*  Lundi 30 Sept (suite)

      La 63, route que nous empruntons à présent, à l’Ouest du plateau du Colorado, traverse une région de ranchs où paissent vaches, bisons et  lamas.

      A l’approche de l’entrée du parc national de Bryce Canyon (2400m d’altitude en moyenne) nous franchissons la forêt de Dixie composée de sapins, d’épicéas, de pins-pignons, de genévriers… s’y cachent antilopes, pumas, marmottes, écureuils, ainsi que quelques reptiles.

      Bryce Canyon malgré son nom n’est pas à proprement parler un canyon, mais plutôt une série (plus d’une douzaine) d’amphithéâtres en forme de fer à cheval sculptés sur la bordure orientale du plateau de Paunsaungunt, centre sud de l’Utah.  (point N° 14 carte itinéraire)




      Avec ses roches rouges, dont la couleur provient d’un oxyde de fer, cet amphithéâtre de 30 kms de long et 5 kms de large est un chef d’œuvre de la nature et certainement l’un des plus spectaculaires et des plus beaux du Sud-ouest américain. Ces formations géologiques sont beaucoup plus récentes que celles admirées précédemment, elles ne remonteraient qu’à !....60 millions d’années.

      Aujourd’hui, avec près d’1,5 million de touristes chaque année, le parc de Bryce Canyon est classé 15ème sur les 58 parcs nationaux.

      Créé en 1928 ce petit parc préserve un véritable labyrinthe de cheminées de fée piqueté de conifères, une magistrale frise de tourelles biscornues, de remparts, de colonnes effilées et de piliers étêtés déployant toute la gamme des couleurs ocre, rouge, rosé, jaune…

      Les indiens y voyaient là un peuple ancien maudit  qui aurait été changé en pierre tandis que les hommes d’aujourd’hui y trouvent quelques ressemblances, tels que « Thor’s Hammer » (le marteau de Thor) photo ci-contre,  ou encore « Queen Victoria »  quant au Guide vert, il parle de pions sur un jeu d’échec géant, à chacun son mythe ! …

      Ce canyon porte le nom du pionnier mormon Ebenezer Bryce, écossais d’origine, qui avec sa famille s’établit dans cette région, y construisit un logement et y fit paître ses troupeaux.  Il aurait déclaré « Ce n’est fichtre pas un endroit où perdre une vache ! » Il aida à combler un fossé d’irrigation et élabora un sentier parmi les falaises pour pouvoir transporter du bois. Bien qu’ E Bryce quitta la région en 1880, le canyon continuera à porter son nom.

 

      Les origines géologiques de Bryce Canyon en quelques lignes : 

      Des cours d’eau entraînèrent une grande quantité de limon et de vase formant des lacs inférieurs. Les plus lourds matériaux entraînés par les eaux se déposèrent au fond de ces lacs. Les sédiments ainsi déposés au cours de centaines d’années se durcirent pour se transformer en calcaire.

      Plus tard, après un certain nombre de déplacements géologiques, les lacs se vidèrent, les sédiments solidifiés s'érodèrent en formant des pans de plus en plus étroits. Ces murs naturels commencèrent alors à se perforer et des arches apparaissent qui se briseront sous l’action du gel. Il ne reste plus alors que les piliers que l’on voit aujourd’hui appelés  « hoodoos » leur hauteur varie entre 1,5m et 45m.

      Les Amérindiens « Païutes » occupèrent la région à partir du 12ème siècle, ce territoire leur servait de chasse, ils y récoltaient les pignons des cônes de pins. Puis ce sont les mormons qui arriveront au cours du 19ème  siècle, ils détourneront les cours d’eau des hauteurs pour irriguer les cultures des plaines en contrebas.

      Plan du site téléchargeable

Arrêt au Visitor Center. Celui-ci comme partout comprend toilettes, boutiques de souvenirs, informations pour les randonnées mais je lui ai trouvé une touche d’originalité avec ces têtes, trophées de chasseurs, qui tapissent les boiseries, on y voit aussi beaucoup de photos de pionniers.

       


      La route panoramique de 18 miles permet d’accéder aux différents belvédères. Le plus éloigné et le plus haut est « Bryce Point » (2529m) Kenny nous arrête un peu avant à :

 

      * « Inspiration point » (2469 mètres) Cet arrêt dispose de deux belvédères sécurisés : Upper Inspiration Point et Lower Inspiration Point. Lower (bas)…. ! Upper (haut)…. !  vous l’avez fort bien compris,  pour aller de l’un à l’autre, le chemin d’environ 400 mètres longeant le vide présente un bon dénivelé. Je lis dans vos pensées, vous devez vous dire !... « Mais de combien est ce dénivelé ? »  je l’évalue à une bonne cinquantaine de mètres, que d’efforts pour arriver au sommet !....

       Personnellement je pense avoir fait un peu plus de la moitié du chemin et m’être arrêtée après avoir grimpé pas loin de 20 m de dénivelé, c’est de cet endroit que j’ai photographié ce point le plus haut.

       Cependant je rassure ceux pour qui la grimpette est un souci, il n’est pas obligatoire d’aller tout en haut, d’absolument  partout le long de ce sentier, même du point le plus bas, la vue est particulièrement spectaculaire sur le cœur de l’amphithéâtre avec, sans aucun doute,  une plus grande sensation de grandeur pour ceux qui iront jusqu’à ce suprême belvédère.

   

    

      Un peu plus bas voici :


Sunset Point      *« Sunset Point » (2438m)  Wouah !!! ici les hoodoos sont nettement plus près, plus écarlates et flamboyants ce n’est pas possible !... on en prend plein les mirettes.

      De là part un sentier de randonnée qui va au cœur de ce canyon, d’ailleurs on aperçoit quelques touristes qui y descendent, vu leur équipement succinct, je pense qu’ils feront juste quelques longueurs, histoire de mieux s’imprégner de ce somptueux décor.

 

 



      

      


       Malgré notre énoooorme envie de rester en admiration devant celui-ci, en adultes responsables et bien élevés, nous sommes tous de retour au bus à l’heure demandée. Kenny prend alors la direction du motel « Bryce Pioneer Village » grosse déception et pointe d’amertume, notre rogne collective vient surtout du fait que nous avons une heure de disponible avant le dîner, ce motel est tout petit et il n’y a rien à y faire. 

      Ce n’est pas encore trop le fait qu’on a du temps à perdre, mais on aurait tous préféré l’utiliser à bon escient, comme rester à contempler cette merveille de la nature, emprunter un peu le sentier pour pouvoir côtoyer, frôler les aiguilles flamboyantes, car  s’il y avait bien un canyon où la descente ne serait-ce que quelques mètres, pour les moins sportifs, était possible et fortement conseillée, c’était bien au Sunset Point de Bryce Canyon !... ou encore attendre le spectacle du coucher de soleil sur les hoodoos, et ça ! ça nous est resté en travers.

      MAIS !.... pour l’avoir lu à plusieurs reprises, il n’y a peut être pas trop à regretter, car la position de ce canyon par rapport au soleil aurait fait que ce n’est probablement pas des aiguilles flamboyantes que nous aurions admirées, mais des plutôt des aiguilles plongées dans l’ombre, ce qui n’empêche qu’on aurait pu tout de même y rester 30 mns de plus… têtue la bretonne !....

              Bryce Pioneer Village  Ce motel est situé dans une vallée parsemée de peupliers géants et d’arbres fruitiers.

             Le bureau de la réception est correct mais nos chambres sont dans un bâtiment qui par sa conception a l’air sinistre, je comparerais presque cet ensemble à des baraques de camp de concentration. Nos « rooms » sont accessibles après avoir monté trois à quatre marches, il me faut soulever ma valise, pas sympa ça ! heureusement que les hommes du groupe le sont, eux  sympas…. Pour la première fois du voyage, la salle de bains dispose d’ une douche et non d’une baignoire, la fenêtre a vue sur le verger, somme toute un petit hôtel assez agréable.

            Nous dînons dans une grande baraque de bois excentrée, fin Septembre, à près de 2000m d’altitude, il n’y fait pas très chaud. Au centre de cette grande salle  un gros poêle ventru qui a pour vocation de nous réchauffer,  tout ici reflète une ambiance western, avec à l’entrée quelques objets du far-West proposés à la vente. Le décor de ce restaurant, pour un motel, est pour le moins sommaire : bancs en bois massifs et tables recouvertes d’une nappe plastifiée.

       

            Puis c’est en file indienne, que nous nous faisons servir notre dîner, un peu comme à la cantine, ou à l’armée…

     Dans un coin un couple de guitaristes interprète des chants de cow-boys, le sheriff invite alors le groupe à danser sur des airs de country, tout en donnant de sa personne.

  


      Puis dehors on se plie à une tradition de la culture populaire américaine. Aux USA la guimauve est très populaire et peut se consommer grillée, celle-ci est placée au bout d’un bâton et grillée au-dessus du feu, cela caramélise sa surface et liquéfie son cœur, chaudes elles sont très collantes.

      Selon votre habilité, vous les mangerez ou moelleuses…. ou complètement carbonisées…. ! on se croirait redevenus adolescents, jeunes scouts veillant autour d’un feu de camp, d’autant que Guy en chantant divers airs bien appropriés, contribuera à entretenir cette ambiance, ne manquaient à cette sympathique veillée que la guitare et l'harmonica !...Bryce Pioneer Village

« Dans les plaines du Far-West, quand vient la nuit, les cow-boys près du bivouac sont réunis, ils fredonnent au son d'un harmonica, une vieille chanson de leur beau Texas »

Ci-dessous, petite vidéo de 6,30 mns retraçant l'ambiance country au restaurant et la veillée autour du feu de bois


     Mais cette nuit les cow-boys ne coucheront pas à la belle étoile, ils rejoindront leur confortable habitat et rêveront à leurs prochaines destinations : le canyon de Zion et le temple mormon de Saint-Georges.

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              Le diaporama     Temple mormon Saint Georges