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Le village  

   Vendredi 15 Mars (suite) A un bon kilomètre de l’hôtel du Djoud, près de la réserve ornithologique, se trouve un village assez particulier. 

        16h30. Douga propose qu’on y aille à pied, mais la chaleur écrasante qu’il fait encore, nous convaincra, en tout cas moi !... de venir en véhicule avec Zal.

    Quelques minutes plus tard, nous voici arrivés à l’entrée de ce village situé à la frontière mauritanienne. (point N° 10 carte itinéraire)

    Celui-ci tout en longueur est un mélange de huttes de paille, de constructions en dur et de tentes en toile,  nous marchons dans le sol sablonneux parmi les chèvres et les poules en liberté, ça et là quelques sacs de plastique au sol, mais dans l’ensemble, c’est un village propre. Les enfants jouent avec des pneus de vélos, certains nous escortent jusqu’au chef du village, d’autres s’accrochent à nous, nous prennent par la main, Jean-Pierre a adopté un petit sénégalais à moins que ça soit ce gamin qui l’ait adopté.. Les plus petits se promènent les fesses à l’air, les bambins apeurés à la vue de ces drôles de personnages, courent en pleurant vers leurs mamans, des femmes assises en cercle à l’ombre d’un arbre préparent le repas du soir.

   Voilà en quelques lignes la banale description de la vie quotidienne d’un typique village sénégalais.

 

      Petit sénégalais qui a adopté Jean-Pierre     Les femmes qui préparent le repas

 

Douga et le chef du village

Malgré tout ! celui-ci n’est pas tout à fait comme les autres car il est habité par des descendants des mauritaniens,  Douga nous explique qu’il existe les Maures noirs (descendants d’esclaves, plus ou moins métissés) et les Maures blancs (descendants des conquérants arabo-berbères) Beaucoup de conflits, culturels ou sociaux opposeront les Maures blancs, socialement dominants, et les Maures noirs en quête de pouvoir, amenant des dizaines de Mauritaniens à se réfugier vers le Sénégal et le Mali.

      Nous arrivons face à un homme à la barbe blanche naissante, vêtu d’un boubou blanc, les enfants ont fait cercle autour de nous. 

Le chef de famille est le souverain absolu, il gère le patrimoine, arbitre les disputes familiales.

Cette personne est immensément respectée pour le savoir et la sagesse que le temps lui a conférés. Ici le terme de « vieux » a un tout autre sens que chez nous Européens……

      Douga lui parle pendant plusieurs minutes, en wolof, semble-t-il… ce contact établi, nous serrons la main de ce vénérable personnage,  puis Douga  donne à une femme d’âge mûr, sa femme ? les cadeaux préparés par nous, provoquant autour d’elle un attroupement de mômes qu’elle contrôlera en haussant la voix.

 

Le chef entouré des enfants    Le chef entouré des enfants

 

Jolies jeunes filles     

      Sur le pas de la porte de leur maison, voici de jolies jeunes filles « D’accord pour la photo ? »  Timides et se réfugiant derrière un gestuel,  d’abord réticentes, elles finissent par acceptent, probablement rassurées par la présence de Douga.

La tente du nomade

      Nous continuons  vers une grande tente, une véritable tente de bédouin, de nomade, comme celle que nous pouvons voir dans les livres touristiques, celle qui nous faisait rêver aux « Contes des mille et une nuits » lorsque nous étions plus jeunes.

      La tente pour ces peuplades est un espace de vie, rempli et protégé du monde extérieur, il est synonyme d’hospitalité, une des règles d’or. Elle tient lieu d’asile pour l’étranger, bien aéré, il y fait bon même lors des heures les plus chaudes de la journée.

 

      Nous y faisons la connaissance de Dah, employé de l’hôtel où nous séjournons, aujourd’hui c’est son jour de congé, car hier il y avait mariage ici, quel dommage d’avoir raté de peu un si bel évènement !..... Il nous présente les jeunes mariés, sa propre sœur, puis nous invite à voir leur maison, c’est un bâtiment en dur, dans la chambre un superbe lit de bois, ces mêmes lits qu’on aura eu plusieurs fois l’occasion de voir à vendre sur le bord des routes….. la jeune femme s’y installe, pose de bon cœur pour la photo et nous fait voir les subtiles dessins faits, sur ses mains, pieds et chevilles, avec du henné, dessins significatifs dans la religion musulmane.

Dah, notre interlocuteur    La jeune mariée, la soeur de Dah

     

Superbes tresses     

      Nous sommes invités à nous asseoir en compagnie des nombreuses femmes, sur les gros coussins posés à même le sol, sous la tente, l’une d’elles allaite son enfant. Timides, les plus jeunes n’osent nous parler, mais la douceur des paroles de Myriam les amadoueront, l’une d’elles portant superbement des tresses de plusieurs couleurs accepte de soulever un peu son voile pour nous les montrer.

Ce qui m’a d’abord frappé ce sont leurs habits, les femmes sénégalaises portent le pagne et enroulent leurs cheveux dans un morceau de tissu, alors qu’ici  elles sont recouvertes d’un melhfa, ou meulfeu, robe faisant un peu penser aux saris indiens. C’est un morceau de tissu de 4 ou 5 mètres dont elles de drapent de la tête au pied, à la manière d’un voile, sans aucune couture, aujourd’hui ces melhfa sont en tissu imprimé et coloré.

      Quant à l’homme, il est revêtu d’un vêtement traditionnel, le boubou, vaste bande d’étoffe ouverte au niveau du cou pour laisser passer la tête, longue jusqu’aux pieds et fendue sur les deux cotés. Celui de Dah est agrémenté d’une superbe broderie.

 

Les villageoises  Dah  Les villageoises

Les villageoises  Les villageoises

Les villageoises  Les villageoises  Jeunes enfants

 

Ca sera autour d’un verre de thé que nous finirons cette rencontre avec ces biens accueillants villageois.

Le thé à la menthe est servi à chaque occasion, prétexte pour engager les conversations, pour passer le temps, pour souhaiter la bienvenue à l’étranger.  C’est un rituel,   il est de bon ton de l’accepter sous peine de froisser son hôte. La préparation en est toujours la même : une bouilloire, deux théières et des petits verres dans lesquels on le boit  en trois étapes :

« le premier thé est amer comme la mort, le deuxième doux comme la vie, le troisième sucré comme l’amour »


Partage d'un verre de thé    Partage d'un verre de thé

 

Nous quittons ces hommes, ces femmes, cette rencontre nous a fait au cœur, non sans avoir promis à Dah de lui envoyer quelques photos de ces instants privilégiés.

Nous retrouvons Zal qui patiemment nous attendait à l’entrée du village, prévenant il avait stationné le véhicule à l’ombre, mais Douga, décidément contrariant aujourd’hui,  a sans doute jugé qu’il serait bon qu’on fasse de l’exercice !

« Un peu de marche pour regagner l’hôtel ? »

Au dînerIl fait nettement moins chaud, c’est devenu possible pour moi, mais cette fois c’est Nicole qui se plaint de sa cheville et sans même prêter attention à la proposition de Douga, direct s’installe dans le Ford, nous l’accompagnerons ….

        «  Un pour tous, tous pour un » aura été notre devise durant cet agréable voyage.

Comme pratiquement à chaque hôtel, un marchand proposant de l’artisanat est présent, j’y achète un superbe masque fait en yoroko

A l’origine, en Afrique, les masques étaient considérés comme des objets cultes, utilisés lors de diverses cérémonies, aujourd’hui, représentant des visages, ils sont surtout des objets de décoration.

Dîner à l’hôtel, il nous est servi du zébu, alors que jusque là on s'était régalés, ce soir c’est immangeable !..... du gras élastique sur les os…….. Douga redemandera de meilleurs morceaux.

Demain, nous lèverons le camp à 8 heures, le lac Rose devant être admiré aux heures les plus chaudes de la journée.

 

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               Lac Rose