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De Touba nous reprenons notre progression vers le Nord, en direction de Lompoul.
Quelques kilomètres avant Sagata, à l’intersection de Ndoyène Dakar, Zal emprunte à droite une piste cahoteuse de 14 kms en direction du « Gite africain de Koba » en plein Ferlo au milieu des campements nomades Peuls. Ce gite se situe sitôt passé le village de Touba Mérina (carte itinéraire point N° 5)
Il est un peu plus de 16 heures, lorsqu’enfin nous déjeunerons
à l’ombre, ça cogne !..... au menu de délicieuses brochettes
accompagné de pâtes et de cette si bonne sauce aux oignons.
Ce gite est réalisé en cases traditionnelles en bambou, avec chambres, une lanterne comme éclairage, les WC et douches sont à l’air libre (sans toit).
Douga nous propose de prendre une douche pour nous rafraîchir, ce que je ferais mais « habillée » disons avec seulement un peu d’eau, les habits mouillés sur le corps me procurent momentanément un réel bien-être.
Nous écourtons….. le temps de repos prévu et allons à pied au village voisin,
distant d’environ 800 mètres, à la rencontre des villageois Peuls, nous ne sommes que 7 et c’est
tant mieux, car il est fort probable que notre arrivée doit les impressionner.
Avant d’arriver à eux, Douga nous fait répéter « Diam N’Gam » (bonjour)
Après avoir établi un contact rassurant en nous présentant comme « ses amis », à chaque case nous serrons la main de ces femmes, tout en essayant de se souvenir de ce « Diam N’Gam » Les petits garçons veulent être pris en photo, difficile !... au fur et à mesure qu’on se recule pour les avoir tous dans le champ, ils s’avancent !..... les petites filles plus timides restent en arrière.
La plupart de ces femmes accepteront volontiers d’être photographiées, Douga nous invite à pénétrer dans leur intimité : leurs chambres, leurs cuisines, il a à cœur de nous présenter ces gentils gamins qui ne demandent pas d’argent, ces ethnies reculées ne sont pas pourries par le tourisme. C’est lui qui distribuera savons, stylos, crayons, rasoirs, bonbons…. car quoique partant bien souvent d’une intention louable, donner de l’argent aux enfants n’est pas une bonne chose.
Quelques mots sur les Peuls. Ce sont historiquement des nomades, mais aujourd’hui beaucoup se sont sédentarisés. Convertis à l’Islam, la tradition orale des coutumes et des légendes y est très importante. Enseignée auprès des adolescents par les chefs, elle véhicule l’histoire du peuple, ses exploits, ses rites et des vertus comme le courage et l’accueil. Les Peuls sont un peuple fier, doté d’une rigueur morale à toute épreuve.
Leurs troupeaux sont sacrés car l’élevage est leur mode d’existence. Pour un Peul, le zébu confère un prestige social, il pratiquera l’endogamie (mariage entre eux) de peur de voir se disperser les troupeaux. On ne vend pas les vaches, on les laisse en héritage aux enfants. Pour le troupeau, composé également de moutons il est nécessaire de rechercher continuellement des pâturages afin de l’engraisser et de bien vendre les bêtes au marché. En échange, ils se procureront des produits indispensables à leur subsistance et à leur culture.
Les femmes portent le pagne et le boubou, attachent sur leurs têtes un morceau de tissu. Elles pratiquent le tatouage des lèvres à l’indigo, percent leurs oreilles et y insèrent des anneaux d’or, ou des boucles d’oreilles imposantes et torsadées. Les jeunes filles ont à leurs poignets plusieurs anneaux.
Leurs habitats sont des huttes rondes en paille tressée, une pour la cuisine, une pour la chambre.
Douga nous dira
que, volontairement, il cherche à chaque voyage des villages différents, pour
que chacun puisse profiter un peu, si peu ! de ce tourisme. On est à mille
lieues de Saly, station balnéaire avec ses hôtels aseptisés avec piscine, ses
bungalows de luxe, ses supermarchés, sa vie de pacha, et c’est tant
mieux !.... en recherchant ce voyage, j’avais privilégié la rencontre avec
la population, d’ailleurs le titre s’appelait à bon escient « Rencontres
Sénégalaises »
Il faut
reprendre la route, on est encore loin de l’hôtel.
Douga, en contact téléphonique avec un responsable nous dit que Jean-Claude va bien, mais qu’ils sont toujours sur Dakar !...ça nous surprend un peu, on suppose alors un manque de places dans l’avion ! Un peu plus tard, Sylvie reçoit de sa fille un sms, la France grelotte sous la neige, un nouveau pape est élu.
Vite, arrêt photo !.... le soleil se couche à une vitesse vertigineuse, il était prévu de l’admirer à l’hôtel depuis les dunes, à défaut nous le verrons demain matin se lever sur ces mêmes dunes. Quelques instants plus tard, nous arrivons au village de Lompoul où y règne une petite agitation.
Lompoul se
trouve à 7 kms de la grande côte Atlantique, ce village est connu pour son
désert d’une superficie de 18 km², il est devenu une grande destination
touristique avec ses dunes allant jusqu’à 50 m de haut et l’installation de
nombreux campements, c’est depuis celles-ci qu’a été tourné en 1996 quelques
scènes du film français « Les Caprices d’un fleuve »
Terminus tout le monde
descend ! pour sitôt « grimper » dans un 4/4, ce véhicule
est du pur local, pas d’escabeaux, gare aux articulations rouillées pour y
prendre place Ouf ça y est, Douga a réussi à
y faire rentrer tous ses clients, et c’est parti !
Le véhicule pendant trois à quatre kilomètres parcourt les chaotiques dunes, nous envoyant bringuebaler de tous cotés, gamins que nous sommes, c’est l’hilarité générale. Dans ces conditions, il est impossible d’y prendre une photo, de plus il commence à faire sombre.
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