Village cambodgien

                  rond006  Vendredi 13 Décembre 2019. (suite)

            Après la découverte ce matin d’un marché d’insectes grillés, auxquels Bunthorn nous a conviés à goûter, moi et les autres, me voici arrivée dans un petit village khmer au fin fond de la campagne. Qu’est-ce qu-il a dit ? Vaghahisi ! j’ai beau réécouter… j’aurais dû lui faire épeler, car avec l’accent !… il y a bien une pancarte avec des indications à l’entrée, mais rédigée en cambodgien, ça ne m’avance pas beaucoup.

            Le bus franchit un superbe porche de couleur ocre, sculpté sur plusieurs étages, mais c’est après avoir marché sur un chemin de terre, laissant entrevoir une végétation luxuriante faite de palmiers, de roseaux, que j’arrive au cœur du village.

            Alors qu’autrefois, les maisons étaient construites dans les rizières, aujourd’hui elles le sont sur pilotis, car à la saison des pluies, l’eau peu ainsi passer facilement sous la maison, c’est  aussi là que vivent en toute quiétude vaches, bœufs et buffles .Désormais les maisons ne sont plus bâties en bois mais en béton, devant celles-ci le riz est mis à sécher sur de grandes bâches de feuilles de bananier tressées.

           « Vous ne verrez plus de toits en feuilles de palmier, il fallait les changer tous les quatre ans, et le tressage demandait beaucoup de temps, aujourd’hui ceux-ci sont recouverts de tôles »

           Notre balade pédestre nous amène à la rencontre de ces charmants habitants, Bunthorn achète plusieurs kilos de riz à une fermière, trésor qu’il entrepose  dans son krama, comme quoi effectivement cette écharpe est bien utile ! puis à l’aide d’une échelle sommaire, il grimpe le long d’un cocotier.

          A l’épicerie locale, il ingurgite (je précise : en se pinçant le nez) un verre d’alcool de riz, faut croire que ça doit être infecte à avaler !  Quelques enfants nous suivent, les petits sont bercés dans les hamacs, hamacs qui servent également aux adultes à faire la sieste après manger.

           « Dans les campagnes, ils ne parlent pas de langue étrangère, mais ils vous accueilleront avec un grand sourire »

          Nous passons devant la maison communale, ainsi que devant le monastère, celui-ci me fait penser à la Pagode d’Argent de Phonm Penh, ici un autel, là un vestige d’un temple en briques rouges.

 

   

           Nous rejoignons Than qui nous attend de l’autre coté du village pour aller déjeuner au restaurant de l’hôtel Glorious de Kampong, situé environ à 250 kms au S/E de Siem Preap, où nous attend un repas khmère.  

           Le hall de réception est différent de ce que j’ai l’habitude de voir, sa conception me surprend  j’y vois un gros bouddha ventru honoré par une bougie. La réceptionniste nous gratifie d’un bonjour avec le sampeah traditionnel, elle a joint ses mains au-dessous du menton, respect qui est dû aux gens de la même condition.  Juste avant d’en partir, Bunthorn nous démontre l’utilisation d’un antique métier à piler le riz.

          Nous reprenons la route vers Siem Reap, mais auparavant, faisons une halte au Kampong Kdel (point n° 19 carte itinéraire) appellé aussi Spean Praptos. Stoooop Than, car depuis 2005, les véhicules ne passent plus, c’est donc à pied que je m’apprête à le découvrir.


Pont Naga


           Cet antique pont est situé sur la RN6 au sud de Siem Reap. Cette route était le chemin royal à l’époque d’Angkor, et tout le long, les angkoriens avaient établi des arrêts pour apporter confort et repos à leurs voyageurs. Une dizaine de ponts avaient ainsi été construits, mais aujourd’hui ne reste plus que le Kampong Kdel actuellement restauré. Malgré ses milliers d’années passés sous la pluie et le soleil, c’est l’un des mieux conservés au Cambodge, preuve d’une robuste conception.

           Il fut construit sous le règne du roi Jayavarman Vll à la fin du Xllème siècle. Il s’étend sur une longueur de 84 mètres et sur une largeur de 15 mètres, au-dessus de la rivière Chi Kreng. Sa construction a été entièrement réalisée avec des blocs de latérite séchée, taillés soigneusement et empilés les uns sur les autres. L’architecture est faite de 21 arches de 5 mètres de haut.

         La balustrade est délimitée à chacun de ses coins par d’énormes statues où l’on a gravé avec forces détails, le roi serpent le grand nâga « Muchalinda »  ses sept têtes représentent les sept classes dans la société khmère.

          Cet ouvrage est considéré par les villageois comme un lieu sacré, on y vient déposer des offrandes et prier.

         Le métier de photographe de rues a de beaux jours devant lui, car un homme vend des clichés de chacun d'entre-nous dans un petit cadre.

 

    

          De retour dans le bus, Bunthorn nous fait quelques recommandations quant à la visite de ces sites, chaussures correctes car il y a parfois des marches en bois, mais aussi des racines, des cailloux à contourner, du dénivelé etc…

          "Evitez de trébucher, car vous pourriez vous casser les dents"

          Comment s'habiller, les épaules doivent être couvertes, les shorts sont interdits, ainsi que les bruits imtempestifs tels que l'usage du téléphone, et bien sûr, il ne faudra pas toucher les murs.

         "Vous rencontrerez aussi des singes, vous pouvez les photographier, mais n'approchez pas d'eux, ils ne sont pas domestiqués, ne leur offrez surtout pas de friandises, trop de touristes leur donnent des bananes, après ils volent dans les sacs à dos, ils peuvent même vous agresser !

          A Angkor Thom, de nombreux kiosques ambulants fleurissent le long de la route menant à l’entrée, fruits secs, comptoirs à soupe, vente de vêtements ou de franfeluches.

          Pour gagner du temps par rapport au lendemain, nous nous présentons à l’enregistrement des temples. Un par un, la tête bien droite, et voilà qu’en quelques secondes nous avons chacun notre laissez-passer, avec photo et durée du séjour,  laissez-passer indispensable pour pouvoir pénétrer dans l’ensemble archéologique, pass que nous mettrons autour du cou pour être plus facilement contrôlé.

        Après le dîner pris autour d’une grande table à l’hôtel IBIS de Siem Reap, Cécile et moi allons nous promener quelques instants dans le centre commercial situé pas loin, c’est l’ambiance de Noel, elfes illuminés, guirlandes qui tombent des plafond, mais pas très exotique quand on voit des enseignes comme « Tous les jours » ou encore « Yves Rocher » !

          Je vous souhaite une bonne nuit  et vous dis :

         A demain   car je suis certaine que vous ne voudriez pas manquer la découverte d’Angkor Thom, ce prestigieux ensemble architectural kmer.

      Angkor Thom