Précisions importantes : Ce récit condensé ne comportera ni liens, ni situation, ni plans de villes, l’historique sera réduit au minimum, ceci afin de ne pas encombrer inutilement ce récit de voyage. Les personnes intéressées par ces renseignements les trouveront dans les rubriques concernées, rubriques beaucoup plus détaillées, avec anecdotes et Itinéraireréflexions personnelles,  rubriques également plus illustrées, repérables sur le site à partir du menu de gauche.

 

*     Volet 1  (Dakar, le Saloum, rencontre avec les Peuls, désert de Lompoul)

          *  Jeudi 14 Mars.  (suite)  La Nationale 2 est longée par la ligne de chemin de fer qui reliait Dakar à Saint-Louis, il y passait le T.G.V. (Train Grandes Vibrations  !....) L’acteur Mouss Diouf était originaire de cette région ainsi que beaucoup de Sénégalais vivant en France.

Les élèvesDouga déniche une école de village : l’école de NDieye Niang, construite au milieu de nulle part. (carte itinéraire point 7) Notre arrivée, plutôt notre intrusion !….. fait sensation, les enfants se mettent immédiatement debout, je ne sais trop qui est le plus impressionné, ces enfants ou moi !  toutes ces frimousses ébènes nous dévisageant de leurs billes rondes.

Il y a plus de garçons que de filles, lorsque celles-ci sont en force de travailler, elles restent pour aider leurs mères. Dans les milieux pauvres et ruraux, un enfant est considéré comme moyen d’obtenir de la nourriture, une source de survie.

Oumar enseigne aux : CE1, CE2 et CM1. Sur un grand tableau noir, des cours de français, de mathématiques, de géographie.

Douga leur demande alors de nous interpréter une petite chanson, mais ces gamins effarouchés n’osent se lancer.

    « L’hymne national, vous le connaissez bien ? » leur demande-t-il.

    « Seuls les  plus grands  l’ont appris » répond Oumar.

    Mis en confiance et encouragés par Douga qui chantera avec eux,  ces jeunes écoliers timidement, nous interpréteront  un morceau de cet hymne écrit par l’ancien président Léopold Sédar Senghor (musique Herbert Pepper)

 


Pincez tous vos koras, frappez les balafons. Le lion rouge a rugi.
Le dompteur de la brousse
D'un bond s'est élancé,
Dissipant les ténèbres.
Soleil sur nos terreurs, soleil sur notre espoir.
Debout, frères, voici l'Afrique rassemblée


Fibres de mon cœur vert.
Épaule contre épaule, mes plus que frères,
O Sénégalais, debout !
Unissons la mer et les sources,
unissons la steppe et la forêt !
Salut Afrique mère.




 

 

Les élèves      Les cours sont distribués de 8 h à 13 h. Nous distribuons stylos, crayons, gommes, cahiers. Si vous devez voir une école, pensez également à y amener des craies, ni lourd, ni encombrant.

      Dans la salle voisine, Mme Ndiaye, enseigne aux CM2, même accueil courtois. Au tableau, est écrit le refrain de « La pêche aux moules » Douga nous met au défi à notre tour de chanter, Myriam acceptera sans se faire prier … Les enfants mi-médusés, mi-amusés l’écoute… moi…. je te filme !....

      Je me retourne et vois Oumar et Mme Ndiaye sur le pas de la porte, je leur fais me adieux d’un geste de la main.

      Au-revoir à vous tous, quoique ces instants furent courts et qu’on ne se reverra jamais, je ne vous oublierais pas.

Sur le pont Faidherbe      Merci à toi Douga de nous avoir offert ces moments d’émotions.

      Merci à toi aussi Myriam, te voir chanter « La pêche aux moules » dans ce contexte avait quelque chose d’irréel, de captivant, de fascinant                         

      Nous reprenons notre route pour Saint-Louis où nous devons y déjeuner. Pour accéder à cette ville, il faut emprunter un pont, l’unique point de passage vers l’île historique.

« Le pont le plus léger du monde » nous dit Zal, tiens, le voilà qui se met lui aussi à faire des devinettes !...  Ce pont est le plus léger du monde car il est « fait d’herbes » rétorque-t-il ! Ben voyons !…. Allons un peu de sérieux ! …. vous n’avez jamais entendu parler du pont Faidherbe ? voici en quelques courtes lignes, l’histoire de cet ouvrage, classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 2000.

      Saint-Louis est bâtie sur une île. En 1858 un bac qui portera le nom de Faidherbe (polytechnicien de Lille,  alors Gouverneur du Sénégal) est construit pour la relier à la ville. 1865 un pont flottant remplace ce bac devenu insuffisant. 1897 c’est un nouveau pont en treillis d’acier qui voit le jour mais la corrosion demande sa reconstruction et c’est en Novembre 2011 que Jacques Chirac (alors Président de la République) inaugurera ce nouveau pont, financé en partie par une subvention de 8 milliards de Francs CFA de l’Agence Française de Développement.

Ce pont de 507 m de long permet à 80 000 usagers et 20 000 véhicules par jour de rejoindre l’île de Saint-Louis.

 Une légende tenace veut que ce pont soit arrivé ici par erreur à la suite d’une erreur administrative, la longueur lui convenant la ville l’aurait gardé. Légende fantaisiste sans aucun fondement.

Déjeuner au restaurant Galaxie, au cœur de la cité.  Au menu : Yassa au poulet, accompagné de riz, le yassa est un poisson ou une viande mariné dans une sauce aux oignons, citrons verts et épices.

Notre calèche     Douga a rencontré deux jeunes étudiantes de 16 ans, et les a invitées à prendre place à notre table, Zeyla issue d’un milieu très aisé, voudrait être ingénieur à Miami, où réside son père, quant à sa copine, Astet, elle aimerait être mannequin. Le repas en compagnie de ces demoiselles fût très plaisant, étant très à l’aise avec nous et voulant nous connaître un petit peu, ce fut un sympathique moment d’échanges.

      Ca sera en calèche avec un guide officiel que  nous visiterons cette ancienne ville coloniale, classée au patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco.

      Saint-Louis (Ndar en wolof)  est la 1ère ville (1659) fondée par les Européens en Afrique occidentale sur N’Dar, île de 2 kms de long et large de 300m. A l’ origine c’est un simple comptoir pour la traite des esclaves. Des maisons en dur sont construites pour les commerçants et les soldats, des huttes de paille ou de roseaux pour les domestiques, l’ensemble est fortifié et entouré de bastions. Les marins normands lui donnèrent ce nom en hommage au roi de France régnant alors. 

      Saint-Louis connue pour la traite des esclaves, le fût aussi comme escale de la ligne aéropostale de Jean Mermoz qui séjourna régulièrement à l’hôtel de la Poste.

La maison rouge       L’île conserve d’importants témoignages de son prestigieux passé, de sa colonisation. Pour sa possession, les anglais et les français ont livré beaucoup de batailles, ça sera la France qui en conservera le contrôle jusqu’à l’indépendance du Sénégal en 1960.

      En 1885, l’inauguration de la voie ferrée Dakar-Saint-Louis marque l’apogée de la cité. Grâce à son commerce de l’or, de la gomme arabique, de l’ivoire et des esclaves, la ville connaît une grande prospérité, mais la gomme étant détrônée par l’arachide, la capitale va décliner, vivre dans le souvenir de son passé colonial, puis sombrer dans la léthargie.  A l’indépendance, elle perd de son importance au profit de Dakar, nouvelle capitale, qui attire les intellectuels et les fonctionnaires. Aujourd’hui, Saint-Louis jumelée avec Lille depuis 1986, vit principalement de la pêche et du tourisme.

       Quelques scènes du film "Les Caprices d'un Fleuve " de Bernard Giraudeau y ont été tournées.

       La cité surnommée la « Venise africaine » est divisée en trois parties distinctes : le continent, l’île et son quartier historique et la langue de Barbarie.

       La calèche nous emmène vers les quartiers Nord, voici  la Maison rouge,  autrefois spécialisée dans le commerce des épices, est aujourd’hui rénovée et transformée en maison d’hôtes, puis la grande mosquée, la seule au monde à disposer d’une cloche et d’un cadran d’horloge, l’ancienne grue à vapeur de 20 tonnes du port sur lesquelles sont disposés quelques tableaux et sculptures.

 

La grande mosquée       L'ancienne grue du port


          la place Faidherbe sépare quartier nord et sud, elle est dominée par la statue du général français.

      De l’époque coloniale, il reste de superbes bâtisses à moitié en ruine, des balcons en bois avec balustrades  en fer forgé, des façades aux tons chauds, plus ou moins ravalées. La vieille ville va mal, les bâtiments menacent de s’écrouler, mais aidée par le Fonds européen, sa restauration reprend peu à peu.

 

   La place et la statue   Anciennes demeures coloniales   Anciennes demeures coloniales

     

Ancienne maison des Soeurs de Cluny     Voici la maison des sœurs de Saint-Joseph-de-Cluny, depuis 1816 celles-ci avaient développé une école de fille et un dispensaire dont l’hôpital voisin prendra ensuite la succession, elle est aujourd’hui occupée par l’Inspection Régionale des Impôts. On voit à travers la grille l’escalier monumental.

     Notre cheval emprunte maintenant le pont Malick Gaye, nous menant ainsi dans le quartier des pêcheurs.

Guet Ndar, le quartier des pêcheurs      *Guet Ndar, étroite bande de sable entre l’Atlantique et le fleuve Sénégal, est une fourmilière humaine, plus de 25000 personnes y cohabitent tant bien que mal sur 0,3km². Humains, volaille, chiens, chèvres attachées ou vagabondant à la recherche d’une quelconque nourriture au milieu des détritus, tous se partagent ce minuscule espace, c’est une vraie pagaille.

     Cette promiscuité entraîne bien évidemment des  conditions désastreuses d’hygiène. 

     Si la rue par où passe la calèche est à peu près correcte ! si l’on exempte les ordures jonchant les trottoirs, les déjections animales, le linge étendu entre deux poteaux électriques, les façades taguées et décaties, la viande crue proposée à la consommation…  ce n’est en rien comparable aux ruelles transversales, sablonneuses, jaunes, orangées,  où règne une misère encore plus noire que la peau de ses habitants, les baraquements sont rafistolés avec de la tôle ondulée ou recouverts d’une bâche plastique déjà bien usagée, c’est pourtant dans ceux-ci que vivent toutes ces familles de pêcheurs, ces gamins qui jouent avec tout et n’importe quoi, au milieu de la poussière, d’ailleurs, vont-ils à l’école ?

 

     Guet Ndar, le quartier des pêcheurs   Guet Ndar, le quartier des pêcheurs

     Guet Ndar, les nombreuses piroguesGuet Ndar, le quartier des pêcheurs

      Guet Ndar, c’est aussi une plage jonchée de longues pirogues multicolores, mais aussi, hélas ! de détritus de tout genre, de cadavres de poissons « Ca sent bon le Channel » dit le guide ! Ici ce sont plus de 4000 équipages qui partent pour un ou plusieurs jours, pêcher ce poisson qui les fera vivre (soles, sardines, raies…) les femmes prendront la relève en nettoyant, vidant, ou séchant ce poisson.

      Là, comme à Joal-Fadiouth et de nombreux autres ports de la côte, les camions frigorifiques attendent pour partir vers l’Europe.

      Quel dépaysement lorsque nous pénétrons dans ce quartier, mais aussi un sentiment de mal à l’aise, d’intrusion, nous « riches toubabs… » appareil photo autour du cou, se promenant en calèche parmi cette peuplade qui est peut-être une des plus pauvres du pays.

      Et pourtant !…. aucun sentiment de tristesse ou de morosité n’apparaît sur ces visages, ils n’existent que pour la pêche, ils sont en communauté et vivent pour eux, pour leurs enfants. Ca a l’air de leur convenir, quant on sait que la Mairie leur a proposé sans succès de les reloger ailleurs dans de meilleures conditions.

     

      Pierre Loti, écrivain français y a vécu quelques mois en 1874, il en écrira un livre « le Roman d’un Spahi »

         En tant que soldat à bord du Pétrel, il y raconte l’étrange impression que fit sur lui l’approche de ces rivages. Ce roman avec comme fil rouge l’amour d’un spahi  et d’une saint-Louisienne, évoque les scènes de rues, de marché, de pêche, la vie des colons et des familles métisses, les habitations… 

Ce livre vous intéresse ? vous le trouverez en format PDF dans la rubrique correspondante. 

 

De retour au bord du grand bras du fleuve Sénégal, c’est un tout autre quartier, le  quai Henri Jay est une rue propre, bordée de palmiers, la « Promenade des anglais » nous dit le guide, quel changement en si peu de mètres !.......on aperçoit de l’autre coté du fleuve la grande mosquée mouride.

Dans cette rue se trouvent une agence immobilière, un atelier d’art.. il doit aussi y avoir une grande école, car nous rencontrons beaucoup d’adolescents en uniforme bleu.

 

Sur le continent, la mosquée mouride    Jeunes collégiens

      

Arrêt au cœur de la cité, à une petite boutique d’artisanat, histoire d’acheter cartes postales et timbres, je suis un peu déçue, j’espérais avoir des timbres sublimes, ceux présentés ne sont guère plus beaux que nos « Marianne »  Cout d’un envoi vers  la France : 450 CFA, soit environ 0,70€.

 

     Je ne peux quitter Saint-Louis sans vous parler de la « Méduse » qui a inspiré Géricault à travers sa célèbre toile.

    La conquête du Sénégal est une perpétuelle bataille entre nous et les anglais, cette fois ce sont nos soldats qui ont gagné, et c’est pour installer le nouveau gouverneur, sa famille et sa fortune que la frégate « la Méduse » partira de l’île d’Aix, vers Saint-Louis avec 400 personnes à bord.

    On connaît tous la fin tragique de ce navire qui s’échouera le 2 Juillet 1816  sur le banc d’Arguin, au large des côtes de la Mauritanie.  150 personnes n’ayant pas de place dans les chaloupes prirent place sur ce radeau fabriqué à la  hâte, seuls 12 personnes y survivront, comment ? ça c’est une autre histoire !...

 

     La lagune se termine au sud par le parc national de la Langue de Barbarie, classé lui aussi au patrimoine mondial, s’y trouvent de nombreux hôtels et campements, ça sera dans l’un d’eux, « l’hôtel Diamarek » que nous finissons notre journée.

 
           Avant le portail d'entrée, nous admirons la vingtaine de pélicans et leurs progénitures, installés sur un minuscule ilot.

     Cet hôtel est superbe, salle de bains carrelée, électricité, climatisation, les chambres inspirées du style architectural des cases traditionnelles de couleur ocre ou rouge sont disséminées au milieu d’un beau parc arboré, beaucoup de bougainvillées égayent celui-ci. Chaque bungalow de plain pied avec terrasse, sans vis-à-vis, est recouvert d’un toit paillotte. Une belle et grande piscine.

 

 Bungalows de l'hôtel    Jardins de l'hôtel   

Le marchand d’artisanat installé à la porte de l’hôtel amènera les valises aux différentes chambres, sans pour autant réclamer de pourboire.

J’ai rendez-vous, et pourtant j’ai bien failli le louper, toute occupée que j’étais à regarder les photos prises depuis deux jours. Ce n’est pas avec la lune !..…. ni avec un beau sénégalais…  que j’ai ce rendez-vous, mais avec un superbe coucher de soleil. 

   Un regard furtif par la fenêtre et je vois qu’il est grand temps, qu’il ne va pas m’attendre, vite !... vite !..... je cours vers l’Océan où j’y retrouve Myriam et Jean-Luc, chasseurs comme moi de ces superbes clichés. Ouf ! c’était moins une,  j’ai sous estimé l’heure de ce coucher, il est 19h14 lorsque essoufflée, je prends mes premières photos et à 19h19, le spectacle est…. fini !

coucher de soleil          coucher de soleil

Serviettes savamment arrangées   

De jolis tableaux décorent les murs du restaurant, sur notre table une  belle nappe de tissu grenat, avec à chaque place une serviette assortie pliée artistiquement, du beau travail !

Arrivés avant Douga et Zal, nous laissons à notre séducteur de guide…… histoire de le taquiner à notre tour …. la serviette pliée en forme de cœur.

A travers ce geste, il veut y voir, il va sans dire !…… une attention bien particulière.

 

Fleche recit chili 3

  Vendredi 15 Mars. 

      7h. Chuuut, pas de bruit !... l’hôtel dort encore.

Assise sur un muret à l’extérieur, j’attends que le soleil se lève, au loin, le muezzin des mosquées de Saint-Louis, tour à tour, appelle à la prière. Envoûtantes ! ces mélodies confondues au bruit des vagues.

Superbe tableau que ce pêcheur qui part déjà en mer, au milieu de ce paysage coloré de rouge par les rayons célestes.

C'’est tout simplement !.. un nouveau jour qui débute en terre sénégalaise.

Lever de soleil sur Saint-Louis   Lever de soleil sur Saint-Louis   Lever de soleil sur Saint-Louis

Bâtisses coloniales     

 

     Après avoir changé de l’argent dans le centre de Saint-Louis, nous offrant l’occasion de voir des bâtiments coloniaux fort tagués, Zal nous mène à la réserve des oiseaux des Djoudj, empruntant une piste cahoteuse, sinueuse.

     C’est une région de rizières, traversées par des cours d’eau dont les locaux se servent pour faire leur lessive, leur toilette, mais aussi pour boire (eau alors additionnée de deux gouttes d’eau de javel)


        Au Sénégal, le riz est la base de la nourriture. Ici, il est fait deux ou trois récoltes par an.

Région de rizière             Villageoise

Deux calaos     

    

     Voici  des cochons sauvages, puis des calaos au long bec rouge, oiseaux très répandus au Sénégal qui donnent souvent leur nom à un hôtel.
           Depuis un moment, nous longeons des poteaux en ciment, ceux-ci plantés jusqu'à la frontière mauritanienne sont en attente de l'électricité.

           Après 60 kms de piste, nous passons devant l’hôtel du Djoud et allons directement à l’embarcadère « Ou le pélican est roi » (point N° 9 carte itinéraire)

            Méfiante depuis la balade dans le Saloum, j’avais demandé hier soir à Zal comment on y allait dans cette pirogue, celui-ci rassurant m’avait dit «  Pas de problème, il y a un embarcadère »  Embarcadère, oui ! mais à la sauce sénégalaise ! car a moins de souffler fort sur le fleuve pour y faire monter le niveau d’eau !.. il faudra faire un saut de près de 60 cms pour y prendre place, de plus le fond étant incurvé, Nicole s’y recevra mal et se blessera à la cheville.

 

Pancarte de bienvenue à Djoud   Embarquement en pirogue

         

Superbe pélican           Depuis la rive, nous voyons déjà des pélicans et encore des pélicans….

          Douga attire notre attention, caché dans la verdure tout près de l’embarcadère : un python, on le distingue à peine à l’œil nu, mais il est bien là !

          Le Djoudj se trouve à l’extrême nord-ouest du Sénégal, à la frontière mauritanienne, dans le delta du fleuve Sénégal. Avec ses nombreux canaux, criques, lacs, bassins, marécages et bouquets de roseaux, il est le troisième au monde pour sa richesse en oiseaux.

          D’une superficie de 16 000 ha, il est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Entre 5000 et 10.000 touristes le visitent chaque année.

         Les étendues d’eau sont recouvertes de nuées de cormorans, de canards siffleurs, Douga frappe dans ses mains, nous offrant la vision d’une belle envolée.  

       

Envol de canards        Les canards de Djoud

         Un phacochère barbotant dans la vase nous fixe, ils sont impressionnants et en grand nombre. Voici un balbuzar, sorte d’aigle, puis un Anhinga d’Afrique, des spatules, des jacanas, des hérons, des sarcelles, des courlis, et bien d’autres encore, mais nous ne verrons pas de flamands roses…

 

Un phacochère   Un baltuzar   Des stapules

 

La maternité des pélicansDe la typha       

          Comme végétation, il y a de la « typha »  que j’ai déjà vue aux îles Uros du Pérou sous le nom de « totora »  plante aquatique dont les femmes tressent les feuilles pour en faire des paniers.

   Nous voici arrivés au lieu dit « la maternité » îlots fabriqués par les autorités du parc pour permettre à ces oiseaux de nicher et de se protéger d'éventuels prédateurs, on peut y admirer des colonies entières de pélicans, il y aurait 5000 nids de recensés. Tableau sonore en noir et blanc ! noir le plumage des bébés, gris celui des jeunes, blanc lorsqu'ils deviennent adultes.

         Djoud est le paradis des oiseaux, mais on a pu aussi voir un varan, un crocodile si près qu’on aurait presque pu le caresser !... heureusement pour nous ce n’était pas l’heure de son déjeuner !…. Il y aurait aussi des singes, des gazelles, des tortues, des antilopes, des chacals……

 

   La maternité des pélicans      Un crocodile

 

Au déjeuner        

  Nous déjeunerons à l’ombre d’une terrasse de l’hôtel du Djoud, celui-ci est une oasis verdoyante aux portes du désert. Au menu dorade grillée accompagnée de frites.  

 Beaucoup de bruit dans cette salle en plein air, une vingtaine d’italiens venus faire de la moto se font entendre, c’est un véritable chahut et nous… on ne s’entend plus !  c’est assez désagréable. 

Nous prenons possession de nos chambres,  puis repos jusqu’à 16h30, il fait si chaud…. A ce moment là, OU Zal nous emmènera, ou bien nous irons à pied au village voisin distant d’un bon kilomètre.

 

L’hôtel est là encore splendide, ici les chambres se juxtaposent. Sur le mur de chacune, extérieur et intérieur, est peint le dessin d’un des oiseaux du parc. Elles sont climatisées grâce à des groupes électrogènes, les jardins sont luxuriants, remplis d’arbres exotiques, au centre de cet éden : une piscine.

 

    Les chambres        Les jardins de l'hôtel

Zal et les tiges de palmier 

Un employé est en train de couper les tiges sèches des feuilles des palmiers, Zal (casquette rouge) propose à chacune de ses 4 gazelles une de ces tiges, c’est joli, ça a la forme d’une pirogue. Matériau extrêmement dur, je m'inquiète de la longueur, quand j'entends Zal me dire « Toi t'es mignonne je vais pour Dimanche, couper et emballer pour mettre dans ta valise »

 
       Il tiendra parole, Samedi soir je récupèrerais ce précieux trésor emballé dans du papier à ciment puis scotché. Merci Zal.

Je crois qu'il m'était reconnaissant, depuis la visite du village peul, de lui avoir donné pour ses enfants, ce que j'avais, à prime abord, prévu pour les villageois. 

 

Toi Zal, tu n’étais que chauffeur, hors  la sollicitude, la serviabilité que tu témoigneras pour plusieurs d’entre-nous, à diverses occasions, et ça sur ton temps libre, nous aura beaucoup touchés, je dis « nous » car je suis convaincue que mes compagnons seront de cet avis, sois certain que je ne t’oublierais pas, que nous… ne t’oublierons pas.

 

16h30.

Douga :  « Alors, on y va comment au village, à pied ?

Il  doit bien encore faire pas loin de 40 °, je ne me sens absolument pas capable de marcher plus d’un kilomètre avec cette canicule.

Je m’entends dire : « Zal, si tu nous emmènes, je t’offre un jus de fruits »… 

Et Zal nous y emmènera….

L’histoire ne dit pas si je le lui ai offert son jus de fruits !......

 

Ce village, situé à la frontière mauritanienne (point 10 carte itinéraire)-ci est un mélange de huttes de paille, de constructions en dur et de tentes en toile,  nous marchons dans le sol sablonneux parmi les chèvres et les poules en liberté, ça et là quelques sacs de plastique au sol. Les enfants jouent avec des pneus de vélos, certains nous escortent jusqu’au chef du village, d’autres s’accrochent à nous, nous prennent par la main. Les plus petits se promènent les fesses à l’air, les bambins apeurés courent en pleurant vers leurs mamans, des femmes assises en cercle à l’ombre d’un arbre préparent le repas du soir.

   Voilà en quelques lignes la banale description de la vie quotidienne d’un typique village sénégalais.

 

      Petit sénégalais qui a adopté Jean-Pierre     Les femmes qui préparent le repas

Le chef entouré des enfants 

Mais celui-ci est différent car habité par des descendants des mauritaniens,  les Maures noirs sont des descendants d’esclaves, plus ou moins métissés, et les Maures blancs ceux des conquérants arabo-berbères. Beaucoup de conflits, culturels ou sociaux opposeront les Maures blancs, socialement dominants, et les Maures noirs en quête de pouvoir, amenant des dizaines de Mauritaniens à se réfugier vers le Sénégal et le Mali.

      Nous arrivons face à un homme à la barbe blanche naissante, vêtu d’un boubou blanc, les enfants ont fait cercle autour de nous. 

Le chef de famille est le souverain absolu, il gère le patrimoine, arbitre les disputes familiales. Cette personne est immensément respectée pour le savoir et la sagesse que le temps lui a conférés.

      Douga lui parle pendant plusieurs minutes, en wolof, semble-t-il… ce contact établi, nous serrons la main de ce vénérable personnage,  puis Douga  donne à une femme les cadeaux préparés, provoquant autour d’elle un attroupement de mômes qu’elle contrôlera en haussant la voix.

 

      Voici de jolies jeunes filles « D’accord pour la photo ? »  Timides et  réticentes, elles finissent par acceptent, probablement rassurées par la présence de Douga.

      Nous continuons  vers une grande tente, une véritable tente de bédouin, de nomade, celle qui nous faisait rêver aux « Contes des mille et une nuits » lorsque nous étions plus jeunes.

      La tente pour ces peuplades est un espace de vie, rempli et protégé du monde extérieur, il est synonyme d’hospitalité, une des règles d’or. Elle tient lieu d’asile pour l’étranger, bien aéré, il y fait bon même lors des heures les plus chaudes de la journée.

Jolies jeunes filles     La tente du nomade

      Nous y faisons la connaissance de Dah, employé de l’hôtel où nous séjournons, il est en congé car hier il y mariait sa sœur, quel dommage d’avoir raté de peu un si bel évènement !..... Il nous présente les jeunes mariés, puis nous invite à voir leur maison, c’est un bâtiment en dur, dans la chambre un superbe lit de bois. La jeune femme s’y installe, pose pour la photo et nous fait voir les subtiles dessins faits, sur ses mains, pieds et chevilles, avec du henné, dessins significatifs dans la religion musulmane.

Dah, notre interlocuteur    La jeune mariée, la soeur de Dah

     

Superbes tresses     

      Nous sommes invités à nous asseoir en compagnie des nombreuses femmes, sur les gros coussins posés à même le sol, l’une d’elles allaite son enfant. Timides, les plus jeunes n’osent nous parler, l’une d’elles portant des tresses de plusieurs couleurs accepte de soulever son voile pour nous les montrer.

Ce qui m’a d’abord frappé ce sont leurs habits, les femmes sénégalaises portent le pagne et enroulent leurs cheveux dans un morceau de tissu, alors qu’ici  elles sont recouvertes d’un melhfa, ou meulfeu, robe faisant un peu penser aux saris indiens. C’est un morceau de tissu de 4 ou 5 mètres dont elles de drapent de la tête au pied, à la manière d’un voile, aujourd’hui ces melhfa sont en tissu imprimé et coloré.

Quant à l’homme, il est revêtu d’un vêtement traditionnel, le boubou, vaste bande d’étoffe ouverte au niveau du cou pour laisser passer la tête, longue jusqu’aux pieds et fendue sur les deux cotés. Celui de Dah est agrémenté d’une superbe broderie.

 

Les villageoises   Les villageoises

  

Partage d'un verre de théCa sera autour d’un verre de thé que nous finirons cette rencontre avec ces accueillants villageois.

Le thé à la menthe est servi à chaque occasion, prétexte pour engager les conversations, pour passer le temps, pour souhaiter la bienvenue à l’étranger.  C’est un rituel,   il est de bon ton de l’accepter sous peine de froisser son hôte. La préparation en est toujours la même : une bouilloire, deux théières et des petits verres dans lesquels on le boit  en trois étapes :

« le premier thé est amer comme la mort, le deuxième doux comme la vie, le troisième sucré comme l’amour »

 

Nous quittons ces hommes, ces femmes, non sans avoir promis à Dah de lui envoyer quelques photos de ces instants privilégiés, et retrouvons Zal qui patiemment nous attendait à l’entrée du village, prévenant il avait stationné le véhicule à l’ombre, mais Douga, décidément contrariant aujourd’hui,  a sans doute jugé qu’il serait bon qu’on fasse de l’exercice !

Au dîner« Un peu de marche pour regagner l’hôtel ? »

 

Il fait nettement moins chaud, mais cette fois c’est Nicole qui se plaint de sa cheville et direct s’installe dans le Ford, nous l’accompagnerons. ….
           
Comme pratiquement à chaque hôtel, un marchand proposant de l’artisanat est présent, j’y achète un superbe masque fait en yoroko

A l’origine, en Afrique, les masques étaient considérés comme des objets cultes, utilisés lors de diverses cérémonies, aujourd’hui, représentant des visages, ils sont surtout des objets de décoration.

Dîner à l’hôtel, il nous est servi du zébu, c’est immangeable !..... du gras élastique sur les os…….. Douga redemandera de meilleurs morceaux.


*Samedi 16 Mars.

Ce matin un gros nuage joue à cache-cache avec le soleil, le spectacle du lever est nettement moins lumineux, mais néanmoins joli …..Sur le fleuve, un pêcheur jette son filet, déjà !

Le soleil se lève sur Djoudj    De bonne heure, déjà un pêcheur

 

Prêt pour le départDépart dès 8 heures, devant être au bord du lac Rose aux plus chaudes heures de la journée.

Une jeune femme, employée de l’hôtel nous accompagne jusqu'à Thiès, elle va passer quelques jours dans sa famille à l’occasion du décès d’un de ses proches.

Nous reprenons la piste d’ici Saint-Louis, dans cette région de rizières et de champs d’oignons se cachent aussi des singes.

Profitant de ce long intermède routier entre Djoud et Thiès, Douga parle un peu de son pays : le Sénégal n’a que deux universités, une à Dakar et l’autre à Saint-Quel dilemne de devoir choisir !Louis, les modalités du permis de conduire sont les mêmes que chez nous, mais le permis à point n’existe pas, nous leur achetons principalement des haricots-verts, des mangues, du phosphate. Quant aux vieux véhicules criant grâce, ils viennent pratiquement tous de chez nous, les garagistes les  rafistolent, mais récemment une loi a interdit d’importer les automobiles de plus de 8 ans.

Il surligne sur les cartes données le premier jour, l’itinéraire que nous avons fait et y note son adresse. Surprenant ! toutes les adresses obtenues ont une boîte postale, le métier de « facteur » n’existe donc pas au Sénégal, quant à son adresse mail, elle se termine par fr…… et non pas sn... comme on aurait pu le supposer, tout dépend de l’opérateur utilisé.

A 11heures, petite pause, histoire de se dégourdir les jambes.

A peine le pied posé hors du véhicule qu’un marchand ambulant revêtu d’un boubou noir, une quantité impressionnante de bracelets autour du poignet, vient nous proposer sa marchandise « 10 minutes seulement ! » a dit Douga, ça me paraît bien compromis quand je vois les filles choisir… pour sitôt changer d’avis … « Celui là est joli ! » « Oui mais celui là n’est pas mal non plus ! » « Et si je t’en prends trois, tu fais quel prix ? » …..avec une patience d’ange, le marchand qui n’a que ses bras pour tout étal, prend… fait voir… enlève… remet…. heureusement le serviable Zal aide au marchandage.

 

Une heure plus tard, nous stoppons de nouveau, cette fois ce sont devant des stands d’artisanat de vannerie et de poteries, beaucoup d’articles, allant du simple plateau à la sympathique petite cage à oiseaux, en passant par toutes sortes de corbeilles et paniers. Et allons-y !... faisons nous plaisir …. après tout, les valises ne sont-elles pas élastiques ? ….

En attendant le client, une jeune femme fait du crochet, elle orne un boubou blanc.

Des gamins se bousculent à la porte du véhicule, nous distribuons quelques bonbons, en tentant d’en donner à la fillette en retrait par rapport aux garçons.

  Stand de poteries et de vannerie    Jeune femme qui fait du crochet    Les enfants s'accrochent au véhicule

 

Au menu, le plat nationalVoici Thies, ville jumelée avec Caen.

Nous déjeunerons à l’hôtel Rex, la salle du restaurant est jolie, aérée, fraiche, en son centre un énorme caoutchouc,

Au menu : le thiéboudiène (plat national) ce plat est réalisé avec un poisson : le thiof appelé plus communément mérou … (tiens ça me dit quelque chose ça ! ) poisson renommé au Sénégal pour sa chair ferme et fine, ce thiof est farci avec de l’ail, du persil, du piment, du citron vert, avec comme accompagnement du riz, des carottes, des oignons, du chou.

Ce midi, cas rarissime !.. nous ne déjeunons qu’entre « touristes » Douga pas en forme  est parti se reposer, quant à Zal, il ira mener la jeune femme à la gare routière, c’est qu’elle est loin d’être arrivée chez elle !..... Le repas terminé, Douga donne le signal du départ, nous avons encore au moins 90 mns de route avant d’arriver sur les berges du lac, donc pas de traîne !

 
      Pauvre Zal ! confronté à des embouteillages au cours de son trajet supplémentaire, il a eu à peine le temps d’avaler deux bouchées de poisson, nous avons bien essayé de plaider en sa faveur en demandant de lui laisser quelques minutes, mais nenni !

Une fois de plus, le portable de Douga sonne, Jean-Claude et Monique sont toujours sur Dakar, ça nous effraie, que s’est-t-il passé ? mais Douga nous rassure en nous disant qu’ils vont sans doute rentrer sur Nantes avec nous demain soir, qu’on les retrouvera probablement à l’embarcadère de l’île de Gorée demain matin. On en déduit que l’état de Jean-Claude n’a pas dû être jugé assez grave pour justifier un « rapatriement ».

Il est un peu plus de 15 h, lorsqu’après quelques kilomètres de piste, bordée de superbes bougainvilliers et de champs de coton, nous arrivons au bord du lac Rebta, appelé plus couramment « lac rose » (point N° 11 carte itinéraire)

Superbes bougainvilliers     Du coton

 

Le lac roseCe lac, situé à 35 kms au NE de Dakar, entouré de dunes, à quelques centaines de mètres de l’Océan Atlantique mesure 5 kms de long et 800 de large. Son eau est particulièrement salée (380g au litre) Il doit sa couleur à une algue microscopique qui secrète un pigment rouge pour résister au sel. Plus il fait chaud, plus l’évaporation est forte, plus la concentration en sel augmente, et plus les algues augmentent leur sécrétion de pigment. La couleur rose est donc variable en fonction de la lumière, du vent et de la température.

Depuis 1970, le sel y est exploité, mais cette surexploitation pourrait bien causer sa perte. Au 15ème siècle la superficie du lac était de 15 km², aujourd’hui elle Les ramasseurs de selest de 4 km² et ne cesse de diminuer.

 

Les hommes (Sénégalais, Guinéens, Maliens) le corps enduit de beurre de karité pour éviter de se brûler la peau, debout dans leur pirogue, ou immergé dans l’eau jusqu’à mi-buste (car ici la cristallisation du sel ne se fait pas en surface, mais au fond du lac, heureusement peu profond) transpercent avec un bâton à pointe de fer la croûte immergée.

Avec une pelle et un tamis ils en extraient le sel qu’ils déversent dans leur pirogue à fond plat pouvant contenir 1 tonne environ.

Femmes qui rapportent le sel sur leur tête à la bergePuis ce sont les femmes, qui à l’aide de bassines en plastique d’une vingtaine de litres posées sur leurs têtes, ramènent ce lourd chargement sur la berge, en font des tas numérotés qui sècheront et blanchiront au soleil pendant quelques jours.

Un véritable travail de forçat pour cette population qui n’est certainement pas rémunérée en prorata à ses efforts.

Le sel est ensuite mis en sac et vendu par les grossistes. Cette activité emploie 170 hommes et 300 femmes, 800 pirogues sont utilisées pour une récolte annuelle de 50 000 tonnes. Ce sel n’est pas consommable, une partie est réservée aux conserveries de poisson, l’autre est vendu aux pays voisins, il semblerait aussi que la France leur en achète pour mettre sur ses routes en hiver.

Je suis frustrée, Douga fait arrêter Zal à plusieurs reprises, mais toujours assez loin des ramasseurs de sel « A cause des marchands ambulants dont vous ne vous dépêtrerez pas » nous dit-il. Quoique déçue, il faut admettre que c’est une charmante attention de sa part que de vouloir nous éviter cet harcèlement fréquent sur ce site. Je confirme cette véracité pour avoir plus tard lu quelques témoignages de touristes importunés.

Les photos seront prises avec des bons zooms et parfois en roulant.

 

Les pirogues    Tas de sel

 

Vue panoramique sur la dune et le lacA l'intérieur du tout-terrainLe lac est surtout connu du monde entier avec le rallye Paris-Dakar qui y célébrait ici son arrivée.

Nous prenons place dans un véhicule tout terrain « Vous allez vivre les émotions d’un vrai Paris-Dakar » nous dit Douga.

Et c’est parti !.... le véhicule rapidement… escalade ces dunes de sable « Accrochez-vous, ça va secouer ! »

Nous avons bien du mal à tenir assis. Du sommet d’une crête, nous admirons la superbe vue sur le désert, le lac Rose d’un coté, l’Océan de l’autre. Le conducteur recule, prend son élan, grimpe une dune d’une bonne dizaine de mètres et stoppe net en haut de celle-ci.

Waouah !..... Alors que jusque là, nous ne voyions que du sable, voilà qu’apparaît brutalement, caché derrière la dune, un village…… un village fait de petites constructions de parpaings, sans toit, de paillottes recouvertes de chaume, tout ça entièrement bâti dans le sable, mais est-ce bien réel, n’est-ce pas un mirage ? non sans doute, sinon l’hallucination serait collective….

Que cache cette dune ??        Village de sable

 

Nous apprécions admiratifs ce panorama, Sylvie un peu moins, car à la manière des montagnes russes, il va falloir redescendre la dune, qui je l'admets, a une dénivelé très important. A peine le temps de dire ouf que le conducteur du tout-terrain a dévalé cette forte pente, Sylvie respire !....

C’est dans ces dunes qu’a été construit le podium d’arrivée des concurrents du rallye, il y est toujours.

Nous !La balade se terminera plus calmement en roulant sur la plage, les cheveux au vent, pendant quelques kilomètres en bordure de l’Océan.

Un de nos jolis bungalowsUne petite photo souvenir : voici de bien sympathiques concurrents du Paris-Dakar… seule photo où le guide est avec nous tous, car bien souvent c’était lui qui était réquisitionné, ou bien il manquait l’un de nous.

 

A l’hôtel « Le Campement du lac Rose » nous retrouvons Zal et nos valises.  

Les bungalows individuels et circulaires sont coiffés de chaume, les murs ornés de fresques colorées représentant girafe, sénégalaise, djembés, pêcheur, masque… : les symboles du Sénégal !

Le jardin est doté de nombreux bougainvilliers, de palmiers, les allées bordées de petits buis sont dallées, nos valises leur en sont reconnaissantes…. Au sol des plantes rampantes taillées font office de pelouse. Des hamacs à l’ombre sous une grande paillotte aérée, vous invitent au repos par ces journées chaudes.


Les jardins    La piscine

 

Décoration et graffitis du restaurantQuelques marches mènent au restaurant, dont les murs sont recouverts de peintures de djembés, de graffitis, de noms de pilotes des différents rallyes, témoignage d’une époque révolue. A coté une grande piscine.

Le dernier Paris-Dakar au Sénégal a eu lieu en 2007. A la suite de l’assassinat, par la branche Al-Qaïda, de quatre français en Mauritanie en Décembre 2007, notre gouvernement demandera l’annulation de l’édition 2008. Depuis il se déroule principalement en Amérique du Sud.

Pour le Sénégal, et plus particulièrement pour la région du lac Rose, cette décision entraînera des pertes considérables, notamment dans l’industrie touristique et hôtelière ainsi que dans l’artisanat.

Aujourd’hui la population éprouve un sentiment de frustration et d’usurpation (le rallye portant encore le nom de Dakar…) elle était également fière de cette course, même si malheureusement elle en payait parfois un lourd tribut humain.

Dromadaires pour une balade dans les dunes

Je loupe mon rendez-vous avec Sylvie, Myriam et leurs maris. Après avoir déposé leurs valises, ils désirent aller au marchand d’artisanat situé à l’entrée de l’hôtel

« Je vous y rejoins d’ici quelques minutes » leur dis-je, mais je ne les retrouverais pas, bizarre, bizarre ! En attendant le dîner je me promène dans les jardins, dans les dunes, vers ce marchand qui propose des balades à dos de dromadaire.

C’est alors qu’arrive Zal, nous engageons la discussion, je lui demande s’il sait où sont passés les autres ? les rencontrant dans les jardins, il les avait emmenés au village tout près de là, il me propose alors de m’y emmener à mon tour

« Ce n’est pas loin, tu viens, je t’emmène ? »

      me dit-il, mais à contre-coeur je dois refuser, la fin du voyage étant proche je n’ai presque plus de CFA et c’est bientôt l’heure du dîner.

Sur ce coup là je ressens une petite frustration, j’aurais aimé voir ce village artisanal, j’aurais aimé lui faire plaisir, mais lui faire perdre son temps alors je ne désirais rien acheter, ce n’est pas dans ma façon d’agir, d’autant que je savais pour l’avoir vu à l’œuvre, qu’il était heureux de marchander pour nous.

Ci-dessous photos de Sylvie : magasin d’artisanat du village et Zal marchandant pour son compte.

Le village artisanal     Marchandage

 

Au déjeuner, avec ZalUne partie du groupe avec ZalPuis, surprise, qui vois-je arriver ! : Monique et Jean-Claude !….

Je suis très heureuse de les retrouver en bonne forme et de voir qu’ils ont réussi à nous rejoindre dès ce soir. Monique racontera que l’assistance leur avait proposé de passer la dernière nuit dans un grand hôtel de Dakar mais qu’ils avaient demandé à nous rejoindre.

A une demi-heure près, ils ont loupé la folle balade dans les dunes, mais que ce fut bon de les retrouver ! Même si pour eux ce voyage a un goût d’amertume, je reste persuadée qu’ils conserveront un excellent souvenir du temps passé en notre compagnie, fût-il bref, pas vrai Monique ?

    Contre toute attente, ça sera donc avec un groupe reconstitué que nous nous mettons à table pour ce dernier dîner.

    Ce soir, il nous faut refaire les valises, y mettre les objets interdits en cabine, Zal m'apporte sa tige de palmier, qui va déformer mon sac de toile, tant elle est longue ! .... je le remercie en lui donnant ce que j'ai pu récupérer comme savons ou shampooing durant le voyage.

 Quant à Douga, il est venu, avant le repas, me demander chocolat et lait en poudre que je lui avais promis quelques jours auparavant, prévus à l'origine pour mon usage personnel.

Fleche recit chili 3

*Dimanche 17 Mars.

La chaloupe Coumba Castel

Journée de galère personnelle…….

Au moment de partir de forts vertiges m’obligent à m’asseoir sur le bord du lit, la chambre tourne, tourne, tourne … je suis bien mal… carrément hors circuit. Il faut malgré tout reprendre la route jusqu’à l’embarcadère de Gorée à 40 kms, à chaque changement de direction je sens le danger venir….. j’essaie de fixer droit devant moi et je tiens jusqu’au port, que !……. jusqu’au port.

L’île de Gorée, située à 2 kms au large de Dakar est accessible grâce à un bateau-navette, le « Coumba Castel » de la société LMDG. (point N° 12 carte itinéraire)

Après un bref repos dans la salle d’embarquement, soutenue par Monique et Sylvie … je vais tout de même embarquer, je ne me vois pas attendre seule à cet Approche de l'îleendroit, jusqu’à près de 15h30, puisque le déjeuner est prévu sur l’île.

Pas de passerelle pour prendre place dans ce bateau pouvant contenir 300 personnes environ, il y a un vide d’environ 50 cms entre le pont et le quai, Sylvie a peur, je la rassure, avec l’aide des employés ça va aller ! et me voilà assise sur le pont supérieur sans plus oser bouger d’un poil.

20 minutes plus tard, à l’approche de Gorée, tout le monde se lève !.... pour immortaliser le paysage, c’est vrai que ça doit être beau depuis le bateau, un petit air de villes siciliennes. Douga me lance « Eh bien, je ne t’ai même pas vu prendre de photos ! » Vu mon acharnement à emprisonner les clichés, prendre des notes, il voit bien que je suis loin d’être au meilleur de ma forme.Je déclare forfait quant à la visite

Nous faisons connaissance du guide officiel qui doit nous faire découvrir cette petite merveille, classée au Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco. Myriam me demande si réellement je m’en sens capable, eh non ! je dois l’admettre, de plus je ne serais qu’un boulet pour les autres.

On se sépare momentanément, ils suivent ce guide, tandis que Douga m’amène au restaurant en me prenant le bras, provoquant de malicieuses réflexions de la part des filles, petites coquines !...  j’esquisse tout juste un sourire, je ne suis plus en état de plaisanter.

Ca sera calée dans un fauteuil, à l’ombre d’une terrasse du restaurant que je vais passer les heures suivantes, plus immobile qu’une statue, trop peur de vaciller, sans même prendre de photos du port bordé de vieilles maisons aux toits de tuiles, aux tons pastel, pourtant si près, si joli ! Douga viendra à trois ou quatre reprises me demander si ça va, plus tard il me donnera une lettre à poster de France, paraît que cette façon de faire est courante…. Le temps passe, probablement plus de deux heures, je n’en sais trop rien….. quoique toujours un peu vaseuse je commence à me sentir mieux, et serais à 80 % de ma forme lorsque Jean-Luc et les autres reviendront.

C’est à partir des photos gentiment offertes par Myriam et Sylvie que j’ai tenté de reconstituer leur balade sur cette île et de vous en présenter un petit reportage, celui-ci est basé sur des renseignements pris sur le GDR, Wikipédia et divers sites officiels.

A travers ces photos, ces informations, en écrivant cette page, j’ai l’impression de l’avoir réellement vue de mes yeux.

Ile découverte par les Portugais en 1444, puis possédée par les Hollandais et les Français. Les premiers occupants en étaient des pêcheurs, ce sont les « signares » femmes métisses mariées à des fonctionnaires coloniaux qui en assurent le développement, avec le commerce de l’arachide, des peaux, de la gomme, de l’or et des esclaves noirs….

A la création de Dakar en 1857, la plus grande partie de ses activités fut déplacée sur le continent, et Gorée fut peu à peu abandonnée. L’esclavage lui apporta sa richesse, son abolition en Avril 1848 : la pauvreté. Aujourd'hui le tourisme et ses dérivés constituent ses principales ressources.

Cette île rocheuse de 900m sur 300m, où ne circule aucune voiture, est formée de laves refroidies.

Qu’il est bon de se promener dans les ruelles ombragées serpentant entre les maisons coloniales aux façades ocre, roses, jaunes, aux volets bleus. Avec des températures tempérées, la végétation constituée de palmiers, de baobabs, de bougainvillées et d’hibiscus contribuent à créer un cadre naturel très agréable.

 

Ruelles fleuries de l'île    Maisons de l'île

 

Bâtiments délabrésMais le temps a fait son ouvrage, plusieurs bâtisses deviennent insalubres. Grâce aux actions de plusieurs personnalités politiques l’île obtiendra sa classification sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 1978. Depuis avec la rénovation des bâtiments et son refleurissement, Gorée commence à retrouver son cachet d’antan.

Le fort d'EstréesElle est jumelée avec d’autres villes tout autant chargées d’histoire : Drancy en France, Robben Island en Afrique du Sud..

Petite visite guidée.

*Le fort d’Estrées. Du bateau, c’est la première vision de l’île. Construit en 1856 par les Français, transformé en prison en 1950, il abrite aujourd’hui le Musée Historique du Sénégal

*La Maison des esclaves.

Entièrement rénovée avec l’aide de l’Unesco, Mme Danielle Mitterrand et Mme Elizabeth Diouf procèderont en 1990 à l’inauguration de ce beau bâtiment rose flanqué d’un élégant escalier à fer à cheval.

La réalité quant à la fonction de cette maison a fait couler énormément d’encre, les historiens n’étant pas d’accord entre eux. Je vous en relate une version, celle qui donne tout son sens au symbole mondial de la traite négrière.

 

la maison des esclaves Au rez de chaussée, 100 à 200 esclaves étaient emprisonnés dans des cellules insalubres, avant d’être triés et embarqués, comme de vulgaires marchandises, sur des navires transatlantiques à destination de l’Amérique et des Antilles, pour être vendus comme travailleurs dans les plantations. Ils sortaient par la « Porte du Voyage sans Retour » ceux qui tentaient de fuir se faisaient dévorer par les requins attirés par les cadavres de ceux qui, morts dans les cachots, avaient été jetés à la mer.

Les familles étaient séparées, cellules pour hommes, femmes, enfants, une « chambre de pesage » ainsi qu’un « cachot pour récalcitrants ». Le riche exploitant qui les achetait avait droit de cuissage. Dans la cellule réservée aux hommes (2,60mx2,60m) 15 à 20 personnes assises le dos contre le mur, des chaînes au cou et aux bras n’étaient détachés qu’une fois par jour pour leurs besoins et vivaient dans un état d’hygiène insupportable. Ils devaient peser au minimum 60 kgs, sinon ils étaient gavés comme des oies pour ne pas perdre leur valeur marchande....

 

Photo de Boubacar Joseph NdiayeA l’étage, vivaient leurs exploitants, leurs bourreaux. Aujourd’hui ces pièces montrent des gravures d’époque (certaines proviennent du Musée de Nantes, le plus grand port négrier de France des 18ème et 19ème ….)

En 1958, l’état acquiert cette Maison des Esclaves et nomme Boubacar Joseph Ndiaye conservateur, il le restera jusqu’à sa mort en 2009. Pendant près de quarante ans il présentera avec passion « sa » maison et « son » histoire à des centaines de milliers de touristes et célébrités de la planète, à tous les monarques et présidents en visite officielle (Le pape Jean-Paul II qui demandera pardon à l’Afrique en 1992, James Brown qui déclarera « Maintenant, je sais d’où je viens », Bill Clinton, Nelson Mandela qui demandera à s’isoler à l’intérieur d’un cachot ……)

 

*Dans un jardin à coté de cette maison on peut y voir une statue symbolisant la Libération des esclaves.

Réalisée et offerte en 2002 par des Guadeloupéens, elle représente un homme brandissant ses chaines, une femme le serrant dans ses bras, tous deux debout sur un djembé, ce tambour important dans les plantations, permettait aux esclaves de communiquer entre eux dans un langage connu d’eux seuls.

*Le Centre culturel de Gorée en hommage à Ndiaye, solide bâtisse de pierre basaltique noire, construite en novembre 2005.

Statue de la Libération        Centre culturel

Voici la place du Gouvernement, y est alignés de nombreux bâtiments.

*Le monument dédié aux 21 médecins et pharmaciens qui donnèrent leur vie en combattant l’épidémie de fièvre jaune de 1878.

 

Palais du Gouvernement    Statue en hommage aux pharmaciens et docteurs morts pendant l'épidémie de peste 

     L’atmosphère de cette île sans voiture, aux façades couleur pastel, au climat agréable a conduit de nombreux artistes à s’y établir.

Gorée est connue pour ses peintures « fixés sous verre » et ses « peintures sur sable » Cet artisanat hautement touristique consiste à apposer du sable différemment coloré, sur une plaque de bois encollée, produisant ainsi motifs et portraits.

 

Peinture sur verre   Ustensiles pour la peinture sur sable

 

L'église Charles Borromée*L’église Saint Charles Borromée  construite en 1830 par l’Ordre de Malte en remplacement de celle qui fût brulée pendant la nuit de Noël 1799, au moment de la Mémorial de Goréereprise de l’île par les Anglais.

Castel, situé à l’extrémité sud sur une colline de basalte culminant à 30m. Le sommet offre un magnifique panorama sur l’île, Dakar et l’Océan. On peut y voir :

-       Le mémorial de Gorée inauguré en 1999. Bill Clinton en posa la première pierre.

D’une hauteur de 16 mètres, il est composé de deux voiles, celle debout représente la migration d’une ethnie, la seconde couchée au sol représente l’Afrique restée sur place.  Ce mémorial devrait être prochainement déplacé sur le site des Almadies à Dakar.

- Ainsi que deux canons français, amenés d’un cuirassé en 1935 pour défendre le port de Dakar. L’histoire dit que la seule fois où l’un d’eux servit sera en 1940 pour couler le « Tacoma » bateau anglais, donc allié !....

Gorée c’est aussi un lieu de refuge, de détente pour les Dakarois qui quittent la capitale bruyante pour y retrouver un havre de paix. Refuge des expatriés à la retraite, des peintres et des sculpteurs sénégalais, des vedettes du « show biz » Plusieurs séquences de films ont été tournées dans ce cadre photogénique. (L’histoire d’Adèle H – Les Caprices d’un fleuve – Little Senegal)

- 13 heures, l’heure habituelle du déjeuner « Chez mon cousin » nous dit Douga, déjà qu’Omar Sy, l’acteur du célèbre film « les Intouchables » est lui-aussi son cousin !.... après tout, pourquoi pas !... : ils portent le même nom et cet acteur est né d’un père sénégalais

 
Le restaurant     Au menu ça devrait être « crevettes sautées à l’ail » une des spécialités des restaurants de Gorée, « brochettes de poissons » mais hélas ! les crevettes, malgré sa protestation, seront remplacées par des crudités et « bananes flambées »

Ce déjeuner a un air de nostalgie, c’était la dernière visite, le dernier repas, je sais bien que tout voyage a une fin, mais nous étions si bien tous ensemble, quoique à cet instant précis je ne regrette pas d’être sur le retour !... Myriam donne à Douga son pourboire, il nous remerciera et fera une petite synthèse de cette semaine passée avec nous, il espère avant tout nous avoir satisfaits et donné l’envie de revenir au Sénégal.

Il nous confiera aussi que lorsqu’il sent des tensions, de l’animosité au sein d’un groupe, le chauffeur et lui s’écartent pendant les repas (courage, fuyons !....) hors dans notre cas, les repas furent des vrais moments de bonheur partagés entre nous et avec eux. Si on devait se donner une note pour l’entente, la bonne humeur, la cordialité, la solidarité, je dirais sans hésiter 20 sur 20.

J’espère qu’un jour, Douga lira ce récit et que même s’il voit beaucoup de touristes, il se souviendra de nous.

Il avait été d’abord surpris puis à priori intéressé lorsque qu’il a compris que le reportage de ce voyage fait en sa compagnie pourrait être lu par le monde entier, selon Jean-Luc !... avec en bonus quelques photos de lui, mais je suis consciente que les Sénégalais n’ont pas les Les gamins dans l'eaumêmes possibilités que nous en matière d’Internet, il sera d’ailleurs étonné d’apprendre qu’on en était tous équipé.

A l’embarcadère nous assistons à un curieux spectacle : lorsqu’une chaloupe est sur le point d’accoster, des gamins se jettent dans l’Océan, ils nous font peur tant ils sont près de la coque du bateau ! puis ils crient « pièce dans l’eau, pièce dans l’eau » à l’intention des nouveaux arrivants, c’est une compétition à qui récupérera ce butin, ils resteront ainsi à leur poste…. jusqu’à que la chaloupe repartira avec ceux qui quittent l’île. Rituel touristique, forme de mendicité ?....

16 heures Zal arrive à l’aéroport, mais l’accès au parking lui est interdit, il nous « déposera » nous et nos valises, devant la porte d’embarquement, comme des baluchons, les gardiens lui demande de faire fiça…. Et ça ! c’est une mauvaise note  que j’attribue à ce pays à l’hospitalité légendaire, nous aurions aimé prendre le temps de dire adieu à Zal, nous en avions la possibilité, ce fut fait sur le macadam à une vitesse express, quant à Douga, il ne pourra guère nous consacrer que quelques minutes de plus, ils n’ont, semble-t-il, pas le droit d’entrer dans l’enceinte de l’aéroport.

Un échange d’adresses avec Zal, une ultime bise à Douga et nous pénétrons dans le hall, le voyage est fini…...…

Nous présentant ensemble pour l’acquisition de nos billets, nous serons réunis dans l’avion. La douane franchie, chacun trompe l’attente comme il peut le décollage Douga, Zal et nous.à bord d’un airbus A 321 n’étant prévu qu’à 19h30.

Atterrissage à 1h30 du matin, il fait 5 ° à Nantes et il pleut ! Bienvenue en France !.... L’aéroport à cette heure est glacial, lugubre, nos correspondants sont tous là, nous nous embrassons, le cafard n'est pas loin ! mais nous nous promettons de s’écrire, peut être de se revoir..

J’aurais dû être déposée à 800 m de mon domicile, au « point ralliement » mais je demande à mon chauffeur de bien vouloir me laisser devant ma maison, me sentant pas trop à l’aise pour traîner ma valise par ce froid, seule dans cette parfaite obscurité, en ayant encore par ci, par là, quelques étourdissements. A 2h30 du matin je m’apprête à me glisser sous les draps glaciaux, alors que pour la plupart de mes compagnons, je sais qu’ils ont encore entre 4 et 5 heures de route.

Que dire de plus sur ce voyage, vous l’avez certainement compris, j’en fus ravie, un guide charmant, séducteur, qui m’aura fait passer un très bon moment, un chauffeur sympathique, serviable, des compagnons de route adorables, certains discrets, tranquilles, d’autres plus blagueurs ou volubiles, mais tous courtois, attentionnés, aimables.

Merci à vous sept : Nicole, Monique et Jean-Claude, Myriam et Jean-Pierre, Sylvie et Jean-Luc, sans oublier Douga et Zal, d’avoir grâce à votre gentillesse fait de ce voyage ce qu’il fût. Merci aussi d’avoir pris soin de moi pendant cette laborieuse journée, pour les photos que vous m’avez fait parvenir au retour et de me permettre de les poster sur ce site.


Impressions du voyage :  

v Les gens : j’ai été séduite par la gentillesse de l’habitant, peut-être il est vrai ! facilitée par l’emploi de notre langue, j’ai aimé les marchés colorés, la rencontre avec ces familles sérères, peuls, cette soirée sous une tente mauritanienne autour d’un verre de thé, la maternité, l’école, mais impressionnée par l’extrême misère surtout dans le quartier des pêcheurs de Saint-Louis.
v
Cuisine : Que c’était bon ! très souvent à base de poissons et de crustacés.

v Paysages. Quoiqu’il y ait eu les parcs et les réserves, la brousse et ses baobabs, le lac rose, ce n’est pas à travers ceux-ci que le Sénégal m’aura plus particulièrement séduite, par contre j’ai adoré toutes ces petites structures locales qui nous ont servi d’hôtel, reproductions de l’habitat rural, recouvertes de chaume, sans télé, l’électricité distribuée avec parcimonie, sans oublier la fabuleuse nuit sous la tente dans le sable !....

v Les monuments : La gigantesque, luxueuse et splendide mosquée de Touba.

v Mes regrets : Ne pas avoir envisagé un voyage plus long, il restait tant de gens à rencontrer, dû dire non à Zal lorsque si gentiment il me proposa de m’emmener au village, d'avoir loupé la visite de Gorée, les 3 jours d'absence de Monique et Jean-Claude, et je vais terminer sur une réflexion à prendre avec beaucoup... beaucoup … d’ humour et de dérision : avoir laissé un « mari sénégalais » là-bas !..... « On va sortir les mouchoirs » dira la facétieuse Myriam

 

Voila, le reportage sur mon voyage au Sénégal, est terminé, j'espère que celui-ci vous aura plu, peut-être donné l’envie d’y aller.

Ce récit bien que complet est condensé.

Une ville, une région vous a plu, vous voulez plus de détails, en connaître l'histoire, je vous conseille de visiter mon site, où vous retrouverez ce même récit mais beaucoup plus détaillé, avec impressions personnelles et ville par ville.

Ce même récit, en version imprimable, format PDF :

       Merci


                                                                                                                         

 

En bonus !... les 12 petits diaporamas que vous pourrez également retrouver inclus dans le site... (environ 70 photos chacun)

    

       

        

                     

Sur celui-ci vous pourrez également voir le reportage de quelques autres voyages.

Un livre d'or est à votre disposition pour vos commentaires ou questions. Merci d'avance

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