Suite.......Page 2, promenade en ville et cérémonie d’offrande au Gange.
Après déjeuner,
les pousse-pousse stationnés près des hôtels se précipitent vers nous pour offrir leurs
services. Le spectacle de la rue en Inde, toujours le même depuis notre arrivée, est
inoubliable, ......engorgement des rues, circulation
dantesque, klaxons incessants, slaloms permanents, chiens squelettiques, vaches
pas maigres du tout... mais tout cela est tellement
chargé d’émotions.
Un petit moment de panique m'envahit lorsque notre chauffeur décide brusquement de quitter
le reste du groupe pour prendre une route moins encombrée, aujourd’hui est jour férié, il y
aurait semble-t-il plus de monde dans les rues que d’habitude ! un regard derrière nous et j'aperçois que d'autres équipages nous ont suivis,
ouf !!! Il semblerait que son idée soit bonne car nous arrivons près de 20
mns avant les autres au point de rendez-vous, nous avons probablement respiré
moins... de gaz d’échappement mais pour cela nous sommes passés à travers la
décharge de la ville, bonjour les odeurs !...
Parmi les nombreuses choses qui
m’ont fait mal en Inde, il y a ces chauffeurs de pousse-pousse, ces hommes de
tous les âges appuyant de toutes leurs forces sur leurs pédales, traînant une,
deux, voir trois personnes, à la sueur de leur front, dans des journées interminables, par tous les temps,
au milieu de ces gaz d’échappement polluants et irritants, et
pourtant cette activité leur permet de subvenir aux besoins de leur famille. Notre
guide, lorsqu’on témoignait de la compassion se plaisait à nous répéter :
« C’est notre façon de vivre... » que répondre ? et on ne peut
rien y changer !!. Un vieil homme engagé par le groupe a dû être remplacé,
trop fatigué ou usé pour traîner deux touristes qui eux ne sont pas
végétariens !..
Nous faisons une petite marche à pied dans quelques rues du
Bénarès actif, et pour être actif il y est !.. une véritable fourmilière
bruyante, les marchands ambulants portent leur trésors, d’autres alignent
leurs richesses sur les trottoirs, barbiers, balayeurs, commerçants
de souvenirs qui vous haranguent au passage ou vous rabattent chez un ami, tout
ça dans une ambiance bon enfant. Le plus difficile aura été de traverser la
route, on a cru ne jamais y arriver, ils ne connaissent pas les passages cloutés qui d'ailleurs ne servent à rien !... seule
solution : se tenir tous par le bras (nous étions alors une douzaine à cet instant) et forcer le passage, à ce moment là c’est nous qui faisions le
spectacle...
17h30, nos conducteurs nous amènent au bout d’une rue identique à celle de ce matin, peut être la même, il y a tellement de monde que c’est impossible à se repérer !! et nous retournons à pied au Gange assister à la prière d’offrande : la « Puja »
Alors que nous sommes installés dans la barque, des enfants
nous vendent ce que nous offrirons plus tard au fleuve sacré : une
petite coupelle contenant des pétales de roses, des oeillets d’Inde ainsi qu’une
bougie. Après avoir fait un vœu et allumé la bougie, nous confierons le tout au
fleuve, émouvantes ce millier de petites coupelles allumées qui flottent dans la
nuit à la surface du Gange.
La
cérémonie ne débute que dans une demi-heure, aussi le batelier nous dirige vers
« Manikarnika Ghât » le ghât des crémations, dans la nuit les flammes qui s’élèvent vers
le ciel donnent une connotation encore plus impressionnante.
La pûjâ est un rituel de vénération qui se présente sous plusieurs formes : rites quotidiens, pèlerinages, prières, cérémonies ... elle peut être célébrée par le chef de famille au sein de son foyer, ou par des brahmanes dans les temples. L’heure de la journée n’est pas très importante pour autant qu'aucune nourriture n'ait été prise depuis trois heures au minimum.
A Bénarès elle a lieu à la tombée de la nuit sur les principaux ghats. Sur le Dasashwamedh Ghat, ils sont six prêtres vêtus de rouge et de blanc alignés face au Gange, accompagnés de musiciens à procéder à cette cérémonie.. Plus loin encore quatre sur un autre ghat. Cette cérémonie permet de percevoir le mysticisme et le caractère sacré de Bénarès.
Un autel est préparé sur lequel on a disposé une image ou une
statue du Dieu. La pûjâ mettant en oeuvre des offrandes colorées et liquides,
ainsi que l'utilisation de feu, nécessite un matériel
bien précis : plateau de métal, coupes à eau, lampe à
huile, clochette, brûle encens, pot de pâte de santal, pot de poudre
rouge, fruits frais, fleurs...
L'invocation, réalisée par le pûjari, débute par le tintement d'une clochette, qui appelle la divinité. Elle se poursuit par l'offrande de l’eau, l’invocation de Ganesha, une prière pour la prospérité, enfin diverses offrandes de riz, de fleurs, d’encens, de la lumière et de la nourriture, et la prière à Indra. Tout ce cérémonial est accompagné de musique et de la récitation de mantras.
Chaque offrande se fait tout à tour aux quatre points
cardinaux, le tout dure environ une heure. Vu depuis le Gange c’est un
spectacle époustouflant et d’une réelle beauté. A chaque changement d’offrande
le haut parleur entonne un nouveau mantra, les prêtres dans une coordination
parfaite effectuent alors leur « chorégraphie » Les torches de feu
tournoient dans la nuit, les lampes à huiles paraissent s’envoler.
Dans
ces moments là une véritable communion s’instaure entre la foule
agglutinée sur les ghâts, les prêtres, mais aussi nous touristes installés
dans les barques.
Nous
retournons à notre parking pousse-pousse, encerclés par une énorme foule. La
ville ne dort pas, l’animation est toujours au sommum tel ce barbier
officiant dehors. Les enfants nous accostent et nous demandent d’ où l’on vient,
notre réponse est suivie d’un « France, oh la ! la ! »
Il est probable qu’ils ne savent ni lire ni écrire mais ont appris par cœur
quelques phrases qu’ils nous ont rabachés durant tout notre séjour, celles qu’ils
entendent sans doute sans cesse et qui nous poussent à sourire, à nous étonner
aussi : « Fiche
moi la paix » « Lâche moi les baskets » « Laisse
moi tranquille »
Un adulte infirme s’occupe de ma protection, tentant
de faire se ranger les voitures et les vélos, me disant « madame attention,
y a bouse... » « madame, attention, y a trou... » « madame,
attention !....... » il fait la circulation au milieu du carrefour et nous
accompagne jusqu’à nos pousse-pousse, roupies chèrement gagnés pour lui, mais
quelle patience de notre coté ....
Un brouhaha indescriptible attire notre
attention, musique assourdissante, sono qui braille à tue-tête, c'est alors qu'arrive un
cortège composé de musiciens, de femmes brandissant des espèces de lampadaires,
d’enfants qui forment une ronde. Ce n’est que lorsque passera devant nous une
voiture décorée que nous comprendrons ce qui se passe, c’est un mariage..
ceux-ci sont colorés, voyants, l’atmosphère y est bon enfant, joyeuse.
Il est 21 h, l'hôtel est à 1 heure de
pousse-pousse, il fait maintenant nuit noire, le frais nous tombe dessus. Dans Bénarès les illuminations des rues et
les phares des véhicules offrent la clarté nécessaire, mais sortie du cœur
de la ville, nous progressons dans le noir absolu, les vélos
n’ayant pas de lumières, pas trop fière sur ce coup là, bien contente d’arriver enfin
à l’hôtel. J’éprouve encore un sentiment de culpabilité à me faire traîner
ainsi, et si tard !! et comment ne pas avoir ce sentiment lorsque vous
voyez ce chauffeur la tête complètement bandée ?? ..
.
Sur cette route qui
borde les hôtels de touristes, les cortèges de mariage se suivent à un rythme
cadencé, admirez le carrosse qui sert à transporter le groupe électrogène
nécessaire à la production de la lumière !!
Mercredi 24 Janvier Retour à Delhi
La matinée va être courte, l’horaire de l’avion nous obligeant à déjeuner de bonne heure. Nous occuperons celle-ci en allant voir un danseur nous exécuter un kathak, il nous expliquera en anglais !!! ses différentes figures.
Le kathak est l’une des six danses classiques de l’Inde du Nord, avec une chorégraphie s’exprimant par les frappements de pieds, les pirouettes rapides, les expressions faciales et les positions du corps.
Dans un spectacle, le danseur exécute une séquence précise de figures qui commencent sur un rythme lent et se doublent pour atteindre une grande vitesse finale. Puis viennent des extraits des grands poèmes épiques de la littérature sacrée de l'Inde, où le mime et l'expression priment. Le spectacle se termine en général par les paran, évocations de divinités de la mythologie hindoue.
Pour cela il est accompagné par des musiciens qui utilisent des à percussion (tabla, pakhawaj) mais aussi des instruments plus mélodiques (sitar, harmonium...). Quand au danseur, il a les chevilles enlacées de grelots (250 par pied) qui sont des instruments à part entière.
Même les meilleures choses ont une fin, c’est sur ce kathak que nous allons quitter Varanasi-Bénarès, non sans une pointe de nostalgie. Après déjeuner nous regagnons l’aéroport pour un vol tranquille vers DELHI. Michra notre guide nous quitte...
Arrivés à Delhi nous retrouvons les chauffeur et bagagiste que nous avions laissés à Agra avant de prendre le train de nuit, et.... nos valises restées dans le car.
Après un dernier
repas en Inde dans une ambiance très chaleureuse, accompagné d’un joli spectacle folklorique, le moment est venu de dire au revoir à
ceux qui vont reprendre dans quelques heures l’avion pour Paris via-Londres. Ce
moment intense, des amitiés s’étaient formées, s’est fait sur fond d’une jolie chanson
empreinte d’une douceur, comme choisie à dessein. Nous sommes déposés à l’hôtel
de Delhi, faisons nos adieux aux sympathiques chauffeur et au bagagiste,
une partie du groupe
continue sa route sur l’aéroport, quant à nous, nous nous envolerons
dans la matinée de demain pour Katmandou.
By by à tous, nous garderons un excellent souvenir de ce voyage en votre compagnie.
Impressions de
ce voyage : difficile à décrire celles-ci, il faut l’avoir vécu pour
en expliquer le ressenti. Beaucoup
d’images sont associées à ce pays : femmes aux saris multicolores et
revêtues de bijoux étincelants, vaches dans les rues, éléphants décorés, mais
aussi maltraités à Jaipur
chameaux attelés dans la région de
Bikaner, sâdhus peu vêtus se promenant dans les parcs, singes en liberté dans
les jardins, mais aussi splendides mausolées des empereurs, superbes demeures
bourgeoises des marchands, et surtout, surtout le majestueux Taj Mahal
construit pour l’amour d’une femme... véritable bijou.
C’est un
pays où la religion marque tous les instants de la vie quotidienne et y joue un
rôle important, le pèlerinage à Bénarès en est la preuve, ainsi que l’offrande
au Gange, cérémonie empreinte d’une grande magnificence, sans oublier les
crémations où l’âme purifiée par le feu atteindra le nirvana. Dans les
traditions religieuses Les Indiens ont un très grand
respect pour toutes formes de vie, se référençant à « l’Ahimsa »
qui signifie Non-violence, ils ne tueront aucun animal et de ce fait sont
végétariens, voir même végétaliens.
L’Inde a
aussi un coté singulier, tout y tellement sale, l’hygiène est au niveau 0, les
papiers et cartons jonchant les sols sont mangés par les vaches les cochons et
les chiens...vous devez toujours avoir les yeux au sol pour ne pas glisser sur
les excréments de toute sortes, les toilettes publiques étant
inexistantes ! et paradoxalement les Indiens qui se lèvent avec le soleil,
passent beaucoup de temps à se laver et se purifier....
Ce qu’on a
moins aimé : les mariages arrangés, la condition des femmes, le dur labeur
des chauffeurs de rickshaws, et plus près de notre petite préoccupation
personnelle : le harcèlement touristique, pénible mais à prendre avec
philosophie, impression pourtant d’être des distributeurs de roupies.
La misère y
est omniprésente c’est certain ! beaucoup d’infirmes aussi, cependant on a
eu du mal parfois à trier entre le vrai et la manipulation touristique, surtout
lorsque des gamines, d’à peine 14 ans portaient dans
leurs bras des bébés de parfois que quelques jours pleurant bien évidemment,
ces jeunes filles en voyant le car se garer courraient s’ agripper à la porte
du celui-ci pour nous faire l’aumône.
Je
n’oublierais pas non plu cette fourmilière humaine se déplaçant péniblement, et
par tous les moyens possibles.. dans des villes complètement asphyxiées,
l’extraordinaire sourire des jeunes et moins jeunes femmes lorsqu’on leur
demandait de les prendre en photos, la cuisine épicée..........
Impression
étrange aussi que de passer des nuits dans les palais des maharadjahs,
témoignage de la splendeur des temps passés, ceux-ci pour éviter un délabrement
complet sont mis à la disposition de touristes.
Bref... un
pays qu’on peut aimer ou détester, nous on a adoré..
Voila, le
récit de notre voyage au Rajasthan et dans la vallée du Gange est terminé, j’espère
qu’il vous aura plu. (Version imprimable) :
Maintenant
découvrons ensemble la vallée de Katmandou, bijou historique, inscrit sur la
Liste du Patrimoine Mondial en Péril de l’Unesco
depuis 2003.