ð Mardi 21 Juin 2005. Prague (point N° 23 carte itinéraire)
Å L’histoire
de Prague commence avec le château fondé en 885 par
le prince Bonjov, sur une hauteur dominant la Vltava, il est entouré de douves
et d’une muraille de défense en bois, au 11ème siècle cette muraille est remplacée par des remparts en pierre et trois
portes y donnent accès. A cette époque, la pierre est réservée pour les
constructions militaires et religieuses, le palais ducal est donc en bois.
En 1060 une vaste basilique romane remplace la modeste rotonde construite pour abriter les reliques de St Guy, ce sera la future cathédrale St Guy, elle est en pierre blanche. Au 13ème siècle, Otakar ll, l’un des souverains européens les plus riches de son temps, les mines d’argent de Kutna Hora n’y sont pas pour rien ! fait reconstruire le palais royal et les fortifications. Mais c’est surtout Charles IV, roi de Bohême et empereur d’Allemagne, qui apporte au 14ème des changements radicaux au Château, embellissements reflétant l’âge d’or que la Bohême vit alors. Les guerres hussites mettent un terme à la construction qui ne reprendra qu’en 1560 après le violent incendie de 1541.
Après la mort de Rodolphe
II (1612) le Château cesse d’être résidence impériale et entre en léthargie.
En 1918, le Château devint
le Palais de la République.
Du camping « Caravan Camping Praha Cisarka Louka 162 » sur l’îlot Cisarka Kouka, vous pouvez prendre les trams N° 12 et 20, l’arrêt Malostranske namesti n’est pas très loin de l’entrée Ouest du château. (à droite sur l’image)
Lien en anglais.... qui vous donnera les différents horaires et tarifs
Le château est un des plus grands châteaux-forts de par sa superficie, il s’étend sur 570 m de long et 130 de large. A l’abri de ses murs, on trouve une vraie petite ville, avec ses ruelles, ses cours, ses passages, trois églises et un monastère. Vers 1320, une ville nommée Hradčany naît à ses portes.
9h30 nous sommes devant la porte Ouest du château.
Avec notre ticket nous est remis un audioguide et un plan bien détaillé.
Le
sens de la visite que je vous propose sera donc inversé par rapport à l’entrée principale,
nous
commençons par la :
„ N° 16 – La Tour Noire, porte fortifiée. „ N° 15 - La Tour Daliborka, cette tour au toit conique faisait partie des fortifications du château construits en 1496. Elle servit plus tard de prison et doit son nom au premier captif à y séjourner, Dalibor, un jeune chevalier condamné à mort en 1498 pour avoir donné asile à des serfs en suite. Il est dit qu’il y apprit le violon et jouait des mélodies si mélancoliques que les Pragois, émus, venaient lui passer de la nourriture, faut dire aussi qu’à l’époque, on affamait les prisonniers !
Le compositeur Bedrich Stemana s’inspira de cette figure historique, emprisonnée à Prague pour avoir soutenu la cause du peuple contre l’autorité royale, pour créer son opéra nommé « Dalibor » qu’il présenta pour la première fois à l’inauguration du Théâtre National de Prague, le 16 Mai 1868.
La tour Dalibor fut utilisée comme prison jusqu’en 1781, mais après un incendie, elle fut rabaissée à cinq étages, avec un sous-sol et quatre cellules.
„ N° 14 – La ruelle
d’or. Rue pittoresque, avec ses petites maisons peintes de couleurs
vives bâties en 1579 contre le mur d’enceinte du château, pour les 24 gardes de
Rodolphe ll. Entrée payante. Ce sont les orfèvres qui vécurent ici au 17ème
siècle qui ont donné son nom à cette rue, courte et étroite. Quand le château
fut abandonné par les Habsbourg, s’y réfugièrent les miséreux et les criminels
de la ville, la ruelle finit par se dégrader, devenant au 19ème un
taudis.
Au début du 20ème le quartier retrouva un peu d’animation lorsqu’écrivains et artistes investirent ces maisonnettes, y trouvant un lieu d’inspiration, Kafta vécut quelques mois au N° 22.
Après une rénovation lors des années 50, elles abritent aujourd’hui des librairies et des boutiques d’art, gravures, estampes, bijoux, articles pour les nombreux touristes qui ne rateraient pas cette visite.
On passe Place
Saint Georges, devant la basilique du même nom
(11) l’ancien Palais royal (8) Accolée à celui-ci :
„ L’église de Tous les Saints. Aménagement intérieur baroque. En 1588, les reliques de Saint Prokop furent transportées dans cette église.
„ La troisième cour (1541) celle-ci nous permet de voir toute l’envergure de la cathédrale Saint Guy, sa façade latérale fait de plus de 70 mètres. La porte d’or, surmontée d’une mosaïque vénitienne et de carreaux de verre de Bohême, représente le Jugement dernier. C’était jusqu’au 19ème siècle l’entrée principale de la cathédrale, elle sert encore en certaines grandes occasions.
Cette cour est dominée par un Monolithe en granit élevé en 1928 à la mémoire des victimes de la Grande Guerre.
Nous voici maintenant devant l’entrée principale de la cathédrale.
„ N° 6 – Cathédrale
Saint Guy. Commencée en 1344, l’année où le pape éleva la ville au rang
d’archevêché. Construite où auparavant s’élevait la rotonde de Saint Guy fondée
par St Venceslas en 925. Les architectes s’inspirèrent des plans des grandes
cathédrales françaises.
Les guerres hussites (1421) le feu (1541) et
l’occupation du château ralentirent la construction, mais c’est surtout son pillage
par les calvinistes en 1619 qui lui fit le plus grand mal. Une fondation fut
crée en 1861 pour réunir la somme nécessaire à son achèvement. La dernière
pierre ne fut posée qu’en 1929, soit près de six siècles après la première. Sa
conception est gothique.
Le clocher central qui date de la Renaissance est coiffé
d’un dôme baroque encadré de tourelles, il pointe une tour haute de 100 mètres.
La cathédrale abrite les joyaux de la Couronne, et la chapelle du « bon
roi » Venceslas, patron et souverain éternel des pays Tchèques.
è La façade, de style néo-gothique possède une énorme rosace flamboyante (près de 100m) qui relate la Création du monde (1925-1927). Sculptures de saints et de rois. Gargouilles.
è L’intérieur : La partie néo-gothique est gratuite, mais l’accès à la partie historique (le chœur et les chapelles, les tombes des rois de Bohême et la tour avec vue sur Prague) est payant, inclus dans le billet général du château.
- la nef avec sa voûte à nervures, s’élance à 33 m de hauteur, pour une profondeur de 125 m sur 60 de large, on y admire de superbes vitraux, un déambulatoire, des chapelles tout autour (Ste Ludmilla, de Thun, Ste Croix, de Saxe, St Jean Baptiste) une crypte funéraire où l’on peut voir les vestiges de l’ancienne rotonde romane, et qui renferme de nombreux tombeaux et sarcophages des rois du Saint-Empire et des membres de la famille impériale, le tombeau en argent de St Jean Népomucène, l’oratoire royal avec des figurines des mineurs des mines d’argent de Kutna-Hora.
- La chapelle Saint Venceslas, le chef
d’œuvre de la Cathédrale, dédié au saint patron de la Bohême. C’est une chapelle
fermée sur ses quatre cotés. Sur les murs, des fresques gothiques du début du
16ème représentant, en bas la vie du Christ, et en corniche celle
de Saint Venceslas, fresques incrustées d’or et serties de
milliers de pierres semi-précieuses de Bohême, de toutes
les couleurs et enchâssées dans le mortier du mur. Sous le
tabernacle doré, un autel contenant les reliques du saint..
„ La deuxième cour, entourée d’édifices. L’ancienne chapelle de la Sainte Croix (3) abrite aujourd’hui è un office de tourisme, ouvert de 9 à 17 h, on peut y acheter les tickets d’entrée. De l’autre coté, les anciennes écuries (4) qui furent aménagées en 1965 pour y recevoir è la galerie de peinture, cette galerie abrite aujourd’hui une partie de la collection des toiles de maîtres du château, remontant jusqu’au 16ème siècle, notamment des œuvres acquises par l’empereur Rodolphe ll et des tableaux de la Renaissance italienne, allemande ou flamande. A coté des anciennes écuries : è la salle espagnole. (5) Au milieu de la cour, une fontaine baroque du 18ème et un élégant puits en fer forgé.
Vous
êtes toujours là ? pas trop mal, ni aux pieds, ni à la tête ! alors on
continue Pour accéder à la première cour, il
faut passer sous la porte Mathias (2) édifiée sous le règne de l’empereur
Mathias dans un style baroque du début du 17ème, c’est une ancienne
porte de rempart incluse dans les fortifications et réinsérée là au moment de
la reconstruction.
„ La première cour, Cour d’honneur où se trouve le siège du Président de la République, elle est utilisée pour les parades. Vous pouvez assister tous les jours à midi, à la relève de la garde avec musique et échange d’étendard. Vaclav Havel fit redessiner l’uniforme des gardes, inchangé depuis l’ère communiste, aujourd’hui ils sont bleus avec une fourragère azur et rouge, les musiciens sont installés aux fenêtres.
Il est un peu plus de midi, nous venons d’assister à cette relève de la garde et allons quitter l’enceinte du « hrad » Nous franchissons la « porte des géants » gardée par deux sentinelles, celle-ci est fermée par une grille monumentale du 18ème siècle, au-dessus de chaque gros pilier qui encadre la grille, deux Maures gigantesques qui semblent prêts à tout pour défendre le château.
Nous arrivons sur la « Hradcanske namesti » ou « Place du château » très grande place bordée par le palais de l’archevêché (1) avec au centre une colonne de la peste de 1726, nous y trouverons de quoi nous restaurer.
Une fois reposés et nos estomacs remplis, nous continuons la route Loretanske, en prolongement du château, et arrivons après une marche de quelques centaines de mètres, à une place : la place Loretanske, bordée par un bijou, le sanctuaire de :
„ Notre-Dame-De-Lorette. Ouvert de
9h à 12h15 et de 13h à 16h30, fermé le Lundi. Entrée 100 Kc (3,50€ environ)
Photos interdites, un gardien vous a à l’œil, du premier étage je tenterais
l’infraction, mais à travers une vitre, mieux que rien ! ........
è La façade monumentale, fut remodelée en 1721 dans un style baroque, angelots sur la balustrade, statues des évangélistes et de Ste Anne, mère de la Vierge, de St Joseph et de St Jean Baptiste sur le portail d’entrée, clocher à bulbe dont les 30 cloches, fondues à Amsterdam, sonnent toutes les heures.
è Au fond : l’église de la Nativité, reliques, statues, squelettes momifiés.
è Au centre : la Santa Casa, la maison de la Vierge. Sa construction débuta en 1626, sur l’ordre de Catherine de Lobkovic, c’est une des répliques de la Santa Casa, la maison légendaire de la Vierge, qui aurait été transportée par des anges au 13ème siècle, à Loreto en Italie, après le passage des Sarrazins. Notre-Dame-de-Lorette devint un haut lieu de pèlerinage, élément déterminant de la reconquête de Prague par le catholicisme. Décoration extérieure de sculptures et bas reliefs très chargés. A l’intérieur, fresques évoquant la vie de la Vierge.
è Le cloître : édifié autour de la Santa Casa pour lui donner un bel écrin baroque, à l’origine il accueillait les nombreux pèlerins venus visiter le sanctuaire. Arcades voûtées. Chapelles (St Antoine de Padoue, Ste Croix, St Joseph, St François d’Assise, Ste Anne) autels, confessionnaux et tableaux sous verre décorent le pourtour. Au milieu du cloître, dans la courette, deux splendides fontaines baroques, l’une représentant l’Assomption de la Vierge et l’autre la Résurrection.
La
visite de ce petit joyau terminé, nous entamons une descente vers la Vltava.
Nous revenons sur nos pas en empruntant la rue Nerudova et arrivons dans ce
quartier de Prague appelé « Mala Strana » ou « Petit coté »
quartier riche en palais et maisons baroques. Au bout d’un moment de promenade
agréable, nous arrivons a :
„ L’église
Saint Nicolas, sur la Malostranske namesti, édifiée entre 1673 et 1755.
Entrée payante. Une des plus belles églises de Prague, chef d’œuvre de baroque,
sa coupole fait de 70 m de haut.
Tout est dans la décoration, le sens de la
richesse, l’exubérance, l’excès, les jésuites ayant choisi le baroque pour
symboliser la fortune, les
privilèges et les avantages de l’Eglise catholique sur l’Eglise réformée, du
brillant et du clinquant ! Deux siècles de fuites dans la toiture
l’endommagèrent, mais les restaurations effectuées dans les années 1950 lui ont
rendu tout son éclat.
Les colonnes
sont en marbre artificiel......
La chaire rococo, en marbre artificiel....
semble attaquée par une colonie d’angelots.
Le
maître-autel paraît protégé par les statues des Pères de l’Eglise.
L’orgue
baroque à 2500 tuyaux. Mozart en joua en 1878. Au-dessus de la tribune, une fresque
sur la vie de Ste Cécile.
Au milieu de la place, une colonne de la peste commémore la fin de l’épidémie du début du 18ème siècle.
Nous quittons l’église St Nicolas, empruntons la rue Mostecka et arrivons au Pont Charles, du coté du « Mala Strana »
L’image
présente à nos yeux est un véritable régal, entre les deux tours apparaissent,
clochers, clochetons et dômes de l’église Saint- Nicolas, précédés d’une
cascade de toits. Le tout encadré de merveilleuses demeures baroques, statues,
etc... en toile de fond, le château royal et la silhouette de la cathédrale
Saint-Guy.
La plus
petite des deux tours, la tour du pont Judith est de 1158, vestige du premier
pont en bois, style roman. L’autre tour est de 1464.
Le monument le plus célèbre de Prague (et son symbole !) relie le Petit Coté à la Vieille Ville, rendez-vous incontournable des touristes, il est envahi de musiciens, d’artistes divers, de bonimenteurs et de camelots.
„ Charles IV commanda en 1357 le remplacement du pont Judith emporté par une crue. Long de 520 mètres, il restera jusqu’en 1741 le seul ouvrage d’art à franchir la Vltava. Une simple croix de bois le décora jusqu’à la mise en place en 1683, à la demande des Jésuites, de la première statue, celle de St Jean Népomucène, statue surmontée d’un halo doré.
Ce saint est une véritable légende, il est raconté à son sujet plusieurs histoires, en voici une : En 1393, Népomucène aurait été prélat à la Cour et confesseur de la Reine, ne voulant rien révéler des secrets de la confession, le roi Venceslas IV l’aurait fait arrêter, torturer, traîné sur le pont et jeté mourant à la rivière, à son décès une auréole serait alors apparue au-dessus de l’eau. Il fut canonisé en 1719 et depuis, tous les ponts d’Europe Centrale ont un st Jean Népomucène pour gardien. Depuis des siècles, toucher la statue porte bonheur. Sur le socle, un bas relief en bronze, à droite ce qui advint du prélat, à gauche la reine à confesse, ainsi qu’une formule gravée en latin « tacuï » (je me suis tu) !
Au cours des 16ème
et 17ème siècles, les catholiques ajouteront 75 statues sur toute
la longueur du pont. Aujourd'hui des copies en ont pris leur place, les originaux se trouvant à l’abri dans des
musées. Pour ne citer que les plus connues : St Venceslas (1858) St Guy (1714)
représentant le martyr léché par les lions supposés le dévorer, St François
d’Assise avec deux
anges (1855) St Antoine de Padoue (1707) St Jean
Baptiste (1857) St Christophe (1857) Ste Anne (1707) St Joseph (1854)....
La traversée
de ce pont serait très agréable avec toute cette ambiance un peu bon enfant,
ces musiciens tous les 20 mètres, ces marchands de souvenirs, si ce n’est qu’il
est vraiment envahi de touristes. Nous arrivons à l’autre extrémité, une très
belle tour gothique encore debout défend son entrée.
Cette tour du 14ème siècle, avec une toiture en forme de coin, faisait partie des fortifications de la Vieille ville, les sculptures incluent St Guy, protecteur du pont, Charles IV et Venceslas IV et, accessible par un escalier : une galerie panoramique
On ne se lasse pas des belles choses, n’est ce pas ! c’est ainsi que, nous ré-empruntons le pont en sens inverse, ré-admirons une dernière fois toutes ces gigantesques statues qui font son charme, un dernier coup d’œil sur ces deux tours et nous reprenons le tram n° 12, le n° 20 fait aussi l’affaire, direction le camping, camping que nous quitterons, au coucher du soleil, pour revenir contempler Prague de nuit.
Il
est bien évident que nous ne referons pas le circuit effectué depuis deux
jours, nous nous contenterons, et c’est déjà pas mal, pour nos pieds bien fatigués,
d’un
itinéraire partant du pont Charles, où glissent sans bruit les vedettes chargées
de touristes, jusqu’à Staromestske Namesti, qui est
encore noire (sans jeu de mots...) .. de monde, nous pousserons même jusqu’à la
Tour Poudrière.
Les trams circulant jusqu’à minuit, cela nous donne le temps de nous imprégner de la magie procurée par l’illumination des églises St Sauveur près du Clémentinium, St Nicolas, Notre-Dame du Tyn, de l’hôtel de Ville, de l’horloge astronomique, des maisons romanes et gothiques, de la Tour poudrière....
Au-revoir Prague, tu es certes une superbe ville, nous n’avons pas été au bout de toutes tes richesses, un mois entier n’aurait pas suffi, mais je pense que nous avons vu l’essentiel de ton patrimoine, ta réputation de « ville aux cent tours » n’est pas usurpée, nous repartons heureux, enrichis d’avoir vu et appris tant de choses. Demain, nous passerons à tout autre chose, car nous visiterons le mémorial de Lidice, ville qui a connu le même sort tragique qu’Oradour-sur-Glane.
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