Jeudi 12 Décembre 2019 (suite)
A l’embarcadère
de Phnom Penh, je fais la connaissance de Bunthorn, mon guide
cambodgien, de Than, jeune chauffeur de 30 ans et de mon nouveau bus, rouge
et bleu, ça flashe !… En y pénétrant, avec ses rideaux plissés, arrondis,
de couleur bleu ciel et ourlés de volants, j’ai l’impression d’arriver au
royaume de Cendrillon. Derrière le siège du conducteur, sont mis à disposition,
par peur sans doute d’une bonne averse, une vingtaine de grands parapluies. La
circulation est un peu différente qu’au Vietnam car ici j’aperçois de nombreux
« tuc-tuc »
Bunthorn à 49 ans, il est marié et est père de 3 filles, dont des jumelles d'une douzaine
d'années. Il a étudié deux ans à l'école Française. Jusqu'en 2002, il était plutôt guide anglophone,
puis s'est reconverti francophone, il nous avoue s'être perfectionné au contact des français
Quelques lignes d’histoire. Le nom de cette cité de deux millions d’habitants, signifie « la ville de la colline de la dame Penh ». Elle est située dans la partie Sud du pays, au confluent du Mékong et du Tonlé Sap. En 1920, alors capitale de l’Indochine, elle était appelée « Perle de l’Asie ». Pendant les 90 ans de l’occupation française, la ville s’est agrandie avec la colonisation des canaux, la construction de routes, d’un port. Si ces édifices à l’architecture art-déco n’étaient pas en si mauvais état, ils pourraient témoigner de cette époque florissante, restent cependant quelques belles villas coloniales bâties le long du Mékong.
A partir de 1967, Phnom Penh vécut une succession d’évènements terribles : la guerre civile, puis lors du règne Khmère qui dura de 1970 à 1975, la ville fut enclavée, assiégée et bombardée par les troupes communistes. Lorsque celle-ci tomba sous la coupe des Khmers rouges, elle fut évacuée, n’y restait qu’une faible population qu’on abandonna pendant près de quatre ans.
Pendant cette période, les infrastructures de la ville gravement endommagées ne fonctionnaient presque plus. La reconstruction des routes, le ravitaillement en eau potable, ne sera vraiment efficace qu’à partir de 1991, avec les accords de Paris et l’aide de la France, l’Australie, la Corée, la Chine, le Japon.
Qui n’a pas entendu parler de Pol pot ? ce dictateur sanguinaire qui avec ses sbires, les Khmers Rouges, a fait assassiner toute personne qui ne pensait pas comme lui. Ces massacres, conjugués à la malnutrition et à la mauvaise qualité des soins médicaux, ont tué environ 2 millions de personnes, soit près d’un tiers de la population cambodgienne, période qui plus tard, sera appelée « génocide cambodgien ». Aujourd’hui, Pol pot est considéré internationalement comme un criminel contre l’humanité.
« Vous voulez changer de l’argent ? ici il y a des distributeurs et des bureaux de change » La monnaie locale est le riel, l€ = + ou – 4500 riels, 10000 riels = environ 2,20€.
Pour parvenir au Musée national, nous passons devant
un marché de fruits, légumes, poissons et viandes,
sur cet étal un homme vend des poulets, les mouches sont gracieusement offertes.
Ces fleurs, qui
avec leurs longues tiges me font penser à des tulipes, sont en réalité des
nénuphars. Bel amas de citrons vert, pommes, pastèques, fruits de la passion, goyaves,
aubergines, tomates, patates douces, ananas, œufs de poule, de canne. Un peu
plus loin, j’aperçois des minuscules crabes qui ont été pêchés dans les eaux
douces. Voici un commerçant pour le moins original, tous ces pneus entassés, de
couleur orange, jaune, rouge, ou bariolés sont en fait des pneus de scooter.
Le programme ne prévoit pas la découverte des musées consacrés au génocide cambodgien, peut-être dommage ! mais rien que de prononcer ce mot me fait froid dans le dos.
C’est au Musée National du Cambodge, que nous avons rendez-vous avec une guide locale pour tenter de comprendre l’évolution des statues allant de l’époque préangkorienne à angkorienne.
C’est en 1917, qu’Albert
Sarrault, alors gouverneur général de l’Indochine décida, avec l’accord du souverain
cambodgien, le roi Sisowath, de la réalisation d’un Musée National. La
construction des bâtiments de couleur vieux rose, inspirée de l’architecture des
temples khmers a duré sept ans, de 1917 à 1924. A son inauguration il prend le
nom d’Albert Sarrault, qui deviendra à l’indépendance en 1951, le musée
national du Cambodge. La plus grande partie des collections provient des
temples et des sites historiques de l’ensemble du pays qui eurent la chance
d’échapper à la destruction et aux trafics illicites.
Car…. raconte Bunthorn : « Pendant la guerre, il y eut dans le musée de nombreux vols, les cambrioleurs coupaient la tête des bouddhas, les mettaient dans un sac à dos, et franchissaient ainsi la frontière thaïlandaise, c’est pourquoi vous pourrez voir beaucoup de statues sans tête »
De plain-pied, ce musée situé pas loin de la rivière Tonlé Sap, est composé de quatre galeries étalées sur 2800 m² qui entourent un patio avec des bassins dans lesquels on peut admirer de magnifiques lotus. Malgré qu’il ait subi de graves dommages, car pendant son abandon, une colonie de milliers de chauve-souris avait profité de son toit éventré, il abrite aujourd’hui l’une des plus importantes collections de sculptures d’art khmère au monde, pas moins de 14000 pièces, dont 2000 sont exposées au public, certaines d’entres-elles sont millénaires. L’empire khmer aujourd’hui n’existe plus, il ne se résume qu’à un petit royaume. (point N° 18 carte itinéraire)
Depuis 2000, le musée possède une importante collection de statues bouddhistes et hindoues, datant de l’époque post-angkorienne qui auparavant étaient disposées dans des réserves. Le musée possède également une bibliothèque avec des livres très anciens.
A la suite de cette guide locale, je pénètre dans ce
musée, après avoir emprunté quelques marches d’un escalier gardé par deux
licornes.
Petit résumé d’une fiche rédigée en français, bien
sympa de leur part ! :
La beauté de la pierre khmère est une conjugaison de l’harmonie de la composition, la naturalisme et la précision de l’exécution. Les différentes périodes de l’art khmer peuvent être identifiées par les expressions faciales, les postures, les bijoux et décorations costumières. Les collections ont été principalement assemblées par les historiens de l’art dans la 1ère moitié du XXème siècle. Les plus anciennes sculptures datent de la fin du Vlème ou début du Vllème siècle. La majorité des pièces exposées représentent des divinités du brahmanisme et du bouddhisme, telles que Shiva, Vishnu, Brahma et le Bouddha.
Les sculptures ont été faites avec du grès, du granit, du schiste et de la latérite. Il est probable que les sculpteurs dessinaient sur la pierre avec de la craie ou du charbon avant que la taille elle-même débute. Ceux-ci avaient recours à différentes sortes de ciseaux et de marteaux pour façonner les statues, commençant par une première coupe grossière pour passer ensuite à des incisions précises avant de procéder au polissage final.
Comme d’habitude ! cette guide n’a sélectionné que certaines salles, je vous présente quelques unes de ces sculptures, les sis nommées sont de l’époque angkorienne, allant du lXème au Xlllème siècle :
Tout d’abord, le
maître de ces lieux, celui qui campe fièrement dans le hall de l’accueil :
Géruda, puis tour à tour je rencontre Hanhara, Vishnu, Shahadeva,
Jayarvarman II, le géant Asura. Devada dont il ne reste
que la tête. (photo ci-dessus)
Voici quelques frontons :
Le combat entre Bhima et Durvodhana, La défaite de Mara, ou
encore une qui représente des ascètes et des danseurs.
Dans la catégorie préangkorienne du lXème siècle, voici Vishnu, du style du Kulen.
Toute une pièce est
consacrée aux divinités féminines, dont il manque bien souvent la tête, même
parfois les bras, voici par exemple le torse de l’une d’elle, d’une jolie couleur
lustrée, elle porte un sampot plissé, tenu à la taille par une ceinture.
Dans la salle
suivante, j’aperçois la sculpture moderne de Garuda, et enfin l’ urne
funéraire royale, réalisée par les maîtres du Palais, qui servit aux
funérailles des rois Norodom (1906) Sisowath (1928) Manivong (1941) et Suramarit
(1960).
Je termine la
visite de cet intéressant musée par un naga en bronze provenant du
monument aux morts de la seconde guerre mondiale, monument endommagé par les
troupes des Khmers Rouges, comme ce fût le cas pour les têtes d’éléphants que
l’on peut voir à l’entrée.
La traversée de ce parc encadrant le musée, avec ses bassins entourés de petites haies de buis savamment taillées, ces petits canons cachés parmi les arbustes, et ce bouddha prônant au centre est agréable.
Il n’y a qu’un pas, disons que quelques centaines de mètres pour nous rendre au : .
Ce magnifique et emblématique lieu, situé en bordure de la rivière Tonlé Sap, est un incontournable de la capitale cambodgienne. Ces neufs bâtiments et stupas entourés d’un mur défensif sont tous orientés vers l’Est selon les règles sacrées de la construction bouddhiste, le complexe couvre une superficie d’environ 174870m²
Bunthorn n’oublie pas de faire ses recommandations : « Veillez à bien couvrir vos épaules et vos genoux, la tenue est obligatoire, l’écharpe sur un dos nu n’est pas acceptée » Muni du plan, je m’apprête à découvrir ce palais, mais auparavant je vais vous en conter, en quelques lignes, son histoire.
Le siège du royaume Khmer était, jusqu’à sa destruction par le royaume du Siam au milieu du 15ème siècle, autour d’Angkor. Puis celui-ci s’est successivement installé à Basan, Longvek, Oudong avant de s’établir définitivement au XlXème siècle à Phnom Penh, cette ville devenant cours royale du roi Norodom et un peu plus tard la capitale du pays.
Démoli, rebâti… le palais royal actuel a été construit à la quadruple confluence des deux bras du Mékong et des rivières Tonlé Sap et Tonlé Bassac, la présence de l’eau étant considérée comme vecteur de puissance. Il a été conçu par le protectorat français en 1866, dans ce style khmer, si traditionnel avec ses toits dont les extrémités dorées s’élancent vers le ciel.
Depuis la route j’aperçois déjà le sommet d’un stupa qui dépasse des murs crénelés, j’ai alors l’impression que ce que j’ai voir est de la pure merveille. Après avoir longé de belles pelouses bordées ça et là de statues semblant garder les lieux, je pénètre dans l’enceinte et là ! à la vision globale de ces superbes bâtiments, je suis littéralement éberluée. Déjà ! je ne marche pas sur de la terre battue ou des gravillons mais sur des dalles bétonnées, ces neufs bâtiments sont séparés par de beaux massifs de pelouse, où les jardiniers, jouant avec les couleurs, ont fait preuve de tout leur talent : œillets-dindes orange, roses-dindes jaune, buis taillés au cordeau, haie de berbéris, et bien d’autres arbustes et plantes tropicales.
Et que dire de
ce bananier planté face à la Pagode d’Argent ! entièrement taillé en
éventail, avec ses couleurs lumineuses, il me fait penser à un demi-soleil.
La Pagode d’Argent et le pavillon Chan Chhaya (du Clair de Lune) sont les seules parties ouvertes au public, tandis que le Salon du Roi ainsi que d’autres pavillons et bâtiments, occupant quasiment la moitié de la superficie totale, nous sont interdits.
Allez, Go vous me suivez !
ì La salle du trône. (Preah Tineang Tevea
Vinichhay) construite entre 1913 et 1917 sous le règne du roi Sisowath. A
l’intérieur, s’y trouvent un trône royal et des bustes d'anciens rois
cambodgiens. Aujourd’hui la salle accueille les cérémonies religieuses, les
couronnements royaux et les mariages. Dans le passé, c’était là que les
généraux et fonctionnaires royaux fonctionnaient.
Parfois cette salle est ouverte, mais aujourd’hui on ne peut y pénétrer, seulement regarder par une porte ouverte, autant vous dire que c’est forcément du rapide !...
Bunthorn attire notre attention sur la toiture de ce bâtiment, en forme de croix, elle possède trois flèches (prang prasat) dont la centrale de 60 mètres de haut est surmontée d’une tête de Brahma à 4 visages, souriants, ceux-ci inspirent la compassion, la sympathie. « Regardez aussi la couleur des tuiles, elles sont de trois couleurs différentes »
ì Le pavillon de Napoléon lll. Erigé selon les caractéristiques Eiffel, il est actuellement en restauration, je n’en voies que la grande bâche qui le recouvre. Il fut offert par Napoléon lll en 1869 à l’occasion de l’inauguration du canal de Suez
ì La pagode d’Argent (Vihear Preah Keo - Temple
of the Emeral Buddha) ce bâtiment épargné par les khmers rouges, qui y ont
peut-être vu là l’héritage de leurs ancêtres ! est sans conteste, le plus magnifique
de ce palais. Si aujourd’hui on peut l’admirer dans toute sa splendeur, c’est
parce que dans les années 1960, la pagode s’est offert un lifting :
tuiles remplacées, bâtiments repeints. Les murs sont aujourd’hui de couleur blanche,
des volets rouges et or encadrent les fenêtres.
C’est par un escalier en marbre italien datant de l’époque de Sihanouk que je pénètre à l’intérieur. La pagode abrite de nombreux trésors nationaux dont, hissé en haut d’un autel, un bouddha qui quoique dit d’ « émeraude » fut réalisé, en cristal de Baccarat au 18ème siècle sous le règne du roi Norodom 1er.
Pour pénétrer dans
ce lieu hautement sacré, il faut impérativement se déchausser, enlever
casquettes, chapeaux, et les photos y sont interdites, donc waoulou, je n’ai
rien à vous proposer, à part ce cliché qu’un illustre inconnu a réussi je ne
sais comment, à prendre ! Je peux cependant vous dire qu’une fois à
l’intérieur, je suis saisie, happée par l’ambiance solennelle.
Je marche pieds nus sur des tapis, car le sol a été recouvert
sous le règne du roi Sihanouk (vers 1950) de plus de 5000 carreaux d’argent, de
véritables lingots, d’où le nom de la pagode, chacun d’eux pèse 1,2kg, seulement
quelques uns sont visibles. Toutefois n’espérez pas en chopez un, car ils sont
solidement fixés au plancher.
Au centre, cette statue en or m’attire, mais je ne
peux y rester que quelques instants, car derrière ça pousse ! c’est le Bouddha
Maitreya, qui ne s’est pas contenté d’être en or, puisqu’il est également décoré de
9584 diamants, cette statue créée dans les ateliers du palais vers 1906 pèse 90
kilos et fut réalisée aux mensurations exactes du roi Norodom, ce bouddha est
habillé en tenue de cérémonie royale, selon le désir du monarque.
Dans cette salle, où l’on n’ose pas parler haut, se trouvent des vitrines remplies de statuettes de bouddhas précieux, de cadeaux remis par les gouvernements étrangers au monarque, au total ce ne sont pas moins de 1650 objets précieux qui sont ainsi exposés, à l’abri derrière des devantures. Puis voici un palanquin, celui-ci transmis de génération en génération a servi lors du couronnement du dernier roi, il a alors fallu pas moins de douze hommes pour le porter
« Mais
aujourd’hui 8 personnes suffiraient, car le roi ne mange pas beaucoup »
nous affirme Bunthorn.
Quelques mots sur le roi actuel : Norodom
Sihamoni, a ce jour toujours célibataire, est né le 14 Mai 1953 et a accédé au
trône le 14 Octobre 2004, succédant à son père Norodom Sihanouk. « Qui
est seul parmi vous ? » demande Bunthorn, comme si ayant la
liste des participants et notre date de naissance, il ne le savait pas !...
ce à quoi, Jean-Gil, ayant certainement une petite idée derrière la tête, rétorque : « Quel
âge à ce précieux prétendant » « 66 ans » tiens
donc bingo ! c’est ainsi que d’un coup d’un seul, me voilà presque….
propulsée reine du Cambodge.
ì Sur les murs extérieurs de la
pagode, Bunthorn nous explique l’histoire de cette belle peinture murale, cette
fresque de 642 mètres de long, et 3 mètres de haut réalisée vers 1910, par 40
maîtres de cour, raconte l’histoire khmère du Ramayana, l’une des épopées mythologiques
fondatrices de l’Hindouisme, un peu comme notre bible !
ì En redescendant ce
magnifique escalier, j’aperçois toutes ces déesses, telles des atlantes, qui
soutiennent ce toit, puis de chaque coté des marches, de splendides nagas à 7
têtes. Ces dernières en position d’attaque gardent l’accès aux Palais, nagas
qui sont secondés dans cette tâche par deux licornes placées à proximité.
Puis autour de la pagode, j’admire divers bâtiments :
ì Le pavillon Phochani construit en 1912 qui est
utilisé actuellement pour les réceptions royales et les réunions. ì Le Pavillon Hor Samran Phiru qui
est pourvu d’une plateforme permettant au roi de monter ou descendre d’éléphant
ì Bell Tower, cloche qui
était utilisée pour signaler l’ouverture et la fermeture du temple, lors des
cérémonies.
ì La statue équestre du roi Norodom 1er habillé en général français,
bien abrité sous son pavillon, il ne risque pas les intempéries. De part et
d’autre de ce pavillon :
ì Trois stupas, décoré de fines sculptures sur plâtre, (gardes, éléphants, lions) ils renferment les cendres des précédents rois : Norodom, Suramarith et la reine Kossomak, Ang Duong.
ì Un autre stupa m’interpelle,
plus grand, plus majestueux, celui-ci contient les cendres de Sihanouk,
mais aussi de sa fille bien aimée Kantha Bopha, surnommée Mech qui mourut
d’une leucémie en 1952 à l’âge de quatre ans. Le roi dévasté par le chagrin
avait pris soin de mettre les cendres de la fillette dans une urne en or
massif.
ì Cette salle que je découvre
maintenant est le musée du Palais, des mannequins portent le Sampot Hol, la tenue
traditionnelle, fait main en soie, une couleur différente pour chaque jour de
la semaine, des habits utilisés comme vêtements intérieurs par le roi, des
assiettes de porcelaines, des babouches, des casques pour les jours de
cérémonie. etc…. Continuant mon chemin je passe devant :
ì Une maquette du temple d’Angkor Wat que je vais découvrir dans peu de temps. Angkor Wat est un sanctuaire dédié à Vishnou, le protecteur de la création.
ì Deux boudhas, sont au pied d’un arbre, l’un est assis en position de méditation,
l’autre est couché. Cet arbre, un Shorea Robusta Roxb, est le symbole
de sa naissance et de sa mort, Bouddhas bien vénérés si j’en crois les
bouquets de fleurs posés à leurs pieds.
Avant de poursuivre vers un petit musée d’un autre genre,
je passe devant une estrade où quelques musiciens jouent de la musique
ancienne. Cette vision m’impressionne, car je ne leur vois que le torse, je
suppose qu’ils doivent être assis en position de lotus dans des orifices cachées
derrières leurs instruments. Ceux-ci, contrairement à ceux que je pourrais
voir demain à Angkor n’ont pas l’air d’être handicapés, puis voici une jeune
femme qui tisse de la soie sur un antique métier à tisser, entouré de
charrettes à bras, ça paraît étrange de la voir en ces lieux.
ì Cette salle est dédiée aux éléphants, d’ailleurs un éléphant blanc avec son escalier bordé de rampes dorées, occupe la majeure partie de la petite pièce, rampes prévue pour faciliter au roi la montée sur le dos de l’animal. J’aperçois aussi des sommiers, des chaises à porteur, tout ça, bien évidemment recouverts d’or, des selles, des accessoires utiles aux soldats, etc…
Sur les murs du couloir qui mène à la sortie, beaucoup de photographies, du roi gouvernant ou de ses prédécesseurs, inaugurations, festivités lors de l’Indépendance, dîners, accueils de personnalités étrangères telles que Gandhi, ou encore notre grand Charles alors accompagné d’Yvonne.
La visite de ce magnifique
palais royal de Phnom Penh terminée, je regagne mon bus bleu et rouge, et me
dirige vers le « Marché Central ». Après nous en avoir fait l’
historique, Bunthorn nous lâche un petit moment dans celui-ci. Je ne connais
ce guide que depuis quelques heures, et il fait, à mon avis, sa première
bourde, en ne disant pas à quelle porte, il nous attend.
Je vais tenter de vous expliquer,
quoiqu'en regardant la carte, on comprend mieux !
ce marché se compose d’un dôme de 26 mètres de haut, d’où partent suivant les
points cardinaux quatre longues ramifications dont chacune d’elles débouche sur une rue
différente, mais çà, à cet instant je ne le sais pas et pense devoir faire un
simple aller/retour. Je pars seule, je regarde à droite, à gauche toutes ces
échoppes qui regorgent, à perte de vue (sans vouloir faire de jeux de mots )
d’articles, bijoux en or ou argent, habillement,
montres, livres, fleurs, chaussures, souvenirs, poissons, bagages, produits
locaux…….
Arrivée au cœur de la rotonde, emportée par ce flot de
boutiques attrayantes, je continue, je tourne et tournicote et là
panique ! en me retournant, je constate que les sorties pour rejoindre
Bunthorn sont toutes identiques, je ne sais pas laquelle je dois emprunter.
Au moment
de pénétrer dans la rotonde, j’aurais dû me retourner et regarder par quelle
porte j’’y suis entrée. Mon angoisse sera de courte durée, car peu de temps
après je retrouve Cécile, ma guide…… ensemble nous notons le nom de la porte
« Ouest » et pouvons désormais tranquillement profiter de notre temps
libre.
. ì Marché
Central. Après que le terrain ait
été viabilisé par une entreprise française, les Grands Travaux de Marseille,
les plans furent conçus par Jean Desbois, l’architecte de la ville. Les
travaux de ce monumental édifice art déco de couleur jaune débutèrent en Aout
1935, l’inauguration du Grand Marché sera réalisée par le roi Sisowath
Monivong en septembre 1937.
Les quatre ailes sont censées
symboliser les quatre bras de la confluence du Mékong, du Toné Sap et du
Bassac, sur laquelle la ville de Phnom Penh a été bâtie. Ornés jadis de
pelouses et d’arbustes, elles ont laissé la place à des stands de vêtements
d’occasion, de papeterie et de souvenirs.
Ouvert de 7 heures à 17 heures, et restauré depuis 2011, il est une attraction touristique grâce au large choix de marchandises qu’il peut offrir, 3100 commerces y sont installés, proposant principalement des produits « haut de gamme ».
C’est maintenant l’installation à l’hotel Cardamon, c'est là encore très rapide car les réceptionnistes ont une liste comportant nos noms et numéros de passeports. Par contre, je dois changer mes habitudes d’assistée, devant indiquer au porteur de bagages quelle chambre m’a été allouée, chambre où je vais passer les trois dernières nuits avant un retour en transit par Bangkok.
Les bagages déposés, nous prenons la direction du restaurant Banana tree. Pour ce faire Than passe devant le Monument de l'Indépendance illuminé situé Bd Preah Norodom, j'aperçois celui vite fait depuis l'intérieur du bus. Le sympathique dîner est accompagné de chants et danses kmères.
En revenant vers le bus, je vois à chaque coin de rue, des vendeurs ambulants vendre de l’essence pour scooter, dans des petites bouteilles de plastique.
Demain, nous prendrons la direction de Siem Reap, petite ville située à proximité des temples d’Angkor.
Sur ce, je vous souhaite une
bonne nuit et vous dis :
A demain, pour la continuation de ce voyage qui va remonter au temps de l’apogée kmère, quelques siècles en arrière.