Myanmar

Volet 2 du voyage 

(Pour aller directement au volet 3)

Treize petits diaporamas sont visibles, voir à la fin du récit...

                        *  Suite du Samedi 15 Janvier

Il est 17 heures, à travers les vitres du bus, nous commençons à admirer quelques temples et pagodes  de briques et de stuc de ce merveilleux site archéologique et nous rendons directement à la pagode Shwesandaw pour admirer le coucher de soleil sur cette campagne de terre ocre.  

Cette pagode, la première construite par le roi fondateur, est l’une des plus élevées, terminée par une cloche cylindrique, elle offre une vue imprenable sur l’ensemble des temples. Monument avec cinq terrasses superposées qui s’étagent en décroissant jusqu’à une plateforme d’où s’élève le stupa, accessibles par un escalier de pierre....à pic !.

 Wooouuaah !   on n’y est pas montés !  la pente est très raide, gare au vertige, les marches pour la première terrasse ça peut aller, mais les suivantes font au moins 35/40 cms de hauteur, c’est le prix à payer pour admirer ce coucher de soleil.

Allez courage, et  d’une !…. puis une seconde !….. puis une troisième !…. finalement j’arriverais à monter jusqu’à la quatrième terrasse, mais là STOP ! je veertiiges..….. et toujours pieds nus ! une grosse barre inox a été installée pour aider à monter……. et empêcher la culbute lors de la descente….    

18h15, c'est la frustration, mais toute à une fin ! la communion entre l’astre et les temples de Bagan est terminée, le soleil nous a fait un beau cadeau, mais il nous dit au-revoir.

   

     Dans l’enceinte de cette pagode, se trouve un long bâtiment de brique, s’y trouve un bouddha couché de 18m de long (11ème)

Nous regagnons le Thazin Hôtel Garden dans le New Bagan. Hôtel installé dans un beau jardin de palmiers, chambres ornées de frises dépeignant des scènes de la période Bagan, les dessus de lits ont fait l’objet d’une superbe décoration florale. Une pagode illuminée tranche sur le vert des pelouses, ça n’étonnera personne, le site de Bagan en recélant plus de 2000 !

Une surprise nous attend lorsque nous arrivons à notre table devant la pagode, trois femmes « Padaung » sont assises sur des tapis, l’une d’elle tisse, les deux autres vendent des bijoux, ce n’était pas dans le programme, ne voulant pas accréditer ces mœurs, mais elles ne sont là que pour tenter de vendre quelques babioles. Vous l’aurez compris ! ce sont les femmes au long cou, les « femmes-girafes » tradition qui perdure encore malheureusement, parmi les femmes de cette ethnie. Elles viendront danser quelques pas, suivis dans chaqu’un de ceux-ci de leur garde-chiourne !

          * (point N° 8 carte itinéraire)  Photogénique, ce site archéologique de 42 km² est un bijou, avec plus de 5000 pagodes et temples. Il se situe à 144 kms au sud de Mandalay sur la rive est du fleuve Irrawaddy.

    *Quelques lignes d’histoire :
      Bagan fut fondée par les Möns en l’an 107. En 1057, après s’être emparé de leur capitale, le roi Anawratha en fit son premier empire et un haut lieu du bouddhisme. Grand guerrier, il rapporta d’une de ses campagnes militaires de nombreuses reliques du Bouddha, auxquelles il fallait donner un cadre à la hauteur. Ce fut le début d’une ère de constructions de temples, pagodes et sanctuaires divers.

Erigés à une cadence infernale, on atteignit rapidement le nombre de 12000 monuments de toutes tailles et de toutes formes, le but étant d’atteindre le nirvana.

En 1287 mise à sac par les troupes mongoles. Mais l’envahisseur préserva le site, les dégradations et destructions provinrent des intempéries et des catastrophes naturelles, tremblements de terre, débordement du fleuve, calamités qui ravagèrent et détruisirent près d’un tiers des temples, survint ensuite l’abandon et le pillage.

En 1975, l'Unesco restaura les principaux monuments après le très violent tremblement de terre de 1975.

Mai 1990, ordre fut donné à tous les habitants de déménager leurs biens du vieux Bagan et de détruire leurs maisons….La population a été déplacée dans les villages environnants sous prétexte de construire une ville nouvelle plus salubre. Certains pensent que c’était une manière de réduire les contacts avec les étrangers, colporteurs d’idées démocrates.

                * Dimanche 16 Janvier

Levée à 7 heures, je cherche, je fouine autour de l’hôtel … j’emprisonne dans mon Nikon ces images magnifiques des temples colorés par les lueurs rougeâtres du soleil.

    


Repas festif précédant une cérémonie du noviciatDépart à 8h30. Une musique arrive à nos oreilles, c’est une préparation pour un noviciat , femmes et enfants déjeunent à même le sol, un véritable festin, il est pourtant très tôt !

500 mètres plus loin, dans une ambiance de foire, la musique à tue-tête, une vingtaine de chevaux et de chars à bœufs attendent, décorés et pomponnés.

On admire, surpris et émerveillés, ces garçonnets vêtus d’habits princiers en satin, protégés par une ombrelle, maquillés, parés de bijoux, des fleurs de lotus piquées dans leur chapeau, il y a quelques petites filles, elles auront à l’occasion de cette fête leur première paire de boucles d’oreilles…  

En-tête de cortège, des jeunes femmes portent les huit objets indispensables pour l’entrée au monastère. Ces jeunes garçons y entrent pour quelques semaines, ils y seront rasés, revêtiront  la robe safran et feront le vœu des 10 préceptes (voir page spéciale moine).

    

Cette procession s’élance vers la pagode ou le temple pour y faire des prières et donations. Les cérémonies de noviciats qui durent trois jours sont organisées une fois par an, chaque petite ville a la sienne, il n’y a pas de date précise.

Maintenant, je vous propose de découvrir Bagan et ses monuments aux formes étonnantes, pyramidales, carrées ou rectangles. Une courte explication concernant la différence entre la pagode et le temple est nécessaire !

 # La pagode (stûpa-zedi) 3 à 5 terrasses, est en forme de cloche surmontée d’un parasol. Contenant des reliques, des  pierres précieuses. On n'y entre pas, elle est utilisée pour les manifestations religieuses et les offrandes, certaines possèdent des escaliers qui mènent de la terre au ciel…..

# Le temple, possède de 1 à 4 étages, un vestibule et un déambulatoire. Il a quatre entrées monumentales, à l’intérieur on y trouve des peintures murales, des niches avec statues de bouddha, des passages, des escaliers en colimaçon creusés dans les murs. Ces derniers mènent à l’étage supérieur, ensemble rectangulaire ou carré surmonté d’un toit en forme de flèche indienne et fini par l’ombrelle de Bouddha.

 * La pagode Shwezigon,  L’une des plus belles du pays, un petit air de Shwedagon. Commencée en 1059 sous le roi Anawratha. De multiples stûpas, templions à toits à étages, salles de prières, sculptures florales encerclent le stûpa principal recouvert de feuilles d’or. C’est aussi le rendez-vous des vendeurs de fausses pierres.

Dans une salle, des statues du  prince Siddhârta à plusieurs épisodes importants de sa vie, il deviendra le premier Bouddha : l’Eveillé. A l’un des quatre angles : une énorme statue d’un lion, animal protecteur.

 

    

Derrière une vitrine, les  « nats » du panthéon birman, objets de croyance intense. Esprits de grands rois, de héros légendaires et de divinités de la nature, il en existaient des centaines jadis qui se cachaient dans les forêts, les ruisseaux, sous les pierres.. Ils sont aujourd’hui au nombre officiel de 37. Certains sont bons, d’autres malveillants, ils sont habillés somptueusement et honorés régulièrement, car chaqu’un d’eux protège quelque chose.

*  Le temple Shwe-Gu-Gyi, Construit en briques en face du palais royal en 1131. A l’intérieur, quatre statues de Bouddha assis. Son histoire est tragique, celle d’un fils Natrathu, avide de pouvoir, qui étouffa son père, le roi Alaungsithu.  Cette mort violente valut à ce roi de devenir l’un des 37 « nats » vénérés.

 

* Le temple Gawdawpalin. Un des plus grands et imposants, édifié en 1174 par le roi Narapatisithu. L’histoire dit que le roi aurait montré tant de cruauté lors de la construction de la pagode Sulamani, que l’éminent moine aurait fui au Sri Lanka en signe de protestation. Le roi supplia son moine de revenir, ce temple serait un hommage pour son retour.

Temple de briques et pierres à deux étages. Au fond de chacune des quatre portes, une niche avec un gros bouddha doré, terrasses surmontées par une tour carrée, une  flèche conique et une ombrelle de 55 m. Très bien restauré après le tremblement de terre.

 

* La région de Bagan, et plus particulièrement le village de Myinkaba, est spécialisée dans la fabrication de laques.  C’est une tradition qui existe depuis 300 ans, les rois birmans avaient l’habitude d’offrir comme cadeau des objets en laque, on mettait également dans des coffres et des boites les manuscrits importants et les bijoux.

*Les méthodes sont ancestrales et perdurent toujours, fournissant du travail à des familles entières.
     En entaillant le laquier on recueille une sève de couleur noire.  Pour confectionner un objet laqué, on fait un support en bambou, bambou qui est découpé, assoupli pour lui donner la forme de l’objet désiré. Ce support ainsi crée est recouvert de laque à plusieurs reprises, en moyenne chaque objet aura bénéficié de 5 à 10 couches, mais cela peut aller
jusqu’à 20 pour les plus beaux.

Les ouvriers accroupis sur des tables basses, appliquent la laque avec leurs doigts ……. Entre chaque couche, l’objet doit sécher pendant 5 à 10 jours, dans une cave. Reste ensuite  à le décorer, soit les femmes peignent sur celui-ci des motifs à la main avant de recouvrir le tout d’une feuille d’or (qui va dorer les motifs) soit elles gravent, sans modèle ! les motifs au stylet, motifs inspirés de ceux des temples, qu’elles badigeonnent de peinture, puis les polissent.

Vous comprendrez qu’avec toutes ces manipulations, le temps de réalisation d’un objet peut aller de six à dix-huit mois ! Ces gens fabriquent des objets décoratifs mais aussi des ustensiles de tous les jours, vases, plateaux, bols, boites diverses dont la boîte à bétel ! ainsi que des meubles, des armoires, des jarres, etc…

   Un de ces artisans me proposera de dessiner un éléphant sur mon sac de toile.

Ces objets sont légers, résistants, la laque est inaltérable.  Je m’offre le véritable « bol à aumônes » cout de celui-ci : 18 dollars. (j’aurais préféré plus petit, style souvenir, mais y a pas !)   restera maintenant à le faire rentrer dans les valises !...  

Mais qu’est-ce ce donc que ce bétel, dont j’ai parlé de crachats dans les rues, dont on trouve des feuilles à vendre sur tous les marchés et qui apparemment tient une place importante dans la vie du birman ?

Le bétel est une sorte de feuille de vigne. On en superpose quelques unes avec de la noix d’arec, des feuilles de tabac séché, parfois de la chaux, il peut y avoir aussi de l’anis, de la cannelle….. le tout plié en une boule compacte prête à être dégustée, cette chique mastiquée à longueur de journée, produit un jus rouge. La plupart des chiqueurs en prennent 20 à 30 par jour.

Le bétel fait saliver et les hommes crachent sans aucun complexe, un peu partout, sur la rue, les trottoirs, sous votre nez…. ce jus de bétel rouge sang, carrément dégoûtant !  Un chiqueur se reconnaît à son sourire :  : dents rouges et rongées par cette drogue douce. Cette pratique remonterait au IXème siècle. Elle est aujourd’hui un objet de corruption, la chique lève à moindre coût bien des barrières de péage routier… (source Le Pt Futé)

Déjeuner au « Black Bamboo » restaurant tenu par un Birman marié à une … Française. Après celui-ci, visite de deux autres magnifiques temples :

*  Le temple Ananda. Le plus célèbre, le plus prestigieux, l’un des plus imposants. Construit entre 1091 et 1105 par le roi Kyanzittha, restauré après le tremblement de terre. Les flèches ont été redorées en 1990. Ses cinq terrasses s’élèvent sur un socle carré de 60 m.

Quatre entrées, à chaque accès une niche contenant un bouddha debout de 9 m (les quatre qui auraient atteint le nirvana !) Les statues sont en bois de teck d’un seul tenant, plaquées de feuilles d’or, seules celles du Nord et du Sud sont originales, les autres ayant été détruites par le feu. Les différentes positions de mains ont des symboles distincts (le premier sermon du Bouddha, le guérisseur,  l’apaisement)

Dans l’entrée, sous des tentures criardes, un moine chante dans un micro les textes sacrés, il est entendu de loin.

 

      

Quelques secondes de cette récitation de prières :

A l’’extérieur, 554 tuiles vernies illustrant les dix dernières jatakas  (contes et histoires des vies antérieures du bouddha) décorent la base et les terrasses, l’ensemble de ces représentations est unique dans le monde bouddhiste.

Allez, on va changer un peu ! on prend possession d’une charrette traditionnelle, celle-ci est plus confortable, je peux m’asseoir à l’arrière et mettre les pieds sur le piédestal. La capuche baissée me servant de barrière de sécurité  il me sera alors possible de prendre des photos,  notre cocher est un charmant jeune homme qui à chaque « stop photo » répondait « ok ! » et qui attendait patiemment mon « go ! »  

Vous dire devant quels temples ou pagodes nous sommes passés au cours de ces deux heures de balade sur les chemins de terre m’est bien difficile, tant il y en a …. et tant ils se ressemblent !  le temple Thatbinnyu, avec ses 61 m de hauteur, ses terrasses crénelées était reconnaissable, ainsi que le temple Ananda resplendissant avec sa flèche dorée ou encore le Dhammayangyi, plus massif …..

     

*  La pagode Gubyaukgyi de Myingaba.  Temple de style Mön, construit en 1113 par le fils de Kyanzittha, les décorations en stuc sur les fenêtres et les piliers sont d’une finesse extrême.

On doit sa construction à  une belle histoire d’amour. Le futur roi Kyanzittha qui fuyant les foudres de son père vint se réfugier dans un endroit où vivaient un moine et sa nièce Thambulla, celle-ci devint sa maîtresse et tomba enceinte, le jeune homme offrit une bague à sa belle, lui demandant de la vendre si le bébé était une fille et de la ramener au Palais s’il s’agissait d’un garçon. 7 ans plus tard, alors que Kyanzittha était devenu roi, Thambulla se présenta au Palais avec la bague et son fils Rajakumar.  Kyansittha en fit sa Reine, à la mort de son père, ce fils se servit de son héritage pour construire le temple Gubyaukgyi, et le dédia à son père.

Les pagodes sont aujourd’hui surveillées par des gardiens, car il n’y a encore pas si longtemps, il y eut beaucoup de pillages et de vols.

STOP ! Arrêt dans un village perdu au milieu de nulle part, Min Nan Thu, les habitants heureux de notre présence  nous laisse regarder et photographier leur habitat bien modeste, une jeune fille fait frire pour sa famille des beignets qu’elle nous  propose, l’épicerie vend des bonbons, chaque village possède son propre temple ou les habitants vont en principe tous les matins, faire leurs offrandes et prier.

Toujours avec moi en cas ou ! quelques stylos, ballons, savons, shampooings, on fait des heureux, j’ai toutefois l’impression qu’ils ont l’habitude de recevoir ces cadeaux de la part des touristes car jamais aucun n’a manifesté de l’étonnement, ce qui moi au contraire m’a un peu étonnée !

    

 

Nous reprenons notre calèche. Voici un campement, mon dieu quelle misère ! j’en éprouve un choc, ces familles vivant dans leurs carrioles, des troncs de bambou servant à la fois à faire sécher le linge et a attacher les boeufs… je suis très surprise que notre cocher soit passé par là, car ce n’est pas spécialement une image reluisante que nous voyons là !....

 

17h10.   Chut ! … je me concentre…. la carte photo va chauffer,  le soleil commence à colorer les briques des temples, mon cocher devra souvent s’arrêter, j’aurais tout aussi bien fait de suivre à pied…. Les autres carrioles  venant de partout nous doublent, ce n’est pas gênant, je me régale ! …   Dans cette contrée, il faut faire attention aux serpents qui pourraient se cacher dans les herbes aux abords des temples peu fréquentés. 

    


Arrivés au * temple Pyathadar, notre cocher nous dit « finish ! » Déjà ! j’aurais bien continué…  nous quittons ce gentil garçon, non sans l’avoir gratifié d’un bon pourboire, il l’a bien mérité, c’est bien dommage que nos conversations se limitaient à une dizaine de mots d’anglais seulement.

Ce temple possède  quatre niches ouvertes à l’air libre, dans chaqu’une d’elle, une statue de (?) je suis certaine que vous avez deviné  ! Toujours les pieds nus, nous escaladons les marches d’un couloir vouté, sombre, éclairé par des bougies posées sur le sol, pour arriver sur une terrasse, de celle-ci  nous allons admirer une seconde fois le soleil se couchant sur les temples et la plaine de Bagan.

    

Pourquoi cette vallée splendide ne fait-elle pas partie du patrimoine mondial de l’Unesco ? c’est un peu étonnant, non ! Réponse : parce que… le gouvernement a cru bon de construire une tour d’observation (payante) en plein milieu des temples, ainsi qu’un terrain de golf mis à la disposition de ces messieurs de la junte militaire. (il est conseillé de boycotter cette tour, mais maintenant qu’elle est là, qu’y faire ! …) il serait vraiment dommage que ce site se détériore faute de moyens, car il mérite à être connu.

Dîner au  Restaurant « Nandawun Riverside Garden ».

Un couple de marionnettistes nous fera une petite démonstration de leur talent. Les spectacles ont pour thèmes les jakatas ou les histoires des monuments religieux, il y a toujours un prince et une princesse dans les personnages principaux.

 Retour au Thazin Hôtel Garden.  


* Lundi 17 Janvier   Départ à 8h30. La première visite matinale sera pour un dernier temple, beaucoup moins connu :

 * Tayok Pye, construit au 13ème siècle par  Narathihapate roi qui  fuira à l’invasion mongole. Superbe temple à deux niveaux, le rez-de-chaussée contient des peintures murales admirables.

Je grimpe sur la terrasse, jette un dernier regard sur l’étendue du site, et d’un coup que vois-je ? une procession de noviciat qui vient par ici, quelle chance nous avons !

Celle-ci est plus intime, que quelques carrioles et chevaux, peu de touristes, et pour ne rien gâcher, contrairement à hier matin où nous avions dû photographier à l’ombre, ici c’est accompagné d’un superbe soleil que nous prenons part à la fête.

 

   

Images sublimes, ce contraste de couleurs avec le temple de briques en toile de fond, le mot n’est pas trop fort, vous pourrez juger vous-mêmes en regardant le diaporama de Bagan, ce que je vous conseille, bien évidemment !

    Cette vallée de Bagan est à ne surtout pas manquer ! un paysage à couper le souffle. Des milliers de temples et pagodes aux couleurs allant du blanc à l’orangé, mélange de stuc blanc et de briques, des milliers d’édifices qui pointent vers le ciel leurs dômes baignés par la lumière du soleil.

Nous terminerons la visite de ce lieu enchanteur qui nous a livré quelques uns de ses plus précieux trésors, par ce qui aurait pu être le départ de la visite, en l’occurrence ça sera notre « porte de sortie » !

*La porte de Sarabhâ. Ultime vestige du site, le reste ayant été emporté par le fleuve. Les murailles et ses 12 portes ont été construites par le roi Pyinba en l’an 849.  Deux nats dans leurs oratoires gardent celle-ci (un frère et sa sœur) Leur histoire ?  ils ont été injustement mis à morts par un roi voisin, depuis lors ils sont devenus les nats vénérés des habitants de Bagan, les protecteurs du pays, de la maison et de la famille. 

       


Arrêt au marché de # Nyaung-Oo, toujours le même spectacle coloré, on ne s’en lasse pas ! femmes et enfants au visage recouvert de tanaka, paniers et jarres remplies de fruits et légumes, épices, poissons séchés, jaggeris,  étalages à même le sol de choux-fleurs, poivrons, tomates, piments rouge, haricots, bûchettes de tanaka….

Deux hommes déambulent parmi celui-ci, une jarre pendue à une tige de bambou, elle-même posée sur leurs épaules, pour attirer l’attention, l’un d’eux fait sonner un petit gong, image nouvelle pour nous. Une rue est réservée aux vendeurs de riz, celui-ci est proposé dans des superbes bacs en bois.

 

   

Un autre quartier, celui des coupons de tissus et des objets laqués, j’ai envie d’acquérir plusieurs plateaux, je m’informe du prix auprès d’une jeune fille, elle me voit venir  … celui qu’elle me propose est irréel,  mais elle s’y tient.  Je m’en vais, mais elle s’accroche, me poursuit à travers tout le marché, finalement je les achèterais quelques stands plus loin à un jeune homme qui lui m’aura proposé de suite un prix correct que je ne marchanderais même pas. La jeune fille a vu notre transaction et regrette sans doute de ne pas avoir été raisonnable ! Vous me direz, qu’entend-t-on par prix correct ? faut dire que certains en avaient déjà acheté et que Mi-Mi nous avait donné à tous une fourchette de prix, celui demandé par cette jeune vendeuse correspondait non pas à la fourchette ….. mais au couvert complet !

Le dernier arrêt de la matinée sera la visite d’une fabrique artisanale de vin de palme et de « jaggery » (bonbons de sucre)  

Depuis quelques kilomètres, nous avions pu voir le long de la route les « toddys » une sorte de palmier propre à la Birmanie, équipés d’échelle de corde permettant aux paysans d’aller chercher le jus.

# Fabrication des jaggerys. Après incision au sommet du toddy, le jus s’écoule lentement dans des pots, le paysan, jeune homme svelte, jeune et pas sujet au vertige de préférence …. grimpe le long de l’échelle jusqu’au sommet et récupère les pots, il paraît qu’avant de monter, cet homme s’incline devant le palmier et fait une courte prière, rassurant ! je l’ai entendu dire, mais pas eu l’occasion de le voir faire..

 

Le jus recueilli est mis à bouillir pendant une heure dans de grandes marmites, sera brassé en permanence, il finira par prendre la consistance d’une mélasse, puis se solidifiera, les femmes, les mains dans cette mélasse, en feront des boulettes de sucre brut. Bonbons d’un goût exquis bien souvent proposés par les paysannes sur les marchés, mais d’une valeur calorique que je n’ose imaginer !

  

# Le vin de palme est le résultat de la fermentation de ce jus de toddy.

Ce « toddy » pousse rapidement et en abondance au centre de la Birmanie. Très résistant, il est utilisé dans les campagnes pour l’habitat et la vannerie. Les palmes sont tressées à la main par les femmes, séchées elles peuvent faire office de toiture. Un homme debout sur une planche fait tourner un bœuf, je vous présente le moulin à huile artisanal….  Les cacahuètes (ou le sésame) sont broyées par le pilon, l’huile est alors récupérée dans le godet. Les petites branches, hachées par une machine artisanale, serviront de nourriture pour le bétail.

      

Le paysan, histoire de mettre du beurre dans ses épinards, plus sérieusement !... d’être moins misérable, vend ses jaggerys dans des petits paniers tressés,  ses bouteilles de vin  sont emballées de la même façon. Allez, on se laisse tenter,  mais ça commence à peser tout ça …...

Déjeuner au « Yangon Restaurant » puis route pour le Mont-Popa.  Adieu Bagan ! 

Installation à l’hôtel « Popa Moutain Resort » chouette hôtel au milieu d’un parc naturel sur le flanc du volcan, l’accès des chambres sous forme de bungalows se fera en montant une bonne cinquantaine de marches (un avant-goût de ce qui nous attend !) …… La route pour aller au mont  est à la limite du praticable, mais il n’y a pas loin,  5 kms environ. Le ciel s’est couvert, de gros nuages noirs menacent….

*Le Mont Popa (1518m d’altitude)  (point N° 9 carte itinéraire) volcan éteint, à 50 kms au SE de Bagan. Les cendres volcaniques ont fertilisés ses flancs, favorisant la croissance d’une végétation luxuriante. Les habitants de la région considèrent ce mont comme la résidence des dieux, aujourd’hui c’est un haut lieu de pèlerinage bouddhique

Il faut gravir 777..… marches pour atteindre le sommet de cette colonne de lave solidifiée  L’escalier est couvert, au-dessus de nos têtes, des panonceaux portant les noms des nombreux donateurs.  A la moitié du parcours, il faut enlever ses chaussures, hé oui !..... on arrive à un monastère, et continuer pieds nus sur un sol souillé, malgré les employés qui nettoient à l’huile de coude.

Saleté provenant des dizaines de singes en liberté, courant dans tous les sens, qui ont envahi les escaliers et ne se gênent pas pour y faire leurs besoins.
    Y a pas à dire, ce fût un grand moment !!... monter près de 800 marches (dont environ 350 pieds nus) à la sueur de notre front en zigzaguant entre les excréments et l’urine,  redouter lors des pauses qu’une de ces charmantes bestioles qui bondissaient de marches en marches, ne s’en prenne à votre sac ou à vos lunettes, ou encore vous saute sur le dos…

Un conseil ! ne pas avoir de nourriture sur soi, les marchands en vendent pour nourrir ces macaques (ça ressemble à un sucre d’orge) surtout ne pas en acheter ! ils la sente et tenteront de la chaparder. Nous n’avions rien, ni dans nos poches, ni dans nos sacs, et ils ne se sont pas spécialement occupés de nous, ne pas les narguer non plus, car ils sont imprévisibles.
    Mais ne faisons pas de parano,  le birman veille sur la tranquillité du pèlerin avec un lance pierre et un bâton…...

Et j’ai gardé le meilleur pour la fin …. nous arrivons maintenant au pied d’une échelle métallique de près d’une trentaine de marches, presque à la verticale, je rassure, elle a de bonnes rambardes ! combien de mérites avons-nous gagnés ?  quelques uns très certainement, car a chaque pas sur ces marches grillagées, la plante de nos pauvres pieds, pas habitués à ce luxe souffrait.

   

Bon vous voyez, on y est bien arrivés !

En bas du mont, une grande pièce abrite les 37 nats et ceci depuis bien longtemps. Jusqu’au XIème les rois de manquaient d’ailleurs jamais de leur rendre visite avant d’entamer leur règne. Le Mont Popa est considéré comme étant la résidence de tous les génies, de nombreux pèlerins s’y rendent pour les vénérer.

 En 1960 fut construit sur le bouchon volcanique le monastère « Taung Kalat » ainsi que des sanctuaires où brûle l’encens, des templions remplis de bouddhas couverts d’offrandes, de nats recouverts d’habits colorés, de stupas dorés, bref ! un kaléidoscope, une avalanche, une cacophonie  de couleurs….

Voici deux cloches ! faire sonner l’une d’elles attire l’attention des esprits, votre vœu secret sera réalisé. je ne m’en prive pas, et un coup de gong !.. 

Une déambulation dans ce labyrinthe formé par tous ces petits et grands monuments et nous entamons la descente, combien déjà ? ah oui ! 777 marches, dont l’échelle métallique ….. A plus tard !....

     

   

Aujourd’hui, le long des escaliers, les nombreuses échoppes  vendent des souvenirs, mais aussi des herbes médicinales, des orchidées, des feuilles de thé séchées ou des bouteilles remplies d’eau de santal pour les offrandes, que nous avions pris pour des jus de fruits, faut être nuls, non !

Retour à l’hôtel, un belvédère offre une merveilleuse vue sur le mont et son monastère, malheureusement le coucher de soleil n’est pas au top, les vilains gros nuages sont toujours là !   Dîner sur place.

* Mardi 18 Janvier

Ce matin, le lever du soleil est magistral sur les pagodes du Mont, l’or brille de tous ses feux.

Hier, aux dernières lueurs du jour, le chauffeur avait été surpris à changer une roue ?... ce matin, on s’arrête donc dans un garage. C’est un garçonnet d’à peine 14 ans qui extraira cette chambre à air et la remplacera, je me demande quel poids fait cette roue ?

  

Aujourd’hui nous ne ferons que de la route, notre destination finale est Kalaw sur le plateau shan, distant de 230 kms, la journée entière pour y parvenir sera nécessaire.

Le trajet nous fera voir quelques aspects peu reluisants de la vie des birmans, tels que ces petits bus de transports en communs bondés, voir surbondés, le dernier accroché sur le marche-pied avec une corde… Quand il n’y a plus de place, y en a encore….. sur le toit, assis au milieu des valises et des sacs pleins de riz. Au fur et à mesure qu’une femme monte, les hommes laissent leur place et grimpent, plus par respect de la religion que par politesse ou galanterie !...

Grosse moyenne de 30 kms à l’heure sur une route de montagne, cahoteuse, truffée de nids de poule.

My-My racontait..… parlait en vrac ..… des salaires mensuels et du kilo de bananes ..… mes notes sont difficilement décryptables, mais pour vous, j’ai fais un gros effort (travailleur manuel : 50 dollars, réceptionniste dans un grand hôtel : 60 dollars, fonctionnaire du Gouvernement : 100 dollars, personne employée au sein du groupe Total : 400 dollars, la condition majeure pour pouvoir prétendre y être embauché : parler français… cette multinationale exportant du gaz emploierait aujourd’hui 800 personnes, un kilo de bananes : 1000 Kyats (bien cher !) 1 pomme : 200 Kyats, une machine à laver : 200 dollars, une vache : 100 dollars)

La traversée du plateau shan réserve des paysages variés ou alternent jungles et monts pelés. Les zones les plus arides sont habitées, les conditions de vie dans ces villages y sont certainement difficiles.

Voici successivement des anciennes mines de jade, des plantations de coton, de choux, puis une zone forestière, comme en témoignent ces troncs de tecks coupés, prêts à l’exportation, 2500 fonctionnaires seraient employés à cette industrie fort lucrative pour le gouvernement, un péage, deux péages …..

    

Déjeuner au restaurant « Golden Land » à Yinmabin.

Aujourd’hui je ne vous ai pas abreuvé de pagodes et de bouddhas …. je vais vous parler un peu de la cuisine birmane, du moins de ce qui nous a été proposé.  Cuisine fortement inspirée de son grand voisin : la Chine.

En entrée une soupe de poisson, parfois incluant du vermicelle.

Le plat typique est le curry birman (hin) La viande est principalement du poulet, du mouton, plus rarement du porc ou du bœuf,  le birman en mange peu le considérant comme un compagnon de travail et, donc indigne de finir à la boucherie. Cette viande est préparée avec de l’ail, du gingembre, des oignons, le tout baignant dans beaucoup d’huile.  Ces préparations sont présentées en minuscules portions, le couteau faisait rarement partie des couverts !...  Ce qui nous a un peu désorientés, c’est qu’il vous est servi en même temps une multitude de plats : deux curry de viandes différentes + un curry de poissons + un curry de légumes, un plat de nouilles, le riz, tout un tas de sauces ….

Les accompagnements : légumes servis en salade,  jeunes pousses de tamarin, tomates, choux,  piments rouges, aubergines, noix de cajou, nouilles sautées, sans oublier bien sûr, les marmites entières de riz, servi en coupes individuelles ou à volonté et plus encore !... en tout cas, ce fut un bon aliment pour prévenir d’ une quelconque « tourista »

Comme boissons, il est beaucoup proposé la tasse de thé, mais aussi des bières locales, ainsi que l’eau minérale locale, en bouteille décapsulée devant vous.

En dessert, invariablement, des fruits,  présentés seuls ou en assortiment, c’était selon ! : l’avocat, considéré ici comme un fruit,  la mangue, la papaye, l’orange sans oublier l’incontournable banane, bien ventrue et délicieuse.

Et hop, c’est reparti !  D’ici Kalaw, nous empruntons principalement une route de montagne avec ses nombreux lacets, ses innombrables tronçons de piste, il y aura quelques longs arrêts pour réfection de la chaussée.

La réfection des routes est l’un des symboles les plus poignants d’une condition de vie misérable.
      Si nous revenions dans 10 ans, il est probable qu’on en serait à peu près au même point, quand on voit ce dont ces pauvres gens disposent, tout se fait à la main, depuis le cassage de cailloux jusqu’à la mise en place du bitume à coup de sceaux, mètre par mètre,  bitume fumant entreposé dans des bidons de 200 L, et devinez qui cassent les cailloux ? de suite vous pensez cantonniers ! hé non, c’est la besogne des jeunes femmes !
      Témoignage bouleversant de la misère d’un peuple soumis, travaux éprouvants pour des salaires de misère, quant ce n’est pas du travail forcé
(sujet sensible, dont on ! .. ne parle pas )

Arrivée à Kalaw, il est près de 19 heures, nous disons au-revoir à Kyaw et Maung Maung, ils doivent retourner sur Bagan !  et prenons possession de nos chambres à l’hôtel «  November Kalaw » La température a chuté, faut dire qu’on est à 1320m d’altitude. Bonne nuit !

* Mercredi 19 Janvier

Bonjour Myo Wim Tun, bonjour Aung Kyaw Soe, ils sont nos nouveaux chauffeur et assistant, des vrais gamins …. 

Kalaw est une ancienne station climatique britannique, mais aussi le départ pour plusieurs jours de trek, mais ce n’est pas là notre but …. station tempérée, les anglais aimaient s’y retirer l’été, il reste de cette période quelques maisons coloniales, que Mi-Mi nous fera découvrir,  ces maisons construites sur la colline sont habitées par des riches birmans, de ceux qui vivent dans le « triangle d’or » qui n’est après tout.. pas très loin.

Rencontre avec quelques écoliers, leur déjeuner bien rangé dans un empilage de boites métalliques.

 

       

Nous reprenons la route pour les grottes de Pindaya Une barrière, l’entrée dans cette région est surveillée, fait l’objet d’une autorisation, Mi-Mi doit montrer papiers d’identité et carte de guide, elle nous dira plus tard avoir présenté la feuille où elle avait  noté nos coordonnées …..

Arrêt à Aungbann, ce n’est pas le jour des cinq marchés tournants, nous ne verrons pas en profusion les femmes Pa-o ou Danus descendues des montagnes s’y empresser, c’est seulement le marché quotidien.  Ici, les marchandises ne sont pas étalées à même le sol, mais installées avec soin sur des caisses, plus confortable pour le visiteur et peut-être aussi pour éviter les problèmes en période de mousson.

  

11h30 nous arrivons aux *  Grottes de Pindaya, 1180m d’altitude. (point N° 10 carte itinéraire)  Grottes datant de plusieurs millions d’années. Une quantité phénoménale de statues de Bouddha furent découvertes il y a une centaine d’années, aujourd’hui elles seraient au nombre de près de 9000 paraît-il !

Vous voulez connaître une belle histoire, l’histoire des grottes de Pindaya ? Sept sœurs, princesses de surcroit, occupées à se baigner dans le lac ne virent pas la nuit tomber, faisant trop sombre pour rentrer, elles décidèrent de passer celle-ci dans une grotte. Une araignée géante qui vivait tout près eut envie d’en faire son déjeuner et tissa une toile devant l’entrée de la grotte emprisonnant ainsi les jeunes filles. Le jeune prince Kummabhaya passant par hasard entendit leurs cris et d’un coup de flèche tua le monstre. Il se serait alors écrié "Penguya" (j’ai tué l’araignée) d’où le nom des grottes. Il est dit qu’il épousa l’une des princesses, la cadette !

Aujourd’hui une sculpture de l’araignée et du prince la visant avec son arc et ses flèches  ont été ajoutées à l’entrée de l’escalier couvert.

Droit pour l’appareil photo : 300 kyats. Quelques marches nous mènent au pied d’un ascenseur récent, mais non, mais non ! il n’y aura pas de panne de courant ….. du moins, nous l’espérons !

Voici l’une des plus belles grottes du Myanmar, l’un des plus mystérieuses et envoûtantes d’Asie du Sud-Est. Au fil du temps, ces statues sacrées ont été déposées et accumulées dans un grand désordre. Les plus vieilles datent du XVIIème. A l’origine, elles étaient en teck, albâtre, marbre ou bronze, mais aujourd’hui beaucoup ont été recouvertes de nouvelles feuilles d’or ou repeintes de laque. Pendant la seconde guerre mondiale, des soldats japonais s’y seraient cachés.

On pénètre dans une espèce de labyrinthe, entrant  tout d’abord dans la grotte principale, la plus chargée et la plus impressionnante, avant de s’enfoncer dans les autres cavités. Ce n’est que succession de bouddhas de toutes tailles, il y en a partout… dans tous les coins et les recoins.

Vous voulez investir ? pas de problème, à Pindaya, on peut acheter un bouddha ou faire une donation pour son entretien, en échange vous aurez droit à votre nom inscrit sur une plaque ou une étiquette, c’est pas beau ça ! ..

 

Du haut des grottes, joli panorama sur la plaine et le lac légendaire. Achat d’un CD de harpe, musique traditionnelle.

Au pied de la colline, de nombreux banians centenaires. Arbre original qui peut vivre 300 ans, ses racines descendent, montent et entourent le tronc de l’arbre. Arbre sacré car il  renferme l’esprit de Bouddha et symbolise la vie éternelle avec ses racines sans fin.

Déjeuner au « Green Tee Restaurant » au bord du lac.

Début d’après-midi, visite d’un  # atelier «  Aung Umbrella » Les ombrelles de papier shan sont la spécialité de Pindaya.  Démonstration des différentes étapes de la  fabrication de ces ombrelles à partir du murier.

Commençons tout d’abord par la fabrication du papier shan :

Les branches du mûrier sont  pilonnées pour en presser les fibres. La pâte, après filtrage, est mise sur un tamis  qui sera plongé dans l’eau. Parfois des fleurs, ou des pétales seront ajoutées. Le tamis sèchera pendant une journée au soleil. Ces fibres ainsi traitées formeront la trame grossière du papier, celui-ci servira à la fabrication des ombrelles, mais aussi à l’emballage de thé.

L’ombrelle… Il faut commencer par lui faire un manche, il est fabriqué ici sur un tour à bois artisanal comportant un ressort en bambou, une ficelle et une pédale. Une femme dispose sur l'armature terminée le papier avec de la colle faite à partir de riz gluant, une autre met la touche finale en y peignant des motifs, plutôt des fleurs. Tout dans la fabrication de ces ombrelles est du fait main avec des produits naturels.

   

Nous prenons la direction de Taunggyi, et assistons en cours de route à la moisson du riz, ce travail est fait en communauté, tout le monde s’active, les femmes trient manuellement le grain de la paille. Cette région de hauts plateaux est très fertile, aujourd’hui, les paysans y cultivent également des pommes de terre, du maïs, du blé des potirons et des choux.

Taunggyi, 1500m d’altitude, capitale de l’état shan.  Dîner dans un restaurant de la ville. Nuit au « November »  Appel vers la France, coût de celui-ci : 7 dollars la minute.

* Jeudi 20 Janvier

Prochaine visite : le site archéologique de Kakku, 40 kms au Sud de Taunggyi. Celui-ci étant en territoire « Pa’O » il faut obligatoirement passer par le bureau du G.I.C.  (Golden Island Cottage)  et embarquer le guide qui fera la visite avec nous. (les droits d’entrée profiteront à la communauté) Ces Pa’O après bien des négociations ont obtenu de la junte un peu d’indépendance, et du coup l’accès du site aux étrangers fût autorisé.  C’est ainsi que Khun Pan Maung va passer la journée en notre compagnie, il va nous donner quelques infos sur les ethnies présentes dans cette région.

Mais qui donc est cette personne avec une serviette bariolée sur la tête ? elle se retourne et se présente : Thin Thin Su, 19 ans, elle est « Pa’O » étudiante en Langues Etrangères à l’Université, et veut devenir guide touristique, elle accompagne ainsi parfois les groupes.

Un petit mot sur les ethnies du Myanmar, il y en a plus de 135 avec leur propre dialecte, rassurez-vous !.. je ne vous fais qu’un court résumé en quelques lignes.

- Le « peuple birman » ou « bamar » descendants des Mongols, majorité du pays avec 70 % de la population, il s’est installé là où se trouvent les terres les plus riches.     - Les « Shan » ils ont bénéficié en 1948 de privilèges qui leur seront retirés en 1959. Diverses forces rebelles sont alors crées qui entrent en lutte contre la répression birmane, ils résident plutôt a l’est  (10% environ 5 millions)

Femme Padaung, femme-girage- Les « Karen » communauté chrétienne (7% -3 millions) En guérilla contre le pouvoir actuel. Les « Pa‘O » sous ethnie des Karen habitent principalement la partie sud-ouest de l’état Shan. Les « Padaung » une autre sous ethnie des Karen, les femmes sont mondialement connues sous le nom de « femmes-girafes » 7000 Padaung sont établies aux alentours de Loikaw (sud du lac d’Inlé)

- Les « Mön » les plus anciens habitants de Birmanie (2% - 1 million) peuple peu revendicatif vis-à-vis du pouvoir central. Il régna sur le pays jusqu’en 1057, lorsque Anawratha s’empara de Thaton leur capitale.

 Arrêt au marché de # Naung Kha, c’est un marché Pa’O, on  reconnaît les femmes à leur tunique indigo à manches longues portée sur un Longwy de même couleur, ainsi qu’à la serviette-éponge bigarrée, qu’elles arborent fièrement sur leur tête, elles portent également un sac à bandoulière tissé. Ce marché est propre, une partie est couverte, outre les marchandises paysannes on trouve des petites gargotes de plein air, des vendeurs de tofus frits, des fumeuses de cheroot. Le tofu est un mélange fait de farine, d’eau et de safran qui sera cuit jusqu’à obtention d’une pâte crémeuse, cette pâte jaune peut ensuite être coupée en tranches, se manger fraîche ou frite.

    

La route qui mène à Kakku est maintenant une piste cahoteuse, ou le bus prend toute la largeur, il se retrouve rapidement chevauchant un dos d’âne, pour l’alléger, nous descendons tous, provoquant l’amusement des locaux. Moyenne : 20 kms à l’heure… Ouf, c’est bon, il se dégage....

Les maisons aux toits de palme ou de chaume sont caractéristiques avec leur cloisons extérieures tressées avec des tiges de bambou de deux tons, un chef d’œuvre de patience, le résultat est agréable à regarder.

Déjeuner au « Hlaing Konn » restaurant situé face au site, hé oui, on y est tout de même arrivés !...  il fait partie du G.I.C.

*Site archéologique de Kakku. (point N° 11 carte itinéraire) 2500 stûpas sont concentrés sur une surface rectangulaire de 200 m x70 m. Ce site autrefois caché dans les bois des collines Shan est la fierté du peuple Pa’O, lequel respectueux des traditions et fervent bouddhiste en est le gardien. Jusqu’en 2000, le lieu était abandonné, la plupart des stûpas était en ruine, noyés dans la végétation.

Depuis il a été débloqué 40 millions de kyats pour sa réhabilitation, tous ne sont pas encore restaurés, ils attendent un donateur.

Une allée carrelée, un petit jardin et des arbustes fleuris nous accueillent. Quoiqu’on soit à l’extérieur, c’est encore pieds nus qu’on nous partons à la découverte de ces stûpas aux pointes effilées, parfois presque collés les uns aux autres, ils comportent généralement 4 statuettes de Bouddha, dans l’un d’eux il est sur son lit de mort, veillé par quelques moines.

      

    La plupart, ornés de gracieuses arabesques ou de figures décoratives, animaux, divinités, daterait des 17ème au 19ème siècle, mais la pagode centrale à l’extrémité du site serait beaucoup plus ancienne.

    

Les ombrelles sont particulières, selon que les stûpas soient shans ou birmans.  Près des stûpas recouverts d’or, le site est gardé par un jeune homme armé….

              

 

Tout près de la pagode centrale, une sculpture représentant un sanglier doré… une bien belle légende  la pagode centrale générait la nuit une aura lumineuse au cœur de la forêt, impossible pour les habitants de localiser la source de cette lumière, c’est un sanglier qui un jour les y aurait conduits, depuis cet animal est très vénéré si l’on en croît les billets offerts.

Nous repartons vers Nyaung Shwe, situé sur le bord du lac Inlé, arrêt à :

 # Win Ya, un village Pa’O, il est presque désert, les hommes sont partis travailler dans les plantations de thé, de blé ou d’oignons, le plus souvent pour quinze jours.

Nous assistons en direct à la construction d’une maison. Ca et là, les récoltes sont mises à sécher.  Ce brave homme était heureux de se faire photographier, mais tenait auparavant à mettre son turban sur sa tête, il est vieux nous dit My-My, il a 60 ans, voyant notre tronche, elle corrige : plutôt 65 !...  


  

La dernière visite de la journée sera pour :

*le monastère Shwe Yan Pyay. (point N° 12 carte itinéraire)  Les novices y reçoivent une éducation. Il est 17h30, dans une semi-obscurité, ils apprennent à haute-voix les textes bouddhiques, assis en position de lotus, au pied d' une imposante statue d’un bouddha posé sur un socle de mosaïque, bouddha recouvert d’or, mais aussi d’une robe rouge vif brodé de fils d’or, aurait-il pris froid ?

Le monastère est un édifice en bois, sur pilotis, datant de 1907, aux fenêtres ovales inhabituelles, permettant avec un peu de chance, d’entrevoir la tête des moinillons. L’escalier extérieur en pierre représente des figures de dragons. Toit stylisé, dommage que tout cet ensemble manque d’entretien, sérieux manque de peinture aussi bien sur le bois de la façade que  sur les toits recouvert de tôles…

 

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Nuit au « Paraside » à Nyaung Shwe

La 2nde   partie de ce reportage est terminée, j’espère que notre périple vous aura plu et c’est tout naturellement que nous  vous invitons à nous suivre dans ce 3ème et dernier volet où vous nous accompagnerez à la découverte du lac Inlé, ses villages et monastères lacustres, ses jardins flottants, ses pêcheurs Inthas à la façon unique au monde de pécher, et enfin les deux jours passés à la découverte du Rocher d’Or, un grand moment….

Dépaysement garanti


3ème volet. Suite et fin de notre voyage, le lac Inlé, le Rocher d’Or Æ