Résumé condensé, accompagné de quelques photos, de notre
circuit
Ce même récit, en version imprimable, format PDF :
Treize petits diaporamas sont visibles, voir à la fin du
récit...
Préambule :
La
Birmanie, le « pays aux mille pagodes » dirigée
par une dictature militaire depuis 1962, fut rebaptisée en 1989 par la junte
« Myanmar ».
Pourquoi
venir en Birmanie ? pour faire profiter directement de nos
devises (achat d’artisanat local, petits transports locaux, bateaux, trishaws,
calèches, pourboires …)
Le
Birman isolé du reste du monde, aspire grâce aux activités dérivées du tourisme naissant, une grande bouffée d'air. Il se rend bien compte que
le touriste n’est pas une menace, mais qu'il peut par son
témoignage et ses photos, faire connaître ses conditions de vie, et pourquoi
pas ! contribuer à ce que celles-ci s’améliorent un jour !
L’histoire
de la Birmanie et de sa population ne peuvent se raconter en quelques lignes,
tant celle-ci est dense, j’essaierais d’en parler un peu au fur et à
mesure du récit. Un pays surprenant où son seul accès est par voie aérienne, où
téléphoner en France depuis nos portables est impossible, où nous devons
amener la totalité de nos devises en billets pratiquement flambant neufs, sans
pliures (les cartes de crédits étant inopérationnelles) !.
Chose
surprenante, les « espions » hé non, ce n’est pas une blague !
sont partout…. le touriste ne les voient pas mais ils sont la grande peur de
la population locale. Malheur au Birman qui voudrait parler politique, alors mettons
notre langue dans notre sac, et plions nous aux coutumes locales comme par
exemple, se déchausser dans les pagodes et monastères, ce non-respect de cette
obligation pourrait causer des ennuis à votre guide, telle qu’entre-autre la
perte de sa licence.
Paradoxalement,
alors que la majeure partie des habitants vit dans une pauvreté à la limite du
supportable, ceux-ci se croyant être les élus
sur la voie du nirvana (on attend d’ailleurs l’avènement du 5ème
bouddha) consacrent entre 10 à 20 % de leurs revenus à l’entretien
des pagodes, à l'entretien et à la nourriture du bonze.
Ce dernier, entre deux méditations, se contentant de faire l'aumône son bol à la main, par cette quête, c’est le moine qui fait acte de
charité et permet au donateur d’accumuler des mérites……...Le birman n’a de
cesse d’accumuler ces mérites, tant il est persuadé que ceux-ci lui rachèteront
ses fautes, lui apporteront une vie paisible et une belle réincarnation !..
Circuit
du 09 au 27 Janvier 2011
Nous !... Couple de jeunes retraités vivant en Loire-Atlantique
et inconditionnels de voyages, ça vous vous en seriez doutés !
Vos passeports sont prêts ? alors embarquons ensemble pour un merveilleux voyage,
le dépaysement sera garanti. Ca y est, vos ceintures sont attachées, les dossiers redressés ? alors c'est parti !
Précisions
importantes : Ce récit condensé ne comportera ni liens, ni situation, ni
plans de villes, l’historique sera réduit au minimum, ceci afin de ne pas
encombrer inutilement ce récit de voyage. Les personnes intéressées par ces
renseignements les trouveront dans les rubriques concernées, rubriques beaucoup
plus détaillées, avec anecdotes et impressions personnelles, rubriques
également plus illustrées, repérables sur le site à partir du menu de gauche.
Décollage de Roissy à 13h30 le Dimanche 9 Janvier. Vol avec la
compagnie Thaï Airways International sur un Boeing 777-300. Les hôtesses nous
accueillent, revêtues de leurs superbes habits traditionnels. Joli survol du
Tyrol autrichien. Arrivée à Bangkok après 11 heures de vol, il est 6h30 heure locale. Pour
nous souhaiter la bienvenue sur leur territoire, elles offrent à chacun une
orchidée à accrocher à nos vêtements. 90 mns plus tard nous nous envolons en
direction de l’aéroport international de Mingaladon, notre destination finale, toujours
avec la Thaï, cette fois sur un Airbus A300-600, 75 mns de vol et nous arrivons
au Myanmar, nous devons retarder nos montres de 30 mns par rapport à Bangkok.
Décalage horaire avec Paris : 5h30.
„ Lundi 10 Janvier. 8h45, la température est agréable, dans les 25°. Le passage à
la douane est interminable, non qu’il y ait des problèmes, mais les passeports
et les visas de tous les passagers sont enregistrés, les noms européens leur
sont plus difficiles à décrypter, et chacun doit passer devant une webcam….
C’est alors que nous faisons la connaissance de Mi-Mi, représentante
de l’agence Exotissimo, jeune femme mariée et maman d’un petit garçon de trois
ans, elle sera notre guide pendant ces 14 jours, de notre chauffeur et son
assistant, dommage qu’elle ne nous présentera jamais ceux-ci !. Mi-Mi a
étudié plusieurs langues à l’Université des Lettres Etrangères pendant trois
ans. Nous nous dirigeons vers Yangon, distant d’environ 15 kms. La première image
que nous retiendrons de cette ville ce sont ses immenses échafaudages en bambou
le long des immeubles en rénovation.
Avant le déjeuner, Mi-Mi nous fait découvrir un marché de
fruits et légumes le long d’une rue de la ville, première immersion dans ce
monde si particulier, avalanche de fruits exotiques (papaye, mangue, noix de
coco, orange, goyave, litchi …) étals de poissons séchés, petites bûchettes de
tanaka… également premier contact avec cette population qui sera tout sourire à
notre approche, malgré la quinzaine d’appareils-photos braqués sur elle !...
Nous regagnons l’hôtel, « le
Yuzana » notre chambre au 5ème est immense, paraît propre. Cerise
sur le gâteau, de la grande fenêtre coulissante, nous avons une vue superbe sur
la pagode Shwedagon. Après s’être débarrassés de nos lourds vêtements d’hiver, et
confié nos euros pour le change, nous partons déjeuner dans un restaurant de la
ville, et là c’est le chaos… l’immense déception… il se met à tomber des
cordes, pire ! des hallebardes…….. Bouddha n’a pas l’air d’apprécier notre
arrivée.
En Birmanie, on conduit à droite, mais la plupart des voitures
sont japonaises avec un volant à droite, pas très pratique pour les
dépassements, et dangereux pour sortir du bus, mais l’assistant veille à ses
protégés…… Le gouvernement rationne le pétrole à sa population, préférant le vendre à prix d’or à la Chine, les habitants
doivent jongler entre le pétrole du gouvernement et le marché noir. Nous
verrons d’ailleurs tout au long du voyage des queues de motocyclettes, parfois
de voitures, attendre probablement pendant des heures, à la station …..
(Point N° 1 carte
itinéraire) La ville a été fondée au VIème par les Möns, (une des nombreuses
ethnies du pays) c’était un gros bourg centré autour du pèlerinage de la pagode
Shwedagon. Au fil des siècles, la pagode gagne en hauteur, elle se
recouvre d’or. En 1885, Yangon
devient la capitale de la Birmanie, mais perd de son allure au 20ème
siècle avec ses façades décrépies, ses trottoirs peu
entretenus avec ornières, plaques cassées.... Aujourd’hui c’est une
ville de 5 millions d’habitants, avec de nombreux étudiants, il y est interdit
d’y circuler en vélos, motos ou trishaws.
Mars 2007, Yangon perd son titre de
capitale, le gouvernement la déplace à Naypyidaw, (qui signifie Ville
royale ou Demeure des Rois) ville créée dans la jungle au
milieu de nulle part, 322 km plus au nord, pourquoi ? peur d’une invasion, mieux
contrôler les minorités ethniques des États Karen, Shan et Chin, ou encore pour
avoir une capitale loin des télécommunications étrangères !...
Nous arrivons à la pagode Chauzkhtakyi,
ça sera notre premier contact avec un bouddha, le tout premier d’une longue…. longue…
très longue série………
Pagode Chauzkhtakyi Ce bouddha
couché est l’un des plus grands (70m) et plus beaux du pays.
Reconstruit vers 1980, il est recouvert à la feuille
d’or. Un toit a été aménagé pour le protéger des intempéries. La plante de ses
pieds porte les 108 marques sacrées qui le distinguent du commun des
mortels.
! il ne pleut plus, nous nous
dirigeons vers la Pagode Shwedagon, l’une des perles du Myanmar.
L’accès se fait par quatre escaliers qui s’élancent depuis les quatre points cardinaux.
De l’entrée Est, un ascendeur
réservé aux étrangers nous mène à la plateforme supérieure. Entrée : 5
dollars. Zuuuuttt ! j’ai parlé trop vite, il se remet à tomber des trombes
d’eau…… Mi-Mi fournit à chaque couple un grand parapluie, abrités à
l’intérieur d’un pavillon, elle fournit une vague explication et chacun s’aventure comme
il le peut dans cet antre, devenu quasiment désertique.
C’est un fiasco ! les dalles de marbre sont
de vraies patinoires, à chaque pas vous risquez la glissade, d’autant que vous
êtes, rappelons-le, pieds-nus… Prendre des photos relève de l’exploit, aussi
bien que de préserver de l’humidité ses précieuses devises enfouies au fond du
sac à dos… Les temples offrent provisoirement un abri. Les employés
de la pagode se décident à mettre tout autour des tapis qui se révèleront très
vite gorgés d’eau, mais au moins nous assureront une prise au sol….
Pagode Shwedagon. Construite entre
le VIe et le Xe siècle par les Môns,
elle contiendrait les reliques des 4 anciens Bouddhas, dont huit
cheveux du Bouddha Gautama, le premier, celui qui reçut l’illumination.
Ce n’est qu’à partir de 1362 qu’on trouvera
un intérêt pour ce lieu sacré. Une reine accorda son poids
en or, ce qui permit, grâce à la finesse des feuilles d’or utilisées, de
recouvrir intégralement son dôme, son fils fit de même et inscriva
la légende de la pagode en birman, mön et päli. Au cours
des siècles, la pagode fut la proie de
tremblements de terre dévastateurs, d'incendies….. Aujourd’hui, c’est une foule fervente qui se presse
en ses murs, chacun réalisant ainsi le vœu le plus cher dans une vie de
bouddhiste : fouler le sol de Schwedagon.
La base du grand stûpa est faite de briques recouvertes de
milliers de plaques d'or. Sa restauration a lieu tous les 10 ans grâce aux
donations collectées quotidiennement, La pagode principale se trouve au milieu
d'un vaste complexe de 72 autres pagodes, pagodons, salles de prières et autres
édifices religieux offerts par de riches
familles, ainsi que de très nombreuses statues de bouddhas et de nats.
(esprits vénérés assurant la protection de la maison, de l’individu, grâce aux
offrandes quotidiennes qui sont censées repousser le mauvais sort)
La pointe du hti (ombrelle) est
surmontée d’un globe serti de 4351 diamants.
Alors que
nous devions profiter de l’embrasement des feux du soleil se couchant sur le stûpa,
nous devrons, après avoir passé environ 40 mns à déambuler sous une pluie
torrentielle, nous contenter de rejoindre l’hôtel assez rapidement. Très grosse
déception, ça commence mal ! Mi-Mi promet d’y revenir la veille du départ,
espérons que dans quinze jours, le soleil sera au rendez-vous, et que l’emploi
du temps bien chargé le permettra (je complèterais alors la description de
cette merveille)
Notre
première soirée au Myanmar se terminera devant une table bien garnie au
restaurant Padonmar. De retour à l’hôtel, j’ouvre la fenêtre, la pagode est
éclairée, que c’est superbe depuis notre 5ème étage !..
Auparavant, Mi-Mi aura fait le change, dieu seul sait où ! (celui-ci se
pratiquant couramment dans la rue) 1 Dollar : 800 Kyats, 1 Euro :
1000 Kyats.
Alors
qu’initialement nous devions nous envoler pour Mandalay demain à 9 heures,
Mi-Mi, tout sourire ! nous annonce que ce vol est annulé, qu’il faudra
prendre celui d’avant, une plaisanterie ? bien non ! elle est
sérieuse, ce sont les aléas du Myanmar. Notre première nuit après les près de
13 heures d’avion aura été de bien courte durée, réveil à …. 3h30 !
Mardi 11 Janvier.
De retour à
l’aéroport, les formalités sont simplifiées, Mi-Mi enregistre tout d’un bloc et
colle un adhésif sur nos tee-shirts, césame de passage sans présentation du
passeport. Envol à 6 heures sur un ATR72, de la compagnie Air-Bagan, avion à
hélices, il fait à peine jour. 90 mns plus tard nous faisons connaissance avec
nos seconds chauffeur et assistant qui resteront avec
nous pendant quatre jours.
Notre
première visite sera pour un atelier de tissage de soie d’Amarapura. Nous
assistons au va-et-vient incessant de la navette qui parcourt les métiers à
tisser en introduisant des fils de soie parmi le coton. A proximité une boutique,
nous commençons à entamer l’énorme liasse
de billets de 1000 kyats.
10 heures.
Nous arrivons à Sagaing (point N° 2 carte itinéraire) ville située sur
la rive occidentale de l’Irrawaddy, à 20 kms au S.O de Mandalay, construite
en 1315 par la dynastie shan. C’est un haut
lieu du bouddhisme, comme en témoignent ses nombreux monastères et couvents, il y
en aurait 600.
Nous
pénétrons dans l’enceinte de l’un d’eux.(Mahagandayon)Sur le
parking à l'entrée, des jarres d’eau potable à la disposition de chacun. 10h30 une cloche
sonne, c’est le premier appel pour le repas. Auparavant, les moines auront quémandé
leur nourriture auprès des habitants de la ville, « quémandé » est un
grand mot ! car le moine n’a pas le droit de mendier, c’est le
donateur qui obtiendra des mérites de la part de cet homme respectable, en lui
offrant cette obole, mérites comptabilisés lors de sa réincarnation. Ils
sortent des divers bâtiments, se regroupent et s’alignent pour aller partager
ce dernier repas de la journée. Montés sur le trottoir pour ne pas les
déranger, nous regardons défiler en silence ces centaines de moines, sur deux
ou trois rangs, pieds nus, qui en longeant leurs dortoirs, se rendent dans les divers réfectoires, c’est assez
impressionnant !... Le repas commence à 11 heures à l’appel d’un second
son de cloche.
>
Les moines
et moinillons, ces derniers en robe blanche, déjeunent en silence, assis en
position de lotus, sur des poutres de bois posés à même le sol,
leurs bols à aumône remplis de riz posés près de leurs genoux. Parmi
eux, la famille et les donateurs défilent en priant. Ils ne prennent aucun cas
de nous, occidentaux qui les photographions et filmons à tout vent……...
On en
dénombre plusieurs centaines de mille dans le pays, vêtus d’une toge couleur
marron pour les hommes, rose pour les femmes, ils
règnent en maître auprès de la population, sont les chefs des villages, dans le
bus ils ont leurs fauteuils près du chauffeur. A l’aéroport de Yangon, nous
verrons les employés se déplacer pour aller chercher un couple, le faire
embarquer devant tout le monde et passer outre les fouilles de bagages… Ce
même couple nous accompagnait à Paris, et devinez quelles places ils
occupaient dans l’avion ?...
La journée, les
obligations d’un bonze vous intéressent ? Vous voulez savoir comment
devient-on moine, comment se déroule la cérémonie du noviciat ? le sujet
est fort intéressant mais il y avait tellement à dire que j'ai préféré y consacrer
une page entière.
Pour les
pressés voici
un court résumé. Debout à 5 heures, il parcourt les rues de
la ville, pieds nus, pour quémander sa nourriture, déjeune avant midi et passe
le reste de son temps à méditer ou étudier. Il ne doit plus rien avaler avant
l’aube à part un jus de fruit où mâcher du bétel. Il fait vœu de pauvreté, de
chasteté, ne doit pas boire, conduire, dormir dans un lit confortable, toucher
une femme, attirer l’attention. Il marche silencieusement. Dans les zones très
reculées, le monastère peut faire office d’école.
La
méditation correspond à une pratique mentale de relaxation
vide de tension et de stress, en position de lotus elle est un
antidote aux cinq poisons de l’esprit (avidité, colère, ignorance, jalousie et
orgueil)
Le petit
garçon entre au monastère entre 5 et 15 ans comme novice, cet évènement donne
l’occasion d’une fête extravagante : la « cérémonie
des noviciats » il est alors vêtu d’habits princiers en satin, maquillé,
paré de bijoux, monté sur un cheval ou installé dans un char à bœufs. Le
cortège constitué de ces garçons et de leurs parents se dirige vers le
monastère où le moine lui rasera les cheveux et lui fera enfiler la robe
safran. Ces jeunes garçons y resteront en principe trois mois.
A 20 ans, le jeune homme peut intégrer le monastère, il devra
alors apprendre et respecter les 227 règles disciplinaires du code monastique,
mais à tout moment peut retourner à la vie laïque. Devenir moine représente
pour une partie de la population si misérable une opportunité d’offrir à leurs
fils une éducation, Habituellement le novice reste quelques semaines, le temps
d’apprendre les principes de base qui sont essentiels pour devenir un bon
bouddhiste. Les donateurs apportent les seuls huit objets indispensables,
dont la robe et le bol à aumônes
Les bonzes
sont dépendants de la générosité des laïcs qui leur offre les nécessités
essentielles à la vie du moine, de leur coté, ceux-ci offrent aux laïcs l’Enseignement,
des conseils. Tout le monde a l’air d’y trouver son compte !
Les femmes (les
bonzesses) seraient au nombre de 25000, elles doivent sacrifier leur chevelure,
porter un habit rose, jardiner, cuisiner leur nourriture et obéir aux moines
……… Dans la religion bouddhique, la femme est considérée comme impure… et n’a
pas le droit de toucher les Bouddhas sacrés….
Nous
quittons ce lieu rempli de mysticisme et c’est à bord de petits camions bâchés,
d’une dizaine de places, équipés de deux bancs à l’arrière, que nous grimpons au
sommet de la colline environnante, la plus haute, visiter :
« Soon U Ponya
Shin ». Pagode du XIVème, haut lieu du
bouddhisme birman. Petit coté kitsch coloré,
Bouddha se rappela y avoir vécu dans une vie antérieure sous la forme d’un
lapin et prophétisa qu’une pagode y serait élevée pour abriter les reliques de
ses paupières, le lapin en bronze rappelle les origines de
sa fondation.
Lors de
notre promenade pieds nus… sur les superbes carrelages des nombreuses cours,
nous faisons connaissance avec un véritable artiste, cet homme vous peint en
quelques minutes ce que vous désirez, avec bien sûr des pinceaux mais surtout avec
une lame de rasoir….. Voici le petit chef d’œuvre que nous avons rapporté (mis
bien précieusement à l’intérieur d’un tube de carton)
Mais ou
va-t-on ? le bus se dirige vers le fleuve ! Ca sera en petite barque à
moteur que nous rejoindrons Ava situé sur l’autre rive de l’Irrawady à une
vingtaine de kms de Mandalay. A quelques pas du débarcadère, un nombre
impressionnant de calèches nous attend déjà ! C’est l’heure de déjeuner,
celui-ci sera pris au « Small River Ava Restaurant »
Appelée
aujourd’hui Inwa, Ava (point 3 carte itinéraire) cité ancienne entourée d’eau, fut pendant
quatre siècles la capitale du royaume birman. Fondée en 1364, elle est détruite
par un tremblement de terre en 1838, et abandonnée trois ans plus tard. De
cette splendeur passée, il ne reste plus grand-chose, des vestiges de remparts
et la tour de guet de 27 mètres qui a un petit air de la tour de Pise. Les
palais furent démontés et leurs piliers de teck servirent pour la
construction du pont d’U-Bein à Amaräpura.
Le déjeuner avalé,
nous prenons place à bord de calèches traditionnelles munies de roues de bois, pour
le croyait-on ! une balade agréable nous y montons à deux, monsieur, avec son
1,90m, ses 120 kgs et son bâton de marche impressionne ces Birmans si fluets …..
il a le droit d’aller à coté du cocher, moi j’irais derrière, assise en
travers, ben tiens, ça sera tellement plus pratique pour les photos ! de
toute façon rendues impossibles tant ça secouait. Et c’est parti pour 30
minutes à travers la campagne birmane et les rizières, mais surtout sur les
chemins de terre cahoteux et défoncés, pas facile à se cramponner, j’ai bien cru
à plusieurs reprises être éjectée, mais non, la petite porte à l’arrière était
solidement verrouillée. Si je suis là à écrire ce récit c’est que je suis
arrivée entière à bon port, mais le séant dans un état de souffrance
intense, tant il a lutté pour rester dans cette carriole.
Monastère Bagaya. Construit
en 1834 sous le règne du roi Bagyidaw, au beau milieu des rizières. 267
poutres de teck sculptées le soutiennent, il dispose d’un toit à plusieurs
niveaux. L’ensemble des bâtiments est décoré de sculptures, arabesques
florales en bois noirci et patiné avec du brai de pétrole. Dommage
que les extérieurs soient en si mauvais état, il fallait regarder où l’on
mettait les pieds (nus) pour ne pas passer à travers les lattes de bois.
Nos pas nous
mènent vers quelques enfants qui accroupis prient, un peu plus loin, un bonze
allongé, dormant sans nul doute, qui se fait piétiner……… par deux jeunes
moines ..... c’est sans doute une nouvelle technique de massage
birman !
Faut pas
croire ! le supplice va reprendre… on est venus en carriole, on repartira
en carriole … chaque cocher reconnaît son couple, les invite à prendre
place, et c’est reparti ! Cette fois, je prends le temps de mieux me caler,
me permet même de faire parfois stopper le temps d’une photo, de l’intérieur de
la calèche mon champ de vision est un peu rétréci, mais je ne boude pas mon
plaisir ! j’attraperais ainsi au vol, un paysan dans sa rizière, un autre travaillant
avec ses bœufs, la tour de guet, une femme devant sa maison… Une dizaine de
minutes plus tard, nous voilà arrivés au :
Monastère
Maha Aungmye Bonzan. Construit en 1822 par la première épouse du roi Bagyidaw, à
l’intention de son précepteur, un très vénérable moine. (qui a
peut-être été son amant, disent les mauvaises langues !) Bien qu’il soit
fait de briques et de stuc, son architecture imite les monastères en bois, avec
de multiples toits et un hall de prière de sept étages. Endommagé par le
tremblement de terre de 1838, il sera reconstruit par la femme du roi Mindon.
Du haut de
ses terrasses on aperçoit au loin le pont d’Ava, pont métallique reconstruit par les Anglais en 1954.
D’une importance
capitale pour l’économie du pays, il est doublé d’une ligne de chemin de fer et
ne peut être photographié.
Le tour est
bouclé, la calèche que nous avions prise devant le restaurant nous ramène au
débarcadère. Nous reprenons notre petite barque à moteur sous les premières
lueurs du soleil se couchant sur le fleuve et allons jusqu’a :
pont d’U
Bein (point N° 4 carte itinéraire) traversant le lac tranquille
de Thaungthaman. Long d’un kilomètre, soutenu par 1060 poteaux, c’est le pont
le plus long de Birmanie, le teck qui servit à sa construction fut récupéré des palais d’Ava et de Sagaing.
Que de monde
sur ce pont ! c’est le rendez-vous des promeneurs du soir. Les villageois
rentrent des champs, les moines regagnent leur monastère, les jeunes garçons et
filles dont le maquillage au tanaka aura été savamment élaboré posent
pour les touristes, nous ! tout ce beau monde se croise sur cette
passerelle en faisant attention à ne pas trop approcher des bords, car il n’y a
pas de rambarde de sécurité !
Dans l’eau,
les pêcheurs à la main terminent leur journée, sur le lac des barques de
pêcheurs mais aussi de voyageurs venus admirer le coucher de soleil, celui-ci
est magnifique, superbe ! le plus beau de notre voyage incontestablement.
Nous y
resterons environ 45 minutes jusqu’à ce que cet astre disparaisse de notre vue,
il est à peine 18 heures, mais c’est l’hiver en Birmanie.
Dîner au
restaurant « Golden Duck » de Mandalay et dodo au « Mandalay
City Hôtel » la tête déjà pleine de souvenirs et de bien belles images.
Mercredi 12 Janvier
La nuit fut
agréable, mais n’aurions-nous pas rêvé ? il nous a semblé entendre l’appel
du muezzin à l’aube, bizarre, bizarre ! Mais non ! le décalage
horaire n’a pas détérioré nos neurones, certains
ont bien vu de leur chambre, cachée dans la végétation, une mosquée musulmane.
Ce matin est
prévue une croisière sur l’Irrawaddy, jusqu’à Mingun. A Mayan Gyannous utilisons un bateau local, pas facile d’y accéder,
l’embarcadère n’est constitué que de marches grossières taillées dans la terre,
une planche servira de passerelle, et comme unique protection, deux troncs de
bambous tenus de part et d’autre par quatre hommes d'équipage …. Sujets au vertige ou à
la peur de l’eau, s’abstenir ! Sur le pont du bateau, on est comme des
« pachas » bien installés dans nos fauteuils-transat, caressés par
les premiers rayons de soleil qui est bien présent. Les bateliers de l’Irrawaddy
habitent près de l’embarcadère dans des sortes de bidonvilles...
Pendant une
heure, nous pouvons à loisir admirer la vie sur ce fleuve et son rivage. Ca et
là sur les berges, ce sont des paysans qui s’affairent avec leurs bœufs, des
pêcheurs qui raccommodent leur filet, des radeaux de bambou qui descendent le
fleuve, moyen privilégié pour transporter des marchandises car l’Irrawaddy coule
tout le long du pays, du Nord au Sud. Sur des ilots quelques villages sont construits
sur pilotis, en cas de crue.
Mingun (point N° 5 carte
itinéraire) n’est qu’à 11 kms de Mandalay, mais sur l’autre rive du fleuve…..
un radeau transporte des billes de teck, elles sont amarrées car ce bois ne
flotte pas.
Le teck est le second revenu du régime birman, mais cette
richesse est menacée à cause du commerce illégal avec
les territoires frontaliers de la Chine et de la Thaïlande. Sa surexploitation
risque d'amener le pays à un appauvrissement de ses réserves.
Arrivés à
Mingunça sent le
« tourisme » ! des jeunes femmes nous guettent et n’auront de
cesse de nous vendre leurs chapeaux. « c’est joli, c’est pas cher »
Des carrioles-taxi sont à la disposition du touriste.
La première visite sera pour :
La pagode inachevée de Mingun. Commencée
en 1790 par un roi dont l’ambition était d’édifier la plus grande pagode du
monde, elle était censée atteindre 150m de haut, mais le roi mourut avant
d’avoir mené son projet à terme. Les caisses du royaume
étant complètement vides, son successeur, se retint de poursuivre cet immense
projet. La base de la pagode culmine encore à près de 50m de haut. L’immense
lézarde date du tremblement de terre de 1838, la terrasse supérieure s’effondra
alors sur le bas de l’édifice, enfouissant à jamais les trésors que le roi y
avait entreposés.
Ce projet a nécessité le
travail de milliers d’esclaves pendant trente ans.
La
cloche de Mingun, c’est la plus grande cloche du monde en état de
fonctionnement (4m de haut, 5m de diamètre et 90 tonnes. Elle fut fondue en 1808 pour le stûpa de la pagode et
transportée par flottage. Lors du tremblement de terre, son support se fissura
et elle tomba sur le sol, en 1896 les Britanniques la remettront sur un nouveau
support près de l’embarcadère.
Une longue et
unique route bordée de nombreux stands d’artisanat nous mène à la pagode
Hsinbyume, c’est alors que nous sommes pris en charge par des gamines
d’une quinzaine d’années, celles-ci entament la conversation en français, s’il
vous plaît ! vous racontent leur vie et veulent tout savoir de vous, vous
aident à monter les marches, vous signalent les endroits dangereux, veillent à
ce que vous ne vous blessez pas, elles sont touchantes, même si on sait que
derrière tout ça, il y a très certainement quelque chose à vendre…. Notre « sympathique
garde du corps » s’appelle Piew-Piew, comme le petit oiseau
dira-t-elle ! elle nous avoue connaître cinq langues grâce aux touristes…
La pagode
Hsinbyume fut édifiée en 1816 par Bagyidam, le roi la voulut très belle,
à la mesure du chagrin que lui provoqua la mort de sa première femme. Le
résultat est magnifique, le « petit futé » dit d’elle, qu’elle
ressemble à un gros gâteau à la crème. Elle est construite sur un plan
circulaire avec sept terrasses, le tout blanchi à la chaux. On y accède par des
escaliers couverts par des arcades sculptées. Son état de conservation
est extraordinaire.
Piew-Piew nous
attend, nos chaussures à la main !.. sa sollicitude me fait fondre et
c’est de très bonne grâce que je lui achète un lot de cartes postales (je
m’apercevrais quelques temps plus tard qu’elle me l’a vendu le double du prix
pratiqué !) elle nous raccompagne jusqu’à la pagode, nous dit « au
revoir » en expliquant qu’elle habite le village.
Un dernier regard
sur le postérieur du lion à l’entrée du site, sa tête ayant été emportée lors
du tremblement de terre et nous reprenons place sur notre palace. A l’arrivée,
il y a de le l’activité, les jeunes femmes lavent leur linge dans le fleuve et
l’étende à terre ou sur des cordages amarrés entre deux bateaux. Déjeuner au
« A little bit of Mandalay »
Mandalay (point N° 6 carte
itinéraire) se situe à 650 kms au nord de Yangon. Avec 150 monastères et
70 000 moines, la « Cité d’Or » demeure la ville-symbole de la
foi bouddhique……Après déjeuner, petit arrêt à « Soe Moe »
un centre d’artisanat, nous y voyons un véritable bric à brac, digne d’un
brocanteur. Un sculpteur taille de la pierre, deux ouvrières brodent une
« kalagar » morceaux de velours où sont dessinés des animaux
mythiques comme l’éléphant blanc ou des épisodes de la vie de Bouddha, le tout brodé
de fil d’or et d’argent, et orné de perles et paillettes enfilées une à une.
Mon coup de
cœur sera cette housse de coussin, payée 12 € + un échantillon de parfums et
quelques stylos.
Monastère du Palais d’Or (Shwenandaw) autrefois
la résidence du roi Mindon. Bâtiment exceptionnel construit sur pilotis, tout
en teck et dont le toit à 4 niveaux, avec motifs et statuettes finement ciselées est recouvert d’or,
les escaliers menant à la première terrasse sont en marbre. Le roi Thibaw en
1878 le fit démonter et l’offrit comme monastère dédié à la mémoire de son
père. L’entrée est devenue payante depuis la mort du moine vénérable. Occupé par les
japonais durant la seconde guerre mondiale, Shwenandaw est précieux car
il est l’un des derniers vestiges de l’architecture birmane en bois du 19ème
siècle.
La pagode Kuthodaw. Construite
en 1857 au pied de « Mandalay-Hill » Dans l’enceinte, on peut voir
729 templions d’un blanc immaculé qui abritent derrière des grilles, des
plaques de marbre. Le roi Mindon fit clarifier, corriger les textes
bouddhiques, ceux-ci furent ensuite gravés sur ces plaques. Aujourd’hui, c’est
le plus grand livre au monde.
Cette
visite terminée, un nouvel achat auprès des gamines, et nous continuons la découverte de ce sympathique pays.
Ce n’est pas dans le bus que nous remontons mais une nouvelle fois à bord de
petits camions, attention aux têtes lors des secousses, risque dangereux de collision
avec les montants en ferraille !.... Ces merveilles sur quatre roues nous
montent en quelques minutes, à travers une route sinueuse à l’entrée de la
pagode Sutaungpyei. Mi-mi nous recommande de laisser nos chaussures (et
nos chaussettes ! ..) dans les camions, et pourquoi donc ?
De là,
trois escalators successifs, digne des grands magasins parisiens (gare aux coupures de courant !)
nous mènent sur
la terrasse de Mandalay-Hill, la « colline sacrée » Rénovée depuis
1995, cette terrasse offre une vue panoramique sur le palais, les stupas, l’Irrawaddy, les
collines, l’immense prison…..
C’est aussi le rendez-vous privilégié pour admirer
le coucher de soleil sur le fleuve.
Parlons de
l’électricité au Myanmar, à Mandalay, par exemple, elle n’est disponible pour
un foyer que quelques heures par jour, certaines familles recourront
aux générateurs si elles en ont les moyens. De même pour l’eau, les rotations
se font selon les quartiers et l’eau courante est disponible environ 4 heures
par jour. Evidemment les quartiers des agents du Gouvernement et des riches
chinois font exception, de même que les hôtels !..
18 heures,
le soleil s’est couché, à mon avis c’était moins spectaculaire qu’hier soir au
pont d’U-Bein. Nous redescendons par des escaliers, ceux-ci sont bordés d’une
quantité d’étals où l’on vend des fleurs, de la nourriture, des
rafraîchissements pour les pèlerins et tous un tas de petits souvenirs. Nos camions
nous attendent aux pieds des escaliers, les chauffeurs nous y ont même amené
nos chaussures (voila la réponse au pourquoi, on n’arrive pas par le même chemin !)
décidément ce peuple est rempli d’attentions à notre égard ! Ça sera une
image parmi tant d’autres, mais que je retiendrais plus
particulièrement de mon séjour. Il fait maintenant brun, retour au bus par
cette même route étroite, sinueuse et cahoteuse, l’assistant, en l’occurrence
mon homme, assis à gauche du chauffeur (bien incapable de s’installer à
l’intérieur du camion vu sa taille ! ) serrera les fesses tout le
long du parcours, émotions assurées !
De retour
dans le bus, Mi-Mi se lance dans une explication concernant la légende de
cette pagode et de la « colline sacrée » faut bien avouer qu’avec son
fort accent, quelques mots mal traduits, peu d’entre-nous y ont compris
grand-chose, heureusement le « Lonely Planet » est venu à notre
secours. Nous ne l’avons pas vue, sans doute pas eu le temps et déjà trop de
monde sur la terrasse, mais quelque part sur celle-ci se trouvait la statue de
l’ogresse Sanda Muhki, qui désireuse d’offrir quelque chose au Bouddha,
lui fit cadeau de ses seins ….. celui-ci prophétisa que grâce à cet acte
d’extrême mérite, l’ogresse renaîtrait sous la forme d’un grand roi qui
construirait une ville au pied de la colline, ce fut Mindon Min, qui
posa en 1857 les fondations de sa nouvelle capitale…
Seconde nuit
au Mandalay City Hôtel, hôtel en plein centre au fond d’un jardin.
Appel vers
21 heures pour la France depuis la réception, l’employé propose deux
possibilités : durée à votre choix, ou temps limité par avance, de
lui-même il coupera à la fin de celui-ci, dès que vous dîtes
« allo » il pose un compteur à coté de vous. La communication nous a
été facturée 5 dollars la minute.
Jeudi 13 Janvier
Dans la rue,
deux garçons tiennent un commerce pour le moins original, des combinés
téléphoniques modernes posés sur une table, ils attendent le client. Il est
possible d’appeler en France depuis ces installations archaïques, ces
téléphones publics sont reliés par câble aux poteaux. Dans la rue, le tarif
international tournerait autour de 3000 kyats la minute (3 €) reste à savoir si
ça marche à tous les coups ?.... liaison de mauvaise qualité ou peut-être soumise
à la censure !
# Visite d’une
boutique de tongs, magasin luxueux, les tongs sont superbes, bien présentées, certaines
sont en velours avec des petites pierres de fantaisie, dommage qu’il n’y ait
pas de choix dans les grandes pointures !
Nous faisons maintenant une
incursion dans un # marché d’une rue de Mandalay, marché de plein air, coloré,
photogénique, bazars bien ordonnés, paniers tressés remplis de légumes ou de
fruits, c’est un foisonnement d’épices, de viandes, poissons frais et séchés,
artisanat, produits frais, textiles… dommage que le sol soit maculé de
crachats rouges de betel !
Les femmes ont
le visage recouvert de tanaka. En parlant de « tanaka » il serait
peut-être temps que je vous explique cette coutume !
Le Tanaka
est un petit arbre qui produit une écorce dure et mince.
On obtient une pâte en frottant l’écorce de la bûche sur une pierre plate en
y ajoutant quelques gouttes d’eau. Cette pâte est appliquée principalement sur le
visage. Les femmes (parfois quelques hommes !) s’en enduisent les joues,
le front et le nez. Lorsqu’elles veulent en faire un maquillage de fêtes, elles
y font des volutes, l’aide d’une brosse à dent ou d’un peigne, véritables
dessins artistiques. Le tanaka les protège aussi contre le soleil. On trouve
aujourd’hui des formes de tanaka prêtes à l’emploi, comme par exemple à Yangon où
une jeune fille m’avait enduite de cette préparation vendue dans les petites
échoppes de produits de beauté.
#Les
frappeurs d’or. Visite de l’atelier « King Galon Gold-Leaf »
On assiste au travail du frappage de l’or, opération qui donnera les
très fines feuilles d’or vendues pour recouvrir les pagodes et les bouddhas. Cette
activité, comme tout ce qui a trait à la religion est prospère à Mandalay. Des
pièces d’or sont placées entre de costaudes feuilles de bambou, le tout
solidement ficelé, avant de passer par une étape de martelage manuel. Les
batteurs debout, pieds et torse nus, martèlent en cadence cette liasse de
feuilles d’or avec un marteau de 3 kgs, le sourire en prime !
Dur labeur
digne des travaux forcés, et pourtant ! que ne ferait-on pas pour honorer
Bouddha… ils répètent et répètent inlassablement ce geste.
Au bout
d’une trentaine de minutes de martelage, des jeunes filles prennent le relais,
elles coupent délicatement chaque
feuille d’or en petits carrés, les mains enduite de
poudre de marbre pour que l’or ne leur reste pas collé à la peau, les
emballent de nouveau pour une nouvelle série de coups de marteaux, et ainsi de suite
jusqu’à obtention de l’épaisseur désirée, qui ne serait que d’un millième de
millimètre…
Dans la
boutique, on peut y acheter ces feuilles d’or vendues par cinq (5000 kiats le
lot) mais aussi figurines, petits bijoux recouverts d’or etc… N’est-elle pas
jolie ma feuille (sens propre) d’or ? Les feuilles de bambou utilisées
comme intercalaires sont travaillées dans un autre atelier, ce sont les femmes
qui à coups de bâton en font des fines feuilles lisses, la visite de ces ateliers n'est pas prévue, pourquoi ?
sans doute pas autorisée aux touristes,
censure, censure !
La pagode Mahamuni la
plus prestigieuse et vénérée de la ville.
Cette statue de 3,80m
aurait été rapportée de l’état d’Arakan en 1784 comme trésor de guerre. La
légende dit qu’il y a 2500 ans, un roi rencontra Bouddha, se prosterna et lui
demanda des traces de son être incarné, une statue en bronze fut fondue, et
c’est Bouddha lui-même qui infusa la chaleur et le souffle de sa propre poitrine,
depuis, on considère cette statue comme la réplique véritable de Gautama, ce
qui justifie les miracles qu’on lui attribue. La pagode qui l’abrite n’est que
débauche d’ors, de couleurs éclatantes, fleurs, parfums …. N’oublions pas
non plus les urnes transparentes destinées à recevoir les dons des fidèles !
Deuxième but
de pèlerinage bouddhiste, la pagode est animée d’une immense ferveur
populaire, la foule se presse le matin pour assister à la toilette du visage du
bouddha. Les femmes ne doivent pas s’approcher et encore moins aller coller des
feuilles d’or. Lisse et brillant, le visage du bouddha contraste
avec le reste du corps, tout boursouflé, comme piqué par un essaim d’abeilles,
par les milliers de feuilles d’or collées quotidiennement par les fidèles. La
couche d’or sur la poitrine atteint 20 cms.
Nous !
femmes impures reléguées de l’autre coté des pots de fleurs,
rongeons notre frein, impossible de s’approcher même pour une photo. Il va
falloir que les hommes du groupe fassent preuve de miséricorde….. je confie mon
arsenal à mon homme qui s’approche doucement de ce tas d’or. A sa grande
surprise, un des gardiens lui fait signe d’emprunter les escaliers et de coller
sa feuille, sauf qu’on ne l’avait pas prévue, cette feuille d’or ! qu’importe,
l’homme lui en donne une, il la colle, gagnant ainsi des mérites, ira-t-il au
paradis pour autant ?
« Tu
m’as vu ? tu m’as pris en photo au moins ? » Ben tiens
donc ! mais bien sûr ! et avec quel appareil ! ah je vous jure !
j’ai bien tenté le caméscope, mais les birmanes qui venaient là pour vénérer
leur bouddha n’en avaient rien à fiche de passer et
repasser sans cesse devant l’objectif.
A l’extérieur,
nous retrouvons les toits dorés, les fines décorations de stuc.
Plus loin,
trois sculptures khmères en bronze, un guerrier, un lion et un éléphant à
plusieurs têtes, qui originellement, gardaient le temple d’Angkor au Cambodge..
La croyance populaire attribue aux sculptures la propriété de guérir les maux
correspondants à la partie de leur corps que l’on touche, vous constaterez que certaines
sont ainsi bien lustrées. Comme
partout dans les pagodes importantes, une longue galerie avec de nombreuses
échoppes qui contribuent à animer l’atmosphère, artisanat de qualité, statues
dorées de Bouddha, d’éléphants blancs….
Mais que
fait cette femme avec ces cages remplies de petits oiseaux ? si vous en
achetez un et que vous lui redonnez la liberté, vous gagnerez des
mérites !......pauvres bestioles, je ne sais pas si vraiment elles
survivront, certaines paraissaient si jeunes !...
Déjeuner au
calme au Royal Lake, au bord de l’eau, un peu plus loin une magistrale
réplique des barges royales doit servir d’hôtel-restaurant aux plus nantis.
Sham Ga Lay. Visite de ce
petit village, très reculé de la route, pour l’atteindre il nous faudra marcher
près d’un kilomètre à travers les champs Des jeunes femmes y travaillent, je suis
impressionnée par l’aménagement de ce petit village, un superbe panneau carrelé
l’annonce, une petite allée de béton le traverse , facilitant la
circulation en trishaw ou en charrettes à bœufs.
On voit à
l’œuvre les sculpteurs sur bois, une des activités des hommes étant la
fabrication de lits, canapés et décors religieux sculptés. Les maisons sont sur
pilotis, construites en bambou, elles paraissent solides et pourtant ! la
mousson ne les épargne pas, et c’est bien souvent que les villageois
doivent reconstruire leur habitat après son passage.
Nous passons
devant l’école du village, pas d’uniformes, les jeunes écoliers sont distraits
par notre arrivée, nous gratifient d’un sourire éclatant lorsque nous les
quittons. Certains d’entres nous donneront au maître, cahiers, stylos, crayons,
tee-shirts, etc… Ce village possédant école et électricité n’est peut-être pas un
des plus pauvres, serait-il sélectionné ? quelques maisons sont recouvertes
de tôles ! les champs cultivés avec passion, produisent riz, tomates,
fruits, légumes, même parfois … héroïne, mais le gouvernement leur prélève 1/3
de leur récolte…
Ici, pas
d’eau courante, c’est le puits du village qui servira à tous. Le bœuf, animal
indispensable pour leur survie vit tout à coté, quand ce n’est pas à
l’intérieur de la maison, ils ne mangeront pas sa viande.
Les plus
jeunes, ceux de 4/5 ans sont un peu effrayés par nos appareils-photos, les mamans retournent les chercher et les font
poser ! un véritable honneur pour elles de voir qu’on s’intéresse à leurs
enfants, et quelle joie sur leurs visages à la vue de la photo sur l’écran du
numérique. Distribution à tout va… de stylos, brosses à dents, savons, crayons,
ballons de baudruche…. C’était notre premier village, notre première immersion
parmi ce peuple, j’en garde un souvenir ému, tant ces gens sont attachants,
simples, le sourire instantané dès qu’ils croisent votre regard.
Cette jeune
femme travaillait dans un champ tout près du chemin, un « Hello » et
j’ai la photo du siècle, disons certainement UNE de mes préférées. Merci Mi-Mi de
nous avoir permis ces belles rencontres. Le prochain arrêt :
# Une fonderie
de cire perdue, vous l’avez aisément deviné.... de statues de Bouddha ! Le
principe ancestral est toujours d’actualité, une structure en
ferraille, un moule en glaise, la cire,
un second moule en glaise, le bronze fondu coulé entre les deux
moules de glaise fait fondre la cire, le moule de glaise supérieur est alors
brisé.
Son
propriétaire a eu l’honneur d’être invité en France, c’est de son atelier que
vient le bouddha de 7 mètres (en plusieurs morceaux qui furent assemblés
sur place) installé à l’occasion de l’inauguration d’un nouveau temple
bouddhiste en 2008, à Lodève dans l’Hérault, au pied du Larzac. Il est fier de
nous faire voir son album photo, dont une le montrant devant la tour Eiffel.
Nouvel
arrêt, route d’Amarapura, # lequartier des sculpteurs de marbre et d’albâtre, une rue
entière y est consacrée, le bruit des ponceuses, roues à polir, burins est
assommant. Ces artisans cachés derrière une bâche qui les protège du soleil ou de la pluie,
donnent vie à ce marbre, ils travaillent accroupis ! On les discerne à peine, tant il y a de
poussière !
De l’autre
coté de la rue, les magasins de vente, eux-aussi sous un nuage de poussière, les
jeunes femmes polissent à la feuille de verre, nettoient et fond briller les
splendides bouddhas de marbre.
Le Myanmar a
un taux de chômage d’un peu plus de 5%, qu’en serait-il, si la foi qui les
animent ne créait tant d’emplois ? (frappeurs d’or, construction et rénovation
des pagodes, artisanat dans les galeries attenantes, sculpteurs
de marbre, de bois, fonderie de bronze, culture des fleurs pour les
offrandes, employés aux consignes des casiers de
chaussures, et j’en oublie très certainement …)
Un arrêt
pour une vue panoramique du Palais Royal, ses murailles sont restées intactes
depuis leur construction. Les murs font
environ 1,6 km de long et sont bordés de fossés profonds traversés par quatre
ponts. Aujourd’hui, siège du gouvernement, les visites n’y sont pas autorisées.
Cette
nouvelle journée, riche en découverte, émotions, touche à sa fin, nous allons
dîner une nouvelle fois au « Golden Duck » mais cette fois à
l’intérieur, mardi à la terrasse nous avions eu froid …. et peur des moustiques
…. mais en cette saison, ils ne se sont pas montrés !
Dernier nuit
au Mandalay City Hotel
Vendredi 14 Janvier
Départ à
7h30. Nous nous dirigeons vers Monywa, 140 kms au Nord-Ouest de Mandalay. (point
N° 7 carte
itinéraire) Mi-Mi profite de ce long voyage en bus pour nous donner quelques
détails sur la vie des birmans. Elle nous fait voir des photos de son mariage,
son mari est lui-aussi guide, ils se sont rencontrés à « l’Alliance
française » la réception avait eu lieu dans un hôtel, sinon pour les
familles plus pauvres, elle peut se faire dans un monastère.
Une anecdote
qui nous a amusés …. la future épouse vient vivre quelque temps chez ses futurs
beaux-parents, ceux-ci peuvent alors tester si elle est une bonne
cuisinière Un mariage peut compter jusqu’à 200
invités, le prix de revient est alors de 2000 dollars. En Birmanie, les jeunes
se rencontrent soit parce qu’ils sont du même village, soit à l’occasion de
pèlerinages ou de fêtes, fête de la pagode, fête de l’eau…. Un juge établit un
contrat. Le garçon doit offrir une dot à sa future femme, quelques bijoux en or,
dans les campagnes celle-ci était évaluée à 2000 vaches, tradition ancienne
qui n’a plus cours, heureusement !
Ce qui nous
a beaucoup surpris, puis finalement moins …. quand on sait que la date de
naissance (jour et heure) joue un rôle crucial dans la vie des Birmans,
influence leur personnalité et oriente leur destinée, c’est que les femmes choisissent
d’accoucher par césarienne dans une clinique privée lorsqu’elles en ont les
moyens, coût de celle-ci : 2000 dollars. Le congé maternité serait de 6
semaines avant, 6 semaines après, mais uniquement chez les fonctionnaires…. Mi-mi
ne nous apportera aucune réponse pour ce qu'il en est de toutes les autres femmes …… Après une
naissance, une femme qui travaille doit laisser son activité pendant trois ans,
de quoi faire réfléchir ces femmes lorsqu’elles ont un bon boulot !
Les
villageoises, pour augmenter les revenus du ménage ouvrent parfois un petit
commerce, épicerie, coiffure….
Des membres
d’une O.N.G avaient distribué en 2005 un peu plus d’un million de seringues
jetables pour lutter contre le sida. Après le cyclone NARGIS qui s’est abattu
sur la Birmanie en Mai 2008, ces mêmes membres ont distribué des préservatifs
et sont venus dans les villages en expliquer le fonctionnement.
# De Mandalay
à Monywa, nous traversons une région agricole, avec des plantations de
riz, d’arachides, d’oignons, de coton, de maïs, de teck, la récolte terminée
est vendue principalement dans les grandes villes, après les 30 % ponctionné par
l’état.
Petit arrêt en bas
d’une colline aux environs de Monywa, vue panoramique sur deux gigantesques
statues de bouddha. « Laykyun Setkyar »Inauguré en 2008, l’un fait 116m de haut et a demandé 13 ans de
construction, l’autre 98m de long pour 19m de haut a été financée par les
habitants qui se sont saignés, véritable démesure !
« Boddhi
Tataung » de part et d’autre d’une allée de dalles de pierres, couverte,
1000 statuettes de Bouddha posées sur un socle, chacune protégée par un jeune
banian, arbre sacré du Myanmar. Cette allée nous mène à une tour panoramique
qui nous donne une autre vision de ces deux énormes statues et de ces 1000 miniatures
perdues au milieu de cette végétation aride en cette saison et habitat
privilégié des …... serpents !
Installation
à « Monywa Hôtel » petits bungalows dans un superbe environnement
d’espaces verts. Très sympa !
Après
déjeuner, nous partons pour la visite des grottes de Po Win Daung. Pour
y arriver, ce n’est pas une mince affaire ! il faut tout d’abord traverser
la rivière Chindwin, là encore les bateaux datent d’un autre âge. De l’autre
coté de la rivière, trois planches qui remuent sous notre poids et des sacs
remplis de terre font office de passerelle, les pieds flirtent avec l’eau, mais
tout se passe bien … des camionnettes où nous montons assis à l’arrière, sur
deux bancs face à face, nous attendent. Le trajet de près d’une heure n’est
pas trop désagréable, nous empruntons une petite route forestière goudronnée,
les chauffeurs aux passages des ponts en dos d’âne sont très prudents, nous
évitant un très désagréable contact brutal avec les montants métalliques du
plafond.
A peine mis le
pied à terre, nous sommes encerclés par des dizaines de singes, ils sautent
d’arbre en arbre, de rocher en rocher pour nous observer, ce sont des petits
chapardeurs qui règnent en maître, nous devons être prudents. Les femmes présentes
pour vendre des boissons les chassent quand ils se battent, impressionnants ces
cris de singes en colère ! …
Le lieu est
calme, enchanteur, rien que pour nous ! Selon la légende, ces grottes
auraient été habitées par un célèbre alchimiste, nommé U Po Win, d’où le nom du
site.
Grottes de
Po Win Daung. Le site comprend une enfilade de grottes creusées et transformées
en temples dédiés à Bouddha, galeries étroites, certaines sont si petites que
nous ne rentrons que deux ou trois à la fois. Elles abritent près de
400 000 statuettes aux traits simples et sans fioritures, taillées dans la
roche. Les entrées sont décorées avec des motifs de fleurs sculptées.
Po Win Daung est restée ignorée et peu habitée durant plusieurs siècles,
permettant la préservation des magnifiques peintures rupestres du 16ème
au 18ème que nous découvrirons à l’aide de lampes électriques,
peintures de style Shan.
Redécouvert
dans les années 1990, le site est habité par plusieurs moines qui protègent les
statues des pillards.Ce
sanctuaire est depuis 3 siècles un haut lieu de pèlerinage, en Octobre ou
Novembre, à l’occasion du festival, les pèlerins y viennent par centaines pour
prier, sinon le site est quasiment désert.
Un tout
petit peu plus loin, un autre site :
Les temples
troglodytes de Shwe Ba Taung. Un escalier taillé dans le grès de
la falaise nous y conduit. Là aussi ces grottes ont été creusées à la main, une
centaine environ. Elles dateraient de la période coloniale (1886-1948) 50 d’elles
sont considérées comme temples-sanctuaires abritant des
statues de ….. bouddha, les autres servaient comme résidence monastique ou à
héberger des laïcs. Ces temples contemporains présentent des façades de 6
mètres, décorées de différentes couleurs pastel, avec
piliers et chapiteaux corinthiens.
Une heure
plus tard nous sommes de retour sur les berges de la rivière Chindwin, notre « ferry »
nous attend, le soleil commence à teindre de rose les eaux de la rivière.
La journée
se terminera par un dîner au « Pleasant Island Restaurant » un
restaurant accessible par une passerelle de bois digne des montagnes russes d’Euro-Dysney…
Samedi 15 Janvier
Quelle nuit,
mais quelle nuit ! nous fûmes réveillés en fanfare à 4h30… on se serait
crus à la fête foraine, chaqu’un pensait que c’était son voisin qui souffrant
d’insomnie et légèrement…. sourdingue avait mis TV5 à fond !....
Alors que
nos valises doivent êtes prêtes devant nos portes de chambre pour 7h30, les garçons
sont là depuis déjà une heure, voir plus ….. la notion du temps n’est vraiment pas la même
que pour nous Européens …..Le « petit fûté » dit d’eux « ils
ont la réputation de prendre leur temps et de vivre selon celui-ci, jeu des
planètes et jour de naissance interférant,
les Birmans ont leurs jours avec…. et leurs jours sans ! »
Fatalement,
ce matin nous sommes plutôt prêts de bonne heure, mais dès 8 heures le bus est
bloqué sur le parking de l’hôtel. C’est une course cycliste, l’arrivée a lieu
dans le stade juste en face de l’entrée de l’hôtel, d’où le chahut matinal.
Cette manifestation revêt une importance capitale car les personnalités dans de
luxueuses voitures arrivent, quelques militaires sont de sortie, les
institutrices ont été « conviées » et font une haie d’honneur, elles
sont touchantes avec leur longwys identiques. Des caméramans nous filment, notre
présence les amuse, après tout c’est bien leur tour ! Attention,
attention !... les services de sécurité font reculer tout le monde. 8h30
le voilà ! bravo monsieur !
Mi-Mi donne
le signal, et la police nous laisse partir. A quelques kilomètres de Monywa
nous visitons :
Le temple
Thanboddhay. construit entre 1939 et 1952, grandiose et kitsch. Son stûpa
de 43 m est entouré par une forêt de petits stûpas étagés et colorés. Deux
éléphants blancs sacrés en gardent l’entrée.
Cette pagode
abriterait 582.363 statuettes de Bouddha de toutes tailles, allant de la
lilliputienne installée dans des niches jusqu’à l’énorme recouvrant toute la
surface murale disponible. A l’arrière un grand bassin carré où poissons et
tortues vivent librement.
160 kms nous
séparent de Pakkoku. Sur les routes, au milieu de nulle part, des péages…
à l’entrée des villes …. des villages…. soi disant pour financer la réparation
des routes, ponction supplémentaire injustifiée ! Arrêt dans un tout petit
village de seulement quelques maisons :
#Ma Au On y
fabrique des bâtons d’encens, travail effectué par des gamines d’à peine 14 ans
de façon totalement archaïque. Assises, je dirais plutôt accroupies sur une
petite planche de bois à même le sol, elles prennent à pleines mains cette
substance gommeuse, résineuse, en enduisent le bâton, quant aux « encore
plus jeunes » ils ou elles tressent, debout, des fines lanières de bambou qui
serviront ensuite à la confection de corbeilles ou autres petits objets. Devant
la caméra, cette gentille fillette redouble d’effort, émouvante !
Nous disons
au revoir à nos chauffeur et assistant avec nous depuis quatre
jours et embarquons à bord de petits bateaux, pour une croisière de 2 heures
sur l’Irrawaddy, jusqu’à Bagan. Nos valises portées sur les épaules des hommes
ou sur la tête de jeunes femmes (je prends toute la mesure du travail de
forçats que font tous ces gens, que ne les ai-je allégées encore plus ces
valises ! ) vont être embarquées ensembles sur un autre bateau, by by
valises …. a plus tard, du moins on l’espère !
La balade
est agréable, malgré le bruit assourdissant du moteur et l’odeur effroyable de
gas oil. Nous apercevons quelques villages sur la falaise, quelques petits stûpas,
ça et là croisons des pêcheurs nous saluant, des femmes faisant leur lessive
dans le fleuve. L’Arrawady est la colonne vertébrale du Myanmar, plusieurs
royaumes ont vu le jour sur ses rives. Ils sont deux à nous accompagner, l’un
mène le bateau, mais que fait donc l’autre ? non ! ce n’est pas
possible, avec une pompe à bras, il écope !...mais si ! mais
si ! heureusement il ne l’a fait que trois à quatre fois durant le voyage….
Nous
arrivons à Aye yav, port de Bagan, il y règne une importante activité, Bagan
est un port où l’on achète et vend des radeaux de bambou, les bambous coupés
sont utilisés pour fabriquer des paniers, des cloisons de maisons et divers
objets.
Le rivage est
jonché de jarres vernissées, elles ont été fabriquées et cuites dans les
petits villages de l’autre coté du fleuve, puis amenés par radeaux à Bagan où
elles seront proposées à la vente. Bagan étant une terre trop aride, il n’était
pas possible de cuire les briques destinées à la construction des temples,
elles étaient alors amenées en bordure du fleuve et transportées sur celui-ci, puis
apportées sur place avec les chars à bœufs. C’est bientôt le festival des pagodes,
de nombreux pèlerins sont attendus de toutes les régions, des marchands forains
vont s’installer et vendront des objets religieux, des soieries, des jarres,
des vêtements……, les pèlerins repartiront avec leurs jarres neuves remplies de
marchandises.
Nous
accostons en même temps que nos valises. De même qu’à l’aller, ces hommes et
ces femmes les transportent sur leurs épaules ou sur la tête. Une nuée de
jeunes filles et garçons encercle le bus, leurs sacs pleins de breloques de
toutes sortes. Nous faisons alors connaissance avec notre nouveau chauffeur et
son assistant, ils se prénomment respectivement Kyaw et Maung
Maung, cette fois je me suis prise en charge, leur demandant carrément de m’inscrire
leurs prénoms sur mon cahier de bord, n’ayant jamais réussi, malgré mes
nombreuses relances, à avoir les renseignements concernant ceux des précédents
auprès de Mi-Mi.
Il est 17 heures, à travers les vitres du bus, nous commençons à admirer
quelques temples et pagodes de briques et de stuc
de ce merveilleux site archéologique et nous rendons directement
à la pagode Shwesandaw pour admirer le coucher de soleil
sur cette campagne de terre ocre.
La 1ère
partie de ce reportage est terminée, j’espère que notre périple vous aura plu
et c’est tout naturellement que nous vous invitons à nous suivre dans ce
2ème volet où vous nous accompagnerez à la découverte de
l’époustouflant site de Bagan, ses 3000 temples en briques roses, dont certains
découverts en calèche traditionnelle, une procession du noviciat, une
fabrique d’objets laqués, du Mont Popa, ancien piton volcanique accessible
après 777 marches, et de bien d’autres superbes choses encore…. Dépaysement
garanti !