Découverte du Vietnam et
 des temples Kmers du Cambodge

Circuit du 1er  au 17 Décembre 2019 

 

Deuxième page : Le centre

 

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          19 diaporamas d'une centaine de photos chacun, sont visibles, voir à la fin du récit...

                                  rond006  Vendredi 6 Décembre

           200 kilomètres nous séparent de la grotte de Phong Nha, alors Chû raconte.

           « Une croyance veut qu’un bébé à sa naissance comptabilise un an, la grossesse étant considérée comme un début de vie. Il nait sous la protection de 12 déesses, la mortalité infantile est importante, aussi lorsque l’enfant a atteint  un mois, c’est une grande victoire, cette journée fait l’objet de fastueuses fêtes (repas pour  chacune des déesses)

           Le Vietnamien croit en son horoscope, ayant selon son année de naissance un signe astrologique (rat, buffle, etc…) il  consulte le sage du village avant d’organiser un évènement important, tel qu’un mariage, ou l’ouverture d’un commerce.        

           En ce 6 Décembre, débute le nouvel an vietnamien, le « rat métal » a chassé le cochon, ça sera une année positive..

           Les Rois et les Empereurs en se faisant enterrer devaient harmoniser l’eau et le vent pour porter longévité et éternité pour le pays. On y croyait tellement, qu’on craignait l’intervention du Chinois qui aurait pu la nuit, tourner le corps du roi dans son cercueil. Cette néfaste action aurait pu changer le destin du pays, renverser la dynastie, et faire tomber le pays dans la main des chinois, entraînant une nouvelle guerre ! 

           « Les jeunes d’Ha Tinch, province que nous traversons, n’ont pas fait d’études. Sans diplômes, sans papiers, ils vont travailler au noir aux Usa, en Corée du Sud, en Chine, tenter d’entrer en Europe, avec parfois des issues malheureuses, tel le cas de ces 39 personnes retrouvées mortes dans un camion en Angleterre. . C’étaient des clandestins locaux, je les connaissais. Etre natif de cette région du Nord est un fort handicap »

            La ligne jaune continue est le témoignage de l’ancienne piste Ho Chi Minh. Lors de la guerre contre les Américains,  cette route faisait partie d’un réseau de sentiers pédestres et de voies carrossables, empruntés par les communistes. Cette piste se terminait souvent par un tunnel utilisé comme  cache durant les combats, de voies de communication, d’approvisionnements, d’hôpitaux, de réserves, d’armurerie.

           Lorsque les avions pulvérisaient du Napalm, les vietnamiens s’y précipitaient. Dans ces tunnels de trois étages et de 25 mètres de profondeur, il n’y avait pas de lumière, lorsqu’une femme accouchait, on utilisait alors une lampe à huile. La plus puissante armée du monde ne parvint pourtant pas à  débusquer ces résistants. Du poivre égarait les chiens lâchés dans les boyaux et des pièges guettaient les soldats ennemis. 

           Comment le Vietnam s’est-il trouvé en guerre contre l’Amérique, alors qu’il était sous protectorat français ? voici  l’histoire racontée par un vietnamien, une conséquence de la guerre froide !

          Après la signature des Accords de Genève suite à la défaite en 1954 de Dien Bien Phu, les soldats français se retirèrent. Un référendum est alors  prévu pour élire le président qui réunifiera le pays, car la ligne de démarcation qui sépare le pays ne devait être que provisoire. La probable victoire d’Ho Chi Minh n’était pas du goût de la C.I.A.  Élu président il aurait probablement entraîné les pays voisins dans sa politique communiste. Les Américains  empêchèrent ce référendum,  ce qui entraîna une guerre civile qui durera 21 ans, suivie de leur entrée en guerre.

            Passant devant des rizières, Chû explique comment le Vietnamien depuis mille ans, fait pousser le riz.

            Il faut de l’eau à niveau égal d’où les petites parcelles. Les meilleurs grains récoltés, séchés au soleil, sont mis dans des sacs, puis  arrosés d’eau tiède tous les jours pour une future germination. Pour la récolte d’ hiver, on fait une pépinière. 

          De ci, de là, sur la route qui mène à la grotte j’aperçois une église catholique ou encore un joli cimetière


Grotte de Phong Nha

               Située dans le village de Son Trach, elle est accessible au terme d’une longue promenade en sampans sur la rivière. A la fin de cette balade, la visite se poursuit à la rame.

               Cette grotte située dans le parc national de Phong Nha-Ke Bang, est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2003. Cette région, vieille de plus de 400 millions d'années, abrite un ensemble de grottes composées de grandes stalactites, dans lesquelles coulent des rivières souterraines.  En 2009, on y découvrit la grotte de Son Doong, la plus grande du monde, les visites réglementées à 2800 € l’entrée, si, si ! vous avez bien lu : 2800 € (seulement quelques centaines de visiteurs par an) sont organisées sur plusieurs jours et nuits de trek.

             Phong Nha (Des Dents du Vent) formée il y a environ 250 millions d’années, est appelée ainsi parce que des stalagmites aujourd’hui brisées, occultaient son entrée. Sa découverte (1899) est due à un prêtre catholique français, mais c’est grâce à des spéologues britanniques, qui en 1992 explorèrent  les galeries, qu’on peut aujourd’hui l’admirer.   Aux 9ème et 10ème siècle, les Cham l’utilisait  comme sanctuaire bouddhique, l'empereur Hàm Nghi  comme base d'opérations de la résistance vietnamienne contre la colonisation française. Pendant la guerre contre les Américains, elle servit d’hôpital, de base, de dépôt de munitions.

            Entre Novembre et Décembre l’inondation de la rivière rend l’accès parfois impossible.

            La conductrice du sampan s’arrête, enroule le toit,  nous permettant d’admirer ces stalactites et stalagmites savamment sculptées.  Plus on s’enfonce, plus le paysage est spectaculaire. La discrète lumière permet de découvrir d’étonnants tableaux colorés, des scènes minérales fantasmagoriques, tel ce magnifique arbre de corail.

            J’accoste sur une plage et continue mon exploration en empruntant des marches  parfois ardues.

     

            Après déjeuner Dan reprend la route vers Hué.

            Arrêt à proximité d’un champ d’hévéas.  L’ouvrier pratique une entaille sur l’arbre et de celle-ci va s’écouler un liquide blanc laiteux, le latex. Cette opération s’effectue plutôt la nuit pour que le latex  recueilli soit liquide. Lorsque l’ouvrier arrive tout en bas de l’hévéa, l’écorce s’est pendant ce temps reconstituée, il peut donc à nouveau y pratiquer des entailles. Une plantation peut posséder 500 hévéas, la récolte se fait neuf mois par an et celui-ci fournit cette résine, vendue au kilo, jusqu’à 35 ans.


Pont du 17ème parallèle

            Le Pont Hien Luong (178m) (pont du 17ème parallèle) coupa pendant 20 ans, le Vietnam en deux. Au Nord, la République communiste de Ho Chi Minh, au Sud la République du Sud soutenu par les Américains. De part et d’autre du fleuve s’étendait une zone démilitarisée de cinq kilomètres.

            Ce fût tout d’abord un pont de bois  édifié en 1928 pour les piétons, avant on empruntait un bac, comme on peut le voir dans le film de Marguerite Duras « l’Amant ». Puis les Français le reconstruiront en 1932 en béton. Aujourd’hui peint de deux couleurs, moitié bleu, moitié jaune il garde son coté historique. Coté nord, j’aperçois le mirador  et les hauts parleurs  qui devaient hurler des informations.

           C’était l’endroit le plus dangereux du pays, les attaques venaient de partout. Combien de sang, ce pont à dû voir couler ! celui de milliers de soldats Vietnamiens, mais aussi des civils qui se sont noyés en voulant franchir la ligne de démarcation.  Celle-ci ne s’effacera que 20 ans plus tard, le 30 Avril 1975, après la chute de Saigon,  s’ensuivra une réunification et la paix retrouvée.  De l’autre coté de la route a été érigé un grand monument  surmonté d’un drapeau vietnamien, à la gloire du travailleur.

           « L’endroit est dangereux, il reste des mines qui n’ont pas explosé. Il nous faudra encore 40 ans, pour nettoyer ces zones.  Beaucoup de forêts ne repoussent pas, certains terrains sont incultivables, car contaminés par la dioxine »

           Le Vietnam a demandé à l’ONU de porter plainte conte Monsanto, mais ce dernier a nié toute relation entre la dioxine et les millions d’enfants vietnamiens nés avec des malformations. Cette guerre a été très mal vécue aux U.S.A. où de nombreuses manifestations ont eu lieu pour réclamer le retrait de ses soldats.  Le boxeur Mohamed Ali qui a refusé de servir a été condamné à 5 ans de prison.

            Chu nous cite un fait des Chinois : « Ils se sont appropriés et délimités une zone maritime de près de 2 millions de km², dans la mer Orientale, la Chine affirme y détenir une souveraineté depuis 1945. Un bateau de pêche étranger pris dans cette zone sera confisqué, les hommes capturés, peut-être même tués… Ils ont nivelé les rochers de certaines petites îles, pour construire une base militaire avec des porte-avions »  

          L’apéritif sera servi ce soir dans le bus, délicieux cocktail de citron vert, de sucre canne, d’eau, de vodka à 30 °, de soda Tonic.

          20 heures. Arrivée à l’hôtel Dy Tan de Hué.


Citadelle Impériale de Hué

                      rond006  Samedi 7 Décembre.

            Hué, cette ancienne capitale impériale bordée par la « rivière des Parfums » est inscrite depuis 1993 au Patrimoine mondial de l’Unesco.

           En 1802, le seigneur Nguyen Anh, prit le nom de Gia Long, s’autoproclama empereur, et y établit sa capitale. Sous protectorat français,  Gia Long n’avait qu’ un pouvoir fantoche qui persista jusqu’en 1945, lorsque les accords de Genève marquèrent la fin du régime monarchique.

            Des ingénieurs français construisirent la citadelle d’après les fortifications de Vauban. Trois enceintes s’imbriquent (cité royale, impériale et pourpre, dite interdite).

             La première muraille (20m de profondeur, 7 mètres de haut) entourée de douves, est percée de dix portes fortifiées et d’un pont. Elle forme un carré de 2,5 kms, sa superficie de 520 ha.

           Quoique meurtrie par les guerres successives, on peut encore admirer 70  beaux palais entretenus par des militaires.,

               ì La Tour du Drapeau, l’entrée principale fut élevée en  briques en 1807 sur un bastion de 18 m, y flotte le drapeau vietnamien.

           ì Les neuf  canons. 9  étant le symbole du pouvoir absolu, l’éternité, ils symbolisent les saisons et  les éléments de l’Univers. Ils fûrent fondus à partir des armes et objets en bronze et laiton des frères Tay Son, la précédente dynastie vaincue en 1802, mais  jamais utilisés comme armes de guerre, ce sont les neufs génies tutélaires qui protègent la citadelle.

           La porte du Midi, mène à la Cité Impériale qui hébergeait les palais royaux. ì Cette porte de 50 m est couverte de tuiles en porcelaine émaillée jaune (couleur du roi) et bleues (celle des mandarins) Le roi proclamait ici les décisions et les édits impériaux face aux mandarins.  Elle est percée de cinq entrées,  la principale était réservée au monarque. C’est du balcon de cette porte que le dernier empereur, abdiqua en l945. Au-dessus, des salles étaient réservées à la reine et aux concubines du roi, qui pouvaient assister aux cérémonies, cachées derrière des écrans ajourés.

                ì Le palais Dien Tho (1804) ì La maison Ta Tra.

                ì Le remarquable Palais de l’Harmonie suprême. Dans sa vaste et éblouissante salle de 44 mètres, se tenaient les cérémonies les plus importantes de l’Empire, telles que l’intronisation de l’empereur, les murs et  les 80 colonnes  sont en bois de teck laqué rouge et or. Sous un dais est exposé le trône en bois laqué doré sur lequel montèrent les 13 empereurs de la dynastie Nguyen. (photos interdites). Chû raconte : « Le roi s’habillait d’une pourpre tissée de fils d’or, il était coiffé du chapeau aux neufs dragons et tenait dans une main une boule de jade, il portait aussi une ceinture en jade, une épée d’or »     

              Une maquette permet d’imaginer à quoi pouvait ressembler la Cité impériale avant sa destruction par les Français en 1947, puis par les Américains en 1968.

               ì L’esplanade des grandes salutations, où se rassemblaient les mandarins, celle-ci présente plusieurs chaudrons de bronze de 840 kilos coulés en 1671.  ì Le temple Dynastique (1822) consacré au culte des rois Nguyen et leurs épouses avec un alignement de dix autels. Les descendants peuvent venir ici honorer la mémoire de leurs parents, mais les empereurs ne sont pas inhumés dans la citadelle, leur tombeau est souvent tout près, dans la vallée sacrée.

               ì Le Pavillon de la Splendeur à triple toiture construit en 1822 par Minh Mangh en hommage aux mandarins qui avaient permis à sa famille  de retrouver son trône en 1802. Haut de 13 mètres, c’est le plus élevé de tous les bâtiments de la citadelle.  Six musiciens vont, depuis ses marches, nous interpréter un petit air de circonstance.

              ì Neuf urnes dynastiques en bronze de 2 tonnes (1835), décorée  chacune de 17 dessins évoquant les beautés du Vietnam

             

             La troisième enceinte permet d’accéder  à la Cité pourpre. Sur cette esplanade de 10 ha, il ne reste plus rien des beaux palais construits vers 1802, où résidaient l’empereur et sa famille, les concubines, les servantes et les mandarins énuques.

             ì Le Pavillon de lecture  ì Le théâtre royal (1826) le plus vieux théâtre en bois du Vietnam, on  y donnait des représentations d’Opéra. Aujourd’hui sa salle de spectacle accueille des représentations de nha nhac, une forme de musique de cour.          

               ì L’ancien bâtiment du Trésor royal  ì le temple Trieu  (1804), consacré aux parents du seigneur Nguyen Hoang  ì le temple des générations, dédié aux neufs générations des seigneurs Nguyen.

                Pour sortir de cette citadelle Impériale terminée, nous empruntons  ì La porte de l’Est qui dévoile de  superbes mosaïques.      




.                               La pagode de la Dame Céleste

            Un petit mot sur ces eunuques, présence invisible.  « Soit un enfant d’une famille pauvre était vendu à la cour, soit la castration était accidentelle, les attributs  des jeunes garçons qui avaient l’habitude dans les campagnes de se promener nus, faisaient le bonheur des chiens, d’où la légende raconte pourquoi qu’au Vietnam, on mange du chien ! »

             ì La Pagode Thien Mu fut fondée par le seigneur Nguyen Hoang en 1601 suite à la légende d’une apparition d’une dame. Cette vieille pagode de l’ancienne capitale impériale est le symbole de Hué. Située  à coté de la citadelle, elle est bâtie aux pieds de la rivière des Parfums, au sommet d’une petite colline. En 1714 l’empereur Ngyen Phuc Chu ordonna la fonte d’ une cloche géante et sacrée, ainsi qu’une stèle en marbre installée sur la carapace d’une tortue, sur celle-ci est gravée l’histoire de la pagode depuis sa construction.

             w  La tour de la Félicité (21m) élevée en 1844 par Thieu Dri, chacun de ses sept étages montre un Bouddha.
            Le porche est percé de trois portes gardées par six génies bienfaisants ou malfaisants.  A l’entrée du sanctuaire prône un bouddha rieur, en cuivre, au gros ventre, protégé par une vitre.  Sur l’autel on voit les trois bouddhas représentant respectivement le Passé, le Présent et l’Avenir,  la photo d’un moine, des tableaux,  des reliques, des bouquets de fleurs, un énorme gong en cuivre qu’à intervalles réguliers, un bonze viendra faire retentir.



       

           Un peu plus loin  w Une vieille automobile bleue, le symbole du mouvement de protestation des bonzes contre le gouvernement de Ngô Dinh Diêm, Diêm  qui  effectuait alors une grande discrimination à l’encontre des bouddhistes.

           Thích Qung Đc est venu à Saigon en Juin 1963 depuis Hué à bord de cette voiture et s’immola devant le palais présidentiel. Il était accompagné de 350 moines et nonnes bouddhistes qui au moment crucial firent un cercle autour du moine assis sur un coussin en position de lotus.  Sur le mur, se trouvent la photo de cette immolation et celle de ce martyr.

           Ce monastère éduque les jeunes enfants parfois abandonnés. Règlement strict : ne pas voler, ne pas boire d’alcool, ne pas passer tout son temps sur les jeux vidéos, ni sur son téléphone portable.

           Un panneau indique les horaires de la journée entre le réveil à 3h30 et le  coucher à 21h30. A l’arrière s’étire un grand jardin planté de bonsaïs, un fil de métal maintient les jeunes branches leur donnant cette forme si singulière. Chû explique pourquoi les racines sont à l’air libre.

            L’emplacement de la pagode de la Dame Céleste au bord de la rivière la rend facilement accessible par les nombreux « bateaux-dragons »  Ceux-ci sont des boutiques ambulantes (tee-shirts, robes, chapeaux coniques, peintures, artisanat de toutes sortes.. )           

           Les berges dévoilent la vie locale, hameau, escalier de pierre, c’est  dans un de ces hameaux que nous débarquons pour déjeuner « chez l’habitant »  Le lieu est calme, le menu très bon et recherché :  Salade de figues aux cacahuètes - oignons, basilique, menthe, crevettes, fourrés dans des galettes de riz - crêpes avec de la viande de porc, du cumin, des crevettes, des pousses de soja - oeufs de caille - bœuf à l’oignon accompagné de riz et de crevettes - fruit exotique.



Le tombeau de l'empereur Tu Duc

            Tu Duc, né en 1829, est le 4ème empereur de la dynastie Nguyen. Quoiqu’il ait eu 103 femmes, il mourut sans enfants,

             La condamnation à mort de deux missionnaires jésuites entraîna en 1858, une riposte de Napoléon lll, Tu Duc qui n’avait pas les moyens de se battre contre les armes modernes dût concéder une partie de son pays aux autorités françaises, cette annexion deviendra la Cochinchine française.

            C’est durant son règne que Tu’Duc décida de construire son propre mausolée, qu’il fit bâtir près de la citadelle de Hué. Ce tombeau a été aménagé en terrasses, stèles, tombes, pavillons, temple. Il le  conçut comme un véritable parc d’agrément pour sa vie éternelle. Ce mausolée, après avoir connu un épisode sanglant, prendra finalement le nom de « Palais de la Modestie »

            Cette construction  entourée d’une enceinte de  plus de 1500 mètres fut exécutée entre 1864 et 1867, le roi s’en servait comme résidence de compagne où il aimait se reposer, lire, écrire, chasser, naviguer.. en compagnie de ses épouses et concubines.

            Le pittoresque site se compose d’un lac, d’un îlot, de vastes jardins et de 50 constructions architecturales répartis sur 12 ha. La porte d’entrée mène à un pavillon construit sur pilotis :

                  ì Le pavillon d’agrément remplis de poissons rouges et de nénuphars. Toit splendide, avec ses sculptures de dragons, de licorne. Depuis ses rambardes a été tournée une des scènes du film Indochine avec Eliane et Camille. La vue est jolie depuis le belvédère, couleur orangée des tuiles, peinture pastel des murs des palais, balustrades ajourées, eau des lacs et bassins

                  ì Le temple de Hoa Khiêm, aux trois entrées. Ce lieu de travail du roi est aujourd’hui un petit musée renfermant des objets ayant appartenu à Tu’Duc et sa famille (horloges, vases, tablettes funéraires…) Au centre, un trône doré. Il est possible d’emprunter l’habit ancestral et de se prendre pour le roi un court instant. ì Luong Khiem, en brique gris abritait les appartements privés de l’empereur.

                  ì La cour des salutations,  avec de chaque coté des statues de mandarins, censés garder le tombeau, de militaires, d’un cheval et d’un éléphant. ì Le théâtre Minh Khiem Duong construit en 1866 tout en bois. On y voit encore le balcon où prenait place le monarque. Les murs extérieurs sont recouverts de jolies peintures, d’un dragon et d’une licorne.

   

             Après quelques marches, on quitte le monde des vivants pour arriver à la zone du culte

                  ì Une stèle en marbre, si lourde (20 tonnes) qu’elle dût être tirée sur 500 kilomètres par des éléphants, pendant quatre ans. Sur celle-ci un texte de 4935 mots, écrit par le monarque lui-même, raconte son tumultueux accès au trône, avoue les difficultés qu’il a connues, notamment lorsqu’ il n’a pu empêcher son pays d’être gouverné par les français.

                  Voici la zone des tombeaux :

                 ì Le mausolée de l’impératrice Lê Thien Anh (1ère  épouse de Tu Duc) et celui de l’empereur Kien Phuc,  (1883) neveu et fils adoptif de Tu Dùc qui ne régna que sept mois, à l’âge de quinze ans. ì Un beau temple restauré lui rend hommage.   ì Le tombeau de l’empereur. S’il est ainsi tant en retrait c’est pour que les murs fassent paravent, protègent le défunt des mauvais esprits. Cette tombe est d’une grande sobriété, simple bloc de granit.

     

             De retour au pavillon de la Stèle, nous posons pour la photo du groupe. Grace à un touriste qui passait par là, Chû est présent sur le cliché.

               Arrêt à une échoppe qui confectionne des bâtonnets d’encens et….

              « La pâte est réalisée avec de la sciure de bois, de l’eau, de la colle végétale. Dans des petits pots se trouvent des fleurs séchées, écrasées en poudre (frangipanier, santal, jasmin, eucalyptus). La jeune femme accroche la pâte parfumée au bâtonnet, les couleurs varient selon les senteurs. Un paquet de 100 bâtonnets coûte 10000 dongs (4 €)  »

                           … des chapeaux coniques.

              « On pose et on coud des feuilles de latanier aplaties sur la structure de 16 cerceaux. Après avoir déposé des motifs de décoration, on remet une seconde couche de feuilles. Pour les rendre imperméables, ils sont vernis avec de la sève de pin. Ces chapeaux résistants servent pour les femmes à travailler dans les champs lorsqu’il fait chaud »

              Arrivés à l’hôtel DUY TAN ll de Hué, Chù  distribue à tous un petit papier, Martine reine, le temps d’un repas,  préférera désigner Laetitia, ça sera donc Laetitia et Marc nos tout fraîchement mariés qui seront ce soir nos roi et reine.


Repas costumé

               Ce repas où nous sommes tous costumés, se déroule au Banana Flower  de Hué. Les terrasses des cafés débordent, des tables sont même installées sur la rue pour regarder le match de football, car le Vietnam est en demi-finale.              

         Laetitia et Marc dînent sur une table surélevée, les mandarins à leurs cotés. Des musiciens nous interprètent quelques morceaux de ce répertoire de cour royale. De temps à autre, une clameur nous vient de l’extérieur, c’est certain le Vietnam a dû marquer un buuuut…








            Ces serveuses que Chü appellera « petits mollets » car à l’époque féodale, les filles désiraient avoir de petits pieds et la peau blanche, vont nous offrir en apéritif, une dose de l’alcool fait exprès pour le roi Ming Mang, le 2ème de la dynastie, celui qui a eu 142 enfants !

            Le repas est très bon, avec de la recherche dans la présentation, telle cette carotte en forme de cygne royal, ou encore en fleur de lotus.


            Des photos sont proposées à tout va…





 

            Après une courte promenade en ville où je rencontre un patron nazairien, je regagne ma chambre, car demain le départ sera tôt, l’entrée de la ville de Hoï An, classée au patrimoine Mondial de l’Unesco étant soumise à réglementation.


                  rond006  Dimanche 8 Décembre 2019.

             De Mai à Novembre, le vent souffle depuis l’Equateur, en Juillet et Août la mousson apporte d’importantes pluies. A partir de Novembre, le sens du vent va s’inverser c’est la mousson d’hiver. A l’époque les commerçants européens venaient au Vietnam poussés par les vents de la mousson d’hiver. Ils attendaient pour repartir les vents de la mousson d’été, c’est durant ces périodes de six mois ils ont construit beaucoup d’entrepôts, de temples.

             Le Col des Nuages est le point culminant de ce massif à 476 mètres. Aujourd’hui  un tunnel a été creusé, il est interdit aux scooters, aux citernes, aux transports d’animaux.

             La ville de Da Nang, 30 kilomètres après le col est une base idéale pour rayonner dans une région attractive, belles plages et trois sites inscrits au Patrimoine de l’Unesco dans ses proches environs : Hué, My Son, un important site archéologique,  et Hoi An.

           Impressionnant, le franchissement du  « Pont du Dragon » long de 666 mètres.  Nous continuons et arrivons bientôt en bord de mer Orientale,  avec un court arrêt sur la plage. A présent, Dat longe des rizières remplies d’eau, où les bœufs cherchent leur nourriture, bien souvent les pattes dans la flotte.      

            Classée par l’Unesco, l’ancienne ville de Hoï An  est à certaines heures fermée à la circulation, pour préserver les nombreux ouvrages classés,

            Ville de 120 000 habitants connue pour son pont couvert japonais, son ancienne ville où 844  bâtiments et maisons sont classés à l’Unesco, mais aussi pour ses nombreuses boutiques de tailleurs de soie, sans oublier ses lanternes qui sont le symbole de la ville et qui lui donne ce nom « la ville aux mille couleurs »

           C’est un sous un dais de lanternes que nous arrivons au restaurant Ngo Tuyet.


L'atelier de soie

             Visite de « Thàng loï soierie » l’un des innombrables ateliers de la soie que comporte cette ville.

            « Ici ça coute environ 9 à 10le foulard, mais c’est de la qualité, ne comparez pas à un que vous pouvez trouvez à 1dans la rue, mais qui vient de Chine »

            L’hôtesse commence par l’atelier où l’on élève les vers à soie. Dans de grands paniers plats,  les bébés de quatre jours, dégustent des feuilles de muriers coupées en menus morceaux.          

            Puis on ébouillante les chenilles pour récupérer le cocon  dont on tirera le fil de soie. Voici l’atelier ou les femmes élaborent de magnifiques tableaux brodés de fils de soie.   On termine par la boutique, avec un grand choix de robes, de costumes, de foulards, de nappes, de draps, de tableaux, et le must : vous faire faire un vêtement sur mesure.

          « Vous pouvez consulter les modèles, feuilleter le catalogue, acheter du tissu au mètre, C’est l’occasion de faire un cadeau pour Noël ! » Pendant que certains achètent, les autres sont conviés à s’asseoir autour d’une tasse de thé.

               La sortie se fait par l’atelier des lanternes.

            . Ce savoir ancestral est commun à tous les habitants de Hoi An. Le bambou local est taillé en tiges qui ont été trempées pour enlever les termites, tiges perforées à chaque extrémité, enchaînées sur un fil d’acier, et enfin assemblées autour d’un socle. L’ouvrier ensuite façonne la forme à la main en tordant le bambou. Vient l’étape du collage de la soie fine, chaque tige est enduite de colle, le surplus de soie est coupé. Les lanternes sont de couleurs et motifs différents.  Aujourd’hui démontables, elles sont plus faciles à transporter.          

Hoï An

           Son centre est classé au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1999.

            La ville connut une intense période commerciale avec les Européens. On y écoulait de la soie, du thé, des épices, de la porcelaine et de la laque. Ces marchands finirent par s’installer et construisirent de riches demeures, c’est ainsi que des quartiers japonais et français se dessinèrent. Les immigrants chinois bâtirent des maisons communes, où ils pouvaient se retrouver pour le culte de leurs ancêtres.

            La décrépitude a menacé ce patrimoine unique, l’ensablement de la rivière sonna le glas du transport maritime. Mais  vers 1990, d’importants travaux de rénovation ont été entrepris, c’est ainsi que 844 sites ont été recensés tels que ponts, puits, pagodes, sanctuaires, temples, et maisons particulières ou communes.

            Le « pass » valable 24 heures, donne accès (au choix) à 5 des 22 monuments que compte la ville.

          ì Pont-pagode japonais. Ce pont de bois couvert et sculpté, fut construit en trois ans, à partir de 1593. Long de 18 mètres et large de 3 mètres,  c’est l’un des plus vieux ponts du Vietnam. C’est la communauté commerçante japonaise désirant relier son quartier à celui de leurs amis chinois qui fut l’initiatrice de ce pont légendaire.  Son image est représentée à l’arrière du billet de 20 000 dongs.

          ì Pagode du pont. Consacrée à un mandarin taoïste. Depuis plus de 400 ans, elle connaît une énorme vénération populaire sacrée.  Une effigie de la divinité domine l’autel.

          


      ì Höi Quàn Trieu Chàau. (1752) Maison commune de la congrégation chinoise de Chaozhou. A l’entrée sont posés dans un bac deux dragons, celui-ci symbolise la puissance, la prospérité.

.   ì La maison Tan Ky. Habitation d’un riche marchand. La plupart de ces maisons classées sont encore habitées par les descendants de leur fondateur. A l’intérieur, beaucoup d’objets : antiquités, porcelaines, tableaux, colonnes incrustées de nacre.. La maison n’a pas de fenêtre, la lumière entre par le puits de lumière.  L’arrière, donne sur la rive du fleuve, implentation pratique pour importer les marchandises.

           Parfois, le fleuve poussé par des vents violents,  sort de son lit et inonde la ville. Sur les rives sont  amarrés des bateaux de pêches ornés de lanternes.

          Enjambant la rivière voici le pont des lumières, orné de lampions. Ici  ce sont des maisons coloniales, peintes en ocre jaune, aux balcons couverts et aux volets à persiennes    

          ì La pagode Phuc Kien, maison commune chinoise, financée par des marchands qui avaient fui après la chute de la dynastie Ming en 1644, elle abrite un temple dédié à Thien Hau, déesse de la mer et protectrice des navigateurs. Un superbe porche de brique rose, reconstruit en 1794 ouvre sur une large terrasse fleurie.

             Le principal autel consacré à cette déesse est gardé par deux êtres singuliers, dont la vue et l’ouïe portent à mille lieux : Thien Ly Nhan et Thuan Phong Nhie. Une maquette représente une jonque chinoise du 17ème siècle, semblable à celles que les Wing empruntèrent pour quitter la Chine et arriver au Vietnam. 

          

             Il est possible d’écrire ses souhaits sur une étiquette,  ce bâtonnet d’encens en forme de spirale allumé, il est accroché au plafond et va se consumer ainsi pendant une semaine et réaliser nos souhaits.


                  ì Hainan Assembly Hall (1875) Edifice construit en mémoire aux 108 compatriotes accusés à tort de piraterie et exécutés par les Vietnamiens en 1851.

                  La visite du centre historique de Hoi An est terminée. Après un peu de temps libre, je me retrouve au marché où des femmes proposent du maïs grillé, des crêpes au Nutella, ou encore  celles qui les paniers sur les épaules guettent le moindre appareil photo.

            Chû donne alors des détails sur ce massage. « Des petites navettes vont venir vous chercher et vous ramener. Ce sont des masseuses diplômées qui vont vous masser pendant une heure,  elles vont commencer avec des huiles essentielles, puis avec des pierres chaudes,  et enfin avec des aromates. »

           Installation  rapide à l’hôtel Aurora de Hoi An avant le départ pour le SPA

           Ce massage coûte 20€ (dont 3€ de pourboires pour les masseuses, 2€ la navette A/R)   Nous sommes six par salle, la jeune femme va de ses mains expertes, dénouer là où ça fait mal, les agréables odeurs des huiles flottent dans l’air, une musique d’ambiance nous relaxe. ….. Un thé, quelques gâteaux, le règlement et on repart vers l’hôtel pour dîner, il est un peu plus de 20 heures.

           Demain, nous dirons au-revoir à Dat qui nous a accompagnés durant ces sept jours, devant nous envoler pour Saigon, il y est annoncé 32°.

        Ce sont sur ces mots que se termine la 2ème  partie de ce voyage à travers le Vietnam et les temples d’Angkor, j’espère que cette fraction de mon périple vous aura plu et c'est tout naturellement que je vous invite à m’ accompagner dans ce 3ème volet à la découverte  d’Ho Chin Minh (anciennement Saigon) ainsi que de ce mythique et surprenant delta du Mékong.


          A tout de suite ! 

Suite, troisième partie du reportage