Après la visite de Mandalay,
ses temples et ses grottes, nous voici à bord d’un petit bateau pour une mini
croisière sur l’Irrawady en direction de Bagan. Quelques heures plus tard nous arrivons à Aye yav,
petit port où il y règne une importante activité, Bagan est un port où
l’on achète et vend des radeaux de troncs de bambou, les bambous coupés sont
utilisés pour fabriquer des paniers, des cloisons de maisons et divers objets.
Le rivage est jonché de jarres vernissées, fabriquées et
cuites dans les petits villages de l’autre coté du fleuve puis amenées par
radeaux à Bagan où elles seront proposées à la vente.
Bagan étant une terre trop aride, il n’était pas possible de
cuire les briques destinées à la construction des temples, elles étaient alors amenées
en bordure du fleuve, transportées sur celui-ci, puis apportées sur place avec
les chars à bœufs.
C’est bientôt le festival des pagodes, de nombreux pèlerins
sont attendus de toutes les régions, des marchands forains vont s’installer et
vendront des objets religieux, des soieries, des jarres, des vêtements……, les
pèlerins repartiront avec leurs jarres neuves remplies de marchandises.
Nous accostons en même temps
que nos valises. De la même façon qu’à l’aller, ces hommes et ces femmes les
transportent sur leurs épaules ou sur la tête.
Une nuée de
jeunes filles et garçons encercle le bus, avec l’intention de nous vendre leurs
breloques de toutes sortes, dont leurs sacs sont remplis.
Nous faisons alors connaissance avec notre nouveau chauffeur et
son assistant, ils se prénomment respectivement Kyaw et Maung Maung,
je leur demande de m’inscrire leurs prénoms sur mon cahier de bord, n’ayant
jamais réussi malgré mes nombreuses relances, à avoir les renseignements
concernant ceux des précédents, auprès de Mi-Mi.
Bagan(point
N° 8 carte itinéraire) Photogénique, ce site archéologique de
42 km² est un bijou, avec plus de 5000 pagodes et temples. Il se situe à 144
kms au sud de Mandalay sur la rive est du fleuve Irrawaddy.
Quelques lignes
d’histoire :
Bagan fut fondée par les Möns
en l’an 107. En 1057, le roi Anawratha en fit son premier empire et un haut
lieu du bouddhisme. Grand guerrier, il rapporta d’une de ses campagnes
militaires de nombreuses reliques du Bouddha, auxquelles il fallait donner un
cadre à la hauteur. Ce fut le début d’une ère de constructions de temples,
pagodes et sanctuaires divers.
Erigés à une cadence
infernale, on atteignit rapidement le nombre de 12000 monuments de toutes
tailles et de toutes formes, le but étant d’atteindre le nirvana.
En 1287 Bagan est mise à sac
par les troupes mongoles, mais l’envahisseur préserva le site, les dégradations
et destructions provinrent des intempéries et des catastrophes naturelles,
tremblements de terre, débordement du fleuve, calamités qui ravagèrent et
détruisirent près d’un tiers des temples, survint ensuite l’abandon et le
pillage.
En 1975, l'Unesco restaura
les principaux monuments après le très violent tremblement de terre de 1975.
Mai 1990, ordre fut donné à
tous les habitants de déménager leurs biens du vieux Bagan et de détruire leurs
maisons….La population a été déplacée dans les villages environnants sous
prétexte de construire une ville nouvelle plus salubre. Certains pensent que
c’était une manière de réduire les contacts avec les étrangers, colporteurs
d’idées démocrates.
Il est 17 heures, à travers les vitres du bus, nous commençons à
admirer quelques temples et pagodes de briques et de stuc de ce merveilleux
site archéologique et nous rendons directement à la :
Pagode Shwesandaw pour
admirer le coucher de soleil sur cette campagne de terre ocre.
L’histoire de la pagode en quelques
lignes : Shwesandawquisignifie « Temple d’Or
des Cheveux » fut le premier Zedi construit par le roi fondateur Anawrahta
en 1058 pour abriter un cheveu de Bouddha offert par les Môns après la victoire
de Thaton. Shwesandaw est au centre du royaume, tout un symbole, celui du
passage à l’Empire, mais aussi cosmique, les terrasses représentant les
versants du Mont Méru, la demeure des dieux.
Le style architectural est môn, mais avec un corps central
(anda) en forme de cloche. L’anda, de base octogonale repose sur cinq terrasses
carrées qui s’étagent en décroissant jusqu’à une plateforme d’où s’élève le
stupa, la pointe couronnée d’une ombrelle ornée de joyaux est
une réfection moderne.
Contenant une relique, Shwesandow est l’une des plus sacrées.
Autrefois les terrasses possédaient des terres cuites représentant les Jatakas,
les plus anciennes de Bagan, aujourd’hui il n’en reste pratiquement plus
aucune.
Cette pagode, l’une
des plus élevées, offre depuis le stupa, accessible par un escalier de pierre
presque à pic…. une vue imprenable sur l’ensemble des temples !Dans l’enceinte de cette
pagode, se trouve un long bâtiment de brique abritant un bouddha couché de 18m
de long (11ème)
Wooouuaah !
on n’y est pas montés ! la pente est très raide, gare au vertige,
les marches pour la première terrasse ça peut aller, mais les suivantes font au
moins 35/40 cms de hauteur.
Allez courage…. et d’une !…. puis une
seconde !….. puis une troisième !…. finalement j’arriverais à monter
jusqu’à la quatrième terrasse, mais là STOP ! je veertiiges..….. et
toujours pieds nus ! une grosse barre inox a été installée pour aider à
monter……. et empêcher la culbute lors de la descente….
Cette terrasse offre un
superbe panorama à 360° sur la vallée de Bagan, avec ses nombreux temples qui
émergent de la végétation. De notre observatoire, nous contemplons l’incessant
défilé de calèches remplies de birmans, touristes et parfois de paysans,
celles-ci soulèvent un nuage de poussière qui mélangé avec les premières lueurs
du soleil se couchant offre un joli spectacle.
18h15, c'est la frustration,
mais toute à une fin ! la communion entre l’astre et les temples de Bagan
est terminée, le soleil nous a fait un beau cadeau, mais il nous dit au-revoir.
Nous
regagnons le Thazin Hôtel Garden dans le New Bagan. Cet hôtel est installé
dans un beau jardin de palmiers, les chambres sont ornées de frises dépeignant
des scènes de la période Bagan, les dessus de lits ont fait l’objet d’une
superbe décoration florale.
Dans les
jardins de l’hôtel, la pagode illuminée tranche sur le vert des pelouses, on la
voit de loin. Ca ne nous étonne pas, le site de Bagan en recélant plus de
2000 !
Nous dînons
dehors devant cette pagode. Une surprise nous y attend, trois femmes « Padaung »
sont assises sur des tapis, l’une d’elle tisse, les deux autres vendent des
bijoux.
Ce n’était
pas dans le programme, ne voulant pas accréditer ces mœurs, mais elles ne sont
là que pour tenter de vendre quelques babioles. Vous l’aurez compris ! ce
sont les femmes au long cou, les « femmes-girafes » tradition
qui perdure encore malheureusement, parmi les femmes de cette ethnie. Elles
viendront se trémousser quelques instants sous notre nez, probablement dans
l’attente d’une pièce, suivies pas à pas de leur garde-chiourne !
Dimanche 16 Janvier
Levée à 7 heures, je cherche, je
fouine autour de l’hôtel … j’emprisonne dans mon Nikon ces images magnifiques
des temples colorés par les premières lueurs orangées du soleil.
Départ à
8h30. Quant soudainement une musique arrive à nos oreilles, c’est une
préparation pour un noviciat, femmes et enfants déjeunent à même le sol, un véritable
festin, il est pourtant très tôt !
500 mètres plus loin, dans une
ambiance de foire, la musique à tue-tête, une vingtaine de chevaux et de chars
à bœufs attendent, décorés et pomponnés.
Mi-Mi a fait stopper le bus, on
admire, surpris et émerveillés, ces garçonnets vêtus d’habits princiers en
satin, protégés par une ombrelle, maquillés, parés de bijoux, des fleurs de
lotus piquées dans leur chapeau, il y a quelques petites filles, elles auront à
l’occasion de cette fête leur première paire de boucles d’oreilles…
En-tête de cortège, des jeunes
femmes portent les huit objets indispensables pour l’entrée au monastère. Ces
jeunes garçons y entrent pour quelques semaines, ils y seront rasés,
revêtiront la robe safran et feront le vœu des 10 préceptes (voir page spéciale
moine).
Cette procession s’élance vers la
pagode ou le temple pour y faire des prières et donations. Les cérémonies de
noviciats qui durent trois jours sont organisées une fois par an, chaque petite
ville a la sienne, il n’y a pas de date précise.
Maintenant,
je vous propose de découvrir Bagan et ses monuments aux formes étonnantes, pyramidales,
carrées ou rectangles.
Une courte
explication est nécessaire pour comprendre la différence entre la pagode et le
temple !
#La
pagode (stûpa-zedi) 3 à 5 terrasses, est en forme de cloche
surmontée d’un parasol, elle contient des reliques, des pierres
précieuses, mais on n'y entre pas, elle est seulement utilisée pour les
manifestations religieuses et les offrandes, certaines possèdent des escaliers
qui mènent de la terre au ciel…..
#Le
temple,possède de 1 à 4 étages, un vestibule et un déambulatoire.
Il a quatre entrées monumentales, à l’intérieur on y trouve des peintures
murales, des niches avec
statues de bouddha, des passages, des escaliers en colimaçon creusés dans les
murs. Ces derniers mènent à l’étage supérieur, ensemble rectangulaire ou carré
surmonté d’un toit en forme de flèche indienne et fini par
l’ombrelle de Bouddha.
Notre
première visite sera pour :
La pagode
Shwezigon, L’une des plus belles du pays, un petit air de
Shwedagon.
Quelques lignes d’histoire. Elle fût commencée en 1059
sous le roi Anawratha et renfermerait l’une des quatre répliques des dents de
Bouddha. La pagode dorée est construite sur 3 terrasses surélevées, entre celles-ci :
547 plaques en émail relatant les Jatakas (vies antérieures de Bouddha) A chaque
angle : une statue massive d’un lion garde la Pagode, alors que
les escaliers le sont par des Makaras. Aux points cardinaux, en face des
escaliers de la terrasse se trouve quatre chapelles, chacune renfermant un
bouddha en bronze de 4 m de haut.
De multiples stûpas, templions à toits à étages, salles de
prières et sculptures florales encerclent le stûpa principal recouvert de
feuilles d’or. C’est aussi le rendez-vous des vendeurs de fausses pierres.
Dans une salle, des statues du prince Siddhârta à
plusieurs épisodes importants de sa vie, il deviendra le premier Bouddha :
l’Eveillé.
Derrière une vitrine, les « nats » du panthéon
birman, objets de croyance intense.
Esprits de grands rois, de héros légendaires et de divinités de
la nature, il en existaient des centaines jadis qui se cachaient dans les forêts,
les ruisseaux, sous les pierres.. Ils sont aujourd’hui au nombre officiel de
37. Certains sont bons, d’autres malveillants, ils sont habillés somptueusement
et honorés régulièrement, car chaqu’un d’eux protège quelque chose.
vvvvv
Le temple
Shwe-Gu-Gyi, Construit en briques en face du palais royal en 1131. A
l’intérieur, quatre statues de Bouddha assis.
Son histoire
est tragique, celle d’un fils Natrathu, avide de pouvoir, qui étouffa son père,
le roi Alaungsithu. Cette mort violente valut à ce roi de devenir l’un
des 37 « nats » vénérés.
vvvvv
Le temple Gawdawpalin. Un des plus grands et imposants (65mx52m) édifié en 1174 par le
roi Narapatisithu après la construction du temple de Sulamani.
L’histoire
dit que le roi aurait montré tant de cruauté lors de la construction de la
pagode Sulamani, que l’éminent moine aurait fui au Sri Lanka en signe de
protestation. Le roi supplia son moine de revenir, ce temple serait un hommage
pour son retour.
Ce temple de
forme carrée possède deux étages et de nombreuses terrasses. Fait de briques et
de pierres, il a été construit près du fleuve, à un endroit où le grand-père du
roi venait honorer des ancêtres rois et leur demander de retrouver la vue. Au
fond de chacune des quatre portes, une niche avec un gros bouddha doré, les terrasses
sont surmontées par une tour carrée, une flèche conique et une ombrelle
de 55 m. Il est aujourd’hui magnifiquement restauré, après avoir beaucoup
souffert lors du tremblement de terre de 1975.
vvvvv
La région de Bagan, et plus
particulièrement le village de Myinkaba, quelques kilomètres au Sud, est
spécialisée dans la fabrication de laques. C’est une tradition qui
existe depuis 300 ans, les rois birmans avaient l’habitude d’offrir comme
cadeau des objets en laque, on mettait également dans des coffres et des boites
les manuscrits importants et les bijoux.
Les méthodes sont ancestrales et
perdurent toujours, fournissant du travail à des familles entières.
En entaillant le laquier on recueille une sève
de couleur noire. Pour confectionner un objet laqué, on fait un support
en bambou, bambou qui est découpé, assoupli pour lui donner la forme de l’objet
désiré. Ce support ainsi crée est recouvert de laque à plusieurs reprises, en
moyenne chaque objet aura bénéficié de 5 à 10 couches, mais cela peut aller jusqu’à 20 pour les plus
beaux.
Les ouvriers accroupis sur des tables basses, appliquent la
laque avec leurs doigts ……. Entre chaque couche, l’objet doit sécher pendant 5
à 10 jours, dans une cave. Reste ensuite à le décorer, soit les femmes
peignent sur celui-ci des motifs à la main avant de recouvrir le tout d’une
feuille d’or (qui va dorer les motifs) soit elles gravent, sans modèle !
les motifs au stylet, motifs inspirés de ceux des temples, qu’elles
badigeonnent de peinture, puis les polissent.
Vous comprendrez qu’avec toutes ces manipulations, le temps de
réalisation d’un objet peut aller de six à dix-huit mois ! Ces gens
fabriquent des objets décoratifs mais aussi des ustensiles de tous les jours,
vases, plateaux, bols, boites diverses dont la boîte à bétel ! ainsi que
des meubles, des armoires, des jarres, etc…
Un de ces artisans me proposera de dessiner un
éléphant sur mon sac de toile.
Ces objets sont légers, résistants, la laque est inaltérable.
Je m’offre le véritable « bol à aumônes » cout de
celui-ci : 18 dollars. (j’aurais préféré plus petit, style souvenir, mais
y a pas !) restera
maintenant à le faire rentrer dans les valises !...
Mais
qu’est-ce ce donc que ce bétel, dont j’ai parlé de crachats dans les rues, dont
on trouve des feuilles à vendre sur tous les marchés et qui apparemment tient
une place importante dans la vie du birman ?
Le bétel est
une sorte de feuille de vigne. On en superpose quelques unes avec de la noix
d’arec, des feuilles de tabac séché, parfois de la chaux, il peut y avoir aussi
de l’anis, de la cannelle….. le tout plié en une boule compacte prête à être
dégustée, cette chique mastiquée à longueur de journée, produit un jus rouge.
La plupart des chiqueurs en prennent 20 à 30 par jour.
Le bétel
fait saliver et les hommes crachent sans aucun complexe, un peu partout, sur la
rue, les trottoirs, sous votre nez…. ce jus de bétel rouge sang est carrément
dégoûtant ! Un chiqueur se reconnaît à son
sourire : : dents rouges et rongées par cette drogue douce. Cette
pratique remonterait au IXème siècle. Elle est aujourd’hui un objet de
corruption, la chique lève à moindre coût bien des barrières de péage routier… (source Le
Pt Futé)
Déjeuner au
« Black Bamboo » restaurant tenu par un Birman marié à une …
Française. Après celui-ci, visite de deux autres magnifiques temples :
Le temple
Ananda. Le plus célèbre, le plus prestigieux, l’un des plus imposants
et le mieux préservé. Il a été construit entre 1091 et 1105 par le roi
Kyanzittha, puis entièrement restauré après le tremblement de terre de 1975.
Les flèches ont été dorées en 1990 à l’occasion du 900ème
anniversaire de sa construction. Ses cinq
terrasses s’élèvent sur un socle carré de 60 m.
Sa structure
est en forme de croix grecque avec un cube central plein de 27 m de coté et un
temple l’entourant de 60 m de coté. Pour y entrer, on emprunte un des quatre
couloirs de 10 m de long, situé aux quatre points cardinaux, ces quatre entrées
sont chacune gardées par des animaux majestueux et protecteurs sculptés dans le
grès local. A chaque accès une niche contenant un bouddha debout (position
favorite aux temps de Kyanzittha) de 9 m (les quatre qui auraient atteint le
nirvana !)
Les statues
sont en bois de teck d’un seul tenant, montées sur un trône en lotus de 2,50m,
plaquées de feuilles d’or, seules celles du Nord et du Sud sont originales, les
autres ayant été détruites par le feu. Les différentes positions de mains ont
des symboles distincts (le premier sermon du Bouddha, le guérisseur,
l’apaisement)
A
l’’extérieur, 554 tuiles vernies illustrant les dix dernières jatakas
(contes et histoires des vies antérieures du bouddha) décorent la base et
les terrasses, l’ensemble de ces représentations est unique dans le monde
bouddhiste.Dans
l’entrée, sous des tentures criardes, un moine chante dans un micro les textes
sacrés, il est entendu de loin.
Quelques secondes de cette
récitation de prières :
Allez, on va
changer un peu ! nous prenons possession d’une charrette traditionnelle,
celle-ci est plus confortable, je peux m’asseoir à l’arrière et mettre les
pieds sur le piédestal. La capuche baissée me servant de barrière de sécurité il me
sera alors possible de prendre des photos, notre cocher est un charmant
jeune homme qui à chaque « stop photo » répondait « ok ! »
et qui attendait patiemment mon « go ! »
Vous dire
devant quels temples ou pagodes nous sommes passés au cours de ces deux heures
de balade sur les chemins de terre m’est bien difficile, tant il y en a …. et
tant ils se ressemblent ! le temple Thatbinnyu, avec ses 61 m
de hauteur et ses terrasses crénelées était reconnaissable, ainsi que le temple
Ananda resplendissant avec sa flèche dorée ou encore le Dhammayangyi,
plus massif …..
vvvvv
La pagode
Gubyaukgyi de Myingaba. Un panneau de grès à l’entrée
nous donne quelques indications, ce temple a un étage, de style Mön, repose sur
un soubassement carré, il fût construit en 1113 par le fils de
Kyanzittha, les décorations en stuc sur les fenêtres et les piliers sont d’une
finesse extrême. A l’intérieur de nombreuses et remarquables peintures.
On doit sa
construction à une belle histoire d’amour.
Le futur roi
Kyanzittha qui fuyant les foudres de son père vint se réfugier dans un endroit
où vivaient un moine et sa nièce Thambulla, celle-ci devint sa maîtresse et
tomba enceinte, le jeune homme offrit une bague à sa belle, lui demandant de la
vendre si le bébé était une fille et de la ramener au Palais s’il s’agissait
d’un garçon. 7 ans plus tard, Kyanzittha devenu roi, Thambulla se présenta au
Palais avec la bague et son fils Rajakumar. Kyanzittha en fit sa Reine, à
la mort de son père, ce fils se servit de son héritage pour construire le
temple Gubyaukgyi, et le dédia à son père.
Les pagodes
sont aujourd’hui surveillées par des gardiens, ayant été récemment victimes de
pillages et de vols.
STOP !
Arrêt dans un village perdu au milieu de nulle part : Min Nan Thu, les
habitants heureux de notre présence nous laisse regarder et photographier
leur habitat bien modeste, une jeune fille fait frire pour sa famille des
beignets qu’elle nous propose, l’épicerie vend des bonbons, chaque
village possède son propre temple ou les habitants vont en principe tous les
matins, faire leurs offrandes et prier.
Je fais des
heureux avec ce que j’ai toujours avec moi : quelques stylos, ballons,
savons, shampooings, ils me donnent toutefois l’impression d’avoir l’habitude
de recevoir ces cadeaux de la part des touristes car jamais aucun n’a manifesté
de l’étonnement, ce qui moi au contraire m’a un peu étonnée !
Nous
reprenons notre calèche. Voici un campement, quelle misère ! j’en éprouve
un choc, ces familles vivent dans leurs carrioles, des troncs de bambou servent
à la fois à faire sécher le linge et a attacher les boeufs… je suis très
surprise que notre cocher soit passé par là, car ce n’est pas spécialement une
image reluisante que nous voyons là !....
17h10.
Chut ! … je me concentre…. la carte photo va chauffer,
le soleil commence déjà à colorer les briques des temples, à mon signal,
notre cocher devra souvent s’arrêter, j’aurais tout aussi bien fait de suivre à
pied…. Les autres carrioles venant de partout nous doublent, ce n’est pas
gênant, je me régale ! … Dans cette contrée, il faut faire
attention aux serpents qui pourraient se cacher dans les herbes aux abords des
temples peu fréquentés.
Lorsque nous
arrivons au :
temple
Pyathadar, notre cocher nous dit « finish ! » Déjà !
j’aurais bien continué… nous quittons ce gentil garçon, non sans l’avoir
gratifié d’un bon pourboire, il l’a bien mérité, c’est bien dommage que nos
conversations se limitaient à une dizaine de mots d’anglais seulement.
Ce temple a
des influences indiennes, sa structure architecturale est faite de voûtes
croisées et de larges corridors, il possède quatre niches ouvertes à
l’air libre, dans chaqu’une d’elle, une statue de (?) je suis certaine que vous
avez deviné !
Toujours les pieds nus, nous escaladons les marches d’un de ces couloirs voutés,
sombres, celui-ci est éclairé par de simples bougies posées sur le sol. Arrivés
sur la terrasse, nous allons admirer une seconde fois le soleil se couchant sur
les temples et la plaine de Bagan.
Pourquoi cette vallée splendide ne
fait-elle pas partie du patrimoine mondial de l’Unesco ? c’est un peu
étonnant, non ! Réponse : parce que… le gouvernement a cru bon de
construire une tour d’observation (payante) en plein milieu des temples, ainsi
qu’un terrain de golf mis à la disposition de ces messieurs de la junte
militaire. (il est conseillé de boycotter cette tour, mais maintenant qu’elle
est là, qu’y faire ! …) il serait vraiment dommage que ce site se
détériore faute de moyens, car il mérite à être connu.
Dîner
au Restaurant « Nandawun Riverside Garden ».
Un couple de
marionnettistes nous fera une petite démonstration de leur talent. Les
spectacles ont pour thèmes les jakatas ou les histoires des monuments
religieux, il y a toujours un prince et une princesse dans les personnages
principaux.
Retour
au Thazin Hôtel Garden.
Lundi 17
Janvier Départ à 8h30. La première visite matinale sera pour un temple,
le dernier que nous verrons, beaucoup moins connu :
Tayok Pye, construit
au 13ème siècle par Narathihapate roi qui fuira à
l’invasion mongole, ce qui explique qu’il n’est pas totalement terminé, le
Sikkara sera édifié plus tard. Superbe temple à deux niveaux, le
rez-de-chaussée contient des peintures murales admirables.
Je grimpe
sur la terrasse, jette un dernier regard sur l’étendue du site, et d’un coup
que vois-je ? une procession de noviciat qui vient par ici, quelle chance
nous avons !
Celle-ci est
plus intime, que quelques carrioles et chevaux, peu de touristes, et pour ne
rien gâcher, contrairement à hier matin où nous avions dû photographier à
l’ombre, ici c’est accompagné d’un superbe soleil que nous prenons part à la
fête.
Images
sublimes, ce contraste de couleurs avec le temple de briques en toile de fond,
le mot n’est pas trop fort, vous pourrez juger vous-mêmes en regardant le
diaporama de Bagan, ce que je vous conseille, bien évidemment !
Cette vallée de Bagan est à ne surtout pas manquer ! un paysage à
couper le souffle. Des milliers de temples et pagodes aux couleurs allant du
blanc à l’orangé, mélange de stuc blanc et de briques, des milliers d’édifices
qui pointent vers le ciel leurs dômes baignés par la lumière du soleil.
Nous
terminerons la visite de ce lieu enchanteur qui nous a livré quelques uns de
ses plus précieux trésors, par ce qui aurait pu être le départ de la visite, en
l’occurrence ça sera notre « porte de sortie » !
La porte de
Sarabhâ.
ooooooooooooooo
Cette porte
est un ultime vestige du site, le reste ayant été emporté par le fleuve.
Les
murailles et ses 12 portes ont été construites par le roi Pyinba en l’an
849. Deux nats dans leurs oratoires gardent celle-ci (un frère et sa
sœur) Leur histoire ? ils ont été injustement mis à morts par un roi
voisin, depuis lors ils sont devenus les nats vénérés des habitants de Bagan,
les protecteurs du pays, de la maison et de la famille.
Arrêt au
marché de #Nyaung-Oo, toujours le même spectacle coloré,
on ne s’en lasse pas ! femmes et enfants au visage recouvert de tanaka,
paniers et jarres remplies de fruits et légumes, épices, poissons séchés,
jaggeris, étalages à même le sol de choux-fleurs, poivrons, tomates,
piments rouge, haricots, bûchettes de tanaka….
Deux hommes
déambulent parmi celui-ci, une jarre pendue à une tige de bambou, elle-même
posée sur leurs épaules, pour attirer l’attention, l’un d’eux fait sonner un
petit gong, image nouvelle pour nous. Une rue est réservée aux vendeurs de riz,
celui-ci est proposé dans des superbes bacs en bois.
Nous
arrivons dans un autre quartier, celui des coupons de tissus et des objets
laqués, j’ai envie d’acquérir plusieurs plateaux, je m’informe du prix auprès
d’une jeune fille, elle me voit venir … celui qu’elle me propose est
irréel, mais elle s’y tient. Je m’en vais, mais elle s’accroche,
me poursuit à travers tout le marché, finalement je les achèterais quelques
stands plus loin à un jeune homme qui lui m’aura proposé de suite un prix
correct que je ne marchanderais même pas. La jeune fille a vu notre transaction
et regrette sans doute de ne pas avoir été raisonnable ! Vous me direz,
qu’entend-t-on par prix correct ? faut dire que certains en avaient déjà
acheté et que Mi-Mi nous avait donné à tous une fourchette de prix, celui
demandé par cette jeune vendeuse correspondait non pas à la fourchette ….. mais au couvert
complet !
Le dernier
arrêt de la matinée sera la visite d’une fabrique artisanale de vin de palme
et de « jaggery » (bonbons de sucre)
Depuis
quelques kilomètres, nous avions pu voir le long de la route les « toddys »
une sorte de palmier propre à la Birmanie, équipés d’échelle de corde
permettant aux paysans d’aller chercher le jus.
# Fabrication
des jaggerys. Après incision au sommet du toddy, le jus s’écoule lentement
dans des pots, le paysan, jeune homme svelte, jeune et pas sujet au vertige de
préférence …. grimpe le long de l’échelle jusqu’au sommet et récupère les pots,
il paraît qu’avant de monter, cet homme s’incline devant le palmier et fait une
courte prière, rassurant ! je l’ai entendu dire, mais pas eu l’occasion de
le voir faire..
Le jus
recueilli est mis à bouillir pendant une heure dans de grandes marmites, sera
brassé en permanence, il finira par prendre la consistance d’une mélasse, puis
se solidifiera, les femmes, les mains dans cette mélasse, en feront des
boulettes de sucre brut. Bonbons d’un goût exquis bien souvent proposés par les
paysannes sur les marchés, mais d’une valeur calorique que je n’ose
imaginer !
# Le vin
de palme est le résultat de la fermentation de ce jus de toddy.
Ce
« toddy » pousse rapidement et en abondance au centre de la Birmanie.
Très résistant, il est utilisé dans les campagnes pour l’habitat et la
vannerie. Les palmes sont tressées à la main par les femmes, séchées elles
peuvent faire office de toiture. Un homme debout sur une planche fait tourner
un bœuf, je vous présente le moulin à huile artisanal…. Les cacahuètes
(ou le sésame) sont broyées par le pilon, l’huile est alors récupérée dans le
godet. Les petites branches, hachées par une machine artisanale, serviront de
nourriture pour le bétail.
Le paysan,
histoire de mettre du beurre dans ses épinards, plus sérieusement !...
d’être moins misérable, vend ses jaggerys dans des petits paniers
tressés, ses bouteilles de vin sont emballées de la même façon.
Allez, on se laisse tenter, mais ça commence à peser tout ça …...
Déjeuner au
« Yangon Restaurant » puis route pour le Mont-Popa. Adieu
Bagan !