Lundi 23
Septembre.
Départ à 8 heures. Nous
sommes sur la 15 et commençons à entrevoir les paysages désertiques du désert
de Mojave : anciens volcans, montagnes sombres, sol rocailleux recouvert
de cactus, lorsqu’au loin des lettres géantes peintes sur la montagne
apparaissent : Calico. (point 2 carte itinéraire)
Cette ville fantôme « Calico ghost Town » fût fondée en 1881 près des mines d’argent. Un an après sa fondation la ville abrite 1200 personnes, dont 500 mineurs, ses saloons, ses bordels (hé oui !) et quelques églises lui assurent une grande prospérité, elle produit alors près de 2 millions de dollars de minerai d’argent par an, mais dans les années 1890 le prix de l’argent s’effondre et la fin de l’exploitation des mines de borax en 1907 entraînera le déclin et l’abandon de la ville.
Le borax est un minerai, un sel inodore et incolore, qui se présente sous forme de paillettes ou de poudre.
Cinq bâtiments d’époque existent toujours : (Lil’Saloon, Town Office, Home of Lucy Lane, Smitty’s Gallery, General Store et Joe’s Saloon) quant aux autres ce sont des répliques construites, d’après photographies, sur les fondations.
La ville fût classée monument historique de la Californie dans les années 1960.
Petite visite guidée : « Calico ghost Town » est constitué principalement d’une rue de 400 m en dénivelé :
Main Street, encadrée de
boutiques et restaurants, tout en haut, l’école et la petite église.
Maggie's
Mine, moyennant 5 dollars vous avez la possibilité de visiter une véritable
mine, celle qui était en exploitation dans les années 1880, un couloir et
quelques salles donnent une idée des conditions de vie d’un mineur.
Un
petit train, celui là même qui servait à l’époque à transporter le minerai, vous
fait faire un petit tour (5 mns) contre 4 dollars.
Emily nous a donné un plan et carte blanche jusqu’à 12 heures, ce qui donne amplement la possibilité de visiter cette petite ville un peu hors du temps.
Puis c’est assis confortablement dans des rocking-chairs sur la terrasse en planches du restaurant que nous attendons la permission d’y d’entrer.
Le soleil est au rendez-vous et les températures sont agréables, dans les 25 °
La
brochure « National Tours » disait : « Accueil par des
cow-boys et shérifs habillés à l’ancienne » Nous attendons… espérons…
guettons….. LE … spectacle : chevauchées, bêtes attrapées au lasso, rodéos…..orchestre
de country, mais de tout ça rien de rien !
.... tout juste un cow-boy qui,
de temps en temps, essaiera en grattant sa guitare d’attirer un maigre public,
avec sa chanson, décevant !....
Calico House, notre restaurant. En y pénétrant, nous sommes tout d’abord surpris par les nombreuses écorces de cacahuètes jetées à même le sol….. Sur la table, en guise d’apéritif, un gobelet d’un litre contenant des cacahuètes, c’est sympa, mais que c’est étrange de jeter nos déchets par terre !…
Au menu : un « Buffalo-burger » avec frites et toutes sortes de boissons (coca, jus de fruits, etc…) celles-ci sont présentées en libre-service sur le comptoir, mais ce qui est étonnant c’est qu’elles le sont dans des bocaux à conserve……. d’un litre. On ne pourra pas dire qu’on aura crevé de soif dans ce pays, la boisson fût toujours servie dans des contenants d’un litre, et à volonté à tous les repas.
Au-revoir Calico !.... Kenny reprend la 40 puis l’historique route 66 qui longe l’autoroute, nous arrivons ainsi au Bagdad café.
Notre arrivée dans ce sympathique café de l’historique route 66 est saluée par un très cordial « Comment ça va ? »
Ce café délaissé depuis la construction de l’autoroute 40 ne survit aujourd’hui que grâce aux touristes qui y transitent, principalement des européens. Le bar avec son ancien comptoir et ses sièges de moleskine nous projette dans les années 1950. Les murs sont entièrement recouverts de petits mots griffonnés sur une feuille de papier, d’adhésifs, de cartes de visites, en majeure partie de Français ! on peut même y signer un livre d’or, autre témoignage de notre passage.
Que ne vois-je au-dessus de ma tête : un grand drapeau breton tendu au plafond !.. tiens voici un vieux piano en bon état de fonctionnement, piano que Guy n’a pas manqué de remarquer, pour lui la tentation est trop forte, il ne résistera pas à nous démontrer son talent.
Ce café fut la scène de tournage du film américo-allemand sorti en 1987, avec comme bande son l’inoubliable « Calling You » immense succès repris quelques années plus tard par Céline Dion.
Ceux qui ont
vu le film ressentiront sans doute une petite frustration, car l’appentis de Brenda
et les pompes si typiques n’existent plus, par contre la vieille roulotte est
là tout à coté du café.
Ci-dessous, la bande annonce du film, visible après, peut-être ! quelques secondes de publicité, désolée !..
Cette pause terminée,
après un au-revoir nous reprenons la 40 en direction de Flagstatt. Ce parcours
va nous demander plusieurs heures de route, Emily en profite alors pour nous
donner quelques informations capitales quant à la suite du voyage : -
Elle
nous fait part dès maintenant des excursions optionnelles, qui je le précise,
avait déjà été données par National Tours avant notre départ, un bon
point pour cette agence, car chacun avait pu ainsi à l’avance programmer son budget.
Il est proposé : le survol du Grand Canyon, du magnifique lac Powell, et la
découverte de Las Vegas by night. -
Autre
point : à l’arrière du car, dans une grande glacière remplie de glaçons pataugent
des bouteilles de 500 ml d’eau, utilisable en libre-service moyennant la
modique somme d’1 dollar à déposer dans une corbeille posée à coté. Quant aux
timbres, Emily nous en demandera la quantité et ira, vite fait, les acheter
globalement. Le prix
de l’essence indiqué aux stations nous interpelle : 4 dollars, fichtre !....c’est
un prix excessif, ERREUR ! aux USA les unités de mesure sont différentes, les
kilomètres se transforment en miles, pieds et pouces, les degrés Celsius en
degrés fahrenheit ….. de quoi véritablement s’y perdre. Le carburant se vend au
galon, ce galon faisant 3,78 L, au final cet or noir est nettement moins cher
que chez nous, heureusement pour eux car les distances sont importantes,
quoique les américains ne vont pas à l’économie quand on voit tous ces
véhicules à grande consommation. De
temps en temps rompant la monotonie de cette interminable route, nous apercevons
un train et quel train, si long que deux locomotives sont nécessaires, curieux
d’en connaître sa longueur, Guy n’en aura compté pas moins de 74 wagons. Wouahh !
superbe image après un changement de route : un hôtel et ses dépendances se
mirant dans les eaux du Colorado que nous nous apprêtons à franchir. Cette
rivière marque la frontière entre l’Arizona et le Nevada. A cet instant précis,
tout les ingrédients sont présents pour un décor paradisiaque :
Emily
nous racontera une curieuse histoire : Il est interdit en dehors de Las Vegas
de construire des hôtels-casinos mais !..... en bâtir un sur l’eau est tout
à fait légal, et Laughlin située aux confluents des états de Californie, de
Nevada et de l’Arizona, construite sur le bord de la rivière Colorado ne s’en
privera pas.. Cette
ville de l’état du Nevada compte moins de 10000 habitants, mais possède plusieurs
grands hôtels avec casinos. C’est un lieu privilégié pour les retraités qui y
voient ici la possibilité de s’adonner aux joies simples de la pêche ou autres
activités nautiques. Avec 3 millions de visiteurs par an, elle serait la
troisième ville la plus visitée du pays. Notre
hôtel est l’« Avi Resort casino » :10000 Aha Macav
Parkway. Occupant le hall d’accueil : une voiture, à gauche les
ascenseurs pour les chambres et à droite la salle de casino, salle que nous
devrons entièrement traverser pour accéder au restaurant. Avec nos clefs de
chambre sont donnés le mot de passe Wifi et deux coupons : dîner et
breakfast, chacun servi sous forme de buffet. Ayant un
peu de temps avant ce dîner, je pars seule en direction de l’autre coté du Colorado, mais
suis sitôt rattrapée par J.C. qui demande à se joindre à moi, quoiqu’assez
individuelle dans la recherche des meilleurs endroits pour mes photos, je le
laisse venir avec moi, de toute façon je n’ai pas l’exclusivité du lieu, mais je
me surprends à devoir l’écouter déjà !…… me faire le récit de sa vie, de toute
sa vie ! Je tente
de me concentrer, ayant l’intention d’emprisonner ces images sous les feux du
soleil se couchant, il y a bien tout le pont à traverser, hélas grillagé ! mais vu l’heure j’estime
en avoir grandement le temps, mauvais calcul, une colline m’a cachée
prématurément ce soleil, plongeant brutalement ce superbe décor dans une
pénombre pas du tout à mon goût, il m’a manqué à peine 10 petites minutes !... Demain, nous découvrirons un paysage
mythique de cet Ouest Américain, le contempler de près doit, je pense, vous laisser
sans voix ! je parle, bien évidemment du « grand canyon » Bonne nuit
La route est longue, indéfiniment longue et rectiligne, bordée à droite de
montagnes, à gauche d’une terre aride ou ne pousse qu’une maigre végétation
discontinue. Joli dégradé de couleurs pastel, gris de la route et de la
montagne, entrecoupé du gris-vert du sol et du vert pâle des buissons.
montagne, sable,
palmiers, piscine, parasols en paille, même un petit atoll. Ne vous y trompez pas ! je ne vous ai pas décris une île tahïtienne, mais bien l’arrivée a l’hôtel de Laughlin, notre halte nocturne.
et à demain.