Promenade sur les pentes du Sverefjellet

 

DSC02780%20(Large)          Vendredi 7 Septembre. Alors, pas trop mal à la tête avec cette rasade de whisky proposée par Sigy hier soir !

   Ce matin, j’ai une belle surprise en tirant le rideau de ma cabine, le soleil déjà au-dessus de la spitzvolcanmontagne, inonde celle-ci, de bon augure pour la journée, quoiqu’au Spitzberg, le temps change pire qu’une girouette !

   L’Ortelius, sans se préoccuper de mes états d’âme a continué sa progression, longeant toujours la cote NO de l’archipel. Nous sommes à présent entrés dans le Woodfjorden, et allons sans tarder pénétrer dans le Bockfjord.

   C’est dans ce petit bras du Woodfjorden, que se trouvent les seules sources chaudes  volcaniques du Spitzberg,  derniers témoignages d’une longue activité volcanique éteinte, dont l’accès y est aujourd’hui interdit.

   Là encore, le panorama est splendide, attendez vous à ce que je le répète à maintes reprises !  avec cette terre de contraste. A l’Ouest, ce sont des montagnes aux roches hématites de grès rouge vieilles de plus de 60 millions d’années, dont les pics tranchants sont aujourd’hui, grâce aux précipitations récentes, enneigés, au Sud on aperçoit les formes coniques du Sverrefjellet, cet ancien volcan dont nous allons faire en ce milieu de matinée une petite 20180907_120134%20(Large)exploration. (point N° 4 carte itinéraire)

   A l’annonce, non pas faite par Marie, mais par Elizabeth !  le chronomètre est lancé, j’ai 15 minutes pour rejoindre ma cabine, quoique que déjà prévenue que les guides sont partis en éclaireurs,  et enfiler : tour de cou polaire,  pantalon de Kway,  bottes, gilet polaire, anorak, gilet de sauvetage, gants, bonnets, ne pas oublier le bâton et la clé de chambre, le carnet de notes et le crayon sont en options !... puis direction bâbord au pont inférieur et scan de sortie.

   Ouf ! en réalité il ne me faut pas guère plus de 10 à 12 minutes pour réaliser cet exploit, à condition que tout soit à disposition, le petit placard bas de la cabine est pour cette raison très appréciable. La « longue marche » partant la première, je dispose de quelques minutes supplémentaires pour me préparer.

   C’est avec Fabrice et Michel que je vais, pour la première fois, fouler cette toundra. Quelle impression j’en ai ?  ce permafrost (terres gelées en permanence où sont congelés restes de plantes et d’animaux anciens) est recouvert d’une toundra jaune, c’est un sol meuble, qui s’enfonce sous les pieds, comme fouler une très épaisse moquette, d’autant qu’avec ce rembourrage vestimentaire et ces bottes de grande pointure, j’ai l’impression d’être un cosmonaute qui marche sur la Lune !


        

   Elodie, spécialiste en géologie, accompagnant la petite marche, a expliqué à son groupe la naissance des roches volcaniques puis leurs érosions, et la surélévation de la croûte terrestre los de la fonte des glaciers.

   Nous observons une grande diversité de végétation dans cette toundra qui forme les rives de ce fjord, avec notamment des saxifrages en touffe,  des mousses, des lichens et même des champignons.

   Il faut avoir l’œil, ou ceux-ci rivés sur les jumelles,  pour apercevoir, gambadant dans cette toundra quelques lagopèdes alpins au pelage blanc. Doucement sans bruit, nous tentons de nous en approcher, mais pour ne pas les effrayer, ce qui provoquerait leur envol, nous restons à distance. Ici dans ces contrées sauvages, le mot d’ordre est « respect de la nature, respect des animaux »

Cet oiseau, de 34 à 36 cms de longueur est totalement blanc en hiver et se recouvre de brun en été. Oiseau que l’on peut trouver sous nos latitudes, mais dans le Grand Nord il habite les toundras, où il niche à l’abri d’un rocher ou sous la végétation basse. Il se nourrit de bourgeons, d’insectes. Cette espèce est sensible au réchauffement climatique, adaptée aux conditions de froid extrême, elle tolère mal les  hautes températures.

Au-dessus de ma tête, j’aperçois quelques labbes parasites, qu’est-ce, vous demandez vous ? jamais 20180906_151445x (Large)Xentendu parler.

   Oiseau de la taille environ d’une mouette qui vit près des côtes nordiques mais hiverne dans les contrées du Sud. Son comportement est pitoyable, ce pirate des mers et de la toundra agresse tout grand oiseau ou mammifère qui pénètre sur son territoire, s’attaquant même à l’homme. Il trouve sa subsistance en parasitant d’autres  oiseaux marins, en poursuivant, entres-autres, sa victime jusqu’à ce que paniquée elle lâche sa proie ou recrache sa prise, il peut même aller jusqu’à faire régurgiter ses proies. Charmant oiseau  !

   20180907_094938%20(Large)Un appel dans la radio de Fabrice … les marcheurs de la longue marche ont aperçu des rennes avec leurs petits, on peut les voir redescendre en galopant vers la plage, en direction des petits marcheurs. Je les aperçois aussi, un peu trop loin et beaucoup trop rapides, hélas !... Si l’on se base sur les nombreuses crottes, ce coin de toundra doit être leur petit paradis.

   Nous apprendrons que Maxime, le pilote du drone, à posé celui-ci sur un des sommets, à 506m, hors son drone est conditionné pour ne voler qu’à 500m !... Celui-ci s’est donc écrasé, et c’est accompagné par quelques copains qu’il va faire l’ascension de ce volcan afin de le récupérer, puis de le réparer, pour mon plus grand bonheur, puisqu’à mon retour, je recevrais un lien qui me diligentera vers cette vidéo. Bravo les gars


      

        Après cette sortie, je remonte à bord pour le déjeuner. L’Ortelius met alors le cap vers le glacier de Monaco où nous arrivons à 16h.

      image020     Glacier de Monaco  image022

 

 

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