Tribulations d'un voyage en Chine

 

 


Page 3 : Xi'anPage 5 : Guilin/Canton


Page 4. Shanghaï.

 

 

            Mardi 10 Avril. Réveil à 5h30 pour un vol en direction de Shanghaï. Adieu Xi’an !  A 7h30 nous sommes dans l’aérogare et prenons sur le pouce le petit déjeuner.

   Quoique ce ne soit qu’un vol interne ! les formalités sont très complexes, de plus ne pas oublier d’ôter les piles des bagages à main. Lors de mon enregistrement, il y a problème, lequel ? LEI demande alors  à Jean-Pierre de se joindre à moi, une femme ne pourrait donc pas voyager seule en chine ? Lors du passage en douane, l’employée vérifie l’ampérage de ma batterie, heureusement que LEI en avait parlé la veille, un peu moins stressant.

   Embarquement à vol d’un Boeing de la compagnie Hainan Air Lignes, pour une durée de 3h30. Vérification à l’arrivée que chacun a bien son propre bagage.

   Verho, qui va nous faire découvrir Shanghai se présente. D’emblée il nous demande, vu la complexité du programme, de sauter le déjeuner, pas de problème vu qu’on vient juste d’en avoir un dans l’avion, mais tout de même !      

      La première vision que j’en ai, ce sont ces gigantesques buildings  de verre.

     Située près de l’embouchure du fleuve Yangzi, c’était il y a peu qu’une petite ville provinciale, considérée comme foyer de dépravation. Pendant la 1ere guerre de l’opium, les étrangers (Anglais, Français, Américains, Russes, Japonais) s’y installèrent, donnant un gigantesque essor. Le traité de Nankin (1842) autorisa le libre commerce avec les marchands occidentaux.

     A l’issue de la guerre sino-japonaise de 1894, les nouvelles industries implantées investirent dans les filatures de coton et de soie.

     C’est en 1992 que Dong Xiaopin, alors n°1 de la République de Chine, décida de promouvoir le développement de la ville et d’en faire un centre économique de la première importance.

      C’est ici que fut créé le Parti Communiste Chinois en 1921, et aussi d’ ici que partirent les premières grandes guerres ouvrières.

   En 2010, Shanghai est choisie pour abriter l’Exposition Universelle, entraînant la construction de bâtiments, rues, lignes supplémentaires de métro, port de plaisance, modernisation des aéroports.  Depuis rien ne semble arrêter son développement.

La ville qui couvre une superficie de 6340 km² compte 25 millions d’habitants, et il y a toujours, toujours….  plus de monde, ce qui a poussé les autorités à construire ces gigantesques gratte-ciels. Aujourd’hui 9 ponts et tunnels  traversent la rivière Huanggpu.

Cité très polluée, c’est une grande chance de voir ce paysage aujourd’hui sous une si belle clarté.

    Le chauffeur nous amène au quai rive Est,  d’où un  ferry nous transportera en 15 minutes de l’autre coté de la rivière, à proximité du Bund.

Quartier Pudong. Le Bund.

La circulation en partie souterraine rend la promenade pédestre très agréable. Il fait environ 29°.  Je suis en extase avec sur ma droite ce quartier moderne, le Pudong, appelé aujourd’hui « la Perle de l’Orient » important quartier de la finance, des gratte-ciels et des 4 tours, toutes  plus grandes que notre Tour Eiffel nationale… mon orgueil en prend un coup   !...  difficile à imaginer qu’il y a un peu plus de 100 ans, ce quartier, le plus pauvre de la ville presque un taudis, était peuplé de maison closes et repères de gangsters .

 

Les 4 tours de la Perle de l’Orient sont : la tour de la télévision (450m) construite en 1995, ressemblant à un bilboquet avec ses trois sphères, la Jinmao Tower (427m), la Shanghai Word Financial Center (429m) faisant penser à un décapsuleur et la Shanghai Tower (632m) la dernière construite en 2014, qui avec ses 632m se vante d’être le 2ème plus haut-gratte ciel du monde

     

Une fois le port ouvert au commerce international, il y a un siècle,  de nombreux édifices, surnommés « le Bund » furent bâtis, ils sont alignés le long d’une promenade face au Pudong : la Shanghai Pundong Development Bank et son joli dôme (1923) le Bureau des Douanes (1927) surmonté d’une horloge, les consulats de Russie, de Grande-Bretagne, l’hôtel de la Paix Farmont (1930) construit par un millionnaire.

En son centre, un taureau, sculpture métallique rouge foncée qui symbolise le dynamisme de la ville, copie de celui de Wall Street à New-York.


      

Nous quittons ce panorama de gratte-ciels de couleur pastelisées pour :

Le Musée de Shanghai

Bâti en 1996, en forme de chaudron de l’antiquité chinoise, sur la Place du Peuple. De chaque coté de l’entrée Sud, quatre sculptures de lions en jade blanc. Au-dessus du fronton, des carreaux miroirs.

Ce musée s’étalant sur 39000m², avec ses 120 000 pièces est probablement le plus important de Chine. Il abrite 5000 ans d’histoire, allant du Néolithique à la dynastie des Qang.

Le hall d’entrée présente une architecture contemporaine, avec escaliers en forme de V et escalators.

Nous avons quartier libre pour deux heures, permettant à chacun d’aller à son rythme et de choisir ses collections. Devant chaque pièce, un panneau explicatif en… anglais !

  Ces objets sont répartis sur trois étages, en plusieurs grandes sections : 

  Au 3ème : art des minorités ethniques (habitudes vestimentaires des peuplades minoritaires)

    Au second les arts graphiques : calligraphie, peintures de paysage et sceaux gravés. La calligraphie est une forme d'art où les caractères écrits avec un pinceau, remonte à la dynastie des Shang (13ème av J.C.) J’y admire un poème du 12ème siècle,  des rouleaux remontant à la dynastie Tang.


         

  

   La collection des céramiques du 1er étage comprend des œuvres datant du 4ème  avant J.C, des dynasties Tang et Song (13ème) ainsi que des œuvres du 17ème décorées de scènes de paysage.   La collection de bronze comprend 800 pièces (18ème  siècle av J.C au 3ème après J.C) dont des récipients ou ustensiles de cuisine,  instruments de musiques, armes.

   Dans la galerie des sculptures comptant 127 pièces, on y voit de beaux exemples d’art bouddhique. Un coin de salle est réservé à l’habitat (reproduction d’un four rupestre, où  la température pouvait atteindre 1300 °) il devait servir à la cuisson des récipients d’argile, mais sans doute aussi à celle du pain.

    L’utilisation du flash est interdite, les gardiens présents à chaque étage veillent. Des collégiens venus s’instruire, connaître l’histoire de leur pays nous sollicite sans cesse pour nous photographier, c’est probablement plus marrant que de contempler les antiquités    

            

 

    Nous nous retrouvons près de l’Entrée Nord, celle qui donne sur la « Place du Peuple »

         Cette immense Place (140 000 m²) fut construite en 1988 à la place du champ de courses de la concession Internationale, décrété symbole de la décadence occidentale en 1949 à l'arrivée au pouvoir des Communistes. C’est aujourd’hui un  espace vert avec de grands parterres gazonnés et fleuris, qui abrite: le Musée, le Musée d’Urbanisme, l’ancien Musée d’Art et l’Opéra.


        Sous nos pieds, vit le plus grand centre commercial souterrain de  Chine avec 25 000m² de magasins de mode, de restaurants, de supermarchés. C’est également sous cette place que le métro circule, ici  pas moins de 3 lignes se croisent.

       Alors allons-y ! et surtout essayons de ne pas nous perdre !

Métro de Shanghai

     Avec 16 lignes et 599 kms de voies, c’est le réseau le plus étendu du monde. La première ligne fut mise en service en 1993, et il continue de se développer à toute allure. En mai 2010 les lignes étaient au nombre de 12, quant aux toutes dernières, elles ne sont ouvertes que depuis 2018.

     D’autres projets sont en cours, des plans d’expansion ambitieux nécessitent d’ici 2025, 25 lignes de plus……

     Il est ouvert de 5h/6h du matin à plus de minuit. Les tarifs varient (kms, ligne emprunté, trajet), sans toutefois ne jamais dépasser 10 yuans.

     Pour qui connaît le métro à Paris, je dirais que c’est sensiblement la même chose, longs couloirs, signalétique des lignes, tourniquets, par contre ces couloirs sont silencieux, sans aucune animation ni SDF….. Plus de 10 millions de personnes l’utilisent lors d’une journée de travail moyenne !

     VERHO, nous mène d’un bon pas jusqu’aux distributeurs automatiques de billets, utilisables toutefois en anglais et donne à chacun son ticket. Nous suivons la signalétique et empruntons les couloirs de la ligne 2, couleur vert clair.

 

        

 

   Au passage des tourniquets, comme à Paris, on scanne et on récupère le ticket. Où c’est plus marrant, c’est qu’à la sortie il faut le mettre dans une encoche, et là, hop magie ! disparu le ticket, la machine l’a avalé !…. J’ai oui dire qu’ils étaient alors recyclés, bel exemple à suivre !

   Il y a beaucoup de monde à emprunter les escalators qui mènent aux quais, Prudent, peut-être aussi que LEI lui a relaté nos précédentes aventures..… VERHO donne encore.. et encore.. ses recommandations, car lorsque le métro va  arriver, il faut que nous y rentrions tous… et surtout tous ensemble…. Ouf ! ça y est, on est dedans, et personne n’est resté sur le quai, mais à l’intérieur, aucun d’entre-nous ne se verra proposer une place assise…

   Nous allons à seulement trois stations vers l’est, passons sous la rivière Huangpu et sortons en plein milieu du quartier Pudong

   Et qui que revoila ! notre bus !  Un court trajet permet de voir de plus près ces deux tours : le décapsuleur, et la gigantesque Tower Shanghai, se détachant en ombre chinoise ! oouuups, ….  devant le soleil bien descendu à cette heure avancée.

   18h, c’est déjà l’heure de dîner. A peine celui-ci est-il avalé que nous repartons pour un  :

Spectacle d’acrobatie

     Le chauffeur nous dépose devant la salle « Charm Oriental » un nom qui en dit long, mais du calme !….. ce n’est pas ce que vous croyez ...

     Pour devenir un grand acrobate, les élèves doivent commencer à s’entraîner dès l’âge de 6 ou 7 ans, un entraînement strict qui apprend les bases, comme la culbute, la souplesse des jambes. Les spectacles acrobatiques, Shanghaï en propose à foison, ce qui peut peut-être expliquer que la salle est quasiment déserte.

     L’acrobatie chinoise, dont l’histoire est vieille de plusieurs millénaires (5ème siècle avant J.C.) est saluée comme « une perle de l’art oriental »  Avec la fondation de la République populaire de Chine en 1949,  cet art s’est développé, devenant un « art de scène » avec un accompagnement musical, des costumes, des accessoires et un éclairage nettement améliorés.

  Arrive un dragon qui ondule rejoint par des jeunes femmes qui dansent et charment la bête, sur  fond de palais impériaux. Puis voici des jeunes garçons qui jonglent et font les pitres, avec leur chapeau de paille.

 Mais le numéro qui m’a littéralement captivée, c’est celui de ce couple évoluant dans un décor bleuté. L'homme agrippé par le poignet.... à un drap, sur l’air de « My Hearth Will go » se lance avec sa compagne dans les airs, on s’y serait cru à l’avant du Titanic !

        Pour finir, l’attraction qui donne le frisson : le « ballet de la mort » pendant de longues minutes, les motos se suivent, se croisent, à grande vitesse et dans un boucan d’enfer, à l’intérieur d’une boule d’acier. Grand moment d’émotion lorsque les motards ôtent leurs casques, dévoilant une jeune fille qui sort la dernière de cette boule infernale.


         J’ai aimé ce spectacle d’une petite heure, cette volonté de bien faire. Je garderais longtemps dans ma mémoire ce couple volant dans les airs, semblable à un oiseau.   

      Ci-dessous, petite vidéo d'à peine 6 minutes, donnant un aperçu de ce spectacle offert par ces artistes :

 

        Ce voyage est plein de surprises, VERHO avait proposé avant le dîner, d’admirer Shanghai de nuit, wouaah ! mais il faudra se dépêcher, tiens donc !.... pour en voir un maximum, car il pense qu’à 22 heures, tout s’éteint. Alors il n’y a pas de temps à perdre, et c’est le spectacle à peine fini qu’on se retrouve dans notre bus !!!


Shanghai, ville au milliard de lumières.


        Enjambant le fleuve Huangû, voici le pont à hauban de Nanpu, achevé en 1991, il était alors le plus grand pont de ce type en Chine.

 

        Le chauffeur nous dépose dans le quartier Pudong, aux pieds des tours et des gratte-ciels. Quel harmonieux mélange de couleurs ! violine pour la Perle de l’Orient, bleu vif pour la tête du décapsuleur, métallique pour la Tower Shanghai, doré pour d’autres bâtiments.

 




    

       

        Le pont Waibadu. Ce pont métallique de 104 m (1908) fut construit au croisement des rivière Suzhou et du fleuve Huangpu. Symbole du passé de la ville et de ses concessions, il fut rendu tristement célèbre lors de l’invasion des forces impériales japonaises, les chinois fuyant les envahisseurs le traversèrent alors qu’il était jonché de cadavres  pour se réfugier dans la concession internationale.

     

         Après l’avoir franchi, nous allons en direction d’une plateforme au bord du fleuve. Epoustouflant ! la vision panoramique est à plus de 180°,  d’un coté les tours et gratte-ciels étincelants de Pudong avec l’aveuglant « Monument aux Héros » et de l’autre, les édifices coloniaux du Bund. Jouant le jeu, les bateaux de croisière sont quant à eux, bardés de néons bleus.


 

     

     

        La dernière halte « Shanghai de nuit » va nous mener dans l’ancienne concession française, secteur résidentiel, qui avec de belles demeures des années 1920, a su se préserver de la folie immobilière de Shanghai.

        Ce quartier aux zones piétonnes nous rappelle l’ambiance un peu bohème de certains coins de Paris, gens attablés en terrasse profitant de cette atmosphère printanière.

        Ici les bâtiments n’ont qu’un ou deux étages avec bien souvent un balcon, quelques boutiques ont parfois comme enseignes un nom français,      

      C’est presque une course contre la montre ou plutôt contre les lumières pour y parvenir !... ayant pris une photo de gens attablés à 22h30, j’ai un doute quant à l’heure exacte de l’extinction des lumières, quoiqu’il en soit, ce fût une bien chouette balade.

 

     

        Wan an 晚安 sommeil_13 Míngtiān jiàn   明天

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            Mercredi 11 Avril.  Préparation en vue du vol de ce soir pour Guilin, des valises et bagages à main, puis route en direction du parc Fuxing

Parc Fuxing

         Après avoir subi tout récemment les froidures de Pékin,  il fait maintenant assez chaud. Ce matin à 8h30 il le thermomètre affichait déjà 25 ° et il y a du soleil.

    Le plan présent à l’entrée est rédigé bien sûr en chinois, mais aussi en français, car ce parc de 76866 m², un des premiers construits à Shanghai, a été aménagé en 1909 par les français. Ce parc populaire possède des allées bordées de platanes séculaires, venus de l’Hexagone, des rosiers, un plan d’eau, deux statues (Karl Marx et Friedrich Engels).Les chinois aiment s’y réunir pour pratiquer ensemble tout un tas d’activités : chanter, danser, jouer aux cartes, faire du taïchi, jouer au badminton, pêcher, se reposer…

    Effectivement j’entends différentes chorales. Au moment où nous passons ils chantent à pleins poumons « Vive le vent » puis « Frères Jacques » on se joint à eux et on se quittera sur « Ce n’est qu’un au-revoir » Très, très sympa ce petit moment.

        Partout ! que ce soit dans les allées pavées ou sur les carrés de pelouse, il y a de l’animation. Ici  deux hommes s’adonnent au taïchi, là c’est un homme qui accompagné de sa sono chante, une dame qui manie la  raquette, ou encore ces joueurs de cartes ou ces danseurs de salon qui verront plusieurs du groupe s’intégrer à eux le temps d’une chanson, un monsieur qui fait du yo-yo….    Belle leçon de franche camaraderie pour ces seniors qui se retrouvent et passent du bon temps ensemble, dans un cadre respirant le bon air frais, en plein milieu d’un Shanghai très pollué et aux immeubles immensément démesurés

   Ci-dessous, vidéo de moins de 4 minutes pour partager avec vous  ces chaleureux instants.

 

            Tout près voici :

Les Lilongs

 

       Ce sont des lotissements populaires de bâtiments de deux à trois étages,  construits par les européens, selon leur propre urbanisation, entre 1850 et 1949, avec des ruelles étroites, ce qui était l’habitat majeur à Shanghai à l’époque. L’accès à ce quartier est  théoriquement gardé !

       Suite aux départs massifs des étrangers après la Seconde Guerre mondiale et l’arrivée au pouvoir des Communistes, les lilongs seront occupés par une population chinoise aux origines sociales (métissages) et aux parcours de vie un peu chaotiques.

  Ici la simplicité règne, on peut voir le linge étendu sur des fils au-dessus de nos têtes, un petit air de Naples. En guise de  verdure, les habitants ont installé quelques plantes en pot.

  Ces quartiers ne représentent aujourd’hui plus que 10 à 15% de la surface de la ville, sont-ils menacés eux-aussi par l’urbanisation galopante de Shanghai ?

      Verho nous amène maintenant voir une usine de :

Fabrication de la soie.

      Préparez vos cartes bancaires !

    Cette technique qui a fait la fortune de l’Empire du Milieu,  viendrait d’un conte de fée, d’une découverte fortuite faite par Leizhu (légendaire épouse de l’Empereur Jaune, née 3000 ans av J.C…..)

    Jalousement gardé, le secret de la fabrication de la soie est découvert par les Japonais au début du 2ème siècle après J.C. Ce n’est pourtant qu’au 6ème siècle, qu’un moine en l’exportant clandestinement dans l’Empire byzantin la fera découvrir  au monde entier.

    Une jeune femme nous fait un court descriptif sur l’élevage des vers à soie nous rappelant que le Sud de la Chine est riche en mûriers blancs seule  nourriture de ce  ver, chenille du papillon Bombyx.

    Pour récupérer les fils de soie, les chenilles sont tuées (plongées dans de l’eau bouillante)  puis épluchées.

    Ce cocon est enroulé sur un support ovale en bois, superposant une dizaine de couches, puis accroché à des bobines octogonales, le fil se dévide alors comme une pelote de laine.

   Un ver fournit à lui seul un fil d’une longueur moyenne de plus de 1000 mètres.

   Puis voici l’endroit où sont confectionnées les couettes en soie, l’atout majeur de ce magasin.  Quatre ouvrières tiennent à chaque coin un carré de 30 cms au carré, l’étire à la dimension d’un lit, ce carré  ne rompt point !.... La soie est ignifuge. Les couettes sont une superposition de ces carrés

   La visite se termine, comme à chaque fois, par la boutique de souvenirs, allant du chemisier, de la robe, à l’enveloppe du coussin, en passant par la cravate, la pochette a main. Les couettes, quant à elles, sont tassées et ficelées facilitant leur transport.

   Nous terminons la matinée par la visite du :

Temple du Bouddha de Jade (Temple Yufosi)


         Ce temple situé au NO de la ville, encore habité par des moines est l’un des plus célèbres sites religieux de Shanghai, les bouddhistes y viennent évoquer leurs dieux.

         Construit en 1882 pour abriter deux statues de Bouddha en jade blanc ramenées de Birmanie, il échappa aux destructions provoquées par la révolution culturelle.

       Il possède des toits recourbés typiques, aux extrémités ornées de figurines.

         Ses principaux pavillons, reliés par des cours,  sont : la salle des  Rois Célestes (rois qui luttent contre le démon), de la Magnificence avec ses trois bouddhas dorés (le passé, le présent le futur), des Neuf arhats (hommes puissants de l’Empire), la Chambre du bouddha (petite statue d’1,20m d’un bouddha au seuil de sa mort). En face une copie de 4,30m, en marbre blanc, rapporté de Singapour en 1989.

     

   Le trésor bien caché, de ce temple : un bouddha de 1,90m de haut, sculpté dans une seule pièce de jade, recouvert de pierres précieuses,  mais les recommandations sont fermes : « Interdiction de le prendre en photo » L’admirer est une option payante,  Le cliché ci-dessous est l’illustration du programme fourni à l’entrée.

   Des petits coussins et une cordelette  tiennent le visiteur  à distance raisonnable. Ce bouddha représenté en phase de méditation et d’illumination est entouré d’armoires contenant plus de 5000 livres sacrés.

   Dans les cours se trouvent des objets relatifs au culte bouddhique, tels ces brûleurs d’encens recouverts de rubans de prière rouge.

       


      Le déjeuner a lieu au « Sunnyteppanyaki »   Le cadre du restaurant est original, sympathique, ce sont des grandes tables rectangulaires et non rondes, qui nous attendent, et on s’installe en face du cuisinier. Celui-ci embrase, à l’aide d’alcool, divers aliments, provoquant une gerbe de feu.

C’est après avoir zigzagué un bon moment au travers de ruelles étroites de la vieille ville, que nous parvenons, malgré une foule immense, à l’entrée du :

Jardin Yu

     Seul monument remarquable du passé de Shanghai, classé Monument National en 1982,  le somptueux jardin Yu  aujourd’hui importante attraction touristique, fait l’objet de toutes les attentions.

        Cet ensemble de 50 000m²  (1559)  dont la réalisation a demandé près de 20 ans de travail, fut construit par le gouverneur du Sichuan pour faire plaisir à son père, un officiel de haut rang.  Mais à sa mort en 1601, la famille a dû vendre la propriété. Le jardin, après avoir changé de mains plusieurs fois a fini par se retrouver à l’abandon.  Endommagé lors des guerres de l’Opium  puis par l’occupation japonaise en 1942, il sera restauré en 1956. Depuis 1961 ayant retrouvé sa splendeur d’antan il est ouvert au public.

    Celui-ci comporte cinq grands murs coiffés chacun d’un dragon aux courbes ondoyantes (tuiles dorsales grises) qui divisent l’espace en six tableaux style Suzhou,  avec chacun leurs propres caractéristiques :  - La Grande Rocaille (pics, falaises, grottes et gorges) - Le jardin intérieur ( rocailles, étang, pavillons et tours) – Dianchun – La Piscine Lotus avec un pont en zigzag censé protégé contre les esprits du mal – Le Jade Magnificence Hall – La tour Wanhau 

    Le Pavillon Central, construit en 1784 devint à la fin du 19ème  une maison de thé.

 

 

      

        A la suite de Verho, je déambule avec un réel plaisir sur ces ponts sur pilotis, ces passerelles en pierre, parmi ces pagodes rouges,  admire ces pavillons,  ces jardins, ces bosquets, ces allées couvertes qui me mène d’un espace à un autre. Dans ces étangs je voie des statues de pierre les pieds dans l’eau, mais aussi de très gros  poissons rouges.  Dans les jardins chinois il n’y a pas ou peu de massifs de fleurs, on y voit seulement quelques unes plantées dans des pots, mais plutôt des roches, synonymes de réflexion et de relaxation.

            

          
           Cet havre de paix situé au cœur de la vieille ville, est pourtant encerclé par un bazar animé : le bazar de Chenghuangmiao, très fréquenté par les locaux, on y trouve beaucoup de magasins d’alimentation, de souvenirs. Celui-ci est constitué d’un ensemble de bâtiments solides aux toits fantaisistes,

           Verho nous ayant donné un peu de temps de libre, je pars à la découverte de ce bazar, mais qui, rapidement devient un labyrinthe, ce n’est pas trop prudent de s’éloigner de plus de deux rues, aussi très rapidement je reviens sur la place, me lie d’amitiés avec des femmes chinoises et rêvasse devant ce sublime panorama

 

     

         

      

    Après une courte dépose sur une large artère piétonne, bordée de grands magasins de mode, d’appareils technologiques, voici l’heure du dîner, déjà ! 

    Celui-ci sera pris au restaurant

« Art’s 50 »

     Cet hôtel, le  Novotel Shanghai Atlantis situé avenue Pudong possède un restaurant situé à 50ème étage : le Art’50.

   La salle avec ce plafond bleu constellé de petites leds rappelant le ciel étoilé et son vitrage narguant le vide, est superbe, le repas est servi sous forme de buffet, mais quel buffet !!!!

    Je cherche de suite à faire LA photo… mais une barre empêche d’approcher de trop près de cette massive ossature métallique, les vitres panoramiques sont posées presque horizontalement, un peu façon soucoupe volante ! La photo ci-dessous prise d’en bas, donne bien l’image de cette conception. Bref ! le panorama est pour moi, loin d’être au top.

    De nuit, c’est  carrément la déception, d’ autant plus qu’il a fallu  partir du restaurant l’obscurité à peine tombée. L’épaisseur des vitres ôte beaucoup de netteté, et les lumières du restaurant s’y réfléchissent.

       

    Sinon, c’est tout de même une sacrée curiosité ! car seule une partie du restaurant tourne, celle où sont les tables. Au centre : les présentoirs, les cuisiniers, les serveurs et les chanteurs ne bougent pas, ce qui fait que ce buffet s’éloigne de plus en plus de nous.

    Celui-ci est présenté sur de superbes plans de travail de marbre gris, sur quasiment toute la circonférence de cette salle tournante, beaucoup de fruits de mer (crabes, moules, huitres, crevettes.) du poisson : saumon, calamars, poulpes panés,   un grand choix de viandes sous cellophane, viande qui peut être grillée, puis des préparations chaudes proposées dans des récipients couverts, et enfin ! une petite… table de  desserts.

     Pour nous accompagner, deux jeunes femmes et un guitariste chantent en anglais, des airs connus.

       


    A 19h LEI donne le signal du .....départ ! Lors du trajet  pour l’aéroport nous faisons nos adieux à Verho, au chauffeur et à Shanghai, où nous venons de vivre à peine 2 jours,  mais si intenses !

    1600 kilomètres séparent Shanghai de Guilin, nécessitant 2 bonnes heures de trajet en avion. Pas grand monde dans l’aéroport de Guilin à 1 h du matin, il y fait lourd, c'est désagréable. C’est à presque 2 heures que je pose ma valise pour le reste de la nuit, j’espère seulement qu’il ne va pas falloir se lever à 6 heures …. Demain matin, il faudra préparer un petit sac, le nécessaire pour une nuit, car l’hôtel prochain, dans les rizières, n’est accessible qu’à pied, les valises quant à elles, resteront dans le bus.

    Bonne nuit   

   La 4ème   page de ce reportage est terminée, j’espère que mon périple vous aura plu et c’est tout naturellement que je vous invite à me suivre dans ce 5ème  volet où vous m’accompagnerez à la découverte des paysages sublîmes de Guilin, des rizières en terrasses et de bien d’autres superbes choses encore…

 

Par ici, la suite du voyage : Guilin et sa région