Samedi 20 Janvier :  Jaipur - Fatehpur Sikri - Agra : (240 kms environ)  point  7 sur carte itinéraire.

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       De bonne heure séance photo, les jardins et l’environnement de l’hôtel Palace de Jaipur s’y prêtent formidablement, le lever du jour accentuant cette couleur rose dont sont déjà dotés  les petits temples parsemés un peu partout.

 

       200 kms environ nous séparent de Fatehpur Sikri. Sur la route toujours la même animation, on ne risque pas de s’endormir. A cet instant nous avons parcouru environ 1100 kms dans le pays, je suis donc en mesure de faire un petit compte-rendu sur cette circulation indienne, sujet de bien des conversations. Et encore.. de l’intérieur du bus nous n’avons pas pu apprécier à leurs justes valeurs  tous les dangers courus par cette fourmilière humaine.

       Deux mots clés : « aucune règle !! » Piétons, cyclistes, rickshaws qui trimballent vraiment tout et n’importe quoi, humains, animaux, tracteurs, marchands ambulants qui tirent leur carrioles, voitures, enfin disons tout ce qui marche ou roule se retrouvent sur les routes, sans oublier les innombrables camions super décorés qui sont incontestablement les maîtres sur celles-ci.
       Dans les villes : aucun respect du code de la route, on ne connaît ni stop, ni feux rouges, ni priorité quelconque..... chacun passe quand il estime pouvoir (ou a envie) le faire, on se double, s’arrête, se croise, fait même demi-tour, tout cela dans la plus grande anarchie, ou au contraire si simplement que pour nous occidentaux, ça en paraît écoeurant de facilité... ce qui occasionne des embouteillages monstres aux carrefours ou parfois un flic grimpé au milieu sur un socle fait de grands gestes.
       Ce qui est surprenant c’est que tous ces indiens vivent cette situation infernale, dans la bonne humeur, il n’y a pas d’agressivité, ni de joutes verbales, seulement le ....... klaxon.

       La région désertique de l’Ouest du Rajasthan est déjà loin, nous ne rencontrons plus beaucoup de chameaux.

 

       Ici c’est la loi du plus gros : d'abord le camion ou le car, puis la voiture, la moto, le cycliste, le piéton etc... Hors catégorie : la vache sacrée qu’il faut éviter à tout prix et qui contribue à augmenter le bordel de la circulation. Vaut mieux ne pas penser aux conséquences pour l’occidental s’il lui arrivait le fâcheux accident entraînant le décès d’une vache sacrée.

 

       En fond sonore : le klaxon, des premières heures du matin au dernières du soir, qui sert à prévenir lorsqu’on veut doubler, ainsi que la population dans les villages, « prévenir » étant un grand mot ! tout le monde klaxonnant en permanence, c’est devenu parfaitement inefficace. Chaque entrée de ville a son « ralentisseur maison »

 

        Les chauffeurs des nombreux camions, souvent trop chargés, conduisent pendant des heures......l’Inde n’est pas aux 35 heures. A l'intérieur : deux personnes, le conducteur et son aide, qui tend le bras du coté gauche pour indiquer sa direction, ils n'ont sans doute dû jamais apprendre à quoi sert un clignotant !...

 

       Les bas cotés des routes de campagne servent le plus souvent à se ranger lorsqu’un véhicule qui a doublé se trouve face à vous..... Heureusement que les encombrements routiers empêchent toute forme de vitesse, ce qui réduit considérablement les accidents, durant notre séjour nous n’aurons vu qu’un seul, et c’est tant mieux, camion accidenté qui était resté sur le bord de la route.

 

       Et comment apprend-t-on donc à conduire ? il y a bien un permis et des auto-écoles, on peut également apprendre avec un parent. Mais il y a mieux : si vous n’avez ni le don ni la patience, vous pouvez « achetez » votre permis auprès d’un fonctionnaire spécialisé.


       Bref, après ce millier de kilomètres parcourus, on peut dire une chose : la route en Inde, c’est vraiment une aventure pittoresque dont on aime en parler, mais quand on est revenus chez soi.

 

       Après avoir  déjeuner dans un restaurant d’une décoration inouie, nous visitons la cité fantôme de Fatehpur Kristi.


       Fatehpur Sikri : Bâtie par l’empereur Akbar à partir de 1572 sur les lieux où résidait le derviche Salim Chishti qui lui promis d'avoir 3 fils. Ensemble de palais, de cours, de différents édifices tout en grès rouge, architecture assez baroque, façades et colonnes ornées de motifs géométriques ou floraux taillés dans la pierre, avec des inspirations religieuses très différentes : hindoue, musulmane, jaïne et même chrétienne.

        Cette capitale fut abandonnée une quinzaine d’années après le début de sa construction, suite à la baisse de la nappe phréatique qui ne suffisait plus à subvenir aux besoins en eau de la population. Les habitations ordinaires étant tombées en ruine, les remparts semblent aujourd’hui enserrer une ville fantôme, la plus magnifique et la mieux préservée de l’Inde, à l’intérieur de laquelle seuls les palais  ont résisté aux altérations du temps. La ville est construite sur un plateau rocheux et occupe un espace rectangulaire de 3,5 km de long sur 1,5 km de large. Elle est en partie entourée d'un mur d'enceinte crénelé de 6 km percé de 9 portes.


       L’Unesco envisage de conférer au site le statut de patrimoine mondial de l’humanité

 

       

       La cour du Pachhisi : c’est la grande cour, au centre une sorte d’échiquier géant dont les pions étaient des personnages vivants, esclaves et femmes vêtus d’habits de différentes couleurs s’y déplaçaient.

       Le Dîvân-i Âm, ou Hall des audiences publiques, c’est dans cette cour rectangulaire que les pétitions étaient présentées, les ambassades reçues. Abkar y rendait la justice en présence de son bourreau et muni de ses  nombreux articles de torture et de mort. Sur le côté ouest de ce bâtiment se trouve le pavillon où l'empereur s'installait, entouré par ses proches.

 

        Le Dîvân-i Khâs, ou Hall des audiences privées, utilisé pour les affaires d'état, confidentielles, diplomatiques et religieuses. Le Dîvân-i Khâs est célèbre pour sa grosse colonne centrale magnifiquement sculptée. Ce pilier supporte un ensemble superposé de 36 colonnes en volutes surmontées d’un balcon circulaire d’où rayonnent quatre passerelles où se tenait parfois l’empereur.


        La tour de l’éléphant : tour de 21m en pierre, hérissée de défenses d’éléphant, qui servait de sépulture aux éléphants. Elle fut  érigée en mémoire d’Hiran, l’éléphant favori de l’empereur, ses restes y sont ensevelis.


        Anup Talao : bassin où quatre passerelles rejoignent une plate-forme centrale. C'est là que le plus grand musicien de la tradition indienne, Tansen, s'installait pour donner ses concerts. Les appartements privés d'Akbar se trouvaient en face.

 

       

 

 

       

       Panch Mahal,  palais à cinq étages, ouvert à tous vents, aux formes pyramidales Au sommet, on trouve un kiosque unique surmonté d’un dôme. Chaque niveau est supporté par des piliers. En tout 176 piliers sur les cinq niveaux. À l'origine, on trouvait des jali, ces écrans de pierre finement sculptés, qui mettaient les femmes à l’abri des regards indiscrets. Le pavillon était destiné aux femmes de la maison impériale et du harem.

 

        La mosquée Jama Masjid de Fatehpur Sikri fut construite en 1571 et serait la copie de celle de la Mecque. Elle mesure 168 mètres sur 144 mètres et dispose d'une grande cour intérieure. L'entrée principale se fait par une porte de 54 mètres de haut, la Buland Darwaza, érigée après la victoire d'Akbar sur le Gujarat. L'autre entrée, la Shahi Darwaza, était celle empruntée par le roi.

 

                     

 

        L’intérieur de la mosquée Jama Masjid abrite la tombe du Saint Salim Chisti  dont les bénédictions sont toujours recherchées par les femmes sans enfant. Lors de leur pèlerinage elles y viennent nouer des brins de laine. Originellement construite de grès rouge, comme le reste de la ville, elle a été recouverte plus tard de marbre blanc.


       Le palais de Jodh Bâî, un des plus vastes ensembles de la forteresse, ils étaient protégés par une garde de fidèles rajpoutes et d’eunuques. Les principaux bâtiments constituaient les résidences d’été et d’hiver de la femme hindoue d’Akbar et de sa mère.


      

 

       Continuation sur Agra distant d’environ 40 kms. Nous irons visiter un magasin  privé où sont exposées quelques broderies de Shams.

       C’est lui qui a inventé l’art unique de la broderie en trois dimensions. Dans un premier temps il dessine les croquis de ses sujets, ensuite il les brode en fils de coton plusieurs fois jusqu’à l’obtention de l’épaisseur nécessaire, puis il prend la fibre des fils de soie, il les tresse ensemble afin d’obtenir la couleur requise et le brode sur son œuvre.

       Il a été conféré « PADMASHRI » par le Président de la République de l’Inde le 26 Janvier 1989 en reconnaissance de son art
        
       Il a également réalisé des enseignes officielles et des portraits pour les Etats-Unis, et offert une de ses meilleurs œuvres au Prince Charles pendant sa visite à Agra.
       
       Ci-contre : un bouquet de fleurs avec vase incrusté de pierres semi-précieuses de 2,36 x 1.75 m ayant demandé 4170 jours pour l’artiste de l’école de Shams.  Une autre broderie : «  le bon pasteur » chef d’œuvre de Shams lui-même de 2.51 x 1.90 brodé en 6570 jours. (photos réalisées d’après brochure remise gracieusement par le magasin)

 

       Ces broderies présentées sous une vitre avec un jeu de lumière savamment dosé, donnent un air féerique à ce travail, vraiment magnifique !

 

       Nuit à l’hôtel Utkarh Vilas à Agra, un petit spectacle de magie nous sera présenté à l’issue du repas.


       Avant de nous coucher, nous devons préparer un bagage à main avec le nécessaire pour trois jours. En effet demain soir, après la visite d’Agra, nous prendrons le train Marudhar Express pour Varanasi (Bénarès), celui-ci sera très certainement bien plein, il n’y a pas de compartiment bagages... faut pas oublier qu’on est en Inde tout de même ....Nous retrouverons nos valises Lundi soir à l’hôtel de Delhi. Mot d’ordre : ne rien oublier de primordial, mais ne pas emmener non plus ce qui risquerait de nous être confisqué lorsque nous prendrons l’avion de Varanasi à Delhi, un peu casse-tête ce bagage ........

       Demain visite de la ville d’Agra avec le majestueux Taj Mahal, un des monuments les plus célèbres au monde de par sa magnificence, et par son coté romantisme lié à sa construction

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