Tribulations d'un voyage en Chine

Circuit du 3 au 17 Avril 2018 


 

Page 2 : Pingyao   -   Page 4 : Shanghai


Page 3. Xi’an et sa région.


 

        Dimanche 8 Avril (suite) Le bandeau lumineux du TCG  affiche une vitesse de 235 km/h et une température extérieure de 29 °.

        Gare de Xi’an. Nouveau bus, nouveau chauffeur, mais toujours LEI. Pendant le court trajet qui nous mène au restaurant, il nous parle de cette ville qu’il affectionne plus particulièrement, puisqu’il y est installé avec sa famille.

    Cette vieille cité, jumelée avec Pau et Katmandou se situe à 1200 Kms au SO de Pékin. Sa population  de 8 millions d’habitants est en perpétuelle augmentation, nécessitant la construction d’immeubles toujours plus hauts. Le dernier, le Greenland Center, avec ses 270m, est le plus élevé de la ville.

    Une loi chinoise créée en 2014, en matière d’immobilier, est bien curieuse, quoique la personne emprunte pour acheter un bien, au final elle n’en sera qu’utilisatrice et non propriétaire, et encore que pour 70 ans !… Qu’en sera-t-il de celui-ci à son terme, redonné au gouvernement ? rendez-vous est pris en 2084, pour connaître le mot de la fin.

   Connue alors sous le nom de Chang’an (Paix éternelle)  Xi’an vit l’essor puis le déclin de 11 dynasties pendant plus de 1000 ans. Attaquée par les Turcs en 907, la ville détruite tombera dans le chaos et entraînera la chute de la dynastie Tang.

    Quatre siècles plus tard, en 1369, elle prend le nom de Xi’an (Paix de l’Ouest) sous l’empire du 1er empereur Ming. A cette époque, elle accueillait, grâce à la route de la soie, de nombreux ambassadeurs, étudiants ou commerçants, qui firent sa renommée. On y parle un dialecte : le mandarin zhonguan.

    La cité a réussi à conserver quelques grands sites historiques, datant de la dynastie Tang (remparts, les 2 pagodes) ou dynastie Ming (Tour du Tambour). Quant au quartier musulman, il remonte au Moyen-âge, lorsque les commerçants arabes ou persans empruntaient la route de la soie.

    LEI nous dit quelques mots sur le mariage. La mariée porte au cours de la journée deux robes, une rouge traditionnelle pour l’échange des vœux (symbole du bonheur, de la confiance) cousue de la main de sa mère, et une blanche pour l’accueil des convives. Curieuse coutume ! pour épouser une fille, le garçon doit  posséder son propre logement, la demoiselle se retrouve ainsi maîtresse de maison. Il  y a peu de divorces.

Banquet de raviolis, spécialité locale.

    Déjà 19h ! Ce soir, dîner au Palais de la dynastie Tang, nous allons goûter aux raviolis. Ce mets culinaire typique et réputé de la ville de Xi’an, est  servi à l’occasion du repas du Nouvel An chinois. Un proverbe chinois ne dit-il pas « Qu’aucune nourriture ne peut égaler le ravioli »  impensable donc de quitter la Chine sans avoir goûté à cette spécialité gastronomique !

     Les raviolis sont des petites enveloppes de pâtes garnies d’une farce à base de légumes ou de viande, d’épices, d’ingrédients chinois, cuits à l’eau salée ou à la vapeur. Les couleurs, les formes, les farces sont toutes différentes.

    Sur le plateau tournant se trouvent les bols, sauces, accompagnements et même un réchaud. Nous en dégustons plus d’une quinzaine, (champignons, porc au carotte, chou chinois, crevette, canard, poissons, jambon, patate douce, pousse de bambou, noix, frit….) La présentation est soignée tels ces  petits canards sur un tamis dans un récipient rond à manches de bois.  Très bon !

      20h. Nous sommes installés, plus rapide ce n’est pas possible !... au sous-sol de cette même salle, qui n’est rien de moins que l’auditorium du 1er théâtre culturel de Chine, construit en 1988.

Spectacle de la dynastie des Tang

         u Celui-ci a pris ses racines dans les fêtes folkloriques. Les 100 artistes accompagnés d’un orchestre traditionnel (tambours, hautbois, cloches, bangdis, qin) grâce à leurs danses et musiques vous renvoient aux traditions de l’ancienne dynastie Tang. Hymne à la gloire et aux coutumes de la civilisation de la Chine Impériale, lorsque les danses étaient un rituel de prières.

     Le spectacle présenté aujourd’hui est une mise en scène de l’histoire et du patrimoine artistique de Xi’an. Cette production a  été saluée par une délégation de l’Unesco.

          Il est divisé en 10 tableaux, précédés chacun d’une introduction en chinois et en anglais. Notre programme rédigé en français nous permet d’en comprendre le déroulé. En voici quelques uns :

         « Chant qui fait revivre le palais Hua Qing - Danseuses aux longues manches de ramie. -Solo de la flûte de pan – Musique louant le courage du Roi Qin –Solo de hautbois – Cérémonie solennelle montrant la prospérité de la grande dynastie Tang.

      

     Bravo ! ce spectacle n’était que successions de costumes magnifiques et variés, de superbes chorégraphies, j’ai vraiment apprécié..chapeau

Ci-dessous, 3 minutes de bonheur


          Pour rejoindre l’hôtel, nous longeons les remparts et passons devant la Tour de la Cloche. Je n’ai jamais vu pareille ville tant éclairée, tout est illuminé, ça brille de partout, que ce soit monuments ou remparts, un vrai régal pour les yeux, Noël en Avril, wouah !!! … 


         La Tour de la Cloche (H40m)  fut construite en 1384, début dynastie Ming. Aujourd’hui positionnée au centre d’un rond point. Le chauffeur en fait le tour, nous permettant de réaliser de jolies photos.

         Après être installée dans ma chambre, j’effectue une petite promenade de l’autre coté des remparts, à deux pas de l’hôtel, l’ensemble est moins lumineux certes ! mais tout de même sympa.

 

 

           

       Wan an sommeil_13 Míngtiān jiàn      

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           rond006  Lundi 9 Avril.   LEI nous apprend quelques mots du langage courant, bonjour : ni hra o, merci : sié sié, au-revoir : tzal dijane, français : faguo.  

     Dans l’ enceinte de la « Petite Pagode de l’Oie Sauvage » , un atelier de calligraphie est installé dans un ancien temple. Après avoir pris place, nous regardons attentionnés, ce que notre éphémère institutrice va montrer et expliquer.

      Déjà !... il faut tenir correctement le pinceau, bien droit. Puis nous nous efforçons de recopier ce qui est écrit sur la feuille épinglée. A notre disposition : un encrier, un pinceau et une feuille de riz.

          On apprend que cette écriture comporte 15000 caractères, alors nous et notre alphabet de 26 lettres, on est loin derrière !....

      

        Les origines de la calligraphie chinoise, utilisée aujourd’hui par 1/5ème de l’humanité, remontent à la dynastie Shang (11ème siècle av. J.C.) à une époque où les oracles gravaient des symboles sur des os divinatoires.

       A nos pinceaux !   Nous recopions ainsi les mots Bonheur  Belgique  比利時 France 法國  En décortiquant l'idéogramme du bonheur, on obtient un premier pictogramme à gauche : le radical (racine qui donne généralement une idée du sens) : le vêtement, puis un second analysé de haut en bas : le ciel, la bouche, le champ de riz, signifiant que lorsqu'on a habits et nourriture on a tout pour être heureux. Une petite leçon de philosophie

     Pour résumer en si peu de mots, je dirais que la calligraphie est composée :   de pictogrammes (suite de traits, qui représentent directement une chose concrète)  d’idéogrammes (associations d’idées à partir d’éléments simples, par exemple, le bois c’est deux arbres  la forêt est composée de plusieurs arbres, 森林 logique !). L’épaisseur du trait joue aussi un rôle dans la signification des écrits.  

     Cet art (maîtrise de l’écriture) est l'un des quatre fondements du lettré.

    A coté un artisan vend de jolies peintures (fleurs, pandas, dragons, paysage….)  il propose d’y inscrire le mot choisi par chacun et l’année 2018,  plus loin une jeune femme peint minutieusement fleurs, animaux… sur de petits blocs de verre.

Après ce passage par la case école nous allons à la découverte de la :

Petite Pagode de l’Oie Sauvage.      

           u Construite en 709 sous la dynastie Tang, dans l’enceinte d’un temple bouddhiste au Sud de la ville.

     Le temple alors prospère souffrit du chaos des guerres vers la fin de la dynastie Tang, avec notamment la suppression du bouddhisme, seule la petite Pagode de l’Oie sauvage fut préservée.

     Les pagodes ont pour origine le stupa bouddhique indien, mais avec cette construction à étage, les chinois  y apportèrent leur propre style.

    La Petite Pagode de l’Oie Sauvage (H45m) fut construite en briques, matériau résistant aux fréquents incendies qui détruisaient alors les temples. Elle fut  bâtie pour entreposer les écritures bouddhistes sacrées apportées par des pèlerins, lors de voyages en Inde

   En 1556 un séisme l’amputa de 2 mètres, mais elle tint bon sur ses fondations.

   Une légende dit que durant une période de disette, un moine espérait qu’un oiseau, une oie bien grasse,  lui tombât du ciel.

    Pour pénétrer dans les jardins qui entourent la pagode, il faut sortir le passeport.

   J’apprécie l’harmonie et le calme de ceux-ci : fontaine ou vivent des poissons  rouges, murets de pierre ajourés,  lanternes, plan d’eau, ainsi que les nombreux petits temples bouddhistes aux noms sonnants. Certains ont été transformés en musées ou en atelier de calligraphie, tel celui d’où nous sortons. Au détour d’une allée, rencontre avec un orchestre de citoyens chinois.

   Dans ce parc ont été plantés des acacias, dont certains ont plus de 1300 ans, ainsi que de nombreux arbustes   

Est-ce Guandi, dieu de la guerre, qui garde l’entrée de ce temple ? possible car celui-ci, qui vécut à la fin du 3ème siècle, symbolise l’honnêteté et l’intégrité

    Voici une cloche ! plus enrubannée ce n’est pas possible !  Pour 10 yuans on peut la faire sonner 3 coups, prix à payer pour avoir une vie meilleure. Ah, si c’était aussi facile !.

    Sur un panneau sont accrochés des centaines des rubans rouges, vœux et prières des bouddhistes.

    Puis voici une tortue, synonyme de longévité, sa tête est bien disproportionnée par rapport à sa carapace  ...

Ici ont été réunies des stèles sculptées qui servaient à attacher les chevaux. Elles sont décorées de figures humaines ou d’animaux mythiques. Certaines plus hautes, ont été sculptées en deux paliers, facilitant ainsi la montée sur le dos du cheval.

       

        Après la fabrique des cloisonnés, la typique cérémonie du thé, nous nous dirigeons à présent vers un autre artisanat, préparez vos cartes bleues ! 

Fabrique de Jade

        Après être passés sous un dais de lampions rouge, nous pénétrons dans une fabrique, plutôt un vaste magasin d’Etat, car il y est proposé toutes sortes d’objets : bijoux, statuettes, vases, mais bien peu d’ouvriers y travaillent.

        Après nous avoir souhaité la bienvenue, l’employée nous raconte l’histoire de cette pierre semi-précieuse qui existait déjà 5000 ans avant J.C. Polie, elle servait alors à confectionner des haches. Les bijoux devaient probablement servir de monnaie d’échange.

       Le jade est une pierre d’un vert nuancé, mais aussi blanche ou noire. Elle est constituée de plusieurs minéraux de différentes duretés : la jadéite et la néphrite.

       Pour les sages le jade symbolise beauté, noblesse, perfection, puissance et immortalité. Seul sans ornement, il représente la chasteté.

       Prisé pour sa pureté et sa rareté, le jade blanc était le diamant des empereurs, eux seuls avaient le droit de le porter. Tous les sceaux impériaux étaient en jade. L’empereur se devait d’arborer un sceptre en jade blanc lors des grandes cérémonies.

      Selon la croyance indienne, il passait pour guérir les maux de reins, prolonger la vie mais aussi éloigner les mauvais esprits

     Le jade  fut longtemps utilisé au cours de rites funéraires, car pensait-on, il évitait la décomposition des corps. Selon son importance, le défunt disposait d’un prestige incontestable en étant enseveli sous du jade.

     Devenu objet d’art, depuis le 18ème siècle, le jade aujourd’hui, est une pierre associée à la longévité, à la réussite, à la sagesse, ainsi qu’un remède contre le stress. Porté sur soi c’est une aspiration à une meilleure qualité de vie.

       Et chez nous ! 26 années de mariage ne sont-elles pas appelées : "Noces de jade" ! .

       Placée devant une lampe on peut y voir différentes nuances, preuve de son authenticité. Dans la rue de nombreux vendeurs vous proposerons du  verre coloré comme étant du jade, faites attention !

       

   Nous observons ensuite quelques ouvrières, dont une qui s’affaire à la réalisation de la « boule du bonheur » (bijou composé d’un seul bloc, mais avec plusieurs sphères imbriquées les unes dans les autres)  travail qui demande trois mois pour réaliser cette œuvre à la perfection !


   Ce boulot doit être ingrat, travailler les bras allongés, les yeux fixés sur leur pierre, tout en faisant attention à cette lime qui tourne en permanence !

  La visite se termine immanquablement par le passage dans cet immense magasin d’Etat, où les vendeuses, dès que vous approchez de leur comptoir, vous suivent dans tous vos déplacements et ne vous lâchent pas de tout le magasin.

 Pendant le déjeuner, LEI propose de faire réaliser un sceau personnel, à l’encre rouge, avec prénom et année de naissance, je suis « rat »

Cette fois, fait assez rarissime pour le souligner, c’est un buffet qui nous est proposé : grillades, pâtes. J’assiste à leur fabrication mais, désolée !... pas assez réactive pour la photo

 Cette après-midi, je vais découvrir  une attraction à la renommée internationale, un site étrange, irréaliste, énigmatique, mais pourtant bien réel :

 

l’Armée enfouie des soldats de terre cuite (Terracottas)     

             u Site situé à 40 kms E de Xi’an, inscrit depuis 1987 sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco et considéré par les Chinois comme étant la 8ème merveille du monde.  

   Sur la grande esplanade  on aperçoit un monument moderne et accueillant ainsi que la gigantesque statue de ce despote empereur : Qin Shi Huangdi.

   Pour accéder à ce site archéologique dont l’existence fut un secret pendant plus de 2000 ans, nous empruntons une navette.

  Sa découverte : C’est un paysan qui creusant un puits en 1974 remonta une tête en terre cuite et une pointe de flèche de bronze. Intriguée par cette découverte, une équipe d’archéologues se rendit en 1976 sur les lieux pour entreprendre les premières fouilles.

 Les recherches continuent, l’équipe tente toujours de reconstituer des œuvres à partir des pièces retrouvées. Lorsqu’un morceau manque, ils retournent alors fouiller dans la terre.

 Je me pose la question : quels trésors sont encore cachés sous terre ?  car il a déjà fallu 40 ans pour reconstituer seulement un quart des guerriers.

  Pourquoi cette armée : 

  Autoproclamé 1er Empereur de Chine, Qin Shi Huang (3ème siècle avant J.C) génie militaire qui a conquis les 6 états voisins pour en faire un immense empire,  visait l’immortalité et une protection absolue dans l’au-delà, contre les barbares pouvant venir des quatre horizons.

   Il a ainsi commandé plusieurs milliers de statues pour le protéger et le divertir dans sa dernière demeure. Son tombeau, non encore fouillé à ce jour n’est qu’à 1,5km, enseveli sous un tumulus de 40m de haut. L’Etat n’ose y faire des fouilles, redoutant des pièges, et peur aussi de détériorer une probable momie au contact de l’air.

 Sa réalisation ?

   Par les meilleurs artisans venus de tout l’Empire, il est dit qu’ils furent emmurés vivants à la mort de l’Empereur, afin que les secrets de la construction ne fussent dévoilés. Ce gigantesque travail a nécessité 36 ans de travail, et employé 700 000 personnes.

Ce sont des boudins de terre cuite superposés qui constituent le torse, les jambes ont été réalisées sur un tour de potier. Les détails ont été gravés à la main, puis le tout cuit à 1000 °

Chaque soldat est unique, avec une expression distincte (coiffure, vêtements, barbe, moustache). Les pièces assemblées étaient alors peintes en vert, rouge, violet et jaune, couleurs qui ont disparu au contact de l’air, lors des premières fouilles. Ensuite il fallait rajouter l’armure puis graver les décorations.

  Les conditions de travail ?

  Devant apposer une signature, ces artisans sont devenus des experts sous la menace, si un visage n’était pas parfait, le contremaître savait d’où  il provenait et le châtiment ne se faisait pas attendre. Ces œuvres d’art n’avaient qu’un but : créer un oasis de sérénité autour de l’Empereur, alors que le monde impérial n’était que violences !!!

   L’empereur est décédé relativement jeune !.. 50 ans, décès causé probablement par une absorption massive de mercure, car lui avait-on dit le mercure permettait de vivre éternellement !  A sa mort les ouvriers avaient déjà achevé plusieurs milliers de soldats (officiers, fantassins, fonctionnaires, arbalétriers, acrobates, chevaux) qui ont été disposés, en colonnes  dans les fosses.

 

          

            Sous de gigantesques bâtiments, les fouilles s’étendent sur une surface de 20000m² et abritent environ 7000 statues en terre cuite. Si aujourd’hui bon nombre d’elles ont pu être reconstituées, beaucoup sont en miettes. 3  fosses se visitent.

          La fosse n°3 : le quartier général. La fosse n° 2 : la cavalerie.

          La fosse N° 1.  La plus importante, 6000 soldats sont en rang sur plus de 200m et 60m de large. On pense qu’ils tenaient des armes, celles-ci tombées au sol se sont décomposées,  dérobées par des paysans, ou recueillies dans des salles d’exposition. Cette fosse comporte 11 couloirs d’environ 3 m de large, séparés par des murets sur lesquels reposaient des piliers qui eux-mêmes soutenaient le toit en bois.      

          Un musée adjacent présente certaines de ces statues retrouvées intactes :  Un officier de haut rang, vêtu d’une longue tunique, un arbalétrier, genou à terre,   un archer,  le chignon porté sur le coté gauche.

              Et le clou de ce musée, bien difficile à approcher : 2 chariots en bronze, découverts près du tumulus et minutieusement reconstitués.  Il est dit qu’ils pourraient rouler.

    

         Pourquoi ce site fut-il caché pendant 2200 ans ?

         Une dizaine d’années après la mort de cet empereur, de nombreuses révoltes secouèrent la province,  les rebelles Han

forcèrent l’entrée de la sépulture pour s’emparer des armes et mirent le feu aux toits en bois. Ceux-ci s’écroulèrent sur l’armée de terre, qui sombra alors dans l’oubli pour des millénaires.

     LEI nous donne quartier libre pour découvrir la fosse n°1. C’est encore noir de monde, beaucoup de groupes s’agglutinent rendant le passage bien difficile. Mais aucune chance de se perdre, il faut seulement en faire le tour.

    L’ensemble dégage un surprenant réalisme, j’ai l’impression de remonter le temps, car est-il besoin de le rappeler,  ces statues ont été réalisées il y a plus de 2200 ans.

   Nous nous dirigeons à présent vers le quartier musulman, à l’ambiance et au caractère authentiques, à ne pas manquer !

Le quartier musulman

   Le chauffeur nous dépose sur une place surmontée d’une arche de béton gris. Cette porte est gardée par un couple de lions, le mâle pose sa patte gauche sur une boule, symbolisant selon le contexte impérial, la suprématie du monde. En ce moment elle sert surtout de table de pique-nique !..

  Ce quartier, le plus haut en couleur de Xi’an, se situe à deux pas des Tours de la Cloche et Tour du Tambour. Il est devenu grâce à son atmosphère culturelle une grande attraction touristique. Car Xi’an,  lieu de départ de la route de la soie, attirait beaucoup de marchands iraniens, irakiens, afghans qui un jour décidèrent de s’établir dans la ville. Aujourd’hui, leurs descendants, plusieurs milliers, ont conservé le même quartier, la même religion et habitudes de la vie quotidienne.

       LEI nous donne quartier (sans jeu de mots !...)  libre J’arpente cette rue piétonne,  la rue Huilmin, pavée et bordée  de bâtiments de  style Ming et Qing.

       À tout-touche, des commerçants proposent de la nourriture à consommer sur place, les bouchers découpent leurs morceaux de viande à même le mouton pendu au bord du trottoir.  Sur un étal sont disposées des brochettes de viande grillée. Je me pose toutefois une question, qu'en est-il de l’hygiène ici ? car tout est présenté en l’état et à l’air libre, sans aucune réfrigération, et à cet instant, il doit faire dans les 25°

         Ce joli dessert me tente, le « Gui hua gao » est un gâteau de riz gluant couronné de dattes chinoises, mais l’heure du dîner n’étant pas loin, déguster de suite, ce ne serait pas raisonnable  

                Je déambule, j’erre parmi ces boutiques colorées, très éclairées, ces gargotes, ces étals de nouilles parfois faites sur place, de jolis pains ronds décorés, de gâteaux, de confiseries, de marchands d’épices, de fruits et de légumes...

       Parfois parmi ces stands de nourriture, s’insère des étals provisoires d’artisanat, tel cette table où la vendeuse propose entre-autres des statuettes de l'armée enfouie, des soldats de plomb.

      Là, les bols de soupe  prêts pour satisfaire dans peu de temps ces chinois qui feront  la queue pour l’obtenir.

           Ce quartier dispose aussi d’une dizaine de mosquées, dont la plus importante de Chine « la Grande Mosquée »

     J’ai un peu de mal à me croire en Chine, tant ce quartier est dépaysant. Plusieurs stands proposent des brochettes  de fruits de mer frits, calamars, poulpes, aux formes originales… qui me font penser à la déesse aux multiples bras ….

     Un peu plus loin, c’est un fabricant de confiserie, l’artisan conscient du poids des regards, fait son spectacle, seul maître de son show il travaille la pâte à sucre en l’étirant sur toute la largeur du trottoir. Ici d’autres artisans  à coup de massues, martèlent la pâte à pain.

      

 

    Voici une femme étrangement vêtue avec son casque doré à cornes. J’entends son martèlement depuis déjà une bonne minute, elle tape non pas sur des bambous…. mais sur un morceau de ferraille dorée, sans doute  pour attirer le chaland sur la boutique d’objets d’arts.

     Bien dommage que je ne lise pas le chinois….que rien ne soit transcrit en anglais  et que LEI ne nous ait pas accompagnés pour expliquer ce que nous voyons.

    Je découvre maintenant des petits fruits rouges, des grenades ? présentés dans un demi-pain, ailleurs je trouve ce même fruit disposé à l’intérieur d’un ananas,  ainsi que des jujubes, petit fruit rouge de la taille d’une très grosse cerise.

     Voici maintenant un gros fruit, de la taille d’une citrouille, c’est celui du jaquier, aux quartiers pulpeux comestibles, je suis stupéfaite devant cette recherche de présentation, c’est certain, j’ai envie de goûter à tout !

     Ca et là, un peu partout des distributeurs de jus de grenade, ils sont aussi proposés individuellement  dans des gobelets en plastique transparents, avec leur paille, prêt à consommer,  mais depuis combien de temps sont-ils là à température ambiante !…

     Ce que j’ai aimé, dans ce quartier, ce ne sont pas que !!….. ces multiples échoppes multicolores, toutes lumières allumées, présentant une multitude de produits divers, mais aussi, la possibilité de pouvoir observer quelques  artisans en train de confectionner de leurs mains, ces dits-produits.




     Le programme prévoyait : promenade sur les remparts, c’est foutu… la faute probablement à l’horaire tôt, trop tôt ! des dîners, dommage !

     Au restaurant ce soir c’est fondue chinoise, mais ne vous attendez pas à voir du fromage dans le récipient ! Sur la table, autant de réchauds que de convives sont posés sur des assiettes.

        Le chaudron posé sur le réchaud contient un bouillon qui est déjà prêt, mais chez soi une cuisinière devra le préparer (piment, oignons, vin….)

        Sur notre plateau tournant,  beaucoup d’ingrédients, qu’il faut pour certains, mettre à cuire dans le chaudron.  Les viandes proposées sont essentiellement du bœuf ou du lard coupé en fines lamelles, il peut y avoir également du poisson. Les légumes sont là encore nombreux et variés, nous avons aussi des pates, de la laitue, des œufs durs, du tofu.

    Une fois cuits, seulement quelques minutes pour les fines lamelles de viande, nous plongeons ces ingrédients dans notre bol rempli de sauces.

        L’exercice fut pour moi on ne peut plus périlleux ! porter l'ingrédient cuit, après l'avoir trempé dans la sauce, à coté d'un réchaud  en permanence allumé, jusqu’à ma bouche, sans en faire profiter ou la nappe, ou mon tee-shirt…

 20 h. LEI donne le signal du départ, car impensable de quitter Xi’an sans voir le spectacle de la Fontaine Musicale qui commence à 20h30 tapantes. Allez on court encore !…nous y arrivons à 20h29 !....

Fontaine musicale

    Ce spectacle qui a lieu au Nord de la Grande Pagode de l’Oie Sauvage, est offert du Lundi au Samedi à différentes heures de la journée, mais c’est pratiquement le seul dans l’obscurité, et surtout le dernier de la journée !!!

    Il permet de rassembler la population de Xi’an dans une ambiance festive, et là encore ils sont tous au rendez-vous !!

    D’une durée de 20 mns, celui-ci est présenté sur la surface aquatique du parvis de la pagode.

       Le son, la lumière, l’eau et les couleurs de la fontaine se combinent harmonieusement, à l’aide de 1360 pompes et 3300 séries de lanternes.

       La Grande Pagode , sous les lumières des projecteurs est superbe. Du haut de ses 64 mètres et de ses 1366 ans,  elle contemple et surveille le bon déroulement du spectacle.

       Celui-ci fini, je retourne sur mes pas, pensant retrouver aisément le groupe, mais je ne vois que des arbres, encore et toujours des arbres sur cette place immensément grande avec ses 110 000 m². Ca fait bien 5 minutes que je tourne en rond et je ne vois  que des chinois. Mais où ont-ils pu passer ?  quand tout d’un coup, j’entends… non pas des voix ! mais mon prénom scandé à tue-tête par l’ensemble du groupe,  ouf !!!

      Merci à vous tous pour cette idée de génie, je suppose qu’en vous entendant ainsi brailler, les chinois encore présents ont dû se dire « Qu’ils sont bizarres ces touristes !! »

         

          Ce soir il faut refaire les valises, contrôler les bagages à main, ne pas dépasser le poids autorisé, car c’est un vol matinal que nous prenons demain pour Shanghaï. LEI nous fait une recommandation étrange :  ne pas mettre de piles dans les valises, ces dernières doivent être avec nous.

       Il nous met  aussi en garde pour les batteries extérieures, il est possible que la douane vérifie leur  ampérage, car il y a une limite, hé bien, c’est gai de prendre un vol dans ce pays !  Pour ce qui est des briquets et des allumettes, plus interdit y a pas ….  Pour les fumeurs du groupe, à la poubelle le briquet !

     Adieu Xi’an. En à peine deux jours, j’ai pu en apprécier l’essentiel, il est certain que cette charmante ville aurait mérité qu’on lui consacre beaucoup plus de temps, peut-être une autre fois !

        Wan an sommeil_13 Míngtiān jiàn.  

         La 3ème page  de ce reportage est terminée, j’espère que mon périple vous aura plu et c’est tout naturellement que je vous invite à me suivre dans ce 4ème  volet où vous m’accompagnerez à la découverte de Shanghaï, la futuriste.


Par ici, la suite du voyage : En route pour Shanghaï