Dimanche 15 Décembre 2019
(suite)
Than nous amène à la porte du restaurant « Amazon restaurant Akgkor » (Point N° 24 carte itinéraire) pour découvrir ces fabuleuses danses traditionnelles khmères. Je m’attendais à un petit établissement sympa d’une cinquantaine de places, woualoo !.....
…….devant moi je vois une salle
immense avec une quarantaine de tables qui font face à la scène, la salle est
prévue recevoir 300 personnes, il y en aura forcément qui ne verront pas grand
chose, j’en fais hélas partie, écartée des groupes d’amis constitués je me retrouve
en bout de table…
Le repas est servi sous la forme d’un gigantesque buffet, c’est très bon et il y a du choix, 40 plats dit la brochure, mais lorsque le spectacle commence, je préfère laisser ce délicieux festin pour aller me positionner devant un poteau, le moins loin possible de la scène pour pouvoir filmer en toute tranquillité. Rassurez-vous, mon dessert a très bien supporté d’attendre l’entracte.
Un petit mot sur ces danses, dites Apsaras.
Ces danses traditionnelles cambodgiennes existent depuis un millénaire, elles sont apparues, lors de l’apogée d’Angkor, sous le règne du roi Jayavarman ll ce n’était alors pas moins de 3 000 danseuses qui distrayaient ainsi le roi et sa cour. Ces Apsaras comptaient beaucoup pour ces souverains, si l’on en croit le nombre important de ces danseuses gravées dans les murs des temples d’Angkor. Elles ont pour origine les légendes mythologiques, les Apsaras étaient des esprits féminins dotées d’une beauté surnaturelle, ces jeunes nymphes gracieuses, douées pour la danse, représentaient l’eau et les nuages. En tant que messagères de la paix, les Apsaras, au pouvoir incomparable, utilisaient souvent leurs danses et leur beauté pour séduire ou piéger ceux qui menaçaient la paix ou le pouvoir du roi des dieux
La danse Apsara avait presque disparu pendant la période des Khmers rouges (1975-1979) Aujourd’hui, présentée dans les hôtels, les théâtres, cette danse est devenue une coutume pour accueillir le visiteur de passage. Depuis 2003, l’UNESCO a reconnu la danse d'Apsara en tant que chef-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité.
Les danseuses portent de superbes costumes traditionnels, la tête est parée d’une coiffe brodée aux mille éclats. Elles effectuent leurs chorégraphies, dos cambré, genoux pliés, mains courbés, pieds nus et orteils redressés, le talon touchant en premier le sol.
Si pour nous occidentaux, on n’y voit là qu’un
simple gestuel des doigts, sachez que chaque position de la main représente une
scène de la vie dans la nature : une tige, une fleur éclose, un bourgeon,
un fruit, une feuille… (voir photo ci-contre) c’est ainsi qu’à travers ces
lents mouvements stylisés, les danseuses Asparas racontent une histoire. Nul
doute que des années de répétition doivent être nécessaires pour arriver à un
tel niveau.
Alors chut…. Le moment est venu de faire
communion avec ces 40 jeunes gens qui vont pendant une heure nous présenter
trois danses Apsaras et deux de la vie quotidienne.
* Danse de souhaits et de bienvenue. Les apsaras présentaient leurs meilleurs vœux au souverain et à ses hôtes. Aujourd’hui, c’est par une pluie de pétales que les danseuses vous apportent à jamais bonheur et prospérité.
* Danse de noix de coco.
Cette danse populaire accompagne les cérémonies nuptiales. Rythmée, ponctuée de
cris et de claquements de noix de coco, elle exprime la joie de vivre.
* Danse de Mekhala. Symbole de la victoire du bien sur le mal. Moni Mekhala, déesse des eaux qui lance des éclairs, triomphe sur le démon Ream Eysaur, dont la hache produit le tonnerre. Ces deux personnages métaphoriques illustrent la victoire des pluies bienfaitrices sur la saison sèche et orageuse.
* Danse des pêcheurs. Cette danse rurale de divertissement décrit, en les exagérant, les attitudes garçons et des filles dans leur approche amoureuse. Elle nous montre un garçon tenace et malicieux, cherchant à séduire une jeune fille sérieuse et timide.
* Ballet des apsaras. Ce ballet de ces Apsaras, mi-femmes, mi-déesses participait aux cérémonies d’offrandes et aux fêtes palatines de l’époque angkorienne. Elles évoluent par des déplacements circulaires, des mouvements calmes et souples.
Ci-dessous un montage d'à peine 10 minutes, je vous invite à vous asseoir confortablement, et d’en prendre plaisir.
Ces jeunes danseurs sont accompagnés par quatre
musiciens qui jouent avec des instruments traditionnels :
* Les tambours Samphor (tambour horizontal à deux peaux qui donne le rythme) et Skor Thom (petites cymbales de bronze au son très aigu)
* Le Kong Thom, percussion mélodique, constituée d’une suite de petits gongs buldés en cuivre, disposés horizontalement sur un cadre circulaire en rotin, au milieu duquel s’assit le musicien.
* Le xylophone Roneat EK, fait de lames de bambous ou de teck, disposées sur une caisse de résonance en forme de barque
* Le Sralai, un hautbois, instrument à vent
Ce spectacle est magnifique, ces jeunes femmes ont un sens inné du petit détail, leurs gestes sont minutieux, bravo à vous, quoique les danses ne sont pas entraînantes…j’ai adoré ! Ce qui m’a choqué, mais je pense c’est la coutume dans les pays asiatiques, l’ayant déjà vécu, il y a deux ans, en Chine, les spectateurs n’attendent même pas la fin du spectacle, ils envahissent la scène pour se prendre en selfie avec les danseuses.
Après cette journée bien remplie, je rejoins l’hôtel pour ma dernière nuit au Cambodge, car hélas, tout a une fin.
Le voyage n’en est pas fini pour autant, demain matin, il est prévu de visiter un centre artisanal puis de se rendre à Poket, la frontière terrestre entre le Cambodge et la Thaïlande, et je puis vous assurer que de franchir celle-ci a plutôt été épique.
Alors, ne manquez pas de me suivre dans cette dernière page.
Bonne nuit et à demain !