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      ð Mercredi 22 Juin 2005. Lidice (point N° 24 carte itinéraire)

 

Le 10 juin 1942, la commune tchèque de Lidice située à 20 kms à l’Ouest de Prague, a subi le même sort tragique que subira deux ans plus tard, jour pour jour, la commune martyre française d'Oradour-sur-Glane.



 

 Lien officiel sur ce village massacré, son mémorial, sa roseraie, son monument en hommage aux enfants. (in english !) 

 

Voici condensée, l’histoire de ce qui arriva un jour de printemps 1942 à ce village paisible de Bohême dans l’ancienne Tchécoslovaquie, ce village comme beaucoup d’autres comprenait une église baroque au centre d’une place, une route que longeaient le presbytère et l’école, ainsi que les maisons des familles des mineurs et des travailleurs métallurgistes qui travaillaient à Kladno.

 

A l’époque des faits, le village comptait plus de 500 habitants et une cinquantaine de maisons. Aujourd’hui en 2010, 160 maisons et une maison de retraite abritent 423 habitants.

 

Ce jour là, les nazis rasèrent la commune, tuèrent 340 hommes femmes et enfants, en représailles à un attentat contre le protecteur du Reich, Reinhard Heydrich.. qui pendant son court règne sema la terreur, emprisonna et exécuta les gens sommairement, afin d’étendre la peur à travers tout le pays.
     Cet attentat fut perpétué par deux hommes, membres de l’unité tchécoslovaque en Angleterre, Josef Gabcik et Jan Kubis.
     Pour justicier ce massacre, les nazis ont accusé les habitants d’avoir soutenu les auteurs de l’attentat, et pourquoi ce soutien ? parce qu’il a été saisie une lettre d’amour, d’un certain  Milan à sa copine Anne, dont le contenu, assez obscur, pouvait laisser à penser que son auteur avait décidé de rejoindre la résistance, lettre remise à la Gestapo par le maire de Lidice.

Le village détruitLes nazis ont alors appris, qu’en 1939 deux anciens officiers de l’armée tchécoslovaque de Lidice étaient partis pour l’étranger, sans jamais établir un lien réel entre ces départs et l’auteur de la lettre, mais  devant réaliser un acte de vengeance pour la mort « d’un homme exceptionnel de la nation allemande » ils ont choisi les habitants de Lidice.

 

Sur les ordres de K.H.Frank, le soir de ce 10 Juin, les 173 hommes ont été regroupés dans le jardin de la ferme Horak, les femmes et les enfants au gymnase du lycée Kladno. Les hommes furent fusillés sur place, le plus âgé avait 84 ans, le plus jeune 15. Quant aux 200 femmes, elles furent déportées au camp de concentration de Ravensbrück, 60 y laissèrent la vie.

 

Le tragique destin des enfants de Lidice :

Ils furent séparés de leurs mères dans le gymnase du Lycée de Kladno, puis triés en deux groupes, le premier concernait les enfants présentant le type physique correspondant aux critères de la « race aryenne » ils furent alors placés pour subir une rééducation dans des familles allemandes, quant aux autres, ils seront asphyxiés dans les chambres à gaz du camp de concentration de Chelmno en Pologne, le plus jeune avait 1 an et six jours, le garçon le plus âgé avait moins de 15 ans, la fille moins de 16 ans. 

Des 105 enfants de Lidice, seulement 17 survécurent, 9 furent adoptés par les familles allemandes,  après la tragédie 7 enfants naîtront, mais seulement deux survivront, un garçon naîtra dans le camp de Les nazis posant devant les ruinesconcentration, mais sera directement tué après la naissance.

 

Ayant débarrassé le village de ses habitants, les Nazis ont commencé à le détruire, mettant le feu aux maisons, puis  les rasant, détruisant l’église ainsi que le cimetière. Ils ont  nivelé le terrain à la dynamite, détourné le cours du ruisseau qui la traversait, comblé le lac. Les travaux de liquidation ont été achevés le 1er Juillet à 16 heures, et les exécuteurs, satisfaits de leur travail, se sont fait prendre en photo.

Bas relief évoquant les différentes étapes de la tragédie

L’information du massacre circula dans le monde entier, et après la guerre, le gouvernement Tchécoslovaque décida de reconstruire un nouveau village du même nom.


 La pierre commémorative fut posée en 1947, à 300 m de distance du site original. Au fur et à mesure de la reconstruction, les femmes et les enfants qui avaient survécu y sont revenus pour fonder de nouvelles familles,  143 femmes sont ainsi revenues.


Le site d’origine a été préservé comme  mémorial avec la tombe commune des hommes, un monument a été dressé, un musée construit, un parc  aménagé le 19  Juin 1955 où des milliers de rosiers des parties différentes du monde ont été plantés, roseraie qui fut rénovée en 2003.

 

 

Plan du mémorial

Cimetière des hommes    Monument en hommage    La roseraie

 

       Lors de la première réunion commémorative, une des femmes de Lidice, Anna Hron Ikov demanda à la nation entière «  S’il vous plaît, aidez-nous à  retrouver nos enfants »  Deux membres de la police, deux mères de Lidice et Mme Hana Benesov enquêtèrent pour tenter de les récupérer,  17 retrouvèrent ainsi leurs mères.

 

Le monument de « victimes de guerre des enfants »

Le mémorial des enfants victimes de la guerre

Un professeur de sculpture, Marie Uchytilov profondément touchée par la tragédie de Lidice décida en 1969 de créer un monument de bronze. Elle avait choisi pour modèle les 82 enfants asphyxiés dans les chambres à gaz de Chelmno. Vingt ans plus tard, en Mars 1989, les statues en plâtre étaient terminées, elle avait commencé à couler le bronze lorsqu’elle mourut  le 17 Novembre 1989 subitement d’une crise cardiaque. C’est son mari V.Hampl qui continua seul son projet, réalisant un bloc de 30 enfants en bronze. Après l’été 1996,  une fondation fut crée pour obtenir des subventions manquantes qui vinrent du monde entier, les villes tchèques offrirent le bronze refondu des statues déboulonnées, et c’est ainsi qu’en 2000 les statues furent terminées : 42 filles et 40 garçons qui regardent la vallée.

 

 

Le site est ouvert tous les jours de 9h à 16, 17 ou 18 heures selon les mois. Tarifs : 80 Kcs.

 

Le maire actuel de la commune est un certain Vaclav Zelenka, le dernier enfant récupéré sur les 17 sauvés. Il a déclaré que le nombre d’habitants du Lidice d’origine n’était plus que de 16 femmes et des 17 enfants (16 d’entre-eux ont choisi d’y vivre).

 

Nous quittons, non sans une certaine émotion, ce lieu et continuons notre découverte de la République Tchèque par un site célèbre, trop célèbre ! Terezin, camp où 32000 personnes furent détenues avant d’être déportés vers les camps de la mort.

 

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En bonus !... un diaporama, photos en grand format, diaporama que vous pourrez également retrouver à partir du menu de gauche.

 

Diaporama de Lidice

 

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