Voguons de la Volga à la Neva

Circuit du 2 au 14 Juillet 2019 

3ème page : Lac Onega, Kiji, Mandrogui,

image007Retour page 2   -   Dernière page : 4 image007 

Vers le lac Onega

       rond006 Lundi 8 juillet.  Pour rejoindre ce lac, il faut passer par les 6 écluses, dont la dernière descend de 13 mètres, du canal Vytegra,  qui sont à peine plus larges que le bateau.


       Natacha va tout nous dire sur la dynastie des Romanov.

          w Les premiers jours de règne de  Nicolas 1er (1825) furent marqués par une répression sanglante, cette unique journée (14 Décembre) appelée « les Décembristes » va creuser un gouffre entre le tsar et la noblesse, gouffre qui plus tard atteindra son apogée.

 

 

DSC09199%20(Large)       decembristesx

                w C’est Alexandre ll (1855) qui abolit le servage. Ce fut compliqué, car il fallût donner des terres aux  22 millions de paysans, terres qui appartenaient  à la noblesse. Il mourut le 13 Mars 1881 dans le palais d’Hiver atteint  par une bombe terroriste. 

                w C’est sous le règne d’Alexandre lll (1881) que fut construit le Transsibérien, 9000 kilomètres de rails reliant Moscou à Vladivostok

                w Le sacre impérial de Nicolas ll et de son épouse l’allemande Alix de Hesse-Darmstad, eut lieu en 1896 au Kremlin de Moscou. Lors d’un voyage en France, Nicolas ll posa la première pierre du Pont Alexandre lll à Paris, quelques mois plus tard, le président Félix Faure viendra à  St Petersbourg poser celle du  Pont de la Trinité.

                w Après la guerre contre le Japon en 1904, eut lieu la première révolution qui entraîna grèves et famine. Nicolas ll s’engagea à accorder davantage de liberté au peuple, et institua le premier parlement : la Douma. Ironie de l’histoire, c’est cette même douma qui plus tard demandera son abdication, tsar jugé trop influencé par le thaumaturge Raspoutine.

raspoutine

            Raspoutine ! La tsarine et sa famille le considéraient comme un guérisseur, ses ennemis comme un charlatan débauché, voir un espion. Il sera assassiné  en Décembre 1916, meurtre  qui entraînera l’abdication du tsar le 2 mars 1917 et l’écroulement de l'Ancien Régime russe.

            La révolution d’octobre 1917, en implantant le communisme et les bolcheviks, mènera en 1918 à l’assassinat de toute la famille impériale. Massacre qui va entraîner une guerre civile qui durera jusqu’en 1922, le pays prendra alors le nom d’U.R.S.S.

            En Mars 1918, sous Lénine, Moscou redevient la capitale. Le sort des paysans va nettement s’améliorer, la peine de mort sera supprimée

             Puis il y eut la Pérestroïka  de Gorbatchev en 1985, et enfin la chute de l’U.R.S.S en 1991. 

          Au cours du 20ème siècle, la Russie décompta 70 millions de morts dus aux nombreux conflits.


              « On a beaucoup parlé des camps de Staline, mais ceux-ci existaient déjà, Staline n’a fait que  les perfectionner et transformer en goulags. Je pense souvent à mes parents, mes grands-parents qui étaient des gens comme vous, qui avaient des biens, des familles, et qui se trouvèrent dépourvus en l’espace parfois de quelques heures. »

            Elle termine cette saga russe par une parole de l’Evangile, phrase gravée sur la tombe de Dostoievski.


            Après avoir appris : « Les yeux Noirs » Victor nous fait prendre la pause et enregistre. Ci-dessous petit moment de 11 agréables minutes, ça va vous changer de l’histoire, même captivante, de cette troublante Russie, où il faut bien l’avouer, on assassine facilement ! beurkk


Lac Onéga

          C’est tout là-haut à proximité de la Finlande, qu’existe un royaume de forêts, de rivières et de lacs, il y en aurait 60 000 dit-on.

          Le lac Onega de 9890 km²  peu salé et aux eaux pures, mesure 248 kms sur 89 kms. La plupart des 1300 îles qu’il compte se trouvent au nord, Plus de quarante espèces de poissons (saumons, truites) et deux cent variétés d’oiseaux y vivent. Des ours, élans, renards, loups, écureuils rôdent dans les forets. Les températures en moyenne sont de -10° en hiver et + 16° en été, toutefois elles peuvent descendre jusqu’à -30 ° avec 1 m d’épaisseur de  glace et  monter à + 30°. De fréquents orages causent de très fortes houles, pouvant aller jusqu’à 5 mètres.

DSC09232 (Large)         A 12h, le Chicherin étant en navigation automatique, opération possible uniquement sur le lac, car il faut avoir un kilomètre minimum de distance par rapport au rivage,  je vais avec une dizaine d’autres voyageurs, écouter ce que le commandant a à dire sur ce poste de pilotage.   

          Le bateau de 129 m construit en Allemagne, porte le nom du commissaire du peuple aux Affaires Etrangères de l’Union Soviétique. Sa vitesse est de 25 nœuds. Il consomme 6 tonnes de fuel pendant la navigation

          En plus des 300 passagers, il embarque une centaine de personnel.  Le bateau navigue à l’aide de trois moteurs diesels, Quand il y a du brouillard, les matelots utilisent les radars et la carte électronique,

DSC09238%20(Large)          Voici un compas, un axiomètre, les trois leviers qui permettent la gestion des trois moteurs, des radars, un sonar,  une radio, un téléphone interne… La navigation se fait selon le système des 3/8, les matelots se relayant jour et nuit. Pour devenir commandant sur les canaux, il faut suivre des cours d’Education Supérieure Maritime.

          Les bateaux de croisière Vodohod effectuent une navette incessante entre Mai et Octobre, c’est ainsi qu’à peine débarqués, d’autres voyageurs feront l’itinéraire en sens inverse.

          Pour passer le temps qui s’annonce maussade, voir pluvieux, il y a des cours de russe, une dégustation de vodka. L’accostage à Kiji se fait sous la pluie,  dommage ! d’autant que le site est inscrit au patrimoine de l’Unesco.

Kiji

          Kiji, est une île de 8 kms située au NE du lac Onéga.

      C’est Héléna qui bien emmitouflée nous accueille. Nommée réserve nationale depuis 1945, aujourd’hui c’est 82 constructions en bois qui sont disséminées dans ce musée. Tout en longeant le lac, j’arrive à proximité de  cet enclos paroissial, constitué de deux églises du 18ème  d’un clocher, et de son enceinte.

      Au Sud, l’île comprend une riche collection de constructions traditionnelles            

          ì L’Eglise estivale de la Transfiguration du Sauveur qui est construite en pin, sapin et tremble sans un clou, les rondins étant assemblés par des encoches. Elle est, selon une légende rattachée à l’une des victoires de Pierre-le-Grand et considérée comme la « huitième merveille du monde »   Nommée estivale, car trop grande elle ne peut être chauffée. Restaurée  très récemment.

           Cette église de 37 m de hauteur, est couronnée de 22 bulbes couverts d’essaules,  tuiles en tremble, un bois qui avec le temps, donne ces si jolis reflets métalliques argentés.

         ì L'église de l'Intercession de la Mère de Dieu  construite en 1764 tout à coté de celle de la Transfiguration.    Plus modeste et moins solennelle,  avec un dôme surélevé par  neuf bulbes  qui forment une couronne dentelée. L’église est dite « d’hiver » car elle est chauffée et le culte y est assuré d’Octobre à Mars.

          
                 

          ì Le clocher de 1874 est un quadrilatère de bois couronné d’une tour octogonale. ì la maison  Ochevnev (1876)  venant d’Ochenevna.  Une jeune fille, habillée traditionnellement, file de la laine avec une quenouille.  L’intérieur a été aménagé en musée ethnographique selon l’exemple typique des maisons de paysans au Nord de la Russie.

         

          ì la maison Elisarov (1880) venant de Seredka  ì la chapelle St Michel du village de Lelikozero, construite durant le dernier tiers de 17ème siècle.  Depuis son clocher, un homme nous offre un petit air carillonnant.

           ì Le moulin à vent (1928)  venant du village Volkstrotov. ì L’église Sainte-Lazare de seulement 3m de long, construite selon la légende par le moine fondateur du monastère de Mouron. Cette chapelle  serait la plus ancienne église en bois dans toute la Russie.      

           ì La palissade fut recrée en 1959 en rondins, sur une base en pierres sèches. ì La maison de Iakovlev, (1890) du village de Kleschevla, dans cette petite maison surchauffée proche de l’embarcadère, on y trouve des cartes postales, livrets en français sur l’île, souvenirs divers.

           Les églises de Kiji n’attirèrent l’attention des spécialistes qu’au 19ème siècle. Mais au  début du 20ème, l’île vit arriver des peintres et des critiques d’art russes, frappés par l’ampleur de l’imagination architecturale et artistique des bâtisseurs locaux. En novembre 1941,  cette contrée fut occupée par l’armée finlandaise qui déroba les icônes de l’église de la Transfiguration.

          Arrive le dîner Pirate…. Eric habillé en corsaire, un perroquet sur l’épaule harangue ses hommes. C’est un réel moment d’amusement, Eric prévient haut et fort dans les micros  « Nous sommes les pirates, nous arrivons et allons nous servir directement sur les tables » ouuppss…                  

         Une surprise a été préparée pendant cette soirée-pirate, des anniversaires !, dont celui de Marie-Claude qui fêtera ses 68 ans dans trois jours. Pour l’occasion il lui a été offert un gros gâteau.

Fleche recit chili 3.PNG

           rond006 Mardi 9 Juillet. 

               Depuis déjà quelques heures, le Chicherin a entamé sa navigation sur le  Svir. Ce  fleuve long de 224 kilomètres qui serpente à travers les forêts du Nord de la Carélie, relie les deux plus grands lacs d’Europe, les lacs Onéga et Lagoda.

              Ce matin, nous avons franchi une des écluses : celle du Haut Svir.

            Le Svir est gelé de décembre à Avril,  en saison les pêcheurs ramènent toutes sortes de poisson. Ce  dangereux fleuve est ponctué de courbes extrêmes, le personnel naviguant doit se méfier des troncs d’arbres et des masses de touffes d’herbe flottantes.

             Il est 11 heures, le Chicherin s’apprête à accoster à Mandrogi.

Mandrogi

              La visite de ce village touristique se fait en « temps libre » de deux heures. On nous donne un plan numéroté.

           L’histoire de Mandrogi en quelques lignes. Du temps de Pierre le Grand, c’était une place importante. Dans ce village de pêcheurs on y extrayait du granit, du fer, on construisait des bateaux. En 1905,  il y a été recensé 140 personnes, mais en 1944  les troupes finnoises déportèrent la population.

            La renaissance du village, halte incontournable des croisiéristes, a débuté en 1996, lorsqu’un riche entrepreneur russe décida de restaurer les anciennes isbas, construisit des nouvelles, des hôtels, un atelier, un restaurant, un musée de la vodka, une église et un débarcadère. La population atteint aujourd’hui près de 300 habitants, sans compter les DSC09397%20(Large)200 qui viennent y travailler de l’extérieur.             

            Cachée derrière une vitrine, voici la botte de laine la plus grande du monde, puis  nous découvrons une succession de belles maisons d’invités aux façades sculptées, aux fenêtres ornées, avec toutes un petit jardin clôturé. Tout à coté, un immense et magnifique toboggan sculpté

            Dans une grande isba est installé le village des ateliers, A coté du Musée de la Vodka sont proposés des souvenirs : livres, bijoux, mugs, magnets, manteaux et chapkas en fourrure.

 

 DSC09392%20(Large)    DSC09424%20(Large)

DSC09448 (Large)           
           Un peu plus, plus loin, au cœur de la forêt, nous dénichons deux isbas, celles-ci  datant du 19ème  siècle sont authentiques, mais les bois aux alentours abritent énormément de moustiques.           

            Voici le marché couvert, de magnifiques isbas aux balcons ciselés comme de la dentelle, aux poteaux sculptés. Dans le vieux village, les maisons de l’époque ont une rampe de bois utilisée probablement pour faire descendre traîneaux et barques, voici une forge où l’artisan fait rougir ses instruments.


 

 

     DSC09475%20(Large)   

           Nous terminons par ce moulin, puis par un jardin « pharmaceutique » A l’intérieur de la maison, l’artisan présente toutes sortes de plantes aromatiques séchées, en bouquet ou vendues sous forme de petits paquets.

           Au lieu de marcher, nous aurions pu tout aussi bien emprunter la calèche, je pense que le cocher nous aurait emmenées dans tous les recoins.

DSC09464%20(Large)    DSC09429 (Large)   

            A 16h30 nous franchissons la toute dernière écluse de cette croisière qui nous descendra de 14 mètres, l’écluse du Bas-Svir. Depuis Moscou, les 18 écluses que nous avons empruntées ont fait descendre le bateau de 152 mètres.

20190709_201210

           A 20 heures, arrive le dîner du Commandant, celui-ci tout de blanc vêtu, entouré des directeur de croisière, assistante, conférencière, vient nous dire quelques mots, ensuite défile très rapidement le personnel de restauration.           

           A 22 heures, alors que nous sommes sur le lac Lagoda, depuis maintenant une heure,  voici le « concert des talents des passagers » moments agréables, avec tout d’abord une chanson interprétée a capella par les italiens, puis une mise en scène burlesque du conte russe « Le navet ».

           C’est au tour des cinq accompagnatrices françaises de nous remercier de notre présence en chantant sur l’air des Champs Elysées de Joe Dassin, Olga la boutiquière va magnifiquement interpréter une chanson de maître Gimms, et enfin le moment que tout le monde attend, la chorale !

            C’est ce moment là que le bateau choisit pour tanguer, il tangue tant… qu’ on a un peu de mal à tenir debout, Ci-contre, photo prise, la vieille, lors de l’enregistrement du DVD,

DSC09495 (Large)X               

          Puis nous allons enfin nous coucher, en espérant que ça ne va pas trop secouer, car cette traversée de 150 kilomètres va demander tout de même 7 heures.

            Quelques informations sur ce lac : Avec 220 kms de long et 155 kms de large, il est l’un des plus grands lacs du monde et le plus grand d’Europe. Le seul fleuve qui y prend sa source est la Neva. Ce lac est complètement gelé en hiver.

          Il est considéré comme un héros par la population de St Petersburg, car pendant le sinistre blocus de 1941, des convois de traineaux tirés par des chevaux  approvisionnaient la ville. Plus d’un million habitants furent ainsi évacués sur des bateaux traversant le lac, et une fois gelé par des camions qui bravant les attaques de l’artillerie ennemie, ont parcouru ces routes sur plus de 100 kilomètres. On les appela « les routes de la vie » 

           Vers 4 heures du matin, nous quitterons ce lac pour naviguer sur la Neva, ce fleuve long de 74 kilomètres est l’artère principale de Saint-Petersbourg.

       La 3ème   partie de ce reportage condensé est terminée, j’espère que mon périple vous aura plu et c’est tout naturellement que je vous invite à me suivre dans ce 4ème  et dernier  volet où vous m’accompagnerez dans Saint-Petersbourg et ses splendides alentours.

 

Suite et fin du voyage : Saint-Petersbourg, Peterhof, Traskoï selo  

Fleche recit chili 3.PNG