.                               La remontée du Mékong, vers le Cambodge

                  rond006  Jeudi 12 Décembre 2019. (suite)

            Le réveil a sonné bien tôt ce matin dans ma chambre de l’hôtel de Chau Doc ! Il est tout juste 7 heures que je suis déjà à bord d’un bateau de la Cie Blue Croiser, bateau rapide qui va en remontant le Mékong, m’ amener à Phnom Penh, capitale du Cambodge.

            Quelques minutes avant d’embarquer, le responsable du bateau nous a fait remplir une fiche d’immigration et a récupéré les passeports. C’est lui qui  désormais, va s’occuper de nous et remettre ces papiers aux autorités, puisque Chû, notre guide vietnamien, ne nous accompagne pas à travers ce périple sur le fleuve Mékong. (point N° 17 carte itinéraire)

            Ce Mékong, fleuve long de 4500 kms traverse plusieurs pays dont  le Vietnam.  70 millions de personnes vivent dans son bassin, et 85% de ces gens gagnent leur vie directement à partir des ressources naturelles du fleuve en y pratiquant essentiellement la pêche, cette zone étant une des plus riches du monde. Depuis quelques décennies, la Chine et ses voisins, plus particulièrement le Laos se sont déchaînés à qui fournirait le plus d’électricité, construisant maints barrages, qui hélas, les faits nous l’ont confirmé, ont parfois cédé devant les pluies torrentielles, devenues trop fréquentes en Asie, à cause du réchauffement climatique, entraînant glissements de terrain, villages engloutis, qui eux-mêmes ont entraîné de nombreux morts.

            Si rien ne change, révèle une étude de 2018, il y aura entre 40 et 80% de poissons en moins en 2040.

            Tandis que la plupart de mes compagnons s’enfoncent dans les entrailles de ce bateau d’à peine une trentaine de places, je préfère rester sur le pont, seulement abrité d’une toile, pour  ne pas louper LA photo…

             J’aperçois tout à tour des entrepôts, une jonque servant d’habitation, de beaux bateaux colorés, des carrelets, comme on en trouve dans ma région !.. et des pêcheurs sans doute inconscients, voir fatalistes, quant à leur avenir plus ou moins lointain, qui accroupis dans leur petite barque à fond plat, jettent leurs filets.  

            Mais qu’est-ce c’est que cet engin qui vient de traverser le Mékong juste devant nous, en fait c’est un bac qui d’une rive à l’autre, transporte un véhicule et quelques piétons.

           De ci de là, de rudimentaires bâtiments de tôles ont été construits sur pilotis en bordure du fleuve, parfois une haie de palmiers ou de roseaux vient rappeler que l’on est dans un pays tropical.

 


 

            Ce contraste de couleurs entre le vert des arbres, l’ocre de la terre et le bleu de l’eau forme un superbe kaléidoscope. Sur la roche je remarque une marque, signe que le niveau d’eau du fleuve a bien descendu, peut-être aussi un peu à cause du sable qu’on drague inlassablement de son lit.

            De mon observatoire, j’observe… et vois le conducteur qui téléphone en conduisant, pas bien ça !  bon tant qu’il ne nous télescope pas avec une de ces barges remplies de sable qui parcourent le fleuve !

           Une heure après avoir quitté les quais de Chau Doc, le bateau ralentit car on arrive à la douane vietnamienne.

           Celle-ci installée sur le fleuve, dans un bâtiment flottant est accessible en empruntant une échelle. Les formalités me semblent rapides, vérification des empreintes, petit tampon et hop on repart en direction des douanes cambodgiennes qu’on atteindra après encore quelques minutes de navigation.





          

           Celles-ci sont installées dans la petite ville de Khaor Samnor, la prise des empreintes est aléatoire, trop jeune, trop âgé ?... ici c’est rassurant, une personne se tient à coté du touriste pour lui venir en aide.  Le temps que ces messieurs des douanes font leur boulot, j’erre ça et là sur la place de ce sympathique village, où de bien mignons petits sanctuaires de brique rouge semblent me souhaiter la bienvenue.

 

 

 

         

           Les passeports gardés quelques instants sont remis au responsable du bateau qui nous les rend, une fois le visa collé sur l’une des feuilles. Bonjour Cambodge.

           Les rivages changent de paysage, paraissent plus peuplés, tout au long de ceux-ci j’aperçois des temples bouddhistes. La navigation pour rejoindre Phnom Penh dure encore cent vingt minutes.

           Bien que l’heure du repas n’ait pas sonnée,  mais faut dire aussi que le petit déjeuner est loin, on nous sert alors un panier pique-nique, des plats servis dans un plateau sous-vide, un peu comme dans un avion, ce n’est pas mauvais et ça nous permet de tenir jusqu’à ce soir.

           Nous passons sous un chouette pont aux haubans colorés de jaune. Neak Luong, situé à environ 60 kms au sud de la Capitale. Avec ses 2,200 kilomètres, il est le plus long pont sur le Mékong. Financé et construit par un don du gouvernement japonais, sa construction durera presque cinq ans, de 2011 à 2015, il permet grâce à sa route nationale 1 de relier Prey Veng, Svay Rieng et le Vietnam.

  

           C’est alors que les premières silhouettes de Phnom Penh apparaissent, ville en grande transformation avec la construction de nombreux bâtiments. Que d’échafaudages !

           De Chau Doc à Phnom Penh, la remontée du Mékong et le franchissement des deux frontières nous ont demandé près de six heures. Arrivés à l’embarcadère, j’ai à peine le temps de dire ouf et de regarder autour de moi, que les valises sont récupérées et mises dans le bus.

           Nous faisons alors la connaissance de Bunthorn qui va nous accompagner lors de la découverte des mythiques temples d’Angkor.

          Mais auparavant, place à la découverte de la capitale du Cambodge.

          A tout de suite

     Phnom Penh