La Vache Sacrée

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       Bien que nous l’ayons lu auparavant dans les guides, voir les vaches errer à leur gré dans les rues, même quelquefois au beau milieu de celles-ci, surprend l’occidental qui arrive en Inde. Ne nous fions cependant pas aux apparences, celles-ci ne sont pas abandonnées, elles ont un propriétaire.

       Au fil de cette page vous pourrez voir plusieurs photos, (que vous retrouverez pour la plupart en grand format dans l’album photo) prises dans de différentes villes lors de notre circuit au Rajasthan et dans la vallée du Gange. 


       Il nous est assez difficile de comprendre l’importance de la vache pour les hindous, elle n’est ni un élément folklorique ni un étrange caprice ! Voici quelques éléments permettant de mieux comprendre cette fascination.


     

 D’un point de vue pratique :

       Lors des temps anciens où les famines étaient fréquentes en inde, seul le lait de vache était donné aux bébés, assurant pour la moitié d’entre-eux la survie.

       De tous les animaux domestiques, la vache est le plus utile et le plus docile.

     Dans les villes, elles ont appris à fouiller dans les poubelles pour y chercher leur nourriture. Elles débarrassent également les rues de tous les déchets comestibles, y compris du papier journal et des cartons de toutes sortes

       Ses produits dérivés sont d’une grande utilité : lait, yaourt, beurre...

      Les excréments sont eux aussi une source de profits : autrefois l’urine servait de remède contre certaines maladies. Quant à la bouse après avoir été diluée dans une grande quantité d’eau, elle est étalée puis mise à sécher sur les sols ou les trottoirs, son ramassage est confié aux basses castes et fait vivre un bon nombre de personnes. Elle sert ensuite de combustible pour le foyer familial, comme engrais naturel par les paysans ou utilisée pour la fabrication des murs des habitations traditionnelles.

 

        Bien que les paysans utilisent plutôt le chameau et l’âne pour transporter leurs marchandises, la vache sert parfois pour les travaux des champs ou comme moyen de transport.

        Elle était alors un bien très recherché, digne d’être possédé par les brahmanes !!

       Même morte, elle est encore d’une utilité, puisque certaines castes utilisent sa peau pour en faire des objets en cuir. Elle peut être également mangée par certains membres des basses castes, ce qui  procurera un peu de viandes aux plus pauvres et plus affamés


       Ce tranquille ruminant on le trouve absolument partout !   saccageant les étalages de fruits et légumes, interrompant le trafic routier, et laissant ça et la ses déjections.

        Il existe des maisons de retraite où les vieux animaux malades sont soignés et nourris jusqu’à leur mort.

 

       Saviez vous qu’aux premiers temps de la crise folle en France et au Royaume-Uni, des membres du Bharatiya Janata Party (l’un des partis politiques les plus importants de l’Inde) ont formulé une offre des plus sérieuses, pour récupérer nos 12 millions de vaches contraintes à passer à l’abattoir, le programme du parti prévoyait d’ouvrir des asiles pour vaches malades dans tout le pays.

 

        Mais que se passerait-il ? si comme en Occident les trois quarts des terres cultivables étaient utilisées pour la seule production de nourriture pour bétail ? Réponse : si l’Inde appliquait la même politique qu’en Europe, le quota des terres cultivables réservées à la nourriture humaine se réduirait considérablement et le pays ne pourrait plus s’alimenter comme il le fait actuellement... cela mérite réflexion !!!!

 

                    

 

     

 D’un point de vue religieux :

       Le respect de la vache est le signe de « l’ahmisa »
(vieille doctrine indienne qui indique l’absence de volonté de tuer). Les 250 millions de bovins présents en Inde occupent une place prépondérante dans les croyances des Hindous.

        Elle est descendante de Kamadhenu (Kamadhenu est la vache divine d’abondance, sortie des eaux, qui exhausse chaque souhait et chaque désir) par conséquent représente la fertilité et l’abondance, symbole de la Terre nourricière, elle est une forme incarnée de la mère divine car c’est elle qui nourrit et protège. Les sages l’ont alors considéré comme sacrée !

        Elles sont libres de circuler où elles veulent, on s’écarte sur leur passage, c’est même plus prudent, car elles peuvent être dangereuses. Il est interdit de leur faire du mal sous peine de punition (des coups de baton ???) Dans les campagnes, elle est considérée comme un membre de la famille, la naissance d’un veau donne lieu à une grande fête.

         Elle est considérée comme un objet de culte. Les endroits malpropres sont épurés avec la bouse de vache et dans des secteurs ruraux la bouse de vache doit toujours être employée pour frotter la terre de la porte, qui est le premier acte du matin      

 


        Celui qui tue une vache finira en enfer pour l’éternité. Chaque partie du corps de la vache a une signification religieuse, ses meuglements symbolisent les dieux, son visage : le soleil et la lune, ses épaules : Agni le dieu du feu, et ses jambes : l’Himalaya

        C’est aussi elle qui permet au défunt de traverser le fleuve qui le sépare du paradis, en offrant au prêtre une vache lors des funérailles, le défunt pourrait ainsi s’accrocher à sa queue et traverser le fleuve vers la félicité.

 

 

         

 

 

          

 

 

 

Les autres animaux qui partagent le quotidien de l’Indien.

 


         
Au nom de « l’ahmisa » on ne tue aucun animal, les Indiens partagent ainsi leur vie avec beaucoup d’autres animaux, et pas vraiment ‘domestiques’ du plus petit au plus grand : le chameau, et l’âne qui sont utilitaires.






 

 

         Ne pas oublier non plus le rat qui lui aussi est sacré, un temple lui est d’ailleurs consacré à Deshnoke, où d’après la légende, les enfants d’une caste de la région se seraient réincarnés en rats, ce qui expliquerait la dévotion dont ceux-ci font l’objet.


Dans certaines villes comme à Jaipur les éléphants y sont en grand nombre, ils sont utilisés pour transporter les touristes au Fort d’Amber, malheureusement pas dans des très bonnes conditions. (page Jaipur)

 

       Le festival de l’éléphant a eu lieu cette année le 3 Mars à Jaipur, à l’occasion de la fête de l’Holi, le festival des couleurs. C’est l’occasion d’assister à la procession de ces pachydermes décorés, animés par des groupes de danseurs et musiciens dans une ambiance très colorée.

 

       En Inde, l’éléphant est également associé à un dieu. D’ailleurs l’un des dieux principaux : Ganesh est représenté avec une tête d’éléphant  Considéré comme celui qui « enlève les obstacles » il est devenu la divinité des voyageurs, des marchands, des voleurs et des érudits...

 

 

       Dans les rues accompagnant la vache dans sa principale occupation du nettoyage des rues, on peut y voir des cochons, des petits sangliers, des chèvres, des chiens... Bizarrement contrairement à tous les autres animaux, ces derniers ne sont pas estimés.


       


       Les singes évoluent en totale liberté, au milieu de la route ou installés sur les temples, dans les parcs et jardins comme à Mandore. On y rencontre aussi de très jolis petits écureuils rayés.

 

        

 

        Sans oublier les serpents très nombreux à se dresser au son de la musique. Quant aux ours et singes, ceux-ci sont exploités, dressés, voir même martyrisés dans le seul but de faire des mimiques et des grimaces pour amuser le touriste et permettre à leur propriétaire de ramasser à l’occasion quelques roupies.   


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Sources : Guide du Routard – Encyclopédie Wikipédia – Informations recueillies sur divers sites Internet

Remerciements à Maryline Brisson pour une bonne partie des photos publiées sur cette page.

Photos personnelles également.                                      

                                                                                         

                                                                                                   

Début du voyage