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ð Lundi 21 Septembre
De notre parking, en bas du site d’Olympie, nous voyons la ronde des autocars de tourisme qui dès 8H3O déversent leur flot de touristes, nous apprécions alors notre chance d’avoir pu en effectuer la visite la veille.
Nous nous dirigeons maintenant vers les gorges de Loúsios, la petite route de montagne en direction de Tripoli serpente à travers les champs d’oliviers, de figuiers, de pins, de cyprès. Une vieille dame, un peu imprudente, à notre approche se met en travers de la route pour nous vendre un plateau de figues.
Après la circulation dantesque du Sud de l’Italie, le peu de mouvement sur cette route grecque nous procure un réel bonheur et de l’apaisement.
Æ Langadia est un
superbe village arcadien de montagne tout en pierre, même ses rues sont pavées,
sa rue principale, très touristique est bordée de magasins de souvenirs. Un peu
plus loin, sur un parking belvédère, un vieux monsieur qui tient boutique à cet
endroit nous accoste, fait une accolade aux « français » et nous
montre son album rempli de photos de touristes, il fabrique à la main des
cannes.
A Karkalou,
nous prenons à droite en direction de Dimitsàna, mais à l’entrée de cette
ville, un panneau barre la route, ils sont à goudronner un peu plus loin, les
ouvriers nous font comprendre qu’il y a environ une heure d’attente, nous mettons
celle-ci à profit pour déjeuner, mais le temps passe, aucune information, les
véhicules derrière nous font tous demi-tour les uns après les autres. On voit
arriver 1, puis 2, puis 3 camions remplis de goudron
... trois heures plus tard, nous
nous déciderons à faire demi-tour mais aussi un détour d’environ 40 kms..
(merci carte Road détaillée, sinon par Tripoli c’était un détour de près de 140
kms !) pour rejoindre le monastère de Prodrómou au cœur des gorges de Loúsios.
Ce
contre-temps nous fera manquer la visite du musée hydraulique de Diminitsa qui
devait être au milieu de cette zone infranchissable...c’est un musée qui met en
valeur l’importance de la force hydraulique dans la société traditionnelle du
siècle dernier, vie et habitats des meuniers, tanneurs....ainsi que la vue
panoramique sur le monastère Aimalon, monastère blotti au fond d’un canyon
donnant sur les gorges.
Le détour presque achevé, nous revenons légèrement sur nos pas et nous approchons de Stemnitsa, à partir de ce village il est possible de rejoindre le monastère de Prodrómo. Mais au lire d’un témoignage, j’ai un doute quant à la possibilité d’aller jusqu’à destination avec un CC, (pont étroit !) alors que je savais pouvoir m’y rendre depuis Eliniko, une route quelques kms plus au Sud, merci à l’Internaute qui m’a renseignée à ce sujet.
Cette route
qui va d’ Eliniko au parking du monastère Prodrómou (7 kms) à 13OO m d’altitude, est assez belle,
tortueuse et étroite par endroits, mais bien faisable en camping-car. Je
conseille ! car une balade à travers ces gorges mesurant 5 kms, les plus
spectaculaires de Grèce, est superbe, celles-ci, dans leur partie la plus
étroite, mesurent jusqu’à 500 m de profondeur. A l’extrémité
du parking, surplombant la rivière plusieurs centaines de mètres plus bas, une
petite chapelle construite en belles pierres gris bleutées : la chapelle
de la Transfiguration, un belvédère y est aménagé. De cette chapelle un sentier
descend en sous-bois, pendant 800 m, en pente accentuée, le monastère ne se
dévoilera qu’à la toute dernière seconde, accroché au-dessus de nos têtes, au
flanc de la colline. Æ Monastère de
Prodromos : (point N° 2 carte
itinéraire) Monastère du 12ème siècle, situé sur la rive gauche
de la montagne Maenalon, 200 m au dessus des gorges de Loúsios, il servit
pendant la révolution de 1821 contre les Turcs, de refuge et d’école secrète,
école pour la préservation de la langue grecque et la préparation à la liberté
contre l’esclavage de l’empire Ottoman. Pendant une période de guerre, il
servit aussi d’hôpital. Son histoire en quelques lignes. En 1834, le monastère, ainsi que 400 autres fut dissous, les
moines emmenèrent dans des sacs les biens les plus précieux, sacs chargés sur
le dos de 16 animaux. Il fut rétabli en 1838. En 1924, un étage est ajouté afin
d’accueillir les pèlerins, quelques années plus tard fut construits un chemin
d’accès et des ponts de pierre, on plante un vignoble. 1953, un pont est posé sur
la rivière pour rejoindre le Monastère Philosophou. Après un
couloir de plusieurs marches taillées dans la pierre, nous arrivons dans un
hall d’entrée, celui-ci est décoré d’icônes et présente quelques fresques bien
conservées. Dans un recoin, près de l’entrée de l’église un pope prépare des
cierges, encore quelques marches et nous pénétrons dans celle-ci, très sombre
et si petite qu’elle ne peut contenir que 12 popes, l’intérieur est superbe, riche. Nous avons eu de la
chance, car moins de 10 mns plus tard, les popes en prenaient possession, notre
balade sera accompagnée de leur chant si mélodieux à nos oreilles. Nous croiserons
des jeunes hommes, que font-ils dans cet endroit ? des futurs popes ?
mais le monastère sert également d’auberge de jeunesse. D’après un
livre « in english » vendu sur place, les moines fabriqueraient leurs
cierges eux-mêmes, la peinture d’icônes est également une de leurs occupations. Après s’être
promenés dans les différents couloirs et les différentes salles belvédères, comme
si nous étions chez nous, nous reprenons le chemin pour regagner le parking. Nuit que nous passons seuls sur ce parking, dans un
superbe environnement et un calme « religieux » Kilomètres
parcourus aujourd’hui : 147 kms Version
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Aucune sonnette, personne à l’horizon, une porte loquetée
par l’intérieur, nous l’ouvrons avec défiance, continuons, poussons la lourde
porte du monastère, porte historique où l’on peut voir très nettement les
traces des balles tirées par les Albanais lors de l’attaque du 16 Avril 1779, et
nous voilà dans le cœur de celui-ci, un pope nous voit, aucune réaction, pas de
bonjour ! nous ne savons plus trop quoi faire !
c’est alors qu’un d’eux
sans sourire ! fait un signe vers une pièce, la salle de réception
semble-t-il, quatre tasses de café froid…. (fait du matin probablement) et une
soucoupe pleine de loukoums sont à notre disposition.
Les années 1964 à 1969
virent le jour d’une fromagerie, on laboura un champ où furent plantés 1600
arbres fruitiers ou autres, assurant la prospérité du monastère. 1970
l’électricité est installée. De 1976 à 1982, une école séminariste forma les
futurs popes.
Sur le
sentier du retour, une bifurcation, un panneau, un sentier mène en 1700 m à un
autre monastère accroché à la falaise, celui de Néa Moni Filosofou. Pas très
loin, pour les amateurs de vestiges, est visible l’ancienne Gortys, ruines d’un
temple dédié à Asclépios, dieu de la médecine.