25 kms de lui !.... (carte itinéraire N°3)

 

          Voyant que je ne suis plus du tout à l’aise, Douga me prend par la main, sa stature me rassure. Pour la photo il fait le « pitre »

 

          La pirogue motorisée, fabriquée en fromager, appartient à l’hôtel. J’y suis arrivée !.... reste maintenant à s’y installer, ce que chacun arrive à faire avec plus ou moins de difficultés, selon son âge et sa sveltesse, Simon, le conducteur, d’un geste sûr me soulève et hop j’y suis. 

 

           Bien barbouillés de cirage blanc, chapeau protecteur sur la tête, nous partons à la découverte du delta et de sa mangrove. Le delta

 

            Le delta du Saloum (334 000 ha) est inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2011. C’est un des plus grands sites ornithologiques d’Afrique de l’Ouest. Fouillis inextricable de milliers d’îles, canaux et bancs de sable, la mangrove s’y épanouit sans compter. Cette mangrove tend à disparaître, à cause de l’utilisation massive du bois par les populations  (fabrication des maisons, bois de chauffe…)

 

     Simon, une boussole dans la tête, nous balade à travers ce labyrinthe de bolongs, lieux de reproduction des huitres et des poissons. Que cet endroit est calme, silencieux !

 

      Il jette l’ancre, stoppe sa pirogue et nous prête le matériel nécessaire.

      Au déjeuner, nous devrons manger ce que nous allons pêcher, c’est peu dire qu’il va falloir se mettre à l’ouvrage !

 

      La pêche à la palangrotte avec Simon c’est du pur artisanal : une ligne entourée sur une plaque de liège, une crevette enfilée sur l’hameçon comme appât. Après avoir tiré environ 7 mètres de fil, on lance le plus loin possible, en essayant de ne pas l’emmêler. Et c’est là que je vais démontrer à Simon et à Douga comment s’y prendre !...   en ramenant très vite un mérou, plus tard, Monique pêchera une raie, Jean-Luc, une carpe, Simon, un magnifique serpent d’eau qu’il rejettera à la mer.

 

Ma première prise     Le groupe dans la pirogue         Un serpent d'eau

 

     

Jean-Luc qui mène la pirogue à la dérive

     Il y a certes beaucoup de poissons, mais ceux-ci plus malins que nous mangeaient la crevette et….. by-by les toubabs !

 

     Changement de « coin »… Pour la manœuvre, Simon demande à Jean-Luc de tirer sur la corde pour décrocher l’ancre, mais la pirogue dérive, fonce sur la mangrove, on a bien failli aller aux…….. pâquerettes   c’était moins une !...

 

     Merci Sylvie pour cette photo, la mine ahurie de Jean-Luc à cet instant me fera toujours rire.

 

     Sur le retour, nous croisons des pêcheurs, heureusement pour eux, leurs pêches ont été plus fructueuses, ils jettent quelques spécimens dans notre barque, petit cadeau pour Simon ?…

 

Pêcheurs     Pêcheurs

 

         

Le thiou        Au déjeuner, nous apprécierons un plat local : « le Thiou » : poisson frit au barbecue accompagné de riz, de carottes…. et d’une sauce aux oignons, délicieux !

 

        Douga se révèle être un grand séducteur, le voila qui finement me demande d’être sa seconde épouse, il veut que je divorce…. et invite tout le groupe au futur mariage ! ceux-ci bien évidemment en rajoutent, trop heureux disent-ils d’une telle invitation !....... il tissera ainsi une toile de séduction et de charme durant tout le voyage. Quoique plutôt gênée et stupéfaite, je le laisse dire, que puis-je faire d’autre ! et puis ce ne sont que des paroles qui après tout sont plutôt gentilles, voir flatteuses !.... Myriam et Sylvie, enhardies, profiteront alors de chaque occasion pour en remettre une couche, ça amuse tout le monde, je me détends, on se laisse tous aller à de grands éclats de rire, partageant ainsi des moments sympas et…. Inoubliables.

 

Babacar, plage de Palmarin        Il fait chaud, très chaud !.... hors de question pour Douga d’exposer ses « chochottes de gazelles » comme il aimera nous appeler, à de si hautes températures, aussi ça sera repos jusqu’à 16 heures.

 

        Babacar, nous ne t’oublions pas !.... lui et deux autres marchands ambulants sont là, leur artisanat posé sur un tapis à même le sable. Une demi-heure plus tard, je crois qu’ils ont fait le chiffre de la journée.

 

           16 h. Par groupe de 4, nous voici installés dos à dos dans une charrette, avec un matelas pour poser nos délicates fesses. Conduit par Haussmann son cheval, François nous mènera, tour à tour, jusqu’au village proche de Diakhanor.

 

           On repasse par le petit port de ce matin, apercevant au loin des tas de coquillages (coques) ramassées à marée basse par les femmes, puis voici de drôles de petits crabes, les « crabes violonistes » qui s’engouffrent dans leur terrier dès qu’ils sentent notre approche. Ne faisant que 3 cms, il faut des yeux de lynx pour les apercevoir sur l’écran de l’appareil !  nommés ainsi à cause de l’énorme pince du mâle qui mesure près de 10 cms.

Ce crabe se cache sous la mangrove à marée haute et sort à marée basse pour se nourrir en cherchant dans la vase.

 

Palmarin,promenade en charrette      Les crabes violonistes

 

 

Bel oiseau bleu     La balade dans la brousse nous fait passer par de beaux paysages, joli ce petit oiseau tout bleu perché sur le fil électrique.

     Passage obligé aussi parmi les tas de détritus, hélas une généralité dans les villages. 

     Voici les palmiers-tisserands, appelés ainsi car ils sont remplis de nids tissés par les oiseaux.

     « On peut rencontrer des hyènes à la nuit tombée » nous dit très sérieusement François, elles dorment dans la mangrove durant la journée et vont dans la brousse la nuit pour chasser, brrrr…..

 

La brousse    Les palmiers-tisserands

 

           A Diakhanor, village de 600 habitants, les maisons sont en dur, avec quelques propriétés construites par des français,  les enfants nous courent après « cadeau, cadeau ! »

 

Village sérère  Construction d'une hutte, village sérère

 

Pause, village sérère     La promenade à cheval terminée, nous disons au-revoir à François et retrouvons Douga qui a profité de notre absence pour faire sa petite sieste à l’ombre.

 

     18h30. C’est à pied que nous retournons dans ce village, pour y prendre un verre dans le « bistrot » du coin, tenu par la femme de Simon, craintifs, trois de ses enfants s’accrochent à elle. Surprenant ! ils ont tous 4 enfants : Simon, Douga, et Zal notre prochain chauffeur,  je ne pense donc pas ces hommes soient polygames. Par décence et respect de leur vie privée, nous ne leur poserons pas la question.

 

    Le Sénégal serait le pays à la plus forte société polygame dans le monde, pays musulman à 90 %, il n’est autorisé que 4 femmes par homme. Dans les régions rurales, toute la famille au sens large habite dans le village, formant une concession. Chacune des épouses possède sa propre maison.

 

     Simon et sa femme font partie de l’ethnie Sérère. Ceux qui comme Simon pratiquent la pêche dans le delta du Saloum sont des Sérères Niominka. Leurs enfants, à ma grande surprise, portent des noms bien français,  (tout comme Céline, Simon, François ) c’est parce qu’ils sont catholiques. Musulmans d’origine, les Sérères sont  les premiers africains convertis à cette religion, aujourd’hui, chapelles ou églises ont leur place dans tous les villages.

 

     Retour à l’hôtel où Céline nous sert des gambas et du zébu.

 

     Il faut, malgré la chaleur qui règne dans le bungalow, tenter de passer une bonne nuit car demain le réveil sonnera à 6 heures, une grande journée et de nombreux kilomètres nous attendent. Là encore, le vacarme des vagues gênera quelque peu le sommeil.

 

 

        A Mercredi 13 Mars.

     Tous les matins au petit déjeuner, nous trouvons une bouteille de Bissap sur notre table, boisson sucrée à base de fleurs d’hibiscus, Zal, notre chauffeurd’un petit goût acidulé avec un parfum de fruit rouge, ça se laisse boire ….

     La voiture de Ibou ayant eu un problème mécanique, ça sera avec Zal, homme de 43 ans, marié et père de… 4 enfants. que nous continuerons le voyage.

     Au-revoir Ibou  nous n’avons eu malheureusement pas eu le temps de t’apprécier. Par contre, grand murmure de satisfaction, le véhicule de Zal est beaucoup plus spacieux et confortable, un Ford Transit de 12 places. Forêt de palmiers rôniers

     7 heures. Nous remontons vers le Nord en direction de Djourbel, en empruntant une piste très rouge. Arrêt au milieu d’une forêt de palmiers rôniers,

Ces palmiers peuvent atteindre 30m de haut, leurs feuilles servent à faire des paniers, des chapeaux, du papier, les racines : des balais, le bois à la construction des charpentes.

     A Samba Dia, Douga s’approvisionne en bouteilles d’eau, Zal nous montre des « motos-taxis » moyen de transport certainement beaucoup utilisé, le précieux carburant vu le salaire moyen d’un sénégalais (100 euros mensuel) étant d’un coût prohibitif, essence : 1,35€, gas oil : 1,20€…

        10 Heures. Marché de Diouroup, un peu avant Fatick. En milieu rural ils sont hebdomadaires, chaque petite ville a le sien, ce qui fait que nous en traverserons plusieurs.  Les femmes y achètent des légumes, vendent leurs productions, on peut y voir toutes les marchandises possibles et inimaginables, allant de la bassine plastique en passant par les chèvres, poulets, riz, coton, stands d’épices qui titillent nos narines, vannerie, poterie, une débauche de couleurs, une débauche d’odeurs.  

 

Marché de Diouroup Marché de Diouroup Marché de Diouroup Marché de Diouroup           

        Nous déambulons à la queue-leu-leu parmi cette immense foule colorée, tentant de se frayer un chemin entre les étals des vendeurs, lorsque le drame survient : Jean-Claude pris de convulsions et de tremblements s’écroule, il perd assez rapidement connaissance, rapidement la foule s’agglutine autour de ces « toubabs » Sincèrement attristés par ce qui arrive, les gens nous demandent ce qui se passe, hélas, nous n’en savons rien !

       Une fois Jean-Claude allongé dans le véhicule, Zal prend la direction de l’hôpital de Fatick, à 15 kms de là, je dois dire qu’à ce moment là, personne n’en mène large ….

       Petit à petit, il reprend ses esprits, arrivé à cet hôpital, il est pris en charge dans la minute !......Là on prend conscience du manque de moyens, il faut aller à la pharmacie acheter un cathéter et un perfuseur. Le médecin urgentiste vient à notre rencontre nous donner de ses nouvelles, la crise est passée, il va bien !.... mais il veut le garder un peu en observation. Une prise de sang est effectuée, il faut aller la régler au laboratoire une rue plus loin. Le médecin ne voulant pas trop se prononcer, Douga lance la procédure « rapatriement » vu les lieux où l’on doit poursuivre le voyage (brousse et désert) plus la chaleur, il ne veut pas prendre de risques.

        Plus de trois heures…… ont ainsi passé, c’est avec le cœur gros que nous leur disons au-revoir, Jean-Claude est désolé pour le désagrément qu’il nous a causé.

    « Pas grave Village en concessionJean-Claude, le principal c’est que tu ailles bien !  »

    Nous les laissons dans cet hôpital, non sans avoir pris le soin d’échanger nos coordonnées, mais Douga nous rassure, un véhicule de l’assistance va venir sous peu les chercher, et il est probable qu’ils reprendront l’avion dès ce soir.

Drôles de taxis        Et nous reprenons la route !....

    Douga s’inquiète de savoir si nous avons faim  La réponse est unanime :

    « Aucune importance, on se passera bien de déjeuner ! »

    On est bien conscients qu’il va falloir d’une manière ou d’une autre rattraper ce retard. Soucieux de notre bien être et conscients qu’on doit tout de même être sinon affamés, du moins assoiffés (« il faut boire, il faut boire ! » sera son leitmotiv durant tout le voyage….)  il achète en tendant le bras hors du véhicule, les petits marchands courent vers lui !….oranges et bananes, de quoi, nous dit-il « calmer nos estomacs en attendant le restaurant » que nous n’atteindrons que dans trois bonnes heures, forcément !…

     La route d’ici Touba est jalonnée de villages regroupés en concession, faits de huttes en bambous, certains clôturés par une palissade.

     Zal double de drôles de transports en commun : les « taxis-brousse » 

Au loin des femmes battent le millet. Souriantes et disponibles, elles nous invitent à partager cet instant, cette parcelle de leur quotidien. Nous leur offrons stylos, bonbons…

Elles pilent les épis mis dans un mortier de bois jusqu'à l'obtention de grains très fins qui serviront de semoule pour le couscous, travail certainement dur pour ces femmes, le pilon n'ayant pas l'air d'être léger. Quant au bébé, il profite là d'un bercement régulier et saccadé !...

 


Mosquée de Touba

     Voici Touba, ville sainte, où alcool et tabac y sont prohibés, où il faut avoir une tenue décente et ne pas se laisser aller à des marques d’affection osés ! L’immense mosquée est visible à plusieurs kilomètres. Pour les Sénégalais, le pèlerinage à Touba équivaut à celui de la Mecque. (carte itinéraire N° 4)

 

 

 

     Cette énorme construction entièrement recouverte de marbre est liée à l’histoire du « Mouridisme » ensemble de doctrines culturelles.

Le fondateur : Ahmadou Bamba

     « Travaille comme si tu ne devais jamais mourir. Prie Dieu comme si tu devais mourir demain » une doctrine chère aux mourides.

 

     La confrérie des Mourides fondée au début du 20ème siècle par le cheikh Ahmadou Bamba,  joue un rôle économique et politique important. La théologie des mourides est inspirée de Dieu, de l’islam authentique. Par l’enseignement coranique aux enfants, elle assure logement, nourriture et apprentissage intellectuel.

    

    Aujourd’hui l’actuel calife, né est 1923 est le Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké.

 

     Site officiel de Touba en rubrique correspondante. 

 

     Les origines: Cheikh Ahmadou Bamba venait souvent dans une forêt, il y découvrit un endroit  et indiqua qu’il fallait y construire une cité et une mosquée pour l’adoration d’Allah. L’endroit fut baptisé « Touba » synonyme de Félicité et Bonheur.  Malgré l’opposition de l’administration coloniale qui chercha à contrecarrer le projet, la première pierre fut posée le 4 Mars 1932, et le 7 Juin 1963 la mosquée fut inaugurée devant plus de 70 000 personnes.

 

Mosquée de Touba   Un des minarets de Touba   Mosquée de Touba

 

    

     Sur l’esplanade : quatre mausolées recouverts d’un dôme vert ou violet, ceux des quatre califes, fils et petits fils d’Amadou Bamba

Les colonnades de marbre


     Le troisième calife fit tracer des rues, construire un lotissement, creuser de nombreux puits et forages, qui modernisés et dotés d’une énorme pompe alimenteront le château d’eau, cette eau sacrée servant aux nombreux pèlerins.

 

Mosquée de Touba     La mosquée est pourvue de 4 minarets de 66 m de haut placés aux angles du bâtiment, ornés d’un croissant lunaire, ainsi que d’un 5ème de 87 m, le plus élevé de toute l’Afrique de l’Ouest, 10 000 croyants peuvent y prier. Le Coran est lu dans la mosquée 28 fois chaque jour.

 

     Elle abrite le tombeau du fondateur de la confrérie mouridisme, Amadou Bamba disparu en 1927 après avoir été contraint, par les Français !.... à l’exil au Gabon pendant 33 ans, tombeau que les fidèles viennent toucher pour se purifier.   

 

     Les tapis sont soyeux, les colonnes et plafonds richement colorés dorés à la feuille. Sa   construction à demandé plus de 4800 tonnes de pierres, de sable et d’acier.

     Aujourd’hui elle est recouverte de marbre rose provenant du Portugal et de marbre clair provenant de Carrare (Italie)    

     Ses restaurations successives sont rendues possibles grâce à la générosité des mourides, le calife actuel a invité le 4 Mars 2013 ses disciples à s’acquitter d’une cotisation symbolique de 500 francs CFA comme contribution aux travaux d’agrandissements, il serait aussi question de porter le nombre de minarets à sept.

 

     Nous faisons connaissance du guide officiel qui nous fera visiter cette gigantesque mosquée. Le sol de l’esplanade recouvert de marbre est brûlant, les chaussures étant proscrites sur ce territoire sacré, il nous faut absolument des chaussettes.

     Les gardiens de la mosquée nous enveloppent de foulards, nous ficèlent avec des paréos par-dessus nos bermudas nous recouvrant ainsi de la tête aux pieds, les hommes eux se contentant de se mettre en pantalons. C’est ainsi affublées, ressemblant quelque peu aux  « Vamps » !..  que nous suivons ce guide, sous un franc soleil affichant une température probable de + de 45 °

 

     Ses explications seront presque toutes données depuis l’esplanade,  il nous est interdit de pénétrer dans les mausolées ou dans la salle de prière, nous sommes des « impurs »  Pour que les visiteurs ne les abîment pas avec leurs pieds nus !..... les tapis soyeux ne sont mis en place que le Vendredi, jour de prière.

 

La salle de prière       Nous, pendant la visite

     C’est un euphémisme de dire qu’on a chaud, on est à la limite de l’ébullition !  on se croirait dans un hammam.  Cette mosquée est un chef d’œuvre, une splendeur, la voir se mérite, je puis vous assurer qu’on l’a bien mérité !

          Adieu foulard… adieu paréo…. nous vous laissons et vous quittons sans pleurs et sans regrets !


          Quelques kilomètres avant Sagata, Zal emprunte à droite une piste cahoteuse de 14 kms en direction du « Gite africain de Koba » en plein Ferlo au milieu des campements nomades Peuls. (carte itinéraire point N° 5)

          Il est un peu plus de 16 heures, lorsqu’enfin nous déjeunerons à l’ombre, ça cogne !.....  au menu de délicieuses brochettes accompagné de pâtes et de cette si bonne sauce aux oignons.

           Ce gite est fait de cases traditionnelles en bambou, avec chambres, une lanterne comme éclairage, les WC et douches sont à l’air libre (sans toit). Douga nous propose de prendre une douche pour nous rafraîchir, ce que je ferais mais « habillée » disons avec seulement un peu d’eau, les habits mouillés sur le corps me procurent momentanément un réel bien-être.

 

Déjeuner du groupe à Koba   Les douches du gite    Menu du déjeuner à Koba

 

     Nous écourtons le temps de repos prévu et allons à pied au village voisin, à la rencontre des villageois Peuls, il est fort probable que notre arrivée doit les impressionner.

            Avant d’arriver à eux,  Douga nous fait répéter « Diam N’Gam » (bonjour) Après avoir établi un contact rassurant en nous présentant comme « ses amis »  à chaque case nous serrons la main de ces femmes, tout en essayant de se souvenir de ce « Diam N’Gam »  

Une case peul           Les petits garçons veulent être pris en photo, difficile !... au fur et à mesure qu’on se recule pour les avoir tous dans le champ, ils s’avancent !..... les petites Jeune fille peulfilles plus timides restent en arrière. 

           La plupart de ces femmes accepteront volontiers d’être photographiées, Douga nous invite à pénétrer dans leur intimité : leurs chambres, leurs cuisines, il a à cœur de nous présenter ces gentils gamins qui ne demandent pas d’argent, ces ethnies reculées ne sont pas pourries par le tourisme. C’est lui qui distribuera savons, stylos, crayons, rasoirs, bonbons…. car quoique partant bien souvent d’une intention louable, donner de l’argent aux enfants n’est pas une bonne chose.


      Quelques mots sur les Peuls. Historiquement c’étaient des nomades, mais aujourd’hui beaucoup se sont sédentarisés.  Convertis à l’Islam, c’est un peuple fier, doté d’une rigueur morale à toute épreuve.

     Son troupeau est sacré car l’élevage est son mode d’existence. Pour un Peul, le zébu confère un prestige social, il pratique l’endogamie (mariage entre eux) de peur de voir se disperser les troupeaux. En échange de ses bêtes bien nourries, il se procurera des produits indispensables à sa subsistance et à sa culture.

     Les femmes portent le pagne et le boubou, attachent sur leurs têtes un morceau de tissu. Elles pratiquent le tatouage des lèvres à l’indigo, percent leurs oreilles et y insèrent des boucles d’oreilles imposantes et torsadées. Les jeunes filles ont à leurs poignets plusieurs anneaux.

     Leurs habitats sont des huttes rondes en paille tressée, une pour la cuisine, une pour la chambre.

Une cuisine peul      Femmes et enfants peuls

      Douga cherche à chaque voyage des villages différents, pour que chacun puisse profiter un peu, si peu ! de ce tourisme. On est à mille lieues de Saly, station balnéaire avec ses hôtels aseptisés, ses bungalows de luxe, ses supermarchés, sa vie de pacha, et c’est tant mieux !.... en recherchant ce voyage, j’avais privilégié la rencontre avec la population, d’ailleurs le titre s’appelait à bon escient « Rencontres Sénégalaises »

Coucher de soleil sur les dunes     Il faut reprendre la route, on est encore loin de l’hôtel.

     Douga, en contact téléphonique avec un responsable nous dit que Jean-Claude va bien, mais qu’ils sont toujours sur Dakar !...ça nous surprend un peu, on suppose alors un manque de place dans l’avion !  Un peu plus tard, Sylvie reçoit un sms de sa fille, la France grelotte sous la neige…. un nouveau pape est élu…..

     Vite, arrêt photo !.... le soleil se couche à une vitesse vertigineuse, il était prévu de l’admirer à l’hôtel depuis les dunes !... Voici le village de Lompoul où règne une petite agitation.

          * Lompoul  (carte itinéraire point N° 6) à 7 kms de la grande côte Atlantique est connu pour son désert de 18 km²,   devenu une grande destination touristique avec ses dunes de 50 m de haut et  l’installation de nombreux campements, c’est depuis celles-ci qu’a été tourné en 1996 quelques scènes du film français « Les Caprices d’un fleuve »

    Terminus, tout le monde descend, pour sitôt « grimper » dans un 4/4, ce véhicule est du pur local, pas d’escabeaux, gare aux articulations rouillées pour y prendre place  Ouf ça y est, Douga a réussi à y faire rentrer tous ses clients, et c’est parti !  Le véhicule pendant trois à quatre kilomètres parcourt les chaotiques dunes, nous envoyant bringuebaler de tous cotés, gamins que nous sommes, c’est l’hilarité générale. Dans ces conditions, il est impossible d’y  prendre une photo, de plus il commence à faire sombre.

Les tentes cachées au fond des dunes

   Le parking du campement n’est que sable … sable… avec comme seule végétation les superbes et odorants eucalyptus, on est au beau milieu de nulle part.  Européens bien organisés que nous sommes,  nous nous posons la question :

    « Mais comment va-t-on trimbaler nos valises de 20 kgs ? » et :

    « Ou se trouve le campement ? »

    « Relax, relax !  les employés du gite les apporteront à vos différentes tentes » répond Douga.

     Nous marchons ainsi pieds nus dans le sable encore chaud de la journée pendant  quelques minutes,  et soudain du haut de la dune, c’est l’apothéose, la vision de rêve,  et qu’apercevons-nous ? tels de minuscules petits carrés blancs au creux des dunes de sable orangé,  malgré la quasi-obscurité …..  des tentes mauritaniennes.

 

Lompoul

     Ce campement de Lompoul, (carte itinéraire point N° 6)  situé dans un cadre exceptionnel, tout comme celui de Palmarin et de Koba, fait partie du « Groupement des Gites Africains » dont j’ai déjà parlé. Les toilettes et douches sont en haut de la dune, sinon ça sera pause-pipi à l’abri des regards derrière les tentes.

     A peine ai-je déboulé cette dune de sable et mis ma valise dans la tente qu’il faut la remonter ! les Djembés et leur tambour sont déjà en pleine action car un autre groupe : des lycéens français venus à la rencontre de jeunes sénégalais sont déjà là.

    Assis sur des petits bancs de bois, sous un ciel étoilé, nous restons à écouter le rythme endiablé de ces joueurs de percussions africaines traditionnelles, tout le monde est invité à danser, ce que les jeunes feront avec beaucoup de plaisir.

          Le dîner est servi sous une grande tente, nos petits bancs sous le bras nous prenons place dans cet univers magique et dégusterons, servi sur une table basse,  un succulent couscous.

Les djembé de Lompoul     Sous la tente au diner

 

Intérieur de la tente mauritanienne  Après avoir fait connaissance avec les WC locaux (cuvette blanche et eau distribuée au robinet tout à coté), véritable petit luxe dans ce coin isolé, perdu au milieu des dunes,  nous redescendons vers nos tentes.

 Celles-ci d’une superficie d’environ 20 m² sont amarrées au sable par de simples piquets de bois, l’intérieur est joli, coloré, au sol des nattes posées à même le sable, des matelas et des couvertures pour dormir, une lanterne électrique pour s’éclairer, au  milieu, un poteau pour empêcher que la tente ne nous tombe sur la tête.

 

  Le silence du désert n’est troublé que par nos conversations qui s’entendent d’une tente à l’autre, mais bien vite, nous nous réfugions dans les bras de Morphée, il faut se remettre de cette longue journée chargée d’émotions.

 


       Jeudi 14 Mars.  6h45. Driiiiiing... ce n’est pas le clairon du régiment qui a réveillé tout le groupe mais la sonnerie oh combien mélodieuse !.. de mon téléphone Lever de soleilportable…

 

            Qu’à  cela ne tienne les amis ! faut se lever tôt si l’on veut admirer le lever de soleil sur les dunes !..

       Il ne me faut pas longtemps à émerger de ma tente, vu qu’hier soir, je n’avais pas eu le temps de sortir grand-chose de la valise,  et qu’il n’en sera pas perdu beaucoup dans la salle de bains …. qui est je vous le rappelle tout en haut… là bas… à des mille lieues, me semble-t-il !.....

 

            La nuit fut très agréable, calme, même assez fraîche, la seule difficulté aura été de se mouvoir courbée dans cette tente, tout en tentant de garder l’équilibre, la hauteur sous plafond n’étant pas trop réglementaire…… et le sol loin d’être stable……  prix à payer pour pouvoir dormir dans un lieu aussi magique.

 

     Quelque temps plus tard, l’astre céleste apparaît colorant minutes après minutes de superbes couleurs orangé, ces dunes de sable que je ne me lasse pas d’admirer.

 

 

   Soleil levant sur les dunes   Soleil levant sur les dunes   Espace sympa sur le sable

 

        Les véhicules tout-terrain

          Un.. deux.. et hop ! nous voilà à nouveau installés dans le véhicule tout terrain.

Panneau d'accueil dans les dunes« Bienvenue dans ce beau milieu paradisiaque, respirez l’air très naturel. Ecoutez le bruit de ce léger vent, détendez vous et chassez le stress, profitez de ce séjour pour repartir soulagés »

       Tout le coté zen du Sénégal ! ça sera avec ces conseils prodigués sur le panneau d’accueil que nous quittons ce merveilleux endroit.

      N’ayant pu le faire hier soir, ce matin nous apprécions ce paysage de dunes chaotiques, avec par ci par là, quelques huttes de paille, quelques chèvres.

     Pendant le chargement des valises sur le toit, nous rencontrons ces femmes qui viennent peut-être de loin, , puiser de l’eau dans le puits.

 

Crapahutage les dunes      Femmes au puits

C’est une nouvelle distribution de cadeaux de toutes sortes, j’avais amené stylos, crayons, gommes, tubes de peinture … je regrette beaucoup de ne pas en avoir amené beaucoup plus, tels que tee-shirts enfants, cahiers, savons ou médicaments, c’est un tel bonheur de donner, ils en sont si heureux, mais je crois qu’étant seule à traîner ma valise, j’avais eu peur de ce poids supplémentaire, dommage !

 

 

     Les niayes


            Nous voilà de nouveau sur la route goudronnée en direction de Lompoul, voici  les “Niayes” sortes de petites oasis, où affleure la nappe phréatique, les paysans  y cultivent fruits et légumes.

          * Lompoul-Sur-Mer, ce petit village vit principalement de la pêche, des cultures maraîchères des Niayes et du tourisme se développant dans le désert tout près.

          Le port de pêche est distant d’à peine 1 km, c’est à pied que nous y allons, mais nous devons auparavant traverser le marché hebdomadaire. Comme hier à Diouroup c’est une profusion de couleurs, robes chamarées, foulards colorés, femmes qui allaitent leurs bébés. Poissons, épices, plantes aromatiques, sacs de fruits, de légumes, tout çà est à foison... on ne sait trop où regarder, si ce n’est devant nous et où l’on met les pieds ! La marchandise étalée, les camions, les carrioles prennent toute la route, c’est pratiquement devenu mission impossible de passer, aussi ça sera presque la main dans la main que nous nous frayons un chemin.

         Quoique personne ne dise rien, on a tous en tête le malaise de Jean-Claude hier dans un marché semblable...

         Douga y fait ses emplettes, un gros sac d’oignons mis sur la galerie, oignons qu’il sémera, sans doute pour retrouver sa route, tel le Petit Poucet !...  au gré des secousses des pistes. l’oignon est un des ingrédients les plus importants de la cuisine sénégalaise.

 

Marché de Lompoul          Marché de Lompoul

 

 

Je voudrais me faire couper les cheveux, vous venez ?

nous dit-il soudainement,

 “Pas de problème Douga ! on te suit ”.

de toute façon, sans lui que ferait-on ? C’est donc accompagné de ses quatre gazelles et de ses deux gazous qu’il entre dans ce petit salon de coiffure d’à peine 10 m2, ce qui a dû un peu surprendre ce coiffeur.

Une enseigne retient mon attention, une "Dibiterie" locution typiquement sénégalaise indiquant une boucherie qui fait des grillades, une rôtisserie....

Nous continuons vers le port de pêche, à cette heure il est calme,aucun pêcheur en vue, les nombreuses pirogues colorées sont amarrées sur le sable, dans l’attente d’un prochain départ.

.Douga chez le coiffeur       Port de Lompoul

 

 

Mareme, jeune sage-femme       

            Nous nous dirigeons maintenant vers la réserve ornithologique de Djoud, tout au Nord, à quelques kilomètres de  la Mauritanie, mais auparavant nous arrêtons un peu avant Kébémer (carte itinéraire point N° 7) à la maternité de Diokoul Diawrigne (chef-lieu de collectivité locale de Louga).

 

            Nous pénétrons dans une salle, une quinzaine de femmes sont là, plusieurs avec déjà un jeune enfant. Mareme, jeune sage-femme nous reçoit dans son bureau, alors qu’une patiente y est présente, et ça ! ça me surprend énormément  la pauvre elle doit se demander qui sont ces intrus toubabs qui viennent perturber sa consultation.

            Mareme accouche secondée par son assistante, en moyenne 500 femmes par an. Aujourd’hui 14 Mars, elle en comptabilisait 87 depuis le 1er Janvier, tout est inscrit dans ses registres. Elle essaie de voir chaque patiente trois à quatre fois, en donnant des RV dès la première visite.Assistante de Mareme et la couveuse

            Les femmes repartent chez elles en moyenne deux à trois heures après avoir accouché si tout va bien !....nous n’avons d’ailleurs pas vu de bébés. La mortalité enfantine est très importante au Sénégal, 55 décès de nourrissons de moins d’un an pour 1000 naissances, le mettant au 37ème  rang mondial, pour comparaison, celle de la France est de 3,3 pour 1000.

            Nous visitons ensuite la « salle d’accouchement »  aux murs recouverts de faïences. Sur l’un d’eux, un vieux poster de l’Organisation Mondiale de la Santé préconisant les gestes élémentaires à tout accouchement est scotché, un lit qui est bien loin d’avoir le confort rudimentaire ! un évier, l’eau courante, une balance. Pour réchauffer le bébé en cas de besoin : 5 ampoules reliées chacune d’elle à un interrupteur, l’ensemble situé au-dessus d’un petit matelas.

            Dans la « salle de consultation » nous y rencontrons le docteur, responsable de cette maternité, tout à coté, la pharmacie.

            Personnellement, ce lieu m’a  beaucoup marqué, même si je savais que les femmes d’Afrique noire n’accouchaient pas toujours dans de bonnes conditions, je repense à la venue au monde de mes enfants, me disant que les françaises ont bien de la chance !...

        

Le lit pour accoucher    Le docteur, responsable de la maternité  La pharmacie

 



           Le 1ère  volet de ce reportage est terminé, j’espère que ce périple vous aura plu et c’est tout naturellement que je vous invite à me suivre dans ce 2ème  volet où vous m’accompagnerez au cours de la visite d’ une école,  vous détendrez, assis dans une pirogue, à observer les oiseaux de Djoud, rencontrerez les ramasseurs de sel au Lac Rose, et bien d’autres superbes choses encore….

Suite du voyage, deuxième volet