rond006  Mardi 3 Décembre 2019.

            Le départ de l'hôtel Santa-Barbara de Hanoï, est prévu, comme ça le sera pratiquement tous les matins, à 8 heures. Réveil à 6h30, dépose des valises devant la chambre à 7h, car bien souvent ces hôtels vietnamiens ne possèdent parfois qu’un seul ascenseur, celui-ci peut être petit, obligeant les porteurs à faire de nombreux va et vient. Le matin, dès 7h30 Chû vérifie que les bagages de  ses 24 clients sont bien tous descendus dans le hall, et s’assure qu’ils sont bien diligentés dans le bus et tant qu’à faire dans le bon. (petit souvenir d’un voyage où ma valise était repartie vers une autre destination …) Même pas besoin de contrôler, j’ai une confiance sans limite dans ce jeune guide vietnamien, oui, bon j’avoue….peut-être pas dès le premier jour !...

           Je m’offre encore pendant quelques instants un morceau de vie de ces hanoïens : homme au vélo chargé de cartons, marchande ambulante typique, avec son chapeau conique et ses paniers suspendus au bout d’un balancier, ceux-ci sont remplis de bananes et d’ananas, charmante et souriante, elle accepte de poser, m’offrant un joli souvenir.

          Quant à celle-ci, elle est si chargée : masques, porte-monnaie, chaussettes, casquettes, bijoux, éventails…  que je vois à peine son visage, maligne, elle se poste devant l’entrée de l’hôtel, et il y a fort à parier qu’elle y fait un bon chiffre d’affaires.

            La baie d’Halong est distante d’environ 170 kms depuis Hanoï. Chû nous demande de vérifier mentalement si on a rien oublié à l’hôtel. « Faites attention de ne pas monter dans le car, les tongs de l’hôtel aux pieds »  Ben oui, c’est tout bête, mais ça doit certainement arriver plus souvent qu’on ne le pense !...A mi-chemin sont prévus les visites d’un marché local et d’un centre artisanal, il profite de ce trajet pour nous livrer quelques pans de son pays.

           Aujourd’hui la tradition et la modernité se mélangent, vous pouvez voir une femme avec une balance vendre dans la rue, et derrière elle, est installé un magasin de luxe, Dior, Vitton, etc… La danse hi-hop et le cinéma viennent de l’étranger, toutefois ce dernier est implanté uniquement dans les grandes villes, c’est un divertissement de luxe pour le Vietnamien. Et Chû de raconter « Quand j’étais à l’Université, j’avais invité ma copine, le ticket m’avait alors couté 6€ » J’imagine qu’il n’a pas dû renouveler ce forfait.

           Il n’hésite pas à dénoncer la corruption  si présente dans son pays « Aujourd’hui, nous avons la liberté de paroles, ainsi je peux vous dire que je n’aime pas le service militaire, quant aux maîtresses qu’auraient eu Ho Chi Minh, vous pouvez le vérifier  en faisant des recherches sur Internet ! » Il est vrai que pour avoir visité d’autres pays communistes, où le guide faisait très attention à ce qu’il pouvait dire, je suis un peu surprise, mais bon, tant mieux !

           Education. Les cours commencent à 7 heures. Les écoliers doivent être dans leur classe dès 6h45 à l’appel de la cloche ou du tambour, un responsable s’assure que chacun est bien revêtu de l’uniforme adéquate, chemise blanche glissée dans le pantalon, cravate rouge avec le drapeau national de dessiné. De nos jours, après leurs examens, les jeunes ne veulent plus retourner au village, le travail y est dur et pas rentable, ils n’ont pas d’autre choix que de faire de bonnes études, sinon ils devront travailler à l’usine comme manœuvre à fabriquer les pièces pour les moteurs, ou encore couturiers… Le savoir-faire est japonais, mais la main d’œuvre est vietnamienne !....

           Chû raconte « Mes parents cultivent un demi-hectare de riz, ils ont cinq enfants, à leur décès si la parcelle doit être partagée, elle sera beaucoup trop petite, pour moi revenir y travailler comme agriculteur ne serait pas rentable »

           Immobilier, «  Je viens d’acheter sur plan un appartement de 68 m², à 15 kilomètres de Saïgon, l’immeuble est en construction. Cet appartement comportant deux chambres, une cuisine et un coin toilette va me coûter 70 000€. Si je veux emprunter l’argent à la banque, je  dois pouvoir lui fournir un contrat de travail à long terme. Celle-ci ne prête qu’un tiers du montant, mais depuis six ans j’ai économisé 20 000€, pour le reste je dois demander de l’aide auprès de ma sœur, mes tantes et mon oncle. Je vais rembourser avec l’aide de ma femme qui travaille, entre 250 à 300 € par mois pendant 20 ans, le taux d’emprunt est variable, pendant trois ans ça sera à 7,4% puis ensuite à 8,1% » « L’hôtel où vous avez logé coûte 30000 le m² »

           Un peu rac, quand on connaît le salaire moyen d’un vietnamien : 250 à 300€, mais je ne me fais aucun souci pour Chû, avec son métier, son instruction et surtout sa débrouillardise, il va assurer !  Son contrat de travail ne parle-t-il pas d’un gain de 1000€ mensuels ! quoiqu’il ne bosse pas comme guide pendant la saison morte (Mai à Novembre) mais je crois me souvenir qu’alors il effectue des traductions.

            Sur les terrasses des appartements se trouve une réserve d’eau, fournissant de l’eau tiède aux occupants. En ville, et plus particulièrement à Hanoï, le prix d’une maison varie en fonction de sa largeur de façade, une de 5m sur 6m va coûter le double que celle de 3m sur 10m, tout en étant de surface identique. Ce qui fait que ces maisons appelées « maisons-tubes » sont toute en hauteur, le rez-de-chaussée est occupé pour faire du commerce. 

            « D’après vous, qui habite à tel ou tel étage ? Ici vous ne trouverez pas de maisons de retraite, trois générations vivent ensemble. C’est moi qui, en tant que travailleur, vait occuper le rez-de-chaussée, car je suis censé ouvrir le commerce, mes enfants iront au dernier, car ils sont jeunes et peuvent monter et descendre les escaliers, sans souci. Chaque jour en passant, ils prendront des nouvelles de leurs grands-parents, leur diront bonjour. Quant à mes parents, ils vont loger au milieu où ils seront plus tranquilles, où il n’y aura pas trop de bruit, ni trop de marches à monter ou descendre. C’est ainsi l’emménagement d’une famille-type au Vietnam »

           L’essence.  « Actuellement, le litre est à 20000 dongs le litre, soit environ 0,70€, pour le Vietnamien, c’est une dépense très importante, c’est pourquoi vous voyez tant de scooters. Une petite moto coûte environ 800 à 900 €. »

           « La population est jeune et active, nous disposons de beaucoup de main d’œuvre qui travaille dans les usines, celle-ci est peu coûteuse pour les investisseurs étrangers »

           Dat passe maintenant près d’ un joli pont ferroviaire,  le pont « Long Biên » de 1600 mètres, on y reconnaît la patte de Gustave Eiffel qui en réalisera  beaucoup au Vietnam. Ce chemin de fer « ce cadeau de la France » disons plutôt que ce sont les colonisateurs qui l’ont  construit à l’époque coloniale pour transporter principalement le charbon venant des carrières de Quang Ninh. Pendant la guerre les Américains ont bombardé cet ouvrage qui relie Hanoï aux provinces du Nord et à la Chine.

          Jusque dans les années 80, c’était le seul pont permettant de franchir le fleuve, alors indispensable à la vie des Hanoïens, il fut reconstruit. Aujourd’hui ce sont des milliers de personnes, piétons, cyclistes et motos qui l’empruntent chaque jour, le matin pour aller travailler ou étudier, et vers 17 heures, dans le sens inverse, car les gens habitent  principalement aux alentours.

           Chû nous distribue une belle carte plastifiée éditée par Images-Travel,  recensant plus particulièrement les lieux visités. Il nous montre la ville de Quang Ninh située au Nord du delta de la baie d’Halong. Cette région est très riche, notamment grâce bien sûr à sa baie, patrimoine unique, dont le calcaire quartzite renferme beaucoup de pierres différentes, telle que le marbre dont on fera la statue qui sera alors posée devant l’autel des ancêtres,  mais aussi grâce à ses mines de charbon à ciel ouvert.

           Cet or noir est acheminé depuis le port d’Hai Phong dans tout le Nord du Vietnam mais aussi en Chine, pays voisin grâce à ce chemin de fer dont les travées étaient à l’époque réalisées en teck, surnommé le bois de fer, tant il est dur, ou encore par péniches. 80 % de la production du charbon du Vietnam provient de cette région.

            « On a des centrales thermiques qui fonctionnent au charbon pour fournir l’électricité, des mines de bauxites, de fer, de bronze. Ayant beaucoup de cascades, on a construit des barrages et avec votre aide, on va ériger des éoliennes. Nous avons déjà prévu 3 centrales nucléaires, une dans chaque région, implantations devenues nécessaires pour répondre au développement de l’industrie. Oui, je sais !.. il faudrait un peu plus réfléchir à l’environnement  »

           La mer renferme dans ses profondeurs du gaz naturel, du pétrole. Sur les hauts plateaux du centre, on trouve des caféiers, des théiers, des hévéas, du poivre.

          « Si vous avez vu le film Indochine, dont l’action se situe au cœur d’une plantation d’hévéas, en réalité c’est la propriété de la famille Michelin, qui utilise cet arbre comme source première pour la fabrication de ses pneus » 

           Au Sud, c’est la plaine, la route des épices, de la soie, le grenier à riz du Vietnam, il y a aussi beaucoup de fruits, bananes, mangues. Le pays a 3500 kms de côtes, avec des élevages de poissons, de palourdes, de crevettes, de coquillages, de grenouilles, de crabes.

            La montagne qui sert de frontière entre le Vietnam et la Chine, abrite beaucoup de minorités ethniques. Pour la plupart ce sont des tribus qui ont fui  la Chine, l’Indonésie, la Thaïlande, ou le Cambodge pour se réfugier dans les jungles du Nord, formant ainsi 53 ethnies qui se partagent seulement 15 % de la population vietnamienne, ils ont leur propre dialecte, leur us et coutumes. Pour ne citer que les principaux : les Tây, les Hmong, les Hua… quant aux Viet, ce qui est le cas de Chû, ils sont majoritaires avec 85 %

            Le delta du fleuve rouge est le royaume des rizières avec deux récoltes annuelles, à cette saison la récolte est finie, le paysan va bientôt repiquer. Les canards blancs (qui plus tard, deviendront canards laqués !)  qui barbotent dans les rizières, cherchent les petits coquillages, les crevettes, les grains de riz tombés.

            Le pays est l’un des premiers exportateurs de riz au monde, avec 7 millions de tonnes annuels, ainsi que de poivre et de café. Le pays est une terre agricole, il n’y a pas d’élevage, toutefois chaque ferme élève quelques canards et poulets pour sa propre consommation ou pour vendre parfois au marché local. Le riz est indispensable pour nourrir cette population de 100 millions d’âmes.

Marché local


            Le premier arrêt de cette matinée se fait pour ce marché local situé environ à 70 kms au SE de Hanoï. (Point N° 2 carte itinéraire) Au Vietnam, il  y a beaucoup de ces marchés où vous choisissez le poisson encore vivant barbotant dans une bassine, la vendeuse va lui couper la tête, l’écailler, le couper en petits morceaux.

          Chû nous met en garde « Les enfants n’aiment pas trop, c’est trop violent, c’est aussi ici qu’on égorge les poulets » Ces scènes si banales au Vietnam existaient il n’y a pas encore si longtemps, chez nous dans les campagnes.

          C’est ainsi qu’on voit le marché aux fruits et légumes, clémentines, patates douces, noix de coco, canne à sucre, jeunes pousses de bambou, topinambours, maïs, soja…. Les marchandises proposées sont cultivées dans les jardins potagers de ces paysans. Voici de la citronnelle, du gingembre frais, des feuilles de bananiers. Une jeune femme met de l’animation en chantant dans un micro.

          Ici voici des œufs blancs de canne,  de caille, des canards blancs,  des poulets et oh ! horreur !.... un pauvre chat tout maigrichon qui est enfermé dans une cage, elle-même cadenassée, il nous jette un regard implorant, mais pauvre minou, si on avait pu te rendre la liberté, on l’aurait fait de bon cœur, je n’ose imaginer son destin.

         Et que vois-je, derrière le couple qui plume des canards,  en regardant de plus près……..des chatons… je ne les avais pas aperçus en prenant cette photo, heureusement pour moi !

 

   

            Chû a fait quelques emplettes sur ce marché, il achètera, nous dit-il, à chaque fois les spécialités de la région, c’est ainsi qu’il nous distribue des friandises à base de cacahuètes, ainsi que des « Ban Dau Xanh » 

            Ce petit gâteau très populaire, à base de farine de haricots mungo,  est surtout utilisé à l’occasion de la fête du Têt pour poser sur l’autel des ancêtres. Son origine : pour la venue du dernier empereur, les habitants de Hài Duongn localité située entre Hanoï et la baie d’Halong, préparèrent spécialement cette petite friandise fondante, celui-ci conquis par ce délicat cube sablé autorisa l’impression du Dragon Doré, emblème de la royauté, sur les emballages. Cette tradition s’est perpétuée et désormais ceux-ci portent tous ce signe distinctif du Dragon Doré. Cette friandise fond sous la langue mais est un peu forte pour nos papilles.

            D’ici un quart d’heure, nous allons visiter un centre artisanal, Chû nous demande de ne pas prendre de photos, d’une part pour ne pas divulguer le secret de fabrication, mais surtout par respect pour ces ouvrières et ouvriers qui y travaillent. Ceux-ci sont des victimes de « l’agent orange » L’agent orange est le surnom donné à l’herbicide employé par l’armée des Etats-Unis, lors de la guerre du Vietnam, entre 1961 et 1971. Le produit était répandu principalement par avion au-dessus des forêts, pour empêcher les guérilleros vietnamiens de se cacher dans les forêts, ou pour détruire leurs récoltes. Utilisé fréquemment auparavant, les USA ne pensaient pas que celui-ci pouvait être toxique pour les humains, et pourtant !! faut dire aussi que lors de cette guerre, le surdosage fut multiplié par 13.

            L’agent orange est responsable de maladies chez les militaires assurant sa dispersion, mais surtout chez les civils et combattants vietnamiens évoluant dans les zones exposées. Cela est dû surtout à la présence de dioxine, molécule cancérigène. Aujourd’hui encore, un demi-siècle plus tard, beaucoup de personnes présentent des malformations. Manquant d’énergie, elles ne peuvent travailler comme les autres, alors de temps en temps l’Etat leur donne une aide, comme par exemple la possibilité de travailler dans ces centres artisanaux où ils peuvent s’adonner aux travaux minutieux tels que la broderie,  le tissage de la soie, la couture, les bijoux, les tableaux laqués, la céramique, la fabrique d’encens ou de chapeaux coniques, etc…

12 rameaux terrestres du calendrier vietnamien.            Chû profite du trajet menant à l’embarcadère pour continuer à nous parler de son pays.

           « La fête du Tet (nouvel an vietnamien) tombe, d’après votre calendrier le 25 Janvier. Au Vietnam, on utilise deux calendriers, le grégorien romain apporté de France lors de l’époque coloniale et le lunaire, qui commence chaque mois par le jour de la pleine lune. Par exemple hier on n’était non pas le 2 Décembre, mais le 7 Novembre. Vous avez des mois de 30 et 31 jours, alors que nous ils sont seulement de 28 ou 29 jours »

            Je me pose toutefois la question « Quand fêtez-vous Noël, quand tombe le 25 Décembre,  vu que les boutiques d’Hanoï présentent à foison des habits de Père Noël ? » 

                 « Comme chez vous, dans trois semaines ! pour certaines fêtes on a adopté votre calendrier »

            D’ailleurs, partout dans les hôtels, nous sommes reçus avec des panneaux indiquant «  Merry Christmas » ou « Happy New Year »  dans le hall de ceux-ci, sont installés des sapins étincelants et bien souvent givrés, ce qui avec des chaleurs extérieures de 35 %  m’amuse quelque peu !

            Nous voyons des gens patientant sur le bord de la route, il est probable qu’ils attendent le bus pour se rendre soit à Hanoï, soit en baie d’Halong, il n’y a pas d’arrêts de défini, le chauffeur s’arrêtera pour les prendre. Sinon, il y a le bus qui va de Hanoï à Saigon, parcourir les 1000 kms va demander entre deux à trois jours non-stop. Ce bus avec couchettes propose  écran, wifi, coussins et couvertures pour dormir et faire la sieste. Les locaux préfèrent opter pour cette solution qui va leur coûter environ 30 €, alors que de prendre l’avion leur reviendrait à plus de 100€. La route qu’emprunte Dat est limitée à 90kms/h, on le double aussi bien à droite, qu’à gauche, c’est normal paraît-il, alors il ne faut  pas s’en faire, c’est ainsi !...

           « Tiens un cimetière ! » remarque l’un de nous « Non répond, Chû, ici ce sont les Os rangés » Oh ! Chû… peut-on plaisanter ainsi sur un sujet si sérieux !...   

           Au pays, on peut garder les tombes près de la maison, le Vietnamien pratique assidûment le culte des ancêtres

       « A la mort de nos parents, on garde leur photo sur un autel dans la maison, et on enterre la personne à coté, dans la cour, dans la rizière. Lorsque ma grand-mère est décédée, il y a trois ans, mon père a décidé de l’enterrer près de la maison, et à chaque fois que je peux retourner chez mes parents, je vais tout d’abord sur la tombe de ma grand-mère, pour la saluer, j’allume les encens et je me prosterne devant elle. Je me rappelle les bons moments vécus et je dis à mes enfants : voici  votre arrière grand-mère. A l’anniversaire de sa mort, on nettoie la tombe, on peut aussi mettre un fruit, faire une prière » 

            Il est touchant lorsqu’il nous dit qu’il a fait l’effort de s’acheter une bonne paire de chaussures, « des Nike nous dit-il, c’est indispensable pour mon travail, mais je ne peux m’en acheter une seconde paire, car ces produits importés de France sont ici trop chers, où alors ce sont des contrefaçons »  Dans la foulée, il nous incite gentiment, doucement … à demander à un ami s’il devait passer par là, de lui ramener des Nike, ou du parfum Dior.

           Ce qu’il raconte est certes captivant, mais tout a une fin, car nous arrivons à l’embarcadère Bay Chai, pour une balade d’une journée en jongue dans la baie d’Halong. Ici, ça change d’Hanoï et de ses vieux quartiers, car c’est riche avec de nombreux hôtels touristiques et des jonques à tout-touche.

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