Dimanche 21 Janvier : AGRA et départ
en train de nuit pour Bénarès (point n° 8 carte itinéraire)
8 heures du matin, nous sommes devant la porte Est. L'entrée se fait obligatoirement par le passage sous un
portique de détection, avec une fouille minutieuse effectuée par des militaires, les femmes
d’un coté les hommes de l’autre. Interdiction d’y rentrer avec briquets,
téléphones portables, bonbons, cigarettes, gâteaux, boissons etc. si tel est le
cas, ça sera poubelle ou consigne, c’est selon... prévenus nous avions
judicieusement tout laissé à l’intérieur du car. Les caméscopes devront rester
en consigne, on n’aura le droit de les utiliser que « entre les deux
portes », comprenne qui pourra !! heureusement Michra est là pour
nous indiquer quand et pas quand !!!!!
les appareils photos sont libres d’accès,
encore heureux, ouf....
Après avoir parcouru une centaine de mètres dans les jardins, nous arrivons à une immense porte de grès rouge. De dessous le porche de cette porte, le Taj Mahal apparaît........ gigantesque et splendide, les mots nous manquent pour décrire cette vision : magnifique, superbe, grandiose, bien que nous connaissions le monument par des photos, c’est véritablement l’émerveillement. Malgré l’heure matinale nous sommes déjà plusieurs à contempler et à immortaliser cette image, une légère brume matinale le recouvre.
Histoire
du Taj Mahal :Construit de 1631 à 1653, le Taj Mahal est dédié à
l’amour, un amour qu’un empereur, Shah Jahan a perdu. La mort de Mumtaz Mahal
(en persan cela signifie « lumière du palais ») sa campagne de tous
les instants ainsi qu’une beauté légendaire,
laissa le
cœur du monarque dévasté. Celle-ci mourut en mettant leur quatorzième enfant au
monde. La légende dit que l’empereur aurait fait vœu de construire un monument
à la mémoire de sa femme, capable de défier le temps pour proclamer leur amour
éternel, mais aussi un monument unique au monde, la légende raconte aussi qu’il
aurait fait tuer la fiancée de l’architecte perse le plus célèbre afin que
celui-ci put comprendre la terrible douleur du sultan, et ainsi imaginer le Taj
Mahal.
Il est construit au bord de la rivière Yamuna,
l’empereur ayant prévu de faire construire un second mausolée en marbre noir
pour lui-même de l’autre coté de la rivière, ainsi qu’un pont l’y enjambant,
mais ces travaux ne virent jamais le jour. La construction du Taj Mahal débuta
en 1632 pour se poursuivre pendant plus de 20 ans de dur labeur pour plus de
20 000 artisans venus pour certains du Moyen-Orient ou d’Europe.
L’architecte principal est Usad Ahmad qui a voulu un bâtiment totalement symétrique construit autour des cénotaphes de Mumtaz Mahal et de Shah Jahan. Il est entièrement bâti en marbre blanc incrusté de pierres semi-précieuses sur un socle de grès rose et de marbre, entouré de quatre minarets. Le travail d’incrustation des pierres précieuses et semi-précieuses est l’une des grandes réussites du Taj Mahal, c’est plus de quarante sortes de pierres et matières qui furent employées dans l’ensemble de la construction. Plus de 1000 éléphants furent employés pour transporter les matériaux de construction durant l’édification.
Le marbre blanc est extrait du Rajasthan, le jaspe vient du Panjâb, la turquoise et la malachite du Tibet, les saphirs et le lapis-lazuli du Sri Lanka, le corail de la mer Rouge, la cornaline de Perse et du Yémen, l'onyx du Deccan et de Perse, les grenats du Gange, l'agate du Yémen et de Jaisalmer, le cristal de roche de l'Himalaya.
Le dôme central du tombeau est entouré par quatre minarets identiques, qui s'inclinent vers l'extérieur de telle sorte qu'en cas de tremblement de terre, ils s'écroulent dans la direction opposée au tombeau. Le bâtiment principal est orné de versets du Coran sur ses parois. À la gauche du monument se trouve une mosquée, faite de grès rouge, qui a été construite afin de fournir un lieu de culte aux pèlerins. Du côté droit, se trouve une réplique symétrique exacte de la mosquée, destinée à maintenir la symétrie architecturale mais qui n'est pas employée comme mosquée car elle n'est pas orientée vers La Mecque. Le Taj Mahal est entouré de jardins de style moghol séparés par des canaux et agrémentés de fontaines
Dimensions
57 mètres de hauteur (sommet de la coupole)
Forme octogonale (Carré dont les 4 coins sont coupés pour former 8 faces)
Quatre façades de 32.5 mètres de hauteur
4 Minarets de 41.60 mètres de hauteur
Terrasse de 6.90m de haut
La fin de l'empereur Shah Jahan ! Pendant que l’empereur
supervisait la réalisation du Taj Mahal, il laissa à ses quatre fils le soin de
gérer les affaires courantes, ce qui finit par générer des jalousies, son fils
Aurangzeb le fera emprisonner le 8 Juin 1658 dans le fort d'Agra, plus
précisément dans la « Mussaman Burj » appelée aussi la « tour du
jasmin » une tour octogonale de deux étages d’où l’empereur pouvait
contempler (de sa chambre) le tombeau de sa bien-aimée. Le vieil homme déchu, y
mourut en 1666. Il est inhumé dans le mausolée aux cotés de Mumtaz Mahal.
Les
outrages du temps : Le Taj Mahal est un chef d'oeuvre de l'architecture Moghol et
l'un des monuments les plus admirés du patrimoine architectural mondial. Il
est aussi le monument le plus visité d'Inde avec plus de 15 000
visiteurs par jours en pleine saison. De ce fait, et pour le préserver encore
plus efficacement contre la pollution (celui-ci avait commençé pendant les
années 1980 à prendre une sinistre teinte jaunâtre) toute circulation d'engins
motorisés fut interdite dans un périmètre de 10 km et plus de 200 entreprises
considérés comme polluantes durent déménager ou fermer. A l’heure actuelle, le
Vendredi, jour de fermeture aux visites, est consacrée aux travaux de
restauration.
Le Taj Mahal est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1983
(Sources GDR, encyclopédie Wikipédia, divers sites Internet)
Petites réflexions paradoxales : Mausolée somptueux construit dans un pays on les morts sont incinérés...et qui plus est... pour une femme, alors que l'on connaît la place ingrate qu’occupent celles-ci dans la civilisation indienne. |
Nous longeons le canal et
continuons notre progression vers l’approche du mausolée, avec des arrêts photo,
on ne s’en lasse pas.. dont le classique reflet dans l’eau. Le mausolée est
planté sur une terrasse de près de 100 m de large et de 7 m de hauteur, on y on
accède par un double
escalier. Arrivés à cette terrasse, nous
enfilons par-dessus nos chaussures des espèces de chaussons fins et élastiques
remis à l’entrée, ceci pour éviter une dégradation du sol....
Sur les façades
du dôme nous admirons ces décors floraux incrustés des pierres précieuses, sur
la droite la réplique de la mosquée construite pour conserver la parfaite
symétrie, à l’arrière la rivière Yamuna et au loin le fort Rouge que nous
verrons dans l’après-midi.
Nous terminons la visite par la mosquée, et enfin un
dernier regard sur les si jolis minarets.
De retour auprès de la porte
d’entrée, un photographe se propose de prendre le groupe avec le Taj Mahal en
toile de fond, super quel beau souvenir nous aurons.....
Voila, il est environ 11 heures, nous quittons ce lieu, non sans une certaine mélancolie, consolation : il nous restera de superbes photos et des images plein la tête.
Agra est la ville spécialisée dans la fabrication d’objets de marbre blanc incrusté de pierres semi-précieuses, nous visitons un atelier où l’on peut voir d’habiles artisans au travail, ceux-ci font un travail identique à celui qui avait été fait au Taj Mahal, le vendeur d’ailleurs ne manquera pas de le souligner. En magasin beaucoup d’articles relativement onéreux mais superbes, tables, marqueteries.. mais aussi petites pièces tels que cadres, dessous de verres à l’effigie du mausolée, etc....
Les premières heures de l’après-midi seront consacrées à la visite du Fort-Rouge à Agra
Fort
Rouge : Palais des empereurs moghols, édifié au milieu du XVIème
siècle. Enorme forteresse, bâtie le long de la Yamuna, avec une vue extra sur
le Taj Mahal, contient à l’intérieur une enfilade de palais de marbre, de
mosquées et de jardins somptueux. Quatre générations d’empereurs ont régné ici
sur près de 95 ans. Avec Abkar, qui fonda cette forteresse en 1565, est né le
style moghol impérial.
Amar Singh Pol porte par
laquelle nous entrerons
Les
remparts subsistent encore aujourd’hui, impressionnants : 20 m de haut sur 2,5
kms
le
palais de Jahangir, de style hindou et musulman à la fois (pour rendre hommage à
ses deux femmes qui appartenaient chacune à des religions différentes) Edifié
par Jahangir, d’une superbe couleur rougeâtre. Les structures ornant les
arcades ainsi que les piliers révèlent des motifs ornementaux qui
s’entremêlent.
le
Khas Mahal est un somptueux palais de marbre et de plâtre, composé d’une
vaste cour abritant un jardin au fond de laquelle s’élèvent trois pavillons.
Marbre sculpté et fenêtres ajourées donnant sur le fleuve. Ce fut la résidence
de Shah Jahan et de son épouse. Puis ce fut la prison de Shah Jahan lui-même
lorsque son fils le fit emprisonner pour régner à sa place. De là, il avait vue
sur le tombeau de son épouse. Il mourut dans cette pièce en 1666.
Dwan-I-Khas
est une structure ouverte où l’empereur recevait les ministres
lors des entretiens privés. Edifice du XVIIème siècle, plaqué de marbre blanc.
Nagina
Masjid, une petite mosquée surmontée de trois coupoles à bulbes.
Diwan-i-Am, la salle
des audiences. Là se tenait l’empereur. Les ambassadeurs prenaient place sur
les petites plates-formes, devant la loge. Sur le mur du fond, des fenêtres
ajourées d’où les femmes assistaient aux audiences sans être vues.
Il pouvait y
avoir jusqu’à 400 concubines
Il y a beaucoup de choses à voir dans la région d’ Agra..... par exemple le mausolée d’Abkar, à Sikandra, dix kilomètres plus loin.
Comme au Taj Mahal, le site est accessible par une porte magistrale, surmontée de quatre minarets, ce qui était une innovation pour le monde moghol.
Nous marchons plusieurs centaines de mètres dans les jardins parmi antilopes et singes qui vivent en parfaite harmonie, et arrivons au mausolée de marbre blanc et grès rouge élevé par son fils Jahângîr, en 1613. Hauteur du monument : 30 m. La façade présente un pishtak, (portail en forme d'arc qui fait saillie sur la façade où il se trouve). Bâti sur quatre niveaux, le dernier niveau contenant le cénotaphe de l’empereur.
La journée se termine. Après le dîner, nous nous dirigeons vers
la gare d’Agra pour y prendre le « Marudhar express » un train de nuit qui doit
nous mener à Varanasi (ville beaucoup plus connue sous le nom de Bénarès). Un
peu d’appréhension, c’est un plongeon dans l’inconnu, et une immersion complète
parmi la population.
L’ambiance dans le hall de la gare, à défaut de nous
surprendre !...... nous noue les tripes. Femmes, enfants, hommes,
vieillards y sont entassés, mangeant, dormant par terre ou attendant.... A
l’image du pays, cette pièce est répugnante de saleté et d’odeurs douteuses,
nous la traverserons rapidement, n’osant pas nous y attarder pour faire des
photos, et allons sur les quais. Le train est prévu à 20h30, mais il paraît
(comme c’est étrange ! ) que nous devons nous attendre à patienter
quelques heures
Déjà beaucoup de monde sur les quais, il y règne une atmosphère
un peu particulière, ceux-ci sont encombrés de ballots de marchandises qui
servent à l’occasion de table ou de lit, des petits commerçants ambulants
passent et repassent en proposant thé, café, beignets. Un haut parleur,
inlassablement, annonce encore et encore le train à venir, 22h30 heures
celui-ci arrive, les premiers wagons (de deuxième classe) qui passent nous
font un peu froid dans le dos, on dirait des wagons de train de concentration
avec leurs barreaux aux fenêtres, ils ont l’air d’être pleins, les gens se
mettant aux portes. Il n’en finit pas ce train... il est d’une longueur
incroyable, lorsqu’il s’arrête enfin c’est la bousculade, tous ceux qui étaient
dans le hall arrivent et c’est une marée humaine qui soudain déferle sur ces
quais. Nous devons être très prudents pour ne pas nous éparpiller, de plus les
couchettes étant réservées, vaut mieux pas se tromper de wagons. Ca se passe
assez bien, nous montons mais nos places sont déjà occupées ! une
conversation entre notre guide et les « emprunteurs » résoudra ce
souci sans difficulté, et nous prenons possession de notre charmant hôtel.
Chaque compartiment (qui communique avec le compartiment voisin) est prévu pour huit personnes, il est composé de trois couchettes superposées se faisant face, + deux de l’autre coté de l’étroit passage. Pour empêcher une éventuelle chute, celles-ci sont retenues par des grosses chaînes entourées de plastique. Sur le coté une petite échelle permet de grimper aux deux couchettes du haut. Une fois le train parti, les employés des « wagons-lits » apportent le nécessaire à notre confort, draps blancs (!!!!) ... et pliés ainsi que couvertures, nous pouvons nous installer pour la nuit. Comme nous l’avions supposé, les places pour mettre les bagages sont très limitées, les six petits sacs sont glissés sous la banquette du bas, quant à ceux contenant papiers et argent, nous nous en servons en guise d’oreillers. De part et d’autre nous avons des indiens comme voisins de chambre, ils s’amusent beaucoup de voir ces occidentaux un peu empruntés dans tout ce luxe, mais volent à notre secours dès qu’on est un peu « pommés »
La nuit sera longue, le sommeil ne viendra pas facilement. Les
arrêts, malgré son nom d’ « express » sont très fréquents et
très très longs, jusqu’à parfois deux heures.... sans doute n’avions nous pas
la voie de libre ? Un bébé rompt le silence de la nuit par ses pleurs.
Réveillée par les arrêts, je soulève le rideau et je voie sur les quais des
gens roulés dans des couvertures, le chef de gare donner le signal du départ
avec une torche de papier enflammée. Lorsque le train venant de Bénarès passe,
à travers les barreaux des vitres, j’ai le temps d’apercevoir les voyageurs
assis et entassés les uns contre les autres...
Demain, après avoir passé par l’hôtel déposer nos bagages et fait un brin de toilette, nous irons au devant de Bénarès, la « ville éternelle » Auparavant nous visiterons Sarnath, ensemble de ruines de monastères et de stupas bouddhiques, ville ou Bouddha prononça son premier prêche après avoir reçu l’illumination !!